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Les horizons cathodiques s’ouvrent au foyer de Sainte-Croix

La nouvelle télé est arrivée. Photo: Javkhlan Tumurbaatar

En février 2011, les 120 résidents du foyer de Sainte-Croix de l’EVAM étaient heureux d’accueillir un téléviseur à écran plat dans l’ancien vestiaire du Centre.

L’arrivée du petit écran était l’événement que tout le monde attendait depuis des mois au foyer de Sainte-Croix. Étant moi-même une résidente vivant dans ce foyer, j’ai pu constater les effets bénéfiques de cette nouvelle installation.

Des programmes accessibles pour les petits et les grands

Depuis que l’écran plat a été installé, les petits enfants ont la chance de pouvoir regarder les dessins animés comme les autres enfants de leur âge. Une mère me confie que depuis que son fils regarde les dessins animés à la télé, ceci lui permet d’échanger sur les aventures de ses héros préférés avec ses camarades de classe.  La télé serait en ce sens, pour les enfants, un moyen de s’intégrer à l’école parmi d’autres comme de jouer à des jeux. Les adultes, quant à eux, y passent du temps surtout pour suivre l’actualité sportive et politique. Cette télévision arrive à point nommé avec les événements qui se passent actuellement dans le monde arabe et en Afrique, car la moitié des résidents du foyer est justement originaire d’Afrique. A l’heure du télé-journal, ceux-ci se rassemblent dans le vestibule pour s’informer sur les derniers événements qui se sont déroulés dans leur pays d’origine, là où ils ont laissés leurs familles et leurs proches.

L’accès à l’information : une nécessité

Il est bon ici de rappeler que l’installation d’une télévision reliée au câble permet de visionner de nombreuses chaînes et de suivre les programmes en plusieurs langues étrangères comme en anglais ou en arabe. Le fait de pouvoir accéder à des programmes multilingues était très attendu par les requérants d’asile du foyer de Sainte-Croix, puisque la plupart d’entre eux ne maîtrise pas encore le français. Ainsi, le fait de pouvoir aujourd’hui visionner des films et des séries télévisées, même s’ils sont en français, va aider les requérants d’une part, à oublier un peu leurs problèmes quotidiens et d’autre part, à surtout améliorer leur niveau de français et en particulier leur expression orale ; ce qui représente en soi un autre effet bénéfique de l’installation.  La TV est un média ordinaire pour beaucoup de familles et de personnes vivant au foyer. Dans leur pays d’origine, elle leur permettait notamment de s’informer au quotidien sur le cours des événements. On comprend alors qu’il leur est inhabituel d’être privé de la télé, ou même carrément insupportable, pour la plupart des résidents, de ne pas pouvoir regarder les nouvelles, sachant que leur accès à internet est relativement limité. Le manque d’information rend encore plus difficile le chemin de l’exil, car les requérants sont alors non seulement éloignés de leur pays d’origine, mais en plus coupés de l’information qui leur permet de maintenir un lien avec leurs racines et de mieux comprendre cette nouvelle réalité qui les entoure à présent.

Javkhlan TUMURBAATAR

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




La Riviera vaudoise accueille sa première maison de quartier à Vevey

Photo de la Maison de Quartier à Vevey

Un lieu convivial

L’ouverture de la Maison de quartier de Plan-Dessous en décembre 2010, à Vevey, contribuera sans doute à balayer quelques préjugés qui planent sur le quartier.

Le 4 décembre 2010, la ville de Vevey a vu l’inauguration de sa première maison de quartier sise dans le quartier de Plan-Dessous. Elle se situe à la jonction entre la Rue de l’Union 24 et celle de l’Avenue du Général Guisan, qui s’étend sur 700 mètres sur laquelle se dresse des rangées d’immeubles qui bordent la principale artère routière de la ville. Les loyers y sont plutôt modestes. Ce quartier densément peuplé, où résident environ 3000 habitants, a pour particularité sa forte mixité culturelle avec 81 nationalités représentées. Sa population se compose majoritairement de ressortissants italiens, portugais, allemands et provenant de plusieurs régions d’Afrique et des Balkans. On le désigne communément comme le « Bronx de Vevey » ou encore, plus sympathiquement : « Sénégal-Guisan », en référence bien entendu à l’Avenue du Général Guisan.

Aux origines de cette nouvelle maison de quartier

Depuis 2005, la Municipalité de Vevey, par le biais de la direction des Affaires sociales et familiales (ASF), a lancé un programme d’amélioration de la qualité de vie. La mise en place d’un forum de discussion, qui regroupe des représentants de la ville et des habitants, a abouti à la création de l’Association Vevey Ouest (AVO). Ses buts sont : l’aménagement d’espaces conviviaux, l’organisation de manifestations pour petits et grands, la défense des intérêts des habitants, et le renforcement des liens entre les habitants et les commerçants. Après la mise en place d’un passage piéton, de bancs, ou encore l’aménagement d’un espace pour entreposer les containers à déchets, le projet le plus important de l’association a été la création d’une maison de quartier. Notons ici que ce projet d’envergure a aussi pu voir le jour par le fait qu’il a été mené dans le cadre du programme fédéral « projets urbains-Intégration sociale dans des zones d’habitation ».

Un lieu convivial pour les habitants de Vevey

La Maison de quartier de Plan-Dessous, d’une superficie de 200 mètres carrés, est un lieu convivial mis à la disposition des habitants. Aménagée pour accueillir des associations qui souhaitent organiser des fêtes, des animations et des ateliers en tous genres, cette nouvelle structure est chapeautée par Karim Boukhaf, travailleur social et responsable de la maison. Voisinant le bureau du responsable se trouve un cybercafé équipé de quatre ordinateurs pour se familiariser avec l’informatique et accéder à Internet. Mlle Kanita Mabosso, participante au Programme de travaux d’utilité publique mis en place par l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) avec la collaboration de la Municipalité de Vevey, assure avec enthousiasme la gestion et l’animation de cet espace et réserve à ses clients un accueil chaleureux. Les vendredis sont réservés aux ainés du quartier qui peuvent ainsi bénéficier des locaux pour partager un moment dans une atmosphère conviviale et chaleureuse. M. Boukhaf tient à souligner que les requérants d’asile déboutés, qui logent au foyer de l’EVAM à l’avenue du Général Guisan 62, sont particulièrement les bienvenus. Selon lui, le principal avantage que leur offre la maison de quartier est « qu’ils peuvent bénéficier d’un lieu de rencontre où ils ne seront pas obligés de consommer ».

Dans le futur, la maison de quartier aspire à s’ouvrir à des personnes et des associations voisines et à élargir le champ de ses activités en collaboration avec des structures similaires comme la ludothèque de Vevey qui fournit notamment des jeux pour l’atelier bricolage.

Niangu NGINAMAU, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Informations pratiques :       

Maison de Quartier
Rue de l’union 24
1800 Vevey – Tél : 079 961 95 54

Permanence tous les mercredis de 14h00 à 18 h00

 

 




L’abri de Coteau-Fleuri fait grincer des dents ses habitants

Abri PC de Coteau Fleuri réquisitionné pour les requérants d'asile

Un dortoir de Coteau-Fleuri

En février dernier, l’EVAM a ouvert à Lausanne une structure d’accueil destinée aux migrants inscrits l’aide d’urgence. Voix d’Exils, qui s’est rendu sur place, a pu constater le mécontentement des habitants face à l’exiguïté des lieux et aux contraintes horaires.

Une trentaine d’hommes seuls à l’aide d’urgence dorment actuellement dans l’abri PC de Coteau-Fleuri. Un joli nom pour un endroit exigu qui impose à ses usagers des horaires stricts puisque ses portes se ferment le matin dès 09h00 avant de réouvrir à 19h30. Pendant la journée, une structure d’accueil toute proche prend le relai. Là encore, les lieux sont modestes : un coin télévision et un babyfoot, deux canapés et un réfectoire pour les repas. Deux assistants sociaux et trois animateurs encadrent les migrants. Un Centre de soins infirmiers de la Policlinique Médicale Universitaire (PMU) y tient sa consultation.

Le jour de notre passage, fin février 2011, la dizaine d’hommes présents ne veulent pas parler à Voix d’Exils. « Vous êtes des informateurs de la police ! » lancent-ils à notre grande surprise. Nous décidons alors de revenir le lendemain. Ashot, de nationalité arménienne, accepte de nous parler. « Je viens de Nyon, où je suis resté sept mois. Après, j’ai été transféré au Coteau-Fleuri. Contrairement à Nyon, ici nous sommes contrôlés par la police à chaque coin de rue. Le principal problème que nous rencontrons est que nous devons quitter l’abri le matin et nous ne pouvons y revenir que le soir pour dormir. Passer la nuit dans un abri de guerre avec 14 personnes dans la même pièce, c’est une situation insupportable ! Nous avons le sentiment d’être délaissés, quelle tristesse ! Le plus important pour nous est de pouvoir nous reposer pour ne pas errer en ville. Voyez vous-même comme les gens dorment sur les canapés ! ».

Les incohérences de l’aide d’urgence

Responsable du secteur Lausanne de l’EVAM, Pascal Rochat explique que si l’abri PC est fermé pendant la journée, c’est pour assurer la tranquillité des enfants qui fréquentent l’école primaire des Grangettes, située dans le même bâtiment. En effet, l’abri PC, qui peut accueillir jusqu’à 50 migrants, fait partie d’un complexe scolaire qui appartient à la Ville de Lausanne. L’EVAM a obtenu le droit de l’exploiter et en assure l’intendance et la surveillance.

Le soir, lorsque nous passons vers 20h00 à l’abri PC, nous sommes accueillis par deux agents de sécurité. L’un d’entre eux nous accompagne dans une pièce où se trouvent quelques requérants, debout à côté de leur lit. Parmi eux, Falou, originaire de Guinée française, nous raconte son parcours de Nyon à Sainte-Croix, puis à Coteau-Fleuri. Il tient le même discours qu’Ashot, et se plaint amèrement des contraintes et de l’étroitesse de son nouvel hébergement.

Le paradoxe économique de l’aide d’urgence

Interrogé le 3 février dernier par le journal 24 Heures, au lendemain de l’arrivée des 22 premiers requérants, Pierre Imhof, Directeur de l’EVAM, souligne que l’abri de Coteau-Fleuri «est une solution de secours. (…) Paradoxalement, le système de l’assistance d’urgence coûte beaucoup plus cher que les autres formules d’hébergement». Il s’explique : «nous ne devons fournir à ces migrants rien de plus qu’une aide matérielle». Autrement dit : un lit, les repas, des soins si nécessaire, mais pas d’argent. A première vue très simple, ce dispositif implique de fait un encadrement onéreux. A tire d’exemple, un requérant en cours de procédure touche  8 francs par jour pour ses repas, tandis que les trois repas que l’EVAM sert aux déboutés coûtent en moyenne 25 francs par jour ! «Nos charges se réduiraient aussi si nous pouvions construire pour disposer de locaux adaptés à nos besoins», poursuit le Directeur de l’EVAM. « Mais les oppositions sur le plan communal rendent, pour l’heure, tout projet immobilier des plus incertains ».

Niangu NGINAMAU

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




De nouveaux équipements bienvenus !

Foyer de Vennes pour requérants d'asileLes résidents du foyer lausannois de l’aide d’urgence de Vennes sont soulagés de voir leur cadre de vie amélioré.

 

 

 

La première phase de la rénovation du foyer de Vennes s’est achevée, en janvier dernier, par l’ouverture de nouveaux sanitaires. Les travaux, qui ont commencé fin 2010, devraient se terminer en mars prochain, sauf imprévu. A terme, les résidents du foyer de l’EVAM (Etablissement Vaudois d’Accueil des Migrants) disposeront aussi d’un confort supplémentaire grâce à l’installation de deux postes de télévision, deux machines à laver le linge et deux séchoirs supplémentaires, sans oublier deux micro-ondes et un réfrigérateur. Ces améliorations de leur cadre de vie soulagent et réjouissent les quelque cent personnes qui vivent actuellement dans le foyer lausannois.

Avant les travaux au foyer de Vennes pour requérants

Avant les travaux

Il faut savoir que, depuis janvier 2006, le foyer a hébergé 845 personnes. Une population composée de requérants d’asile déboutés et de NEM (Non Entrée en Matière), pour la plupart des hommes seuls et de diverses nationalités qui sont à l’aide d’urgence après avoir épuisé tous les recours administratifs possibles et qui vivent dans la crainte d’être expulsés dans leur pays d’origine.

Un bol d’air pour les résidents

Nourris et logés, les déboutés et les NEM n’ont aucune perspective professionnelle car ils sont frappés d’une interdiction de travail. Cette situation précaire conduit beaucoup d’entre eux à sombrer dans l’alcoolisme, la toxicomanie, sans oublier l’épineux problème du trafic de drogue. Pour ces hommes chagrinés par l’absence de leur famille et tourmentés par les difficultés de leur statut, l’amélioration de leurs conditions de vie représente un bol d’air et le témoignage que la société qui les accueille a de la considération pour eux.

Après les travaux au foyer de Vennes pour requérants

Après les travaux

C’est pourquoi, ils remercient les collaborateurs de l’EVAM et plus particulièrement M. Pascal Rochat, responsable du secteur de Lausanne, d’avoir âprement défendu la nécessité de rénover le foyer auprès de l’Etat de Vaud, propriétaire des lieux. Espérons que ces améliorations, en facilitant l’accès à l’hygiène et aux loisirs, mettent fin aux diverses altercations vécues par le passé.

 Niangu NGINAMAU

Membre de la rédaction lausannoise de Voix d’Exils




Violences à Nyon, la parole aux requérants

Dans l'abri PC de Nyon

Débat à propos de l’altercation à Nyon. Photo: Gervais NJIONGO DONGMO

Une altercation s’est produite le mardi 4 janvier entre les requérants de l’abri PC (Protection Civile) de Nyon faisant un blessé. La police, venue en nombre, a été la cible de jets de pierres et d’extincteurs. Un rédacteur de Voix d’Exils s’est rendu sur place et revient sur ces événements à travers les témoignages des requérants.

Ce mercredi 5 janvier, le ciel est très couvert sur Nyon et le thermomètre affiche des températures négatives au lendemain d’une sanglante bagarre qui s’est déroulée dans l’abri PC où séjournent des requérants d’asile. Des requérants qui n’ont jamais suscité autant d’intérêt auprès de la population, des autorités et des médias. Si certains pensent que les catastrophes sont les fêtes des pauvres alors ils ont trouvé, peut être, la formule idéale. A notre arrivée, l’entrée de l’abri PC, qui abrite le centre nyonnais, ressemble à l’entrée du tombeau de Jésus de Nazareth – pour ceux qui ont vu le film – ou simplement à un tunnel. Les requérants du lieu prennent l’air en petits groupes aux alentours et sont sollicités par des journalistes de télévisions, de radios et de journaux, pour témoigner de la nuit agitée qui a secoué le centre. Tous parlent de l’argent qui à disparu du casier d’un résident et de la situation qui s’est très vite envenimée : des Nigérians ont accusé un Algérien du vol. Ils se sont dirigés vers sa chambre, et c’est alors que le surveillant du foyer a tenté de les repousser. Au cours de la bousculade, un des protagonistes a planté a plusieurs reprises un couteau dans la cuisse gauche de l’Algérien. S’en est suivi une bagarre générale impliquant environ 90 résidents sur les 130 qui habitent dans le centre. Alertée, la police a identifié l’auteur des coups de couteau mais, lorsqu’elle a voulu l’emmener, ses camarades ont fait bloc pour le défendre en lançant des pierres et des extincteurs sur les agents. L’affrontement a fait trois blessés chez les policiers.

Le ras le bol des noirs Africains

Pour comprendre ces violences, nous avons choisi de donner la parole aux résidents. Un requérant Ghanéen, au centre depuis cinq mois, confie : « Nous n’avons pas de problèmes avec la population, ni avec le personnel de l’EVAM (Etablissement Vaudois d’accueil des Migrants), mais nous en avons avec les agents de la sécurité présents dans le centre 24 heures sur 24. Ils sont partiaux dans leur travail et ils écrivent des rapports arbitraires. Quant à la police, lorsqu’il y a un problème entre les requérants noirs Africains et les autres, les noirs sont coupables d’avance ! » Les requérants de l’abri PC de Nyon pointent du doigt les agents de sécurité et s’interrogent sur la formation des policiers : « Sont-ils formés pour éviter les réflexes xénophobes ? ». Echaudés, les requérants font la liste de leurs griefs : « les dérapages à répétitions », « les investigations intempestives » « l’amalgame entre Africains et dealers, Africains et violences ». Tous demandent un traitement équitable.

Un requérant Nigérian, au centre depuis quatre mois, demande à être entendu. Il a la voix grave, la respiration saccadée: « La fois dernière, lors d’une de leurs multiples visites ici, les policiers ont vu un noir assis à l’extérieur. Ils ont exigé de lui qu’il rentre. Mais il a répliqué qu’il se sentait mieux dehors. Alors les policiers l’ont brutalement jeté dans la neige. C’était horrible ! C’est vrai qu’il y a du trafic de drogue, mais nous ne sommes pas tous des dealers et nous aimerions être traités avec humanité ». A ces propos, un Monsieur de couleur blanche à la barbe grisonnante secoue la tête comme pour reconnaître les souffrances de ses compagnons de misères.

Les acteurs de l’ombre

Des membres de l’Association EDEA (Europe Development Entertainment Association), constituée en majorité de Nigérians bien intégrés socialement et professionnellement, est également sur place ce mercredi 5 janvier. Ils ont pour but de porter une aide concrète et un enseignement aux immigrés en détresse, délaissés, et surtout à ceux en contact avec le milieu de la drogue ou de la prostitution. Vêtus de tee-shirt jaunes, ils discutent avec les requérants Nigérians et tentent ensemble de trouver une solution. C’est ainsi que la colère redescend d’un cran. Vincent Ofamchiks, président de l’association, tient aussi à témoigner: «Il ressort que le vol est une réalité dans cette histoire, mais les Africains ont l’impression que la police s’acharne sur les requérants noirs et ne fait pas la différence entre ce problème de vol et les problèmes de drogue. Je les encourage à dialoguer et non a recourir à la violence afin d’éviter la récidive ».

Entrée de l'abri PC de Nyon en Suisse

Un membre de l’association EDEA devant l’entrée de l’abri de Nyon.

L’EDEA a conclu un contrat avec la Municipalité de Nyon, afin d’exercer ses activités au sein de l’abri PC de Nyon, qui a supplanté celui conclu avec l’EVAM qui est arrivé à terme le 31 décembre dernier. Maintenant, l’association compte rencontrer la Municipalité pour lui faire part des ressentiments des requérants. Néanmoins, Vincent Ofamchiks fait aussi passer ce message auprès des requérants : « Les Nigérians doivent s’intégrer, notamment en apprenant le français. Celui qui ne fait pas cet effort, n’a pas sa place en Suisse. Notre Association propose des places de bénévoles dans des magasins africains et des rôles d’acteur dans des films ».

Reprise des renvois à destination du Nigéria en vue

 

Le Nigéria, ce géant africain présidé depuis février dernier par Jonathan Goodluck, a du pain sur la planche avec la gestion de la crise dans le Delta du Niger et les affrontements ethniques et religieux. De plus, le pays semble avoir perdu sa couronne en Suisse et en Europe, où ses ressortissants sont considérés comme des dealers. Sans oublier le décès d’un requérant Nigérian le 17 mars 2010 à l’aéroport de Zurich Kloten. Ce drame a entraîné un blocus des opérations de rapatriements. Aujourd’hui, malgré le laxisme des autorités nigérianes, il semblerait que des vols de retour soient en train de s’organiser, ce qui pourrait constituer une source de tension supplémentaire selon certains requérants de l’abri PC de Nyon.

La fermeture de l’abri PC de Nyon est-elle vraiment imminente ?

Prévu comme une solution provisoire, l’abri PC nyonnais accueille actuellement quelques 130 âmes. 354 résidents y ont transités depuis son ouverture le 16 février 2009. Des résidents qui affichent toujours le même profil : des hommes seuls en bonne santé physique et psychique, en dépit de la fragilité de certains. Des hommes qui vivent une jeunesse sans perspective professionnelle et qui seront refoulés, le moment venu, comme une balle de ping-pong dans leur premier pays de transit, pour les cas Dublin, et dans leur pays d’origine pour les déboutés. L’essentiel restant, selon les personnes que nous avons rencontré, que malgré tous les problèmes évoqués précédemment, la cohabitation avec la population nyonnsaise reste bonne.

Gervais NJIONGO DONGMO

Membre de la rédaction de Voix d’Exils