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Les habitants du quartier lausannois de Montelly s’unissent pour une meilleure qualité de vie

Montelly en fête

Un chemin sécurisé pour les enfants et des jardins familiaux : ces deux nouveautés, qui font la fierté des habitants de Montelly, ont été fêtées le samedi 14 mai dernier. D’autres améliorations, elles aussi impulsées par un « contrat de quartier », devraient suivre prochainement.

A 14 heures, le Brass Band X-Five a lancé en musique – et sous la pluie ! – l’ouverture des festivités. Les enfants de 5 à 12 ans avaient l’embarras du choix : passer à l’atelier Pousses Urbaines, se faire maquiller, participer à une fresque murale ou écouter des contes avant de savourer le goûter offert par les commerçants du quartier.

Les curieux de tous les âges étaient invités à une visite guidée du nouveau chemin piétonnier destiné aux jeunes enfants ainsi que du site du futur « plantage ». Puis, les promeneurs et les autres se sont restaurés à l’un des stands installés devant la garderie. Les requérants d’asile de la Tour grise, un immeuble de Montelly qui appartient à l’EVAM (Etablissement vaudoise d’accueil des migrants), ont eux aussi pris part à la fête.

Ces deux réalisations s’inscrivent dans une démarche participative liée à des projets de développement urbain et activement soutenus par la ville de Lausanne. C’est dans ce contexte, qu’a été créée, en juin 2010, à Montelly, une commission de quartier. Forte de 12 membres, elle a organisé quatre groupes de travail qui ont planché avec l’aide des habitants sur des thèmes qui les concernent de près : la mobilité, la solidarité, les espaces publics et les services de proximité.

Trois regards sur un quartier en mutation 

Geneviève Ziegler, travaille pour la ville de Lausanne sur le projet du quartier de Montelly :

« 12 habitants se sont mobilisés pour essayer d’améliorer les conditions de vie du quartier. On a commencé par faire une enquête en demandant aux habitants ce qu’ils voulaient changer. On a alors recensé une liste de 18 projets. Aujourd’hui, c’est la fête pour mieux se connaître, pour marquer une année de réflexions et d’initiatives des habitants. On fait la fête aussi pour inaugurer les deux premiers projets soit : la liaison piétonne qui permet aux enfants d’aller à l’école en empruntant un chemin sécurisé et le jardin de plantage à Florency, où on va planter un arbre et des tournesols aujourd’hui. Ce grand jardin s’ouvrira cet automne. Des petits terrains seront ainsi mis à disposition des personnes qui habitent le quartier dans un rayon de cinq minutes à pieds, pour qu’elles puissent venir régulièrement s’en occuper. »

Andréa Aigui, habite le quartier depuis 1975, membre de la commission :

« La liaison piétonne entre la garderie et l’école de Montois était vraiment une nécessité. Avant, les deux groupes de vingt enfants, qui font le trajet quatre fois par jour, devaient emprunter un trottoir qui, par endroits, devient très étroit. Vers 11h00-12h00, il y a beaucoup de circulation, les voitures entrent, sortent, sont mal parquées et tout cela empêchait les enfants de passer en sécurité. Alors, on a créé un chemin de liaison, comme ça les enfants ne sont plus au bord de la route, ils ne sont plus en contact avec les voitures. Cette question de sécurité est très importante ».

Raphaelle Deshayes, habite le quartier, membre de la commission :

 « Le contrat de quartier est une démarche initiée par la ville de Lausanne dans le but d’aller à la rencontre des habitants de Montelly pour qu’ils puissent faire des propositions pour améliorer la qualité de vie de leur quartier. Avec eux, on a travaillé sur différents thèmes, comme les liaisons entre les bus, la mobilité douce. On a aussi travaillé sur les questions de solidarité, sur comment favoriser les relations entre les jeunes et les personnes âgées, les relations entre les différentes nationalités. On a planché sur la question des aménagements urbains en réfléchissant notamment à comment, avec de petits aménagements, on peut améliorer la qualité de vie du quartier. D’où l’idée du plantage. Aujourd’hui, c’est la première fête du quartier. Elle répond aux envies des habitants. J’espère que notre démarche va perdurer et se développer ».

Niangu NGINAMAU & Javkhlan TUMURBAATAR

Membres de la rédaction lausannoise de Voix d’Exils




Les cybercafés de l’EVAM fleurissent à la vitesse supersonique

Le cybercafé de Leysin

Un septième espace internet doté de quatre postes informatiques a ouvert ses portes le 2 mars 2011 au  foyer Sainte-Agnès de Leysin. Il offre la possibilité aux migrants et à la population autochtone de surfer gratuitement sur le web.


Les cybercafés se sont développés dans le but de permettre aux seniors, aux personnes défavorisées et aux jeunes en formation d’accéder aux ressources d’Internet, ce en partenariat avec feu l’association Jocker qui a cessé ses activités à la fin de l’année 2010. Après Renens en 2007, Moudon en 2008, Yverdon-les-Bains et Sainte-Croix en 2009, Bex et Aubépines en 2010, c’est au tour de Leysin de s’accrocher à la toile au début du mois de mars de cette année. L’ouverture de ce nouveau cybercafé s’inscrit actuellement dans une dynamique impulsée par Pierre Imhof, Directeur de l’EVAM.

L’inauguration du nouveau cyberespace de Leysin a eu lieu en présence d’invités de marque dont des conseillers municipaux, le préfet du district d’Aigle, des bénévoles et de nombreux collaborateurs de l’EVAM dont Christine Blatti Villalon, responsable du Secteur Est et Afif Ghanmi. La cérémonie a débuté avec un discours soigneusement mijoté par Christine Blatti Villalon qui a gratifié les personnes ayant répondu à l’invitation ainsi que celles qui ont contribué à la réalisation de l’ouvrage. Puis Pierre Imhof a remercié à son tour les animateurs des Programmes d’occupation Peinture et Nettoyage pour leur contribution, ainsi que le Programme cuisine qui s’était occupé du buffet avant de « couper le ruban inaugural » en invitant les convives à tester la nouvelle installation. Lors de son intervention, le Directeur de l’EVAM a souligné qu’au début « c’était les routes qu’il fallait désenclaver.  Aujourd’hui, c’est internet. Internet permettra aux migrants de garder le contact avec leur pays, de se faire des contacts, de s’intégrer ou de se créer des projets de retour au pays ».

Comme pour lui donner raison, hommes, femmes et enfants, transportés par leur joie, se sont bousculés pour être les premiers à découvrir le joyau et pour pianoter sur les quatre postes informatiques reliés à une imprimante dans un espace entièrement rénové et spécialement aménagé à cet effet.

Favoriser les échanges entre migrants et population locale

L’expérience l’a démontré, internet peut changer radicalement la façon dont les requérants vivent, travaillent, communiquent, se divertissent et participent à la vie publique dans la société d’accueil, note Christian Vago coordinateur en charge des cyberespaces. L’introduction d’internet dans leur quotidien, grâce à la mise à disposition de cybercafés, porte ses fruits en les éloignant de l’ennui. Sans compter que l’ouverture à la population locale favorise et facilite le rapprochement entre les requérants et les gens du lieu.

Les cybercafés de l’EVAM sont animés par des médiateurs inscrits au Programme d’occupation Communication. Programme qui offre notamment une formation et des cours pour débutants aux personnes intéressées. Le cybercafé de Moudon a ainsi proposé huit séances d’initiation à l’informatique pour les seniors, fruit d’une parfaite collaboration entre l’EVAM et Pro Senectute.

Les utilisateurs doivent parfois surmonter une série d’obstacles qui les empêchent d’utiliser internet de manière efficace : le faible niveau d’alphabétisation pour certains, les lacunes en langues anglaise ou française pour d’autres ou, simplement, le manque de connaissances en informfatique. Aufta, Somalien de 25 ans, vivant à Leysin depuis seulement trois mois, compte saisir l’opportunité de la venue de ce cybercafé pour progresser : « ça va me permettre de trouver des sites pour l’apprentissage du français. Je vais développer mon vocabulaire ce qui pourrait, plus tard, me permettre de trouver un travail ». Quant à Mouindin Bdoulkhadir, d’origine somalienne et pensionnaire du foyer EVAM de Leysin depuis plus de deux ans, il exprime sa satisfaction sans réserve : « un cybercafé, c’est bien, je peux communiquer avec ma famille qui est restée au pays ».

18 052 usagers en 2010

Sept cybercafés EVAM ont vu le jour depuis 2007. Celui de Sainte-Croix caracole en tête des cafés les plus fréquentés avec 8768 usagers sur l’année et qui comptabilise aussi, curieusement, les frais d’impression par usager les plus bas. Il est suivi par le cybercafé de Renens avec ses 4242 utilisateurs, puis Yverdon avec qui en compte 2635 et qui est talonné par celui de Moudon avec ses 1974 usagers. Bex, qui a ouvert en novembre dernier, s’affirme déjà avec 308 usagers et pour boucler notre classement, le cybercafé des Aubépines à Lausanne qui en compte 125. Rien qu’en 2010, les utilisateurs se sont connectés 33’99o fois aux 36 postes mis à disposition.

A Leysin, comme dans tous les cybercafés EVAM, les utilisateurs peuvent s’inscrire pour des périodes d’une demi-heure renouvelables en cas de disponibilité des postes informatiques. En plus de cela, une aide et un soutien peuvent être apportés par l’équipe des médiateurs EVAM aux utilisateurs si ces derniers rencontrent des problèmes. Tout se passe sous la responsabilité d’un médiateur, lui-même requérant d’asile du Programme d’occupation Communication, qui assure la gestion des lieux et garantit le respect du matériel et du règlement.

Gervais Njingo Dongmo

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils





« Je dois ma survie au décès d’un Nigérian »

Fatmir Krasniqi

Fatmir Krasniqi, Albanais célibataire de 42 ans, revient sur son arrestation et son passage par Frambois : l’établissement de détention administrative genevois qui héberge les requérants d’asile déboutés avant leur expulsion dans leur pays d’origine.

Du 5 au 30 mars 2010, Fatmir Krasniqi va vivre un des épisodes les plus sombre de sa vie. Après s’être fait arrêter à son domicile, il est d’abord conduit à Frambois, puis emmené à l’aéroport de Cointrin à Genève d’où il devait retourner en Albanie. Il refuse, se voit ramené à Frambois, puis est finalement relâché. Mais pour combien de temps ? Fatmir, qui a retrouvé depuis sa modeste vie de débouté, se sait en sursis aujourd’hui. La prochaine fois que la police viendra le chercher, il n’aura pas le choix : il devra se soumettre à la décision de Berne et quitter la Suisse. Interview d’un homme fragile qui a déposé sa demande d’asile il y a 14 années et qui, depuis,  n’a cessé de multiplier les efforts pour s’intégrer. En vain.

Pour vous, le 5 mars 2010 est une date de sinistre mémoire ?

Oui, ce jour-là je dormais chez moi, à Rolle. J’ai été brutalement surpris dans mon sommeil à 7 heures du matin par l’arrivée de policiers. Ils m’ont conduit chez un juge de paix, à Lausanne, qui a essayé une fois de plus d’établir ma nationalité.

Pour quelle raison ?

A mon arrivée en Suisse, j’ai fait une erreur : je me suis présenté comme Kosovar. Résultat : ça fait des années que les milieux officiels de l’asile s’interrogent sur ma nationalité. Ils se demandent : « Krasniqi, il est Kosovar, Macédonien ou Albanais ? » En fait, je suis Albanais à 100% !

Après cette mise au point, on vous a relâché ?

Non. Le juge m’a demandé de retourner en Albanie, mais j’ai refusé. Alors, j’ai été conduit à la prison de Frambois.

A quoi ressemblait votre quotidien ?

On était vingt-cinq prisonniers. Il y avait beaucoup de Nigérians qui étaient là depuis quatre à six mois et un Equato-Guinéen qui y séjournait depuis un an. On vivait comme dans une famille, sans accrochages. Mais j’étais stressé car les débuts ont été durs. On se préparait à manger, il y avait des règles à respecter, on faisait les nettoyages ce qui nous rapportait 3 fr. de l’heure. Il y avait aussi d’autres occupations entre codétenus comme, par exemple, jouer aux cartes.

Quel souvenir en avez-vous gardé?

Pour moi, c’était le couloir de la mort. Trois jours après mon arrivée, des policiers en civil sont venus me chercher pour une fois de plus me contraindre à rentrer en Albanie. Ils m’ont emmené à l’aéroport sans que je puisse prendre mes affaires personnelles. Ils m’ont dit : « C’est fini pour toi la Suisse ! ». Je suis resté a l’aéroport dans une cellule d’attente toute une journée, puis ils m’ont dit : « Monsieur Fatmir vous devrez partir. Rentrez comme un touriste. La police albanaise ne peut pas vous arrêter si vous prenez un vol de ligne ». Je leur ai répondu : « Je ne suis pas en bonne santé. Je fais des efforts pour travailler et je n’ai jamais demandé l’Assurance Invalidité ». Comme je refusais de partir, ils m’ont ramené à Frambois. Il faut savoir que la première fois, on vous propose un vol de ligne. La deuxième fois, on vous force à partir et vous voyagez dans un vol spécial. Si nécessaire, ligoté et sous la surveillance de la police.

Cela rappelle un vol tragique…

Oui, celui de ce Nigérian qui est mort le 17 mars 2010 à l’aéroport de Zurich alors qu’on voulait le renvoyer chez lui sous la contrainte. Les policiers à qui j’ai dit : « Vous allez payer pour tout ça ! » m’ont répondu que le Nigérian était un dealer. Pour moi, c’était avant tout un être humain. Après le décès du Nigérian il y a eu une révolte à Frambois. Puis le cinéaste suisse Fernand Melgar est venu tourner un film documentaire sur Frambois : « Vol spécial ». On était tous très en colère. Il y avait deux Nigérians qui auraient dû aussi être expulsés et qui avaient vécu le décès de leur compatriote. Ils étaient fragilisés. Le Directeur de Frambois a alors tenu une réunion d’urgence. Il a dit : « dans ce genre de situation, j’ai honte d’être Suisse. On va tout faire pour comprendre ».

Comment avez-vous surmonté le stress lié à ce « faux départ » ?

Ce n’était pas une partie de plaisir, je n’étais pas bien. Je suis resté cinq jours sur mon lit. J’avais très mal au ventre et des vomissements. Malgré tout il y avait une grande solidarité entre les détenus et on a eu de la chance puisque quatorze d’entre nous ont été libérés. Je crois bien que c’est à cause de la mort du Nigérian, même si certains ne partagent pas mon avis.

Vous avez retrouvé votre vie d’avant l’arrestation ?

Le jour avant ma sortie de prison, ils m’ont dit : « Monsieur Krasniqi, vous êtes libre ! ». Le 30 mars, je me suis présenté au Service de la population. Et là, une dame me demande : « pourquoi vous n’avez pas accepté de rentrer ? On est en train de préparer un vol spécial pour vous. Dès qu’il sera prêt, vous rentrerez dans votre pays ».

Aujourd’hui, quelle est votre situation ?

Mon statut n’a pas changé, je suis toujours à l’aide d’urgence. A cause de mes problèmes de santé, j’ai dû interrompre à la fin de l’année passée le Programme d’occupation traduction  de l’EVAM que j’avais commencé à ma sortie de prison. C’est une activité que j’aimais beaucoup. En avril dernier, j’ai commencé le Programme d’occupation à Lausanne Roule, où je m’occupe de location de vélos. Aujourd’hui ma situation administrative reste toujours incertaine…

Propos recueillis par

Niangu NGINAMAU et Gervais NJIONGO DONGMO

Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Améliorer les relations hommes-femmes en s’ouvrant à l’autre

Atelier photo-langage. Photo: Javkhlan TUMURBAATAR

Échanges passionnants et passionnés lors de la journée Égalité qui a réuni, le 30 mars dernier, les résidents du foyer de l’EVAM de Sainte-Croix et de nombreux invités. L’occasion de lancer de multiples passerelles entre hommes et femmes, mais aussi entre les diverses cultures en présence. Nadia Ibe, assistante sociale à Sainte-Croix raconte.*

Après le traditionnel déjeuner café-croissants, les assistants sociaux Laurence Deruisseau et Pierre Amaudruz ont ouvert les feux de la journée Egalité 2011 en proposant un atelier de photos-langage. Les participants se sont montrés personnels et touchants, comme ce jeune Afghan qui a choisi de présenter une photo de famille parce que lui-même était seul et que sa famille lui manquait. Certaines personnes ont exprimé leur révolte face à des pratiques comme la lapidation ou le port de la burqa. D’autres encore, se basant toujours sur les photos proposées, ont rendu hommage à la beauté féminine tout simplement.

Les sociétés sont différentes, mais les besoins sont les mêmes

Conseillère à ProFa Yverdon, Laetitia Bornoz a animé un atelier intitulé « Egalité dans l’intimité : relations, sexualité, contraception, majorité sexuelle ». Là encore, beaucoup de réactions et d’interventions personnelles. Ainsi, en apprenant qu’en Suisse une femme peut recourir à une interruption de grossesse sans le consentement de son mari, un des participants a exprimé sa surprise et son indignation. Puis le groupe a réfléchi en commun pour tenter de se représenter l’obstination d’un mari voulant à tout prix assurer sa descendance une fois marié, et se montrant indifférent devant le souhait de sa femme de suivre une formation. La discussion a permis de faire la nuance entre « agir derrière le dos du mari » ou  – dans notre pays – « faire valoir ses droits ». D’autres participants ont dit leur difficulté à faire face à la sexualisation à outrance de leur société d’accueil. Certains ont exprimé leur peur et leur sentiment d’impuissance vis-à-vis du libre accès à la pornographie qui menace particulièrement les enfants. Au bout du compte, la discussion aura permis à tous de mieux comprendre l’importance de communiquer et de respecter les besoins de chacun. Et ce constat : que la société soit traditionnelle ou moderne, les besoins des individus sont partout les mêmes.

Pour le repas de midi, Armand Elhyani, chef de groupe à Yverdon et Sainte-Croix, a délaissé son ordinateur pour se mettre derrière les fourneaux et concocter avec l’aide de Benoît Clerc, le curé de Sainte-Croix, et de quelques résidents, de succulents farfalles au saumon et leur salade printanière. De quoi refaire le plein d’énergie avant de se lancer dans les ateliers proposés l’après-midi.

Des femmes rouges de colère

Anna Zurcher, assistante sociale, et moi-même avons animé l’atelier « Les 40 ans du droit de vote des femmes en Suisse ». En introduction, les participants ont pu visionner un extrait d’un documentaire auquel j’ai participé, soit « L’autre mon miroir » du cinéaste suisse Jean Charles Pellaud. La séquence présentée a été tournée le 8 mars 2004, lors de la journée de mobilisation organisée par le Collectif des femmes en colère. On y voit notamment la caravane de femmes rouges de colère sillonner le canton de Genève et faire halte dans l’entreprise des Laiteries réunies qui se distingue par ses très bas salaires.

A l’issue de la projection, Anna Zurcher, qui est également conseillère communale PS à Lausanne et présidente de Pro Juventute Vaud, a invité à un moment d’échange en revenant sur son parcours de militante et de migrante.

Aller au-delà des différences

Roland Béguin, verrier à Sainte-Croix et art-thérapeute, ainsi que Francine Blanc, étudiante en art-thérapie, ont proposé un atelier « Jeu – expression », pour que les participants puissent expérimenter des situations d’égalité et d’inégalité à travers des jeux et des mises en situation. De quoi découvrir ses spécificités propres et ses points communs avec les autres. Pour favoriser la participation de tous à cette journée exceptionnelle, parents et mères célibataires y compris, les assistants sociaux ont eu à cœur de mettre à disposition une structure d’accueil. En plus d’assurer la bonne marche de la journée, des installations techniques à la bonne coordination des ateliers, Andreas Zurbrugg s’est ainsi occupé, avec l’aide de Natacha Getman, de la crèche éphémère qui a accueilli dix enfants.

Une fois de plus, et pour la troisième année consécutive, la journée Égalité a remporté un grand succès grâce à l’investissement de toutes les personnes en présence et, en particulier, le travail remarquable des traducteurs sans qui une bonne partie des échanges n’auraient pas été possibles.

Les participants aux ateliers, plus d’une centaine sur la journée, ont tous exprimé leur contentement. Certains ont apprécié d’avoir eu l’occasion de se rencontrer entre résidents et personnel EVAM dans un contexte inhabituel. D’autres ont relevé leur satisfaction de pouvoir échanger et déposer leurs préoccupations. La grande majorité d’entre eux a souligné l’intérêt d’avoir accès à des informations utiles sur leur nouveau lieu de vie et leur nouveau mode de vie.

Nadia Ibe

Assistante sociale à l’EVAM

*Version initiale de l’article publiée sur l’intranet de l’EVAM




Voix d’Exils passe la barre des 50’000 clics

Après dix mois d’existence, la formule électronique de Voix d’Exils tire un premier bilan positif de son activité. Un article paru le 5 avril 2011 sur le site internet de l’Établissement Vaudois d’Accueil des Migrants (www.evam.ch) retrace les principales étapes de ce nouveau projet.