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Free French speaking summer courses at Vidy – Beach, Lausanne

Beginning from July 11th until August 19th 2011, the BLI (Lausanne Office for the integration of the immigrants) proposes free French speaking courses for beginners.

The acquisition of language skills of the host country plays an important role in the process of integration, in particular to get access to the services in the domains of the work, the health or the formation. The language learning is a long-term and beneficial initiative for the daily life.

BLI’s French courses are free. They are given without registration from Monday to Friday, from 6 pm to 7:30 pm until August 19th 2011. They might be canceled in case of rain. In the doubt, please call the following number: 021/315.72.45.

The plan to find out where the courses are given and the detailed informations are available in 6 languages on the BLI website.

To get more informations, do not hesitate to contact the Lausanne Office for the integration of the immigrants.

 

Javkhlan TUMURBAATAR

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

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Lausanne Office for the integration of the immigrants (BLI)

Pl .de la Riponne 10 – CP 5032 – CH -1002 Lausanne

T +41 (0)21 315 72 45 – bli@lausanne.ch – www.lausanne.ch/bli

 

 




Cours de français d’été gratuits à Vidy-Plage, Lausanne

Du 11 juillet au 19 août 2011, à Vidy-Plage, le BLI (Bureau Lausannois pour  l’intégration des immigrés) propose des cours de français pour débutants.

La maîtrise de la langue du pays d’accueil joue un rôle important dans le processus d’intégration, notamment pour l’accès aux prestations dans les domaines du travail, de la santé ou de la formation. L’apprentissage de la langue est une démarche de longue haleine, mais bénéfique à la vie de tous les jours.

Les cours sont dispensés sans inscription du lundi au vendredi de 18h à 19h30 jusqu’au 19 août sans inscription préalable. Ils sont annulés en cas de pluie. Dans le doute, appelez le numéro suivant : 021 315 72 45.

Un plan qui vous mènera à l’endroit où sont donnés les cours et des informations détaillées sont disponibles en 6 langues sur le site du BLI.

Pour obtenir plus d’informations, n’hésitez pas à contacter le Bureau Lausannois pour l’intégration des immigrés.

Javkhlan TUMURBAATAR

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

***

Le Bureau Lausannois pour l’intégration des immigrés

Pl .de la Riponne 10 – CP 5032 – CH -1002 Lausanne

T +41 (0)21 315 72 45

bli@lausanne.ch – www.lausanne.ch/bli




« Je passe mon temps à manger pour dominer mes problèmes »

Photo: Hubert YIGO

Pour combattre les clichés du requérant d’asile paresseux, Alex*, requérant débouté de 38 ans, a accepté de lever le voile sur son quotidien de requérant d’asile condamné bien malgré lui à l’inactivité. Interview d’un homme dans la force de l’âge qui ne demande qu’une chose : pouvoir travailler !



 

Voix d’Exils: Bonjour, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?

Alex : J’ai 38 ans, je suis marié et père de 4 enfants, je viens d’Afrique de l’Ouest et je suis débouté. J’étais technicien en bâtiment dans mon pays d’origine. Ma femme et mes quatre enfants sont restés au pays. Je vis en Suisse depuis une année et demie au foyer de Crissier, près de Lausanne, où nous sommes plus de 300 migrants.

A quelles heure vous réveillez-vous d’habitude?

Dans mon pays, je me levais entre 5h00 et 5h30, mais maintenant il m’arrive de me lever à 10h00 ou à 11h00. Ça dépend des jours, de mon humeur… A quoi bon me lever plus tôt puisque, à part chercher mon courrier, je n’ai rien à faire ? En tant que débouté je n’ai pas le droit de chercher du travail.

A quoi ressemble votre habitation ?

Nous sommes deux dans une chambre qui ressemble à celle des autres requérants sauf qu’elle est parfois en désordre. Pour moi, il faut être cool dans sa tête pour pouvoir mettre de l’ordre dans sa chambre ou dans sa vie.

Quel est votre budget quotidien pour la nourriture, les vêtements, les loisirs ?

En tant que débouté, je reçois 9 francs par jour. Je peux oublier les loisirs et les vêtements décents… Je n’ai jamais eu la chance ou le privilège d’aller manger dans un McDonald’s… C’est au-dessus de mes moyens.

Avec qui avez-vous des échanges pendant la journée ?

Mes seuls interlocuteurs sont les migrants qui restent au foyer. D’autres sont inscrits dans des Programmes d’occupation et d’autres encore vont faire leur « business ». On commence par des causeries qui encouragent mais on finit toujours déprimés et même avec des plans de suicide que je n’encourage pas, contrairement aux autres.

Quelles sont les conséquences de l’inactivité sur votre vie?

Voyez mon «œuf colonial » ! Je vous parle de mon ventre qui pousse chaque nuit. Pas par insouciance mais parce que je passe mon temps à manger pour dominer mes problèmes. C’est ce que m’a dit l’infirmière dernièrement. Pourtant, j’aime le sport, mais j’ai ni les vêtements ni les chaussures appropriés… L’inactivité peut aussi conduire à la révolte et à des comportements dépressifs. Les nuits sans sommeil, les troubles de la mémoire et les maux de tête sont mes compagnes.

Avez-vous entrepris des démarches pour trouver du travail avant d’être débouté?

J’ai démarché dans les magasins, les usines, les entrepôts, les sociétés, les restaurants et j’y ai déposé mon CV Sans parler des annonces sur anibis.ch, job.ch, le site du canton de Vaud, Manpower, les appels téléphoniques aux viticulteurs et aux jardiniers pour ne citer que ceux-là. Sans résultat, rien absolument rien.

Si la Suisse vous refusait l’asile, que feriez-vous pour répondre à la nécessité de travailler ?

Je demanderais que la Suisse m’envoie dans un autre pays mais pas dans mon pays d’origine où je risque ma vie. Ou alors je chercherais un travail au noir afin de partir vers le Canada ou les USA. Si ces mesures échouaient, je deviendrais ce que la Suisse veut que je sois : un nouveau commercial de la multinationale « Deal » dont le CV et la lettre de motivation s’appelleraient respectivement déception et contrainte. Je ne tomberais pas d’un immeuble ni ne me suiciderais pour prouver la légitimité de ma demande d’asile ou bien pour faire plaisir à qui que ce soit. Advienne que pourra !

Qu’est-ce qui est le plus difficile au quotidien dans votre vie actuelle ?

D’abord l’attente interminable d’une réponse au recours que j’ai déposé à l’encontre de mon statut de débouté. Ensuite ma situation d’improductivité qui est le symbole d’une non affirmation, de l’ennui et de la pauvreté pour ne citer que cela.

Malgré la dureté de ma situation actuelle, malgré les nuits blanches, les interrogations sans réponse, l’humiliation, les regrets, la précarité, l’oisiveté, la carence émotionnelle, jamais je ne me suis drogué ni saoulé la gueule. Je reste un homme qui cherche toujours les solutions appropriées.

Que pensez-vous de l’intégration en Suisse ?

Je pense que je serai intégré quand la société suisse me permettra d’entrer dans le système de participation socio-économique et culturel au lieu de me garder dans les marges pendant une durée indéterminée en attendant de statuer sur mon sort. Pour le dire clairement : l’intégration c’est le travail !

Cette interview est le premier article d’un dossier consacré au thème de l’inactivité et ses conséquences sur la vie des requérants d’asile.

Propos recueillis par :

Hubert YIGO

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

* Prénom d’emprunt.

 




Tournoi de foot endiablé à Prangins

Les « Voisins d’ailleurs » en pleine action. Photo: Hubert Yigo

Le samedi 25 juin 2011, le stade de Prangins – village situé entre Nyon et Gland – a accueilli les 40 équipes inscrites au tournoi de foot à Six pour la session 2011. Voix d’Exils a suivi les 5 matchs livrés par l’équipe des « Voisins d’ailleurs » représentant l’EVAM (Établissement vaudois d’Accueil des Migrants) et qui est composée de requérants d’asile de Gland et de Nyon. Félicitations à nos braves amis qui ont gagné 3 matchs sur 5 et ce malgré le fait que ce soit leur première participation à ce tournoi. Moments riches en couleurs.

 

Il est 8 heures, nous sommes encore devant «l’île de Guantanamo», surnom donné à l’abri PC de Nyon, lorsqu’arrive l’autre partie des joueurs de l’équipe des « Voisins d’ailleurs» de l’abri de Gland, conduite par l’animatrice Sofie de la structure de jour de Nyon.

Au terrain, partage de maillots, de baskets, échauffement et enthousiasme animent l’équipe du coach Momo NDAO. La sélection des six doit jouer des séquences de 12 minutes avec des remplacements.

Batailles féroces

Le 1er match a opposé les « Voisins d’ailleurs » en maillots jaunes contre les « As Timone » en bleu-blanc, et s’est soldé par un score de 4 buts à 1 en faveur de l’équipe de l’EVAM.

A la seconde compétition, les « Voisins d’ailleurs » ont eu le privilège de battre encore l’équipe de  « FCP 1 forever » par 2 buts à zéro.

Le revers de la médaille survint à la 3ème partie contre la très jeune équipe de « Héritage Banque » qui fit fléchir les « Voisins d’ailleurs » au score amer de 4 buts à zéro.

Nos amis relèvent la tête à leur 4ème match contre l’équipe d’OMG en se vengeant au score sec de 1 but à zéro. Le talent des uns et des autres se fit sentir pendant ce spectacle riche en techniques et en condition physique.

C’est l’heure de la pause, toutes les équipes se ressourcent afin de pouvoir reprendre avec vigueur et permettre au staff de faire le classement des 8èmes de finale.

C’est avec cette défaite de 2 buts à zéro que l’étendard de l’EVAM a jeté l’éponge à la  8ème de finale en croisant les crampons contre l’équipe des « Nagolets » qui s’est présentée plus en professionnelle qu’en amateur. Le fair play a failli prendre fin avec des gestes brutaux qui obligèrent l’arbitre de jeu à faire remplacer sur le champ les deux joueurs belliqueux.

C’est le seul match qui donna du fil à retordre aux coéquipiers du capitaine Oby expulsé par blessure dès les deux premiers derbys après avoir marqué 3 buts à lui seul. Frustré par le relâchement de ses coéquipiers, notre gardien osa pousser le ballon jusqu’au milieu du terrain pour tenter sa chance.

Notre équipe a su garder son goal (merci Franck !) qui sauva l’honneur de tous par ses éminents talents.

L’association « Maman Africa » a rejoint l’équipe après le premier match en lui apportant tout son soutien : instruments de musique et convivialité étaient de mise. Nous avons partagé ce moment convivial avec deux journalistes du journal Le Temps.

Le sport comme exutoire

Approché par le reporter de Voix d’Exils, Monsieur Denis Jaccard, intendant du foyer de Nyon, livre ses sentiments : « le bilan est satisfaisant, je signale que nous sommes à notre première participation à ce tournoi. Nos joueurs ont fait preuve de professionnalisme et quoi qu’on en dise le sport est capital dans leur vie car pendant l’activité sportive, ils ne pensent plus à leurs problèmes ». Il ajoute tout confiant : « on ne s’attendait pas à un tel résultat : 3 victoires sur 5. Nos joueurs ont fait des exploits ! L’essentiel pour nous est de participer, faire du sport et non gagner ».

Cette manifestation sportive se poursuivra le samedi 2 juillet et offrira l’occasion à l’équipe des « Voisins d’ailleurs » d’affronter les autorités communales de Gland.

Ce fut une journée riche en sport et en culture. Les supporters de notre équipe ont pu attirer l’attention de tout le stade sur eux aux rythmes du guimbés et de danses africaines enrichis des prestations du reporteur de Voix d’exils et du coach Momo, convertis en musiciens de circonstance. Que les Blanches aiment danser à ce rythme naturel du bois taillé et de la peau brut d’animal ! Identité africaine.

Les joueurs ont reçu les félicitations de tous ceux qui étaient à leurs côtés et tous ensemble nous avons rejoint « Guantanamo » très optimistes et fiers de l’audace de cette participation qui favorise et stimule l’intégration.

Les « Voisins d’ailleurs » sauront inspirer, nous l’espérons, les foyers EVAM de Lausanne qui tardent à former les équipes tant annoncées il y’a plus de deux mois.

Hubert YIGO

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




« La salle de fitness est un lieu d’intégration »

Le coach Demiri Mesret

Ancien requérant d’asile d’origine kosovare, Demiri Mesret est le responsable de la salle de fitness du Centre sportif de Sainte-Croix. Selon cet adepte de l’exercice physique, le sport aurait de nombreuses vertus. Témoignage.

 

 

 

Lorsqu’il arrive en Suisse pour demander l’asile, Demiri Mesret a 18 ans. Vingt ans plus tard, il a obtenu la naturalisation, s’est marié, est l’heureux père de deux jeunes enfants et exerce comme moniteur de fitness au Centre sportif des Champs de la Joux, centre qui accueille gracieusement les requérants d’asile. Pour cet homme volontaire et dynamique, le sport en salle est une des clés qui ouvre sur l’équilibre et l’intégration.

Comment êtes-vous devenu moniteur de fitness à Sainte-Croix?

Dès mon arrivée en Suisse, j’ai fait du fitness et j’ai étudié le fitness, d’abord par moi-même à la maison. Ensuite j’ai suivi une formation de moniteur à l’International Fitness Aerobic School de Nyon. Et depuis environ huit ans, je travaille dans la salle de musculation du Centre sportif de Sainte-Croix.

S’agit-il d’un travail ou d’un loisir ?

J’ai un autre travail qui me permet de vivre : je suis boulanger. Mon activité de moniteur de fitness est d’avantage un travail accessoire ou un hobby.

Lorsque vous étiez vous-même requérant d’asile, y avait-il une salle de sport ou de fitness disponible pour les requérants ?

J’ai d’abord vécu pendant trois mois à Kreuzlingen dans le canton de Thurgovie. Il y avait des salles de musculation, mais elles étaient payantes. A Sainte-Croix, ça fait environ huit ans que la salle de sport s’est ouverte et à peu près un an que les requérants ont le droit d’y faire gratuitement du fitness quatre jours par semaine de 17h30 à 20h00. Cette salle est également fréquentée par des étudiants du Centre Professionnel du Nord-Vaudois et par les membres des Sociétés de volley, de badminton, de tennis, de foot, de hockey ainsi que par les pompiers et les employés communaux.

Quelles sont les relations entre les requérants qui viennent faire de la musculation et les habitants de Sainte-Croix qui fréquentent la salle de sport?

Ils s’entendent bien. Il n’y a aucun problème entre eux.

Que faites-vous concrètement en tant que responsable de la salle de fitness pour que ces deux mondes communiquent entre eux?

A la fin de chaque journée, je leur propose de jouer ensemble requérants et gens d’ici. Au volley avec les équipes de volley féminin et au football avec les élèves du Centre Professionnel du Nord Vaudois. Ce sont des moments très appréciés.

En quoi l’accès à la salle de musculation a changé la vie des requérants d’asile qui la fréquentent?

Si on parle des requérants qui sont actuellement à Sainte-Croix, je dirais que c’est un très bon moyen de s’adapter à la Suisse, de rencontrer des gens d’ici. En tout cas, ils ont l’air d’être contents d’avoir une salle à disposition. Ce n’est pas partout qu’ils ont cette chance-là.

Combien de personnes fréquentent la salle de fitness ?

Il en vient une vingtaine par jour. Une dizaine de requérants et un peu plus d’habitants de Sainte-Croix et d’élèves du Centre Professionnel du Nord Vaudois qui viennent, eux, des quatre coins du canton de Vaud.

Est-ce qu’il y a des femmes ?

Il y a deux à six femmes qui fréquent la salle de fitness quotidiennement, pour beaucoup des Erythréennes.

Et vous, qu’est ce que cela vous apporte d’entraîner des requérants?

En tant qu’ancien requérant, je sais que faire du sport c’est se faire du bien. Rester tout le temps enfermé dans le Centre d’accueil, ce n’est pas vraiment l’idéal. Je suis bien placé pour savoir que leur vie n’est pas facile. Cela me fait donc plaisir de pouvoir les aider. La salle de fitness est vraiment un lieu où on peut se relaxer, s’occuper de soi, de sa mise en forme.

Quelle est la place du sport dans la vie des requérants?

La plupart ne font pas de sport parce qu’ils ont l’esprit occupé ailleurs et qu’ils ont beaucoup de soucis. Pourtant, les efforts physiques aident à se remonter le moral, à se motiver.

Est-ce que le fitness joue un rôle dans l’intégration ?

Oui, le sport permet de rencontrer du monde. Le sport permet de s’adapter aussi au pays dans lequel on vit, parce qu’on rencontre des gens qui ne sont pas tous des requérants. On discute, on fait connaissance.

Propos recueillis par :

 Javkhlan TUMURBAATAR

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils