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Une vie sans perspective d’avenir

Image from page 106 of "Building and Engineering Catalog 1921 Edition"

Image from page 106 of « Building and Engineering Catalog 1921 Edition »

Le témoignage poignant d’Odette

Ayant perdu leurs droits de séjour et de travail, les personnes déboutées de l’asile sont sommées de quitter le territoire helvétique. Départ qui n’est pas toujours effectif. C’est le cas d’Odette. En Suisse depuis 2010 et originaire de République Démocratique du Congo, son quotidien vacille entre l’absence de perspective d’avenir, la dépression et l’impossibilité de trouver le sommeil. Odette se confie à Voix d’Exils sur les ondes de Radio Django dans un échange chargé d’émotions.

Écoutez l’émission en cliquant ici




Le « Bla-Bla vote » éclot dans le quartier lausannois de Chailly

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Pour ou contre la sortie programmée du nucléaire le 27 novembre ? C’est le débat que propose le 1er Bla-Bla vote jeudi prochain 

Le Bla-Bla vote est un nouveau projet dont le but est de stimuler la participation politique locale des citoyennes et citoyens. Ce forum citoyen, indépendant de toute mouvance politique, est le fruit d’un partenariat entre le Mouvement Tous citoyens ! d’Eben-Hézer Lausanne et la Maison de Quartier de Chailly. Son but est d’offrir à toute personne qui s’intéresse de près ou de loin à la vie de la Cité la possibilité d’exercer sa citoyenneté, ce indépendamment de la jouissance du droit de vote.

Le principe du Bla-Bla vote est simple : soumettre un thème d’actualité politique au débat et favoriser au mieux la participation pour permettre à tout un chacun de se faire une opinion sur le sujet. Le Bla-Bla vote s’adresse à un public large et, en particulier, à des personnes qui ne jouissent pas du droit de vote et qui souhaitent s’initier à la politique comme : les jeunes n’ayant pas encore atteint l’âge de la majorité, les requérants et requérantes d’asile, ou les personnes en situation de handicap.

La démocratie locale

Le 27 novembre 2016, les citoyennes et citoyens suisses devront se poncer sur l’initiative populaire fédérale « Pour la sortie programmée de l’énergie nucléaire ». Faut-il voter pour ou contre ? Telle est la question qui sera soumise au débat pour permettre aux personnes présentes de partager leurs vues afin de se forger leur opinion sur le sujet. A cet effet, le Bla-Bla vote ira à rebours des tables rondes qui habituellement accompagnent les votations, en partant des préoccupations et des questions du public qui seront adressées à l’assemblée et à des personnalités qui défendent ou non l’initiative, et ce indépendamment de leur appartenance politique. Seront conviés à cette occasion: l’Association Chailly 2030, Guy Gaudard, conseiller communal et installateur électricien diplômé et Anita Messere, conseillère communale, architecte et enseignante.

Pour une citoyenneté ouverte

Ce projet part du principe à l’origine du Mouvement Tous citoyens ! d’Eben-Hézer Lausanne selon lequel la citoyenneté ne s’arrête pas à l’exercice des droits politiques formels, mais embrasse un champ beaucoup plus vaste d’actions qui participent à l’amélioration du vivre ensemble. Donc, peu importe si vous êtes habilité à voter ou non, l’important est que vous vous intéressiez à la vie politique du pays.

Le Bla-Bla vote est un projet ouvert. Toute personne souhaitant participer à son développement est la bienvenue!

Omar Odermatt
Responsable de la rédaction de Voix d’Exils

Infos:
Rendez-vous ce jeudi, le 3 novembre, à 19h à la Maison de Quartier de Chailly
Avenue de la Vallonnette 12, 1012 Lausanne Bus TL : n° 6, arrêt Vallonnette ou n° 7, arrêt Pont de Chailly
Entrée libre.




Hallowevam

 

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

Quand Halloween s’invite à l’EVAM

Comme on le sait si bien, la nourriture est l’une des rares choses qui mette tout le monde d’accord. Vendredi dernier, le comité Respire, dont la mission est de favoriser une meilleure communication au sein de l’EVAM, l’avait bien compris. Comment ? En mettant à l’orange les bénéficiaires et les employés de l’institution pour déguster la traditionnelle soupe à la courge au pied du bâtiment administratif de Chavannes 33 à Lausanne.

Pas chômeuses Bertrandine et Jeanne Pierrette qui ont généreusement distribué leur potion orange à la pause midi en plein air. Le breuvage a eu le mérite de rassembler les bénéficiaires et les employés dans un moment de complicité tout en rendant hommage à cette fête païenne qu’est Halloween. Car, bien qu’assimilée parfois à une fête chrétienne, Halloween ne serait autre que le jour du nouvel an dans la tradition celte. Très populaire dans les pays anglo-saxons, elle précède de deux jours la fête catholique des morts.

Bien que fêter la nouvelle année paraisse encore lointain dans nos contrées, le comité Respire a réussi à recréer avec brio la magie de ce moment annuel de convivialité.

Nicolas Kalbfuss

Civiliste à la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Les photos de l’événement

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

 

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: Giorgi, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




The rise and fall of a city in the endless Game of Thrones

la ville de Qamishili. Source: page Facebook de Qamishili.

la ville de Qamishili. Source: page Facebook de Qamishili.

An important part of my job as a legal translator in my city Qamishli, situated in north-eastern Syria on the border with Turkey, was working with asylum-seekers and refugees, especially Iraqis who had fled their country following the American invasion in 2003 and wanted to find refuge in the asylum countries. 

I was preparing their dossiers: translating the documents, fixing appointments with the embassies, filling the formulas etc. Hundreds of families came to my office, each had an extremely painful story of deportation, persecution and displacement. It was very distressing to hear the narratives of these unfortunate people, who once had lived a fairly stable and comfortable life, then all of a sudden their world turned upside down and having lost everything they found themselves homeless refugees in other countries.

Being myself a descendant of a refugee family, their stories were not totally strange to me. My grandfather was the only survivor of an extended family massacred during the Armenian genocide perpetrated by the Ottoman government against the Armenians and the other Christians of Turkey during and after the World War I. In 1920, like many of his compatriots, my grandfather could only survive by miracle, traversing on foot the enormous territory separating his ancestral village situated in the province of Diyarbakır in southeaster Turkey and the Syrian border town of Ras al Ayn. Therefore, tales of displacement and mass killing had always haunted my memory since I was a child.

Nevertheless, putting myself then in the shoes of the Iraqi refugees, I could not help thinking of what might happen to me and my family had we experienced the same devastating war in Syria? The mere thought of it was terrifying and nightmarish.

But, what I then thought as something incredible soon became a reality in 2011. The civil war started in Syria and the Pandora box, with all the evils of the world, was opened widely. This time, the troubled faces of my countrymen started streaming into my office, carrying alongside their precious documents, gruesome stories of kidnappings, lootings and killings as the entire security system in the country collapsed, the vital services completely crumpled and considerable territories surrounding the city fell into the hands of Daesh ISIS.

Ironically, the grandchildren of the refugees who one hundred years ago had founded this beautiful frontier city as a safe haven from persecution, were now frantically fleeing from the impending apocalyptic devastation and killing, by seeking refuge in Sweden, Germany and other European countries.

The lights of the lively, multi-ethnic, prosperous city of Qamishli suddenly dimmed, the buzzing activities died down and the streets became deserted and lifeless.

Another sad story of the rise and fall of a city in the endless game of the thrones.

DONO Hayrenik

Membre de la redaction vaudoise de Voix d’Exils

Infos:

Version française de l’article parue le 21.09.2016 sur voixdexils.ch




No Man’s Land

Exposition de Christian Lutz au théâtre de Vidy. Photo: Alain Tito

Vernissage de l’exposition de Christian Lutz au théâtre de Vidy. Photo: Alain Tito

Retour sur la dernière exposition du photographe Christian Lutz au théâtre de Vidy à Lausanne

La dernière exposition du photographe Christian Lutz, qui s’est tenue au théâtre de Vidy à Lausanne du 14 septembre au 3 octobre, dépeint une Suisse idéalisée à travers ses paysages et son confort qui contraste avec les réalités vécues par de nombreux migrants sur le territoire helvétique.

Sur des grilles métalliques pendent des photos en grand format d’une Suisse luxuriante, avec ses paysages montagneux couverts de végétation. Dans le même paysage se rencontrent des visages hagards, remplis d’un désespoir qui ne savent à quel saint se vouer sur cette terre d’accueil où ils espéraient changer le cours de leurs destins menacés chez eux. Des images qui montrent la subtile violence de l’accueil des migrants dans un territoire chanté dans le monde entier pour sa prospérité et sa démocratie exemplaires. La lumière sur cette opaque iniquité s’est implantée devant l’entrée principale du théâtre de Vidy l’espace de deux semaines en septembre.

Exposition de Christian Lutz au théâtre de Vidy. Photo: Alain Tito

Exposition de Christian Lutz au théâtre de Vidy. Photo: Alain Tito

L’auteur de cette exposition, Christian Lutz, s’est réapproprié la problématique migratoire avec l’œil du photographe et expose sa démarche. Il apprécie le fait qu’il existe encore des espaces où il est possible de faire des piqûres de rappel à la communauté quand la routine de l’existence et de la survie occultent les injustices perpétrées sur d’autres êtres humains. Dans son travail photographique, il ne se prive pas de réfléchir de manière critique à l’instrumentalisation de la question de l’identité nationale à travers la problématique de l’immigration. « De manière générale, ce que je sais, c’est que plus le temps passe, plus les choses s’installent et moins le scandale existe. Il y a une forme de repli sur soi-même, un ultra conservatisme face à la problématique migratoire. Cela fait que les choses s’incrustent. C’est comme tous les éclats de l’actualité, comme tous les conflits en Afrique ou ailleurs, on passe d’un feuilleton à un autre. L’année passée, on a parlé de la crise migratoire et je n’aime pas trop ce mot. Or, on est autant en crise cette année que la précédente mais on en parle moins. Les choses prennent le pli, s’installent et ça m’inquiète énormément ».

Exposition de Christian Lutz au théâtre de Vidy. Photo: Alain Tito

Exposition de Christian Lutz au théâtre de Vidy. Photo: Alain Tito

Préserver le confort à tout prix

« Il s’agit d’un travail commandé par le théâtre de Vidy à Christian Lutz parce qu’il a un regard en colère sur l’état du monde mais avec beaucoup d’humanité. Il a réussi à mettre en tension dans ses photos la situation des requérants d’asile qui arrivent en Suisse et le confort helvétique, mais aussi les tentatives de préservation de ce confort presqu’au détriment de ceux qui viennent ici pour conquérir une nouvelle vie. » explique Vincent Baudriller, directeur du théâtre de Vidy. Il ajoute que selon lui, «cette problématique des réfugiés qu’exploite son institution entre dans les fonctions basiques du théâtre qui s’interroge sur l’état du monde. Et les armatures métalliques sur lesquelles sont posées les photos rappellent un peu la question des frontières. L’exposition se dénomme « No Man’s Land », l’entrée y est libre » nous a confié Vincent.

 Réaction d’un visiteur

« Cette exposition nous met face à un drame qu’on ne sait trop voir parce que plongés dans notre propre existence. Nous oublions la précarité que vivent les migrants chez nous. Un contraste avec nos petites vies dont nous souhaitons garder le confort » confie un visiteur sous couvert d’anonymat.

Alain Tito

membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils