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Un ESPACE pour vivre la diversité

Neuchâtel – le projet « ESPACE » va ouvrir ses portes début 2021

Deux nouveaux lieux pour l’apprentissage de compétences de base : français, mathématique, technologie de l’information et de la communication (TIC) ouvriront en 2021 à Neuchâtel. L’une dans le haut et l’autre dans le bas du canton. ESPACE est l’une des mesures phares de l’Agenda Intégration Suisse dans le canton de Neuchâtel.

Pour qui ?

Espace sera ouvert à toute personne :

  • prioritairement issue de la migration, indépendamment de son âge et de son statut;
  • ayant besoin d’acquérir ou de renforcer des compétences de base;
  • désireuse de partager des activités en groupe, d’apprendre à connaître et comprendre la Suisse, d’acquérir des premières expériences professionnelles et de vivre des moments d’échanges avec des gens d’ici et d’ailleurs.

Et encore ?

La rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

 

 

 




« Créons du lien entre nous ! »

Association Be Home. Auteur: la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Neuchâtel – BE-HÔME est une nouvelle association dédiée à la création de liens entre migrants et autochtones

BE-HÔME est une association qui a pour but de mettre en contact des personnes migrantes avec des Neuchâteloises et Neuchâtelois. Rencontre avec Mathilde, Co-présidente et fondatrice de l’association.

Quand avez-vous commencé ce projet BE-HÔME (qui signifie en anglais: être à la maison) et comment avez-vous trouvé cette idée ?

On a commencé à se former en association en juin 2018. L’idée m’est venue car j’ai fait partie d’une association qui s’appelle PAIRES et qui a le même but ; créer des binômes (BE-HÔME, nom de notre association) entre des personnes réfugiées ou requérantes d’asile et des personnes qui habitent en Suisse depuis plus longtemps et je savais qu’à Neuchâtel il n’y avait pas encore vraiment d’association qui faisait ça je me suis dit ce serait chouette des développer ça a Neuchâtel.

Pourquoi faites-vous cela ?

Avec des amis on a remarqué que c’est très difficile de rencontrer des personnes issues de la migration, et pour les réfugiés ou les requérants d’asile, c’est également très dur de rencontrer des Suisses. C’est compliqué de se rencontrer parce que le système fait en sorte de nous isoler. A cela s’ajoute qu’on ne parle pas la même langue, qu’on n’a pas les mêmes habitudes, qu’on ne fréquente pas les mêmes endroits et qu’on reste entre nous.

On s’est demandé comme faire pour tisser des liens entre les gens parce qu’on trouve important de créer des liens d’amitié entre des personnes qui viennent d’ailleurs pour arrêter les discours de rejet ou de haine.

Montrer qu’on peut être amis peu importe d’où l’on vient.

On peut aussi apporter un peu d’aide pour le français, pour les démarches administratives qui sont bien compliquées en Suisse. Montrer notre soutien, créer de la solidarité, ne pas être indifférents.

Qu’avez-vous fait de concret ?

On est en lien aussi avec le Service des Migrations de Neuchâtel (SMIG) le Centre Social Protestant (CSP) et Caritas. On a écrit une brochure pour aider les personnes bénévoles à mieux conseiller les requérants.

On a créé des binômes avec des personnes qui sont Suisses, qui habitent en Suisse depuis longtemps, qui étudient en Suisse, qui parlent très bien le français et des personnes qui viennent d’arriver en Suisse. On les fait se rencontrer et après ils décident s’ils veulent se revoir, s’ils veulent faire des activités, c’est eux qui se débrouillent.

On est des « facilitateurs » de rencontres.

On a organisé, en décembre 2018, une soirée pour tout le monde, pour les binômes, pour les gens qui se sont rencontrés par ce biais. Une soirée pour échanger et aussi pour des personnes qui ne connaissent pas ce concept de pouvoir le découvrir. On aimerait faire plus d’activités en commun !

Que voulez-vous faire dans le futur ?

Continuer à créer des rencontres, organiser des événements de toutes sortes, des soirées cinéma, un match de foot etc. Continuer à créer du lien entre nous tous.

Propos recueillis par:

Muslim Sabah Muhammad Faraj

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Informations

Contacts de l’association BE-HÔME :

site internet: be-home.ch

Facebook : Be-Hôme

C’est avec plaisir qu’elle vous accueille !

 




« Un requérant d’asile doit savoir défendre son motif d’asile et faire le premier pas vers l’autre »

M. Luul Sebhatu. Photo: Voix d'Exils

M. Luul Sebhatu. Photo: Voix d’Exils.

Suisse d’origine érythréenne, Luul Sebhatu est l’un des premiers Erythréens arrivé dans le canton de Neuchâtel en 1982. D’abord requérant d’asile, il obtiendra, trois ans et demi plus tard, le statut de réfugié. Marié, père de trois enfants et employé depuis 1984 dans une grande entreprise suisse de distribution, il est membre de la Communauté de travail pour l’intégration des étrangers (CTIE) depuis sa création en 1991 et représentant les réfugiés du canton. Entretien avec Voix d’Exils.

 

 

 

Voix d’Exils: Que faites-vous concrètement au sein de la CTIE?

Luul Sebhatu: Au sein de la CTIE, je représente les réfugiés et je ne parle pas des sujets personnels, mais plutôt des problèmes généraux de l’asile. On évoque des questions de langue, de logement, d’insertion au travail et des problèmes sociaux.

Vous arrive-t-il de visiter les centres d’accueil cantonaux de Couvet et Fontainemelon ?

Bien sûr et c’est souvent même. Je visite les trois centres d’accueil cantonaux de Couvet, de Fontainemelon et de Perreux.

Quels problèmes les requérants d’asile résidant dans ces centres vous soumettent-ils?

Des problèmes d’administration des centres. Le personnel des centres d’accueil s’occupe comme il faut des requérants d’asile, mais il y a toujours des problèmes de cohabitation, de manque de connaissance du règlement des centres d’accueil, des problèmes particuliers des personnes qui nuisent à leur entourage. Je discute avec ces personnes, je les conseille et les encourage à se respecter et à respecter le règlement des centres.

Selon vous, en tant qu’ancien requérant d’asile, quelles attitudes un requérant d’asile doit-il adopter pour favoriser son intégration?

Premièrement, il faut être ouvert et à l’écoute des responsables de centres. C’est nous qui sommes venus et on doit avant tout respecter les lois du pays d’accueil et s’adapter. Être requérant d’asile en général et surtout être requérant d’asile d’Afrique noire, ce n’est pas si facile. On doit prendre conscience de notre statut et convaincre la Suisse du motif de l’asile et c’est à nous de faire le premier pas vers l’autre.

Vous avez obtenu en 2007 le prix « Salut l’étranger » institué par le Conseil d’État neuchâtelois, peut-on savoir pour quel mérite?

Ce n’est pas moi qui me suis présenté mais ce sont d’autres personnes qui ont déposé mon dossier sans me consulter. J’étais surpris quand on m’a appelé, mais je sais que depuis l’abandon en 2007 par Caritas et le Centre social protestant (CSP) de l’organisation de la journée nationale de refugiés à Neuchâtel, on a créé une association de la journée de réfugiés que je préside. Aussi, comme membre de la la communauté pour l’intégration des étrangers (la CTIE), j’ai pris l’initiative de constituer un groupe de contact africain qui se réunit quatre fois l’an et, de temps en temps, on traite des problèmes d’intégration. On a évoqué une discrimination raciale dans les transports publics neuchâtelois (TransN) qui n’engageaient pas les chauffeurs africains. On a discuté avec eux et ils ont fixé des critères et des chauffeurs africains ont été engagés. On souhaite étendre cette action pour la ville de La Chaux-de-Fonds mais elle n’est pas encore concrétisée. Je crois toutefois que j’ai été primé pour l’ensemble de ce que je fais dans le mouvement associatif à Neuchâtel et ce prix m’a encouragé à continuer et je suis reconnaissant envers les autorités cantonales.

Vous avez demandé l’asile en 1982 et 30 ans après, la loi sur l’asile continue d’être durcie et la révision votée le 9 juin 2013 ne permet plus aux Érythréens d’invoquer la clause de conscience lorsqu’ils fuient leur pays pour ne pas être enrôlés de force dans l’armée. Comment voyez-vous l’avenir de l’asile en Suisse?

Ça devient de plus en plus difficile. A l’époque, déjà pour quitter l’Érythrée et venir en Suisse, il y avait beaucoup d’obstacles et aujourd’hui c’est encore plus dur. Mais avec des personnes courageuses, avec la lutte, ça va s’améliorer. Autrement, ça va être encore difficile. Je n’ai pas d’autres explications, mais je sais que sur le terrain c’est compliqué et il y a des efforts supplémentaires à fournir par les autorités fédérales et cantonales pour améliorer la situation. L’asile est un sujet assez complexe et ce n’est pas la modification de la loi qui va résoudre le problème.

On dit souvent que Neuchâtel est un canton modèle en matière d’intégration des étrangers, le confirmez-vous?

Bien sûr, Neuchâtel est un canton modèle d’intégration, non seulement en Suisse mais aussi en Europe. Le droit de vote des étrangers existe depuis de nombreuses années, le Service de la cohésion multiculturelle (le COSM) est créé depuis plus de 20 ans et le travail abattu par ce service facilite la communication et l’ouverture.

Comme ancien requérant d’asile, avez-vous un message à adresser aux actuels requérants d’asile?

Premièrement, il faut savoir pourquoi on est venu et, suivant son motif d’asile, il faut savoir défendre sa cause. Il ne faut pas être dépassé par les événements, il faut être respectueux des lois du pays d’accueil, être attentif et vigilant, ne pas déranger l’autre, chercher les bonnes informations. Il ne faut pas lâcher, il faut lutter avec persévérance et, même si c’est dur à la fin, si on suit le chemin qu’on vous guide, je crois qu’on peut obtenir ce qu’on vient chercher. Mais surtout, il faut avoir la patience, la discrétion, montrer la volonté de s’intégrer, savoir communiquer et apprendre le goût suisse. Je lance un appel aux réfugiés et aux communautés étrangères d’accueillir et d’encourager leurs compatriotes à chercher du travail, à apprendre des métiers, les anciens doivent parler de leurs expériences aux nouveaux et de se donner un coup de main pour soutenir les efforts des autorités.

Propos recueillis par :

Paul Kiesse

Journaliste, membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Informations

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Se sentir des enfants «comme les autres» grâce au théâtre

Le théâtre Évasion. Photo: Voix d'Exils

Le théâtre Évasion. Photo: Voix d’Exils

Samedi 17 août, 30 enfants de toutes provenances sont montés sur la scène de la Fraternité à Lausanne pour présenter un spectacle rythmé et coloré proposé par l’association Métis’Arte, en collaboration avec le Service Civil International (SCI). L’objectif était de démontrer la nécessité de la tolérance et du respect des différences.

Pleine de vitalité et de fraîcheur, la prestation des enfants grimés en personnages réels ou imaginaires a fait rire et sourire un public, lui aussi très diversifié. A la fin du spectacle, les parents dans la salle étaient fiers de la prestation de leurs bambins. Patrick s’est dit content que son fils participe au spectacle organisé par le Théâtre Évasion, dépendant du SCI. « Cela a permis à mon fils d’échanger et de partager avec des enfants issus d’autres cultures et d’autres horizons. Je préfère le dire ainsi, parce que je n’aime pas trop le mot «étranger». D’ailleurs, beaucoup de Suisses sont

originaires des pays frontaliers. » Paola, une jeune participante, confie qu’elle a été encouragée par sa maman à participer au spectacle, et qu’elle s’est sentie «très à l’aise sur scène», entourée d’autres enfants.

Promouvoir le vivre ensemble

Le théâtre Evasion. Photo: Voix d'Exils

Le théâtre Evasion. Photo: Voix d’Exils

Sous la férule des membres du Service Civil International, les enfants âgés de 6 à 11 ans ont pu choisir le personnage qu’ils voulaient interpréter. Une fillette a par exemple proposé Rihanna, la chanteuse r’n’b américaine et reine du spectacle. Curieux, spontanés, les enfants se sont prêtés au jeu sans réticence ni méfiance les uns vis-à-vis des autres. Tous ont déclaré avoir eu davantage peur de mal interpréter leur rôle que d’être en contact avec des enfants inconnus. Pendant la semaine de préparation et devant le public, ils ont pu donner libre cours à leur créativité à travers la danse, le chant, le rire et l’originalité de leurs personnages. Promouvoir à travers le théâtre le vivre ensemble, telle était l’ambition des organisateurs. Et, à voir le plaisir des jeunes comédiens sur les planches, on peut dire que c’est réussi.

Pour cette soirée, l’association Métis’Arte, qui se veut être un pont entre l’art et le social, s’est fait aider par des membres du SCI. Les deux organisations se sont partagés les tâches en cuisine, l’accueil des

Le théâtre "Evasion". Photo: Voix d'Exils

Yohana Ruffiner, coordinatrice de l’association Métis’Arte. Photo: Voix d’Exils

bénévoles et le transport des enfants depuis leur lieu d’habitation – qu’ils viennent du Centre d’hébergement EVAM de Crissier ou de Lausanne – jusqu’à la salle du Centre social protestant où avait lieu la représentation.

Métis’Arte avait également proposé la semaine précédente une réflexion sur les questions de la migration forcée, des sans-papiers et du racisme. Coordinatrice du projet, Yohana Ruffiner s’explique : «Nous voulions montrer ce que les personnes migrantes gagnent et perdent. Nous voulions aussi dire que nous sommes toutes et tous des migrants à quelque part.»

Une Suisse multiculturelle

Né voilà deux ans, le Théâtre Évasion propose des spectacles dans dix villes de Suisse en collaboration avec Métis’Arte. Yohana Ruffiner tire un bilan positif de ces journées de réflexions et de spectacles: «Le nombre des participants croît, tant du côté des requérants que des lausannois. Il y a eu cette année plus de 30 enfants, dont la moitié étaient des requérants d’asile, qui parlaient bien la langue française.»

L’après-midi s’est terminée par un apéro,partagé entre invités venus de Suisse, d’Europe et même d’Afrique. De quoi donner l’image d’une Suisse multiculturelle, loin de la polémique à propos de la migration et sur l’asile. En ce qui concerne les enfants lausannois, l’expérience leur a permis de mieux comprendre le monde de la migration. Les enfants requérants, quant à eux, ont pu sortir un peu de leur bulle pour se sentir des enfants «comme les autres.»

Dr Bomba

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




«Blacks are vulnerable and ostracized by the political system»

Derou Georges Blezon, Président of MouReDiN. Photo : Voix d’Exils

Derou Georges Blezon, Président of MouReDiN. Photo : Voix d’Exils

The Movement for the Respect and Dignity of Blacks (MoureDiN) is a non-profit organization based in Lausanne, Switzerland, since 2006. It defends cohabitation with respect to the freedoms and rights between foreigners and natives living in Switzerland. It also aims at orientate and help young people through projects created and supported by community partners such as ACOR SOS Racism and the International League against Racism and Anti-Semitism (LICRA). These projects focus on raising awareness and encouraging young blacks and foreigners to integrate local society and to organize their professional future. Derou Blézon George, President of MoureDiN, answers questions from Voix d’Exils.

Voix d’Exils: When and why did you create MoureDiN ?

Derou Georges Blézon: MoureDiN was created on 1 August 2006, after a police intervention in my then house in Lausanne. Young people who sought my advice would visit my house. Some were undocumented like me, others were young people with B or C permit while others were asylum seekers. Police conflated us all, since among them there were drug dealers. One of them was arrested in a way that I felt inadmissible due to the violence the police employed. This outrage provoked anger and frustration. We decided, with ACOR SOS-Racism and Point d‘appui to create a political movement: the Movement for the Respect and Dignity of Black (MoureDiN). Why a political movement? Because the behavior of individuals vis-à-vis blacks is nothing but a purely political behavior.

What is the main mission of your organization ?

Its main mission is to convey a message of living together, regardless of skin color and avoid generalising. If we look closely, we see that the state is more racist than the population. That is why, in such a situation, it was high time to form an association worth the name.

What are the concrete actions and activities of your organization ?

We have a legal adviser, a social counsellor and guidance in terms of employment and professional training. Advice for rejected asylum seekers. This is made possible due to our good relations with our partner associations.

Who are those concerned ?

Blacks are our priority, because they are very vulnerable and ostracized by the host society and political system. For the simple reason that they are the most visible minority and least defended. In fact, blacks have almost always menial jobs, such as: cleaners, helpers in the kitchen, painters and mechanics … The precariousness of their economic, social and administrative situation has many direct impact on the lives of parents and  their children. Children, who want to continue their studies – which is not possible in most cases because they are abandoned so soon on the streets for lack of parental control – face a journey without end.

Where are you most active ?

The movement is currently based in Lausanne, but it has international ambition.Taking into consideration the multitude of associations or human rights leagues in Europe, (MoureDiN itself  being a partner),  MoureDiN is looking forward to expanding its network and the scope of its actions in the years to come all over Europe. But for now, we have operated mostly in the french-speaking part of Switzerland.

How does your association works ?

We have 15 active members and we are working with community partners such as ACOR SOS Racism, the International League against Racism and Anti-Semitism (LICRA), the Forum of Foreigners  Lausanne (FEEL), Point d’Appui, The Protestant Social Centre (CSP) FRAT-CSP and political parties such as the Greens and the Union Unia of which I am a member.

In 2008, you launched the project « Young MoureDiN 2008 » and 2009 « What value my permit / my nationality ? » Since then, nothing, silence … Why ?

In reality this is not an absolute silence, these two projects have been facing several administrative problems hence the silence. The « Young MoureDiN 2008 » project was supported by the Canton of Vaud and the Swiss Confederation. Our goal was to help early school dropouts, to bring them back to reason, and help them go back to school. First, there was the silence of our youth that the project was aimed at, and then we discovered that the guidance service in Switzerland, in which young people are assigned, was not quite what we thought, in the sense that it is an area of blockage and storage for young blacks and foreigners.

Today, what is your assessment of your work and what future for MoureDiN?

From 2006 to 2013 the record was neither negative nor positive. We are in a time of turbulence. To ensure a permanent office which responds to the concerns of early school leavers and parents in difficulty, given the complexity of the problem, we need about 30,000 francs of funds. But, we are calm about the future of MoureDiN. If, for some time, we have disappeared from the political and administrative stage, it is a preparatory step back, because currently members of the movement and I are in training. Most members of the movement are young people who grew up in Switzerland, who have the C permit or Swiss passport. They are currently preparing for exams. We aimed to be a grass-roots movement. In 2006 a Black March was held for the first time in Switzerland which counted 250 protesters, also with the support of many partners such as the Communist Party and ACOR SOS Racism. In this Black March, there were not only dealers, dropouts or the unemployed, but also blacks and foreigners who are employed and successful in Switzerland.

What is your message to the foreign population ?

Referring to my former president Laurent Gbagbo, who said: « A good ambassador is each individual who represents his country in another country? » In other words, it is your behavior that incites respect for your country. We foreigners have different channels to reach Switzerland and Europe, for instance through clandestine means,that I myself borrowed, through asylum and other forms. And I think the way we behave individually shows who we are and where we come from. We come with our cultures and mentalities, but once here, we are called to integrate, to coexist. I do not say « become white, » but we must be responsible for our lives doing our best to make sense of things. Do not do in the host country what you would not do in your country.

Interviewed by :

El Sam

Member of Voix d’Exils Vaud

Translated from French by : FBradley Roland

Informations:
Dérou Georges Blézon
Responsable
Tel.: 079 385 92 59
Email: blezonderougeorges[at]dignitenoire.ch