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PAN-MILAR : une association qui prépare les migrantes à la naissance

Association PAN-MILAR. Photo: Luc Chessex

PAN-MILAR est une association vaudoise à but non lucratif qui offre des cours de préparation à la naissance aux femmes migrantes, en tenant compte de leurs spécificités migratoires, linguistiques et culturelles. Témoignage.

Voilà quelques mois déjà que j’ai découvert à travers mon parcours professionnel, les cours de préparation à l’accouchement destinés aux femmes migrantes qui sont offerts en différentes langues. Ils sont animés par des sages-femmes et des interprètes communautaires de l’association Appartenances. J’ai eu la chance de pouvoir en discuter avec l’une des sages-femmes qui s’occupe d’une session de cours: Eliane Schnabel.

A l’origine du projet

Eliane Schnabel m’a raconté la genèse du projet en rappelant qu’il a émergé d’une expérience au sein de la FAREAS (Fondation vaudoise pour l’accueil des requérants d’asile) à laquelle a succédé l’EVAM (Etablissement vaudois d’accueil des migrants). A la base, ce n’était pas un projet cantonal mais, progressivement, il s’est étendu et, aujourd’hui, il est le seul d’une telle ampleur au niveau national. Ayant atteint une telle dimension, il est sorti de la FAREAS et été renommé PAN-MILAR (Préparation à la naissance – migrantes, Lausanne et régions).

Association PAN-MILAR. Photo: Luc Chessex

Cette association à but non lucratif est reconnue d’intérêt public et reçoit des subventions, entre autres, du Service de la santé publique de l’Etat de Vaud et travaille en partenariat avec la maternité du CHUV. PAN-MILAR collabore aussi avec divers services et associations tels que les Centres PROFA, la section vaudoise de la Fédération Suisse des Sages-femmes ou, encore, le Centre Femmes d’Appartenances. Les cours sont coordonnés par des sages-femmes indépendantes qui travaillent en étroite collaboration avec les interprètes communautaires, tout ceci étant chapeauté par une coordinatrice générale, qui est également une sage-femme.

Accompagner les femmes migrantes dans leur vécu de la grossesse

L’association considère que l’un des buts premiers de son action est d’accompagner des femmes pour qu’elles tentent d’identifier l’impact de la migration dans le vécu de leur grossesse et leur représentation de l’accouchement. Il s’agit, bien entendu, aussi de les préparer à vivre un accouchement harmonieux en connaissant le déroulement d’une naissance. Le travail des sages-femmes tente également de favoriser la prise de conscience de ce qui se passe dans le corps des femmes enceintes. Elles cherchent aussi à comprendre et à partager les enjeux du rôle des parents et les changements qui vont s’opérer dans leurs vies. Elles s’intéressent également à comprendre ce qui se passe durant l’allaitement et encouragent les femmes à pouvoir profiter, pour celles qui le peuvent, de ces moments privilégiés avec l’enfant.

Association PAN-MILAR. Photo: Luc Chessex

L’association observe qu’elle est un possible vecteur pour favoriser l’intégration par le renforcement des connaissances culturelles autour de la thématique de la naissance, ainsi que par une meilleure connaissance des habitudes et normes socioculturelles du pays d’accueil.

L’importance de pouvoir communiquer dans sa langue maternelle

Actuellement, il existe quatre lieux où se déroulent les sessions de cours : Aux 4 coins à Renens, au Jardin Ouvert à Yverdon, au CHUV et au Centre Femmes à Lausanne. L’équipe est constituée de 6 sages-femmes, de 17 médiatrices culturelles régulières, et de plus de 20 interprètes occasionnelles prêtes à traduire les cours en plus de 35 langues différentes, dont : le turc, l’albanais, le tamoul, le croate, l’amharique, l’arabe, le tigrinya, le serbe, le somali et l’espagnol. PAN-MILAR peut offrir également des accompagnements en chinois, russe, mogol, polonais et thaï. Il est même possible de demander encore d’autres langues grâce à la venue d’une nouvelle médiatrice.

Eliane Schnabel souligne l’importance d’être à l’aise pour pouvoir s’exprimer sur des

Association PAN-MILAR. Photo: Luc Chessex

thématiques finalement très intimes et culturellement très fortes. Elle me dit que, pour elle, la possibilité de se faire comprendre dans sa langue maternelle, de se sentir à l’aise et de pouvoir s’exprimer ouvertement, librement et émotionnellement – si les femmes en ont envie – est primordial. Elle donne des cours tous les lundis soirs dans les locaux des 4 Coins, à Renens. Elle insiste sur la volonté d’avoir des groupes formés de plusieurs langues différentes au sein d’un même cours, afin que la langue ne soit pas une barrière, mais également pour favoriser une prise de conscience pour ces femmes qui pourront, peut-être, déceler un certain universalisme dans cette expérience de vie. Ainsi, elles peuvent remarquer qu’elles vont retrouver, malgré des différences parfois fortes, des préoccupations ou des soucis similaires que partagent d’autres femmes, pourtant issues de cultures différentes de la leur. Eliane Schnabel me confie que pouvoir sentir certaines similitudes est très important. Ceci permet, selon elle, une « groupalité » plus grande, ce qui offre la possibilité de sortir d’un certain individualisme. Eliane me dit être ravie et que cela marche bien. Elle souligne qu’il s’agit d’une occasion unique de se rencontrer dans cette unité et relève qu’ensemble, elles rigolent, partagent et se reconnaissent.

Pouvoir partager l’expérience de la grossesse

En écoutant attentivement ce qu’elle me racontait, une question m’est venue et je lui ai demandé si les futurs papas participent à ses cours. Elle m’a confirmé la présence d’hommes aussi et précise que les femmes peuvent être accompagnées de qui elles souhaitent. Contrairement aux cours généralement donnés en Suisse, elle n’insiste pas pour que les hommes soient présents. Il s’agit là, parfois, d’un choix personnel ou culturel. Eliane me fait part du plaisir qu’elle a de voir les femmes arriver le premier soir, encore méfiantes ou prudentes parfois, qui reviennent ensuite aux séances suivantes pour se laisser découvrir et découvrir le groupe. Elle me dit que souvent, cela crée des liens entre les futures mamans. Le cours n’est évidemment pas qu’une suite d’informations sur des procédures. Pour Eliane, il s’agit avant tout d’une sorte de reconnaissance de ces femmes et de ce qu’elles vivent. Elle met en avant le courage qu’il a fallu à certaines d’entre elles pour faire un pas vers ce nouveau lien. Elle me dit que cela est positif, car si elles ont besoin ou envie d’aller vers d’autres choses ensuite, c’est parfois par le courage passé qu’elles en trouveront la force.

Association PAN-MILAR. Photo: Luc Chessex

Pour Eliane, il est également important qu’elles se sentent en confiance, évidemment, mais aussi qu’elles soient reconnues dans leur savoir relatif au maternage. Elle les amène ainsi à trouver des réponses à leurs soucis en les incitants à puiser dans leurs propres connaissances et souligne qu’il est nécessaire qu’elles se sentent respectées et écoutées. Les cours d’Eliane se passent à Renens Aux 4 Coins, lieu d’accueil enfants-parents, inspiré de la Maison Verte. Pour elle, ce lieu est important puisque par la suite, les mamans pourront revenir avec leur enfant. Connaissant l’endroit, il pourra être un possible point de chute où elles pourront être prises en charge et dire ce qu’il leur arrive sans être jugées.

Après la naissance, une rencontre est organisée pour celles qui le souhaitent. Eliane souligne que bien que submergées par ce moment de vie, celles qui viennent ont beaucoup de plaisir à se retrouver.

Je tiens à remercier ici Eliane Schnabel, pour notre échange et à saluer son engagement notamment auprès de ces femmes.

Sitara CHAMOT

Membre du Lausanne Bondy Blog

Article adapté, qui a été initialement publié par le Lausanne Bondy Blog le 15 octobre 2012

www.lausannebondyblog.ch

Infos :

Association PAN-MILAR

Fondation Profa

Association Appartenance

Espace Aux Quatre Coins

Centre Hospitalier Univeritaire Vaudois (Chuv)

Fondation suisse des sages-femmes




Edito. Clash entre l’islam et l’Occident : à qui profite le crime ?

www.voixdexils.ch

L’agitation et les violences récentes provoquées par la diffusion d’un film qui ridiculise le prophète Mahomet ont encore aggravé les malentendus et les mauvaises interprétations entre l’Occident et le monde islamique. Les grands médias s’en sont donnés à cœur de joie, en soulignant au passage l’ignorance mutuelle des deux camps, le peu de connaissances que détiennent les Occidentaux de l’islam et vice-versa et la narration fausse de l’Islam contre l’Occident. Tant et si bien que, pour beaucoup d’entre nous, il est devenu courant de penser que la seule relation possible entre le monde islamique et l’Occident s’insère dans un cycle de conflits politiques et culturels.

Sans doute, depuis des siècles, les extrémistes des deux camps ont cultivé cet « esprit caricatural » en réduisant à des stéréotypes, musulmans et Occidentaux chacun à sa manière. Mais toute personne assez ouverte à étudier l’islam et  l’Occident comprend que la principale source d’erreurs n’est pas religieuse ou culturelle mais bien politique. La friction engendrée par la politique étrangère américaine au Moyen-Orient, les enjeux géopolitiques du Golfe Persique, le conflit israélo-palestinien, la montée de l’extrême droite en Europe et la politique de prosélytisme islamique en Asie occidentale ont envahi le terrain culturel et produit une polarisation des identités dans laquelle les valeurs de base et les croyances des « autres » sont considérées comme problématiques et menaçantes. En conséquence, dans la relation troublée entre certains occidentaux et certains musulmans, il y a la conviction de plus en plus répandue de la futilité et de l’absence de dialogue entre l’Occident et l’Islam.

La généralisation de la thèse bien connue du «choc des civilisations» du politologue américain Samuel P. Huntington peut mieux expliquer les raisons de cette confrontation, car elle légitime les stéréotypes provocateurs et sensationnalistes popularisés par les tenants de « la guerre contre le terrorisme islamique » et du slogan « A bas l’Occident blasphématoire». George W Bush et ses faucons en savent quelque chose, mais les Ayatollahs aussi !

Il existe de nombreuses preuves qui démontrent que, pour attaquer l’islam, ou l’Occident, les fanatiques des deux côtés sont prêts à utiliser n’importe quel mensonge. Les fanatiques Occidentaux ne connaissant pas l’islam, n’ont aucun désir de comprendre ou de tolérer les musulmans parce qu’ils imaginent l’islam comme une religion de violence qui veut envahir, voire détruire et dévorer l’Europe.

Voilà qu’aujourd’hui l’l’islam et l’Occident souffrent d’un grave déficit de tolérance. En Occident, de nombreux stéréotypes et la désinformation qui contribuent à l’islamophobie sont enracinés dans la peur de l’islam. Certains présentent cette religion comme un bloc monolithique, statique, sauvage, irrationnel, menaçant et résistant au changement. La peur de l’islam est devenue un phénomène social en Occident, et les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, sont devenus pour beaucoup d’Occidentaux l’image de l’envahisseur musulman, le symbole selon lequel musulman est égal à terroriste.

Mais la fausse représentation de l’islam est parallèle à la fausse représentation de l’Occident. Autrement dit, «l’islamophobie», ou la peur de la marée islamique, a un contrepoids …«l’occidentophobie», soit la peur de l’Occident et de ses valeurs. La mondialisation est devenue synonyme d’occidentalisation et les musulmans radicaux sont préoccupés par la culture occidentale, qu’ils n’hésitent pas à classer comme impure et satanique.

Bien que les versions apocalyptiques, violentes et d’un autre âge, qui glorifient la mort ne sont portées que par une petite minorité de musulmans, l’opinion publique mondiale semble considérer ces attitudes hostiles comme représentatives de l’ensemble du discours islamique, créant un climat qui conduit à l’absence de dialogue et à la violence extrême.

Peut-être un bon point de départ est de reconnaître que de nombreux musulmans du monde entier se sont prononcés en faveur de solutions spirituelles et non-violentes, du dialogue et de la paix. Mais force est de constater que ces paroles n’ont pas réussi à endiguer le flot des stéréotypes. Et nous avons besoin d’apprendre davantage au sujet des musulmans et de leur culture dans les écoles européennes, pour mettre fin à cette crainte injustifié et injustifiable pour tout ce qui vient d’ailleurs. En outre, il devrait y avoir plus de musulmans pluralistes et non-violents visibles dans l’espace public et surtout dans les médias en Occident, afin de trouver une troisième voie pour résoudre les conflits entre les interprétations occidentales de la liberté individuelle et les interprétations islamistes des droits et des devoirs des musulmans.

Peut-être qu’il est temps que les Occidentaux comprennent que ce qui importe le plus, ce n’est pas seulement de trouver le juste équilibre entre les expressions de l’identité musulmane et l’idée de laïcité occidentale et républicaine, mais de prendre des mesures concrètes pour éliminer les malentendus et les interprétations erronés qui ont contribué à donner une image négative des musulmans comme des gens violents, hostiles culturellement et inaptes à la démocratie.

Qu’est qui est vraiment difficile à comprendre ?

Y a-t-il un sens dans le fait qu’un pasteur, peut-être timbré, brûle un Coran dans le fin fond des Etats-Unis, ce qui incite à des milliers de kilomètres de là des musulmans du quartier de Haoussa (quartier à forte concentration musulmane dans une ville à majorité chrétienne) à Douala, à brûler les églises situées dans ce même quartier ?

Y aurait-il un sens si mon ami Chamarke, musulman très pratiquant, décidait subitement de ne plus me rendre visite parce que ma nouvelle petite amie suissesse s’habille en mini-jupe hyper sexy, si l’imam de la mosquée que Chamarke fréquente chaque vendredi venait à un jour à prêcher contre ce genre d’habillement ?

A vous de voir !

FBradley Roland

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




« Le travail intergénérationnel est vraiment intéressant »

Nicolas Perelyguine, Délégué à la jeunesse de la ville de Renens (Suisse)

Le Centre de rencontre et d’animation (CRA) de la ville de Renens propose depuis 30 ans des animations socioculturelles pour les jeunes âgés de 3 à 18 ans. Dans une atmosphère conviviale, les enfants jouent et développent des compétences tout en se divertissant. Entrevue avec Nicolas Perelyguine, délégué à la jeunesse de la ville de Renens, qui s’est rendu il y a quelques mois en Tunisie dans le cadre d’un programme européen pour rencontrer les organisations de la jeunesse Tunisienne.

Le CRA existe depuis 30 ans. Avant juillet 2011, date à laquelle il a été repris par la commune de Renens, il était subventionné par la commune mais faisait partie d’une association indépendante. Une fois communalisé, le Centre a créé le secteur culture et le secteur jeunesse et sport. Avec une équipe d’animation comprenant quatre personnes, il propose différentes activités selon trois tranches d’âges : les petits de 3 à 6 ans, les enfants de 6 à 12 ans et les adolescents de 12 à 18 ans.

Photo: Pastodelou et Amina

Durant l’été dernier, le CRA a proposé un programme d’animations pour enfants « les quartiers de l’amitié » qui offrait des animations sportives telles que badminton, tir à la corde et jeux de ballon dans les quartiers de Florissant, du Simplon ainsi qu’à la Rue du Lac. Le 16 août, dans le quartier de Florissant, Maya Milany, animatrice socioculturelle, a proposé un atelier cuisine aux 18 jeunes participants. D’un commun accord, ils ont choisi de faire une salade de fruits. Il leur a fallu une heure et demie pour faire les commissions dans un supermarché puis préparer la salade. Ensuite, les jeunes ont été sensibilisés à la salubrité sous la forme d’un concours de ramassage des déchets.

Délégué à la jeunesse de la ville de Renens, Nicolas Perelyguine nous parle d’un projet qui lui tient à cœur : mettre sur pied des échanges entre les jeunes de Renens et les jeunes Tunisiens. Interview.

Voix d’Exils : Comment avez-vous eu contact avec les jeunes Tunisiens ?

Nicolas Perelyguine : nous avons eu la chance avec un collègue Suisse allemand d’avoir été choisi par le programme européen « jeunesse en action » pour représenter la Suisse dans le cadre de ce programme. Nous sommes allés étudier la situation des organisations de la jeunesse en Tunisie entre le 25 juin et le 1er juillet dans la période qui a suivi la révolution du printemps arabe. C’était vraiment intéressant de voir les animateurs Tunisiens à l’œuvre dans les villes de Sousse, Kairouan, Zaghouane et Tunis. Comme nous, ici à Renens, ils se rendent d’un quartier à un autre. Sauf que nous, nous travaillons dans trois quartiers qui sont proches les uns des autres, alors que chez eux, à Tunis par exemple, Il faut compter environ 45 minutes pour aller d’un secteur d’animation à un autre. Un secteur d’animation pouvant comprendre plusieurs quartiers.

En quoi consiste le travail des animateurs Tunisiens ?

On les appelle « les animateurs itinérants ». Ils vont dans différents endroits en proposant aux jeunes des quartiers des

Photo: Pastodelou et Amina

activités telles que des cours de judo ou l’organisation de  match de football.

Quels ont été vos contacts sur place ?

Pendant toute cette semaine mes homologues Européens, mon collègue Suisse allemand et moi-même étions invités par le Ministère de la Jeunesse et des Sports tunisien. On y a rencontré des associations, des responsables de centres de loisirs tunisiens, des formateurs de la jeunesse, des animateurs, mais également des représentants politiques. On a aussi rencontré beaucoup de jeunes, mais je regrette de n’avoir rencontré que des jeunes qui étaient aux études ou dans un processus d’études.

Avez-vous ramené des idées tunisiennes dont on pourrait s’inspirer en Suisse ?

J’ai observé quelque chose de très intéressant qu’on pourrait développer ici : le travail intergénérationnel. Dans le centre d’animation de la zone rurale que nous avons visité, il y avait des personnes du troisième âge qui jouaient aux échecs à côté des enfants et des mamans et toutes ces générations se mélangeaient. C’était vraiment intéressant et on pourrait s’en inspirer.

Constatez-vous des différences entre les jeunes de Renens et les jeunes Tunisiens?

Il n y a pas de différences. Tout comme les jeunes Suisses, les jeunes Tunisiens jouissent à présent de la liberté d’expression, c’est-à-dire de pouvoir parler librement au restaurant ou sur la voie publique sans craindre le pouvoir politique. Les jeunes Tunisiens sont heureux d’avoir cette nouvelle liberté consécutive au printemps arabe. L’expression libre n’était pas possible avant la révolution, car ils étaient écoutés ou surveillés.

Sur quoi va déboucher concrètement cette première prise de contact ?

Nous avons le projet de réaliser des échanges entre l’Europe et la Tunisie à travers une radio Internet. Au niveau plus spécifique de la Suisse, nous envisageons soit de partir avec un groupe de jeunes Suisses en Tunisie, soit qu’un groupe de jeunes Tunisiens vienne ici pour créer un échange.

Quels sont les apports récents du Service Culture-Jeunesse-Sport de la commune de Renens pour les jeunes Renanais ?

Les responsables des services se rendent souvent dans des quartiers pour discuter avec les jeunes et répertorier les différents besoins. Suite à la demande des jeunes Renanais, la commune a créé un terrain multisports qui a été inauguré le 14 septembre dernier. La commune a aussi satisfait leur demande au niveau de l’urbanisme en ce qui concerne un meilleur éclairage public.

 

Propos recueillis par :

Pastoledou et Amina

Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Plus d’infos :

Programme européen « jeunesse en action ». Cliquez ici 

Centre de rencontre et d’animation (CRA) de la ville de Renens. Cliquez ici

Service Culture-Jeunesse-Sport de la commune de Renens. Cliquez ici

Programme d’animations pour enfants : « Les quartiers de l’amitié ». Cliquez ici

Commune de Renens. Cliquez ici




Reportage radio à la structure de jour des Boveresses de l’EVAM

Fbradley et Omar Odermatt au micro de Caravane FM. Photo: Ghislaine Heger

La Caravane des Quartiers est un projet itinérant initié par la Ville de Lausanne qui explore et dynamise les quartiers lausannois  une année sur deux. Lors de sa deuxième édition en 2012, Caravane FM, la radio de la manifestation, en collaboration avec Voix d’Exils, ont réalisé conjointement un reportage radio sur la structure de jour des Boveresses de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM). Ce reportage a été diffusé sur 100.5 FM, le 31 août dernier.

L’un des buts de de la Caravane des Quartiers est d’encourager et de favoriser de belles rencontres entre les habitants des quartiers lausannois et de transmettre le message suivant: les différences culturelles n’empêchent pas de vivre ensemble. Lors de son passage dans le quartier des Boveresses, entre le 31 août et le 1er septembre, cette rencontre interculturelle était l’un des points forts de l’événement, car ce quartier comprend une population de requérants d’asile qui fréquentent la structure de jour de l’EVAM des Boveresses, sise à la rue des Boveresses 17. Cette structure est ouverte 7 jours sur 7 de 10h00 à 17h30 et accueille des requérants d’asile qui dorment dans les abris PC de Coteau-Fleuri et de Crétalaison.

Voix d’Exils et Caravane FM ont collaboré ensemble pour produire un reportage radio sur cette structure de jour en donnant le micro à deux animateurs et à un requérant d’asile, afin qu’ils racontent leur quotidien au sein de l’établissement et du quartier. Voix d’Exils a également présenté son blog à l’occasion d’une émission radio en direct sur les ondes de Caravane FM qui a été diffusée le 31 août dernier.

Cliquez ici pour écouter le reportage radio.

Amina

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Participer à la vie politique pour mieux s’intégrer

Monsieur le syndic de Lausanne Daniel Brélaz. Photo: Chulio

A Lausanne, la participation des étrangers et des étrangères à la vie politique communale est vivement encouragée par la Municipalité pour favoriser leur intégration.

Dans le cadre de la campagne « Votre ville, votre vie et votre voix », une visite-apéritif était organisée samedi 8 septembre dernier par le Bureau lausannois pour l’intégration des immigrés (BLI) dans la salle du Conseil communal lausannois à l’Hôtel de Ville. L’événement a été suivi par des étrangers et des Suisses résidant à Lausanne et dans les environs.

Monsieur Daniel Brélaz, le syndic de la Ville et Madame Janine Resplendino, présidente du Conseil communal ont respectivement animé l’événement. Daniel Brélaz a commencé son allocution en présentant l’exécutif – la Municipalité – qui est responsable de la gestion de la commune de Lausanne et qui met en œuvre les décisions prises par le Conseil communal. L’exécutif  est composé de sept membres appartenant à différents partis politiques, élus par le corps électoral pour une durée de cinq ans. Le syndic lausannois a aussi parlé d’autres compétences de cet organe, comme celle de préparer et d’analyser le budget. Il a informé l’audience sur les possibilités de participation des étrangers à la vie politique (lire interview ci-dessous).

Monsieur Brélaz a aussi évoqué les trafiquants de drogue dont il a affirme que « presque 60% sont des étrangers qui proviennent d’autres cantons et qui sont attirés par le laxisme des lois vaudoises en la matière ». Il a précisé que « la plupart d’entre eux sont des requérants d’asile ». Il a aussi indiqué que, « d’ici peu, les lois changeraient et qu’il fallait éviter tout amalgame entre requérants et trafiquants et que la Municipalité restera totalement humaine ».

Après le discours de Monsieur Brélaz, Madame Resplendino a pris la parole pour parler de l’organe législatif du Conseil communal qui est responsable de la création des lois. Il est composé de cent membres élus pour cinq ans par la population lausannoise et se réunit environ deux fois par mois, les mardis soirs, tout au long de l’année. Elle a poursuivi en parlant des cinq groupes politiques représentés au Conseil communal, dont le Parti Socialiste qui occupe 29 sièges, les Verts (20 sièges), La Gauche (13 sièges), les Libéraux-Radicaux (24 sièges) et l’Union Démocratique du Centre (14 sièges). Chaque année, le Conseil communal élit en son sein un président, un vice-président, deux scrutateurs et deux scrutateurs suppléants chargés du contrôle de présence des conseillers communaux, du dépouillement des scrutins et du décompte des voix lors des votations.

C’est dans un climat de convivialité et avec beaucoup de sympathie que Monsieur Daniel Brélaz a répondu à nos questions.

Voix d’Exils : Quels sont les droits politiques dont bénéficient les étrangers de Lausanne ?

Daniel Brélaz : Ils peuvent prendre part aux élections et aux votations populaires, se faire élire et signer des initiatives populaires ou des référendums.

A quel niveau de la politique lausannoise les étrangers peuvent-ils participer ?

A tous les niveaux de la politique communale.

Quelles catégories d’étrangers sont habilitées à participer à la vie politique lausannoise ?

Tout étranger ayant dix-huit ans révolus, résidant légalement et continuellement en Suisse depuis au moins les dix dernières années, ou étant domicilié de façon continue dans le canton de Vaud durant les trois dernières années.

Quels sont les moyens mis en place par la commune pour favoriser la participation des étrangers à la vie politique ?

La commune organise des activités interculturelles, des campagnes de sensibilisation et des rendez-vous d’information.

En quoi la participation à la vie politique est-elle un moyen d’intégration pour des personnes étrangères ?

Elle est un moyen d’intégration parce qu’elle permet d’accéder au processus politique Suisse et elle facilite la compréhension entre les étrangers et la population locale. Elle est aussi une manière possible de ne pas s’isoler dans sa propre communauté.

Lamin et Chulio

Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Commentaire

Dans le contexte actuel de stigmatisation des migrants, la possibilité qu’offre la commune de Lausanne aux étrangers de pouvoir participer à la gestion des affaires publiques est remarquable. Cependant, pour que des droits politiques deviennent effectifs, encore faut-il être informé de leur existence, savoir comment les exercer, vouloir participer au jeu politique et réussir à faire entendre sa voix ! Comme le dit un proverbe africain « il faut suivre les pas de danse du milieu qui vous accueille ».

                                                                                                                                                          Chulio

Infos et précisions:

« Droits politiques des étrangers et des étrangères sur le plan communal mode d’emploi ». Cliquez ici.

Site Internet du Bureau pour l’intégration des immigrés (BLI). Cliquez ici.

Prochaine visite du Conseil communal le 3 novembre prochain en présence de Monsieur le syndic de Lausanne Daniel Brélaz et de Madame la présidente du Conseil communal Janine Resplendino,  (sur inscription). Cliquez ici