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« Les rendez-vous qui s’enchaînent sont une source de stress »

Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

Le cumul des rendez-vous: une galère pour les migrants

Le cumul de rendez-vous administratifs, médicaux, scolaires sont une véritable source de stress pour les migrants fraîchement arrivés en Occident.

Chaque peuple, chaque région, chaque pays et chaque continent ont leurs particularités. Bien que les rendez-vous soient une réalité universelle, ils ont un poids différent dans chaque endroit de la Terre.

Personnellement, je viens de Djibouti, petit pays de la Corne de l’Afrique. Dans l’ethnie Issa originaire de Somalie à laquelle j’appartiens, les rendez-vous sont considérés comme sacrés et essentiellement destinés aux hommes. Les rendez-vous sont placés au même niveau que l’accouchement. D’ailleurs, un proverbe de chez moi dit : « La femme accouche entre les cuisses et l’homme accouche entre les lèvres. » Aux femmes le devoir de maternité, aux hommes la responsabilité de tous les aspects de la vie sociale et administrative.

A Djibouti, dans le monde rural, les rendez-vous tiennent tant que le soleil n’est pas couché. Par contre, les rendez-vous nocturnes ne sont généralement pas considérés comme obligatoires, sauf en période de guerre. Dans les villes, c’est différent. Les rendez-vous rythment le quotidien des citadins, en particuliers les rendez-vous administratifs.

En Occident, où la vie est chronométrée, les rendez-vous peuvent constituer un vrai poison pour des migrants fraîchement arrivés et qui ne sont pas habitués à une cadence de vie aussi intense. Les rendez-vous qui s’enchaînent à un rythme soutenu peuvent rapidement devenir une source de stress.

Se rendre à tous ses rendez-vous et respecter en plus la ponctualité sont des obligations bizarres pour des citoyens d’autres cultures. Une fois installés en Occident, ils reçoivent parfois plusieurs rendez-vous par semaine, et le processus semble sans fin.

Certains comparent même les rendez-vous à un travail sans salaire parce que le fait de les gérer leur demande beaucoup d’efforts.

D’autres expliquent que, s’ils oublient souvent leurs rendez-vous, ils ne le font pas exprès. Ils manquent juste d’habitude. On peut imaginer l’effet que ça leur fait lorsqu’ils ont 3 à 4 rendez-vous par semaine…

D’autres encore préfèrent ne pas prendre de rendez-vous à l’hôpital, même s’ils sont malades, juste pour éviter le déclenchement de plusieurs autres rendez-vous par la suite.

On peut également mentionner que si les migrants ont régulièrement du retard à leurs rendez-vous, c’est parce que la ponctualité ne fait pas partie de leurs habitudes. Pour eux, la confrontation avec le mode de vie occidental représente un choc et il leur faudra beaucoup d’années pour s’y habituer.

Parmi les migrants, il y a ceux qui s’inventent des astuces pour gérer leurs rendez-vous et éviter les stress. Comme ils n’ont pas l’habitude d’utiliser un agenda, ils prennent un sac en plastique, mettent dedans toutes les feuilles de leurs rendez-vous et vérifient chaque jour pour être sûrs n’en rater aucun.

Oumalkaire AYOUB

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




« Je ne baisse jamais les bras car la vie est un éternel combat »

 

Nashwan Bamarné. Photo: Eddietaz.

 

Les 10 ans de l’EVAM – Interview de Hachim Nashwan

De son nom d’artiste Nashwan Bamarné et de son vrai nom Hachim Nashwan, Nashwan est un artiste peintre, sculpteur et dessinateur Kurde. Arrivé en Suisse en 2007, il est atteint d’un handicap physique qui le prive de l’usage de ses jambes.

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Hachim Nashwan, je viens du Kurdistan Irakien. Je parle arabe, anglais, Italien, Kurde et français. Je suis arrivé en Suisse dans le canton de Vaud en mars 2007.

S’agissant de mon parcours scolaire et académique, j’ai suivi une formation de cinq ans dans les beaux-arts dans la région de Bamarné, ma ville natale, qui se trouve dans le département de Dohuk au Kurdistan d’Irak. J’ai appris les techniques du dessin, de la sculpture sur bois et sur pierres, pour en faire des portraits et fabriquer des stèles commémoratives pour toute la région du Nord du Kurdistan irakien. Après cela, je me suis dirigé vers l’enseignement et j’ai intégré un centre dans la ville de Dohuk, un établissement pour jeune filles où j’ai enseigné l’art et le dessin, ce pendant deux ans et demi. J’ai un parcours de neuf ans dans le domaine de l’art et du dessin. De même, j’ai collaboré avec la radio et la télévision Kurde « AZADI » où j’étais directeur de programmes de trois émissions sur les thèmes : art et vie ; handicap ; et problèmes de société.

Malgré mon handicap moteur, j’ai beaucoup œuvré pour le développement de l’art dans mon pays et pour ma ville natale Bamarné. Autrement, en Suisse, je continue à travailler seul et je n’ai toujours pas intégrés le marché du travail. L’art ne fait pas vivre, surtout que maintenant je me trouve dans un pays étranger et en plus avec un handicap. Franchement, ce n’est pas facile pour moi mais je ne baisse jamais les bras car la vie est un éternel combat.

Je participe à des programmes d’intégration dans plusieurs associations de la région lausannoise en qualité de bénévole. Parmi ces occupations, la plus importante est un atelier d’arts visuels que j’ai développé et animé à l’EVAM.

Nashwan Bamarné. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

Comment s’est passé votre apprentissage de la langue française ?

Au début, ce n’était pas facile pour moi au niveau de l’apprentissage de la langue du pays. J’ai suivi un programme initié par l’EVAM. Ce cursus d’apprentissage de la langue française a duré un mois et demi. C’était à la fin de l’année 2007 et au début de l’année 2008. Je voulais continuer mon apprentissage, mais j’ai dû abandonner en raison de ma maladie. La langue, je l’ai apprise surtout à travers les nouvelles relations que j’ai nouées et les discussions avec les gens que je côtoie dans les associations caritatives et les cercles que je fréquente en ville de Lausanne. Je trouve la langue française facile et pas très compliquée. C’est une belle langue avec des sons et des airs qui donnent à chanter. En quelque sorte un chant et une mélodie se dégagent de cette langue. On dit: « quand on veut, on peut », et c’est tout à fait normal de souffrir au début pour apprendre.

Avez-vous participé aux programmes d’intégration de l’EVAM ?

Oui, j’ai participé à Voix d’Exils entre 2009 et 2011. Voix d’Exils était à l’époque un journal papier qu’on imprimait et distribuait. Ma venue dans ce journal coïncidait avec une transition dans la vie du média : le passage de la presse écrite à une nouvelle formule en ligne sous la forme d’un blog, qui est devenu aujourd’hui un site d’information. Ma participation à ce programme a été quelque chose de très bénéfique pour moi. Je suis d’ailleurs fier de ma contribution à la création de la formule en ligne du journal. J’ai également rédigé des articles et produit beaucoup de caricatures et de dessins, comme par exemple la série « les moutons noirs ». Après deux années passées à Voix d’Exils, j’ai reçu une réponse positive à ma demande d’asile et j’ai dû quitter mon journal pour voler de mes propres ailes.

Quel est votre parcours professionnels en Suisse ?

Ce n’est pas facile pour un homme comme moi en chaise roulante qui parlait au début très peu le français de trouver son chemin au milieu d’une population francophone, sachant parfaitement l’importance de la maîtrise d’une langue dans le monde du travail. Pouvoir trouver un emploi stable adapté à mon handicap, cela demande beaucoup d’énergie et beaucoup de sacrifices.

Dans l’état où je me trouve, il est préférable pour moi de trouver un emploi adapté à mon handicap physique et les employeurs doivent aussi faire un effort pour intégrer une personne en situation de handicap. Et pourtant, dans les structures pour lesquelles je participe bénévolement, il m’ai arrivé de donner plus que d’autres, juste dans l’espoir de faire reconnaître l’intérêt et le rôle que peut jouer une personne en situation de handicap dans le monde du travail. J’ai beaucoup donné pour des associations romandes telles que Point d’appui, Point d’eau etc…

C’est quoi pour vous l’intégration ?

L’intégration commence par : « acceptez-moi comme je suis ». En clair, cela implique de dépasser les préjugés qui freinent l’intégration et qui bloquent le chemin de la progression sociale de quiconque, en particulier en situation de handicap. Ceci dit, je suis bien intégré au sein de la société Suisse, je compte beaucoup d’amis d’origines et de nationalités différentes. Avoir un réseau d’amis là où l’on se trouve est une nécessité et une obligation pour s’émanciper et s’intégrer dans la société. Sortir et se faire des amis, c’est primordial lorsqu’on se retrouve seul et sans famille. Il faut aller de l’avant, ne pas baisser les bras en cours de route ou rester seul et isolé d’un monde grâce auquel on pourra apprendre très vite.

L’art facilite-t-il votre intégration ?

Parfois, en étant assis sur la terrasse d’un café ou dans un restaurant, il suffit que je prenne mon crayon pour faire un dessin quelconque et je me retrouve soudainement entouré de personnes qui me posent des questions sur mon parcours artistique et sur mes dessins. En moins d’une demi-heure, l’ambiance bascule en une série de questions-réponses puis d’échanges de numéros de téléphones et d’adresses. Cela me fait grand plaisir, parce que je reçois des encouragements et des discussions s’ouvrent instantanément avec des personnes que je viens de rencontrer il y a à peine une demi-heure.

Avez-vous gardé le contact avec votre pays d’origine ?

Pas trop. Comme refugié, je ne peux pas rentrer dans mon pays et de ce fait je ne pourrai pas revoir ma famille avec laquelle j’ai beaucoup d’attaches. Mon seul contact est le téléphone. Il est tout à fait normal d’avoir parfois le sentiment de se sentir seul et loin de sa petite famille, mais ici aussi, je veux dire ici en Suisse, j’ai pu constituer une autre famille faite d’amis et de proches.

Nous sommes en tout sept frères et sœurs, j’appartiens donc à une famille nombreuse. Le grand chagrin de ma vie est le décès de ma jeune sœur des suites d’un cancer puis celui de ma mère. C’est difficile de perdre des membres de sa famille sans pouvoir faire son deuil, mais la vie ne doit pas s’arrêter là. Nous devons continuer à vivre normalement, la vie est faite de bonnes et de mauvaises choses et il faut savoir s’adapter. Etant loin de ma propre famille, je vis beaucoup avec des souvenirs que j’ai emportés avec moi dans mes bagages en arrivant en Suisse.

Etes-vous solidaire des requérants d’asiles ?

En fait, je me sens toujours requérant d’asile et proche des anciens comme des nouveaux arrivants dans le monde migratoire en général. Je partage leurs peines et leurs soucis, comme je comprends aussi leur timide retrait de la société. Aller à la rencontre de ces gens et leur tendre la main, c’est peut être qu’un geste qui sans doute leur ferait plaisir et qui les aiderait à sortir de leur coquille pour aller de l’avant.

Un goût, une saveur qui vous manque particulièrement ?  

Ce qui me manque c’est la saveur de ma famille laissée au pays.

Un dernier mot ?

Mon message est destiné particulièrement à tous les requérants d’asiles. Je leur dit ceci : il ne faut jamais perdre espoir et baisser les bras, la vie est un éternel combat. Il faut apprendre coûte que coûte la langue française et connaître la culture suisse si on veut vraiment réussir à s’intégrer.

Je remercie Voix d’Exils, ses responsables, tous les rédacteurs et toutes les rédactrices qui nous font le bonheur de nous informer à travers leurs articles.

Propos recueillis par :

Arslan Zoheir Bouchemal

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Exposition : Heidi ou l’autre côté du miroir

 Maison de Quartier de la Pontaise, Lausanne – jusqu’au 12 juillet 2019.

Expo: Heidi ou l’autre côté du miroir de Nashwan Bamarné. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

Nashwan Bamarné expose actuellement une sélection de caricatures et de dessins de presse à la Maison de Quartier de la Pontaise à Lausanne. Le thème est : son expérience de la Suisse après y avoir obtenu l’asile, comparativement à celle qu’il s’imaginait après avoir lu, à l’âge de six ans, l’histoire de Heidi, cette petite fille des Alpes suisses messagère d’amour et de paix.

Heidi ou l’autre côté du miroir, une exposition à voir à la Maison de Quartier de la Pontaise à Lausanne jusqu’au 12 juillet 2019.

Rue de la Pontaise 33, 1018 Lausanne

Horaires des permanences – informations:

– mardi de 10h à 12h30 et de 16h à 19h

– mercredi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h

– jeudi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 19h

– vendredi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 19h

Audry-Clovis Miganda

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exil

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




La Terre célébrée à Lausanne

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

L’équilibre : thème à l’honneur de l’édition 2019 du Festival annuel de la Terre

Du 14 au 16 juin 2019, le Festival de la Terre a tenu sa 15ème édition à Lausanne. Notre photographe Eddietaz s’est rendu à l’Esplanade de Montbenon pour capturer quelques moments forts.

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Festival de la Terre Lausanne. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

 




Yemeni journalist Nabil Alosaidi

Source What’s up

From the risk of death to the platforms to defend freedom of expression

Nabil Alosaidi is a Yemeni journalist and member of the Council of the Yemeni Journalists Syndicate since 2009. He was chairman of the training and rehabilitation committee and supervisor of the freedoms committee of the union.  He has been living in Switzerland for three years now because of the war in his country. Nabil Alosaidi participates in many events held at the Human Rights Council to convey the voices of the victims and to identify violations of freedom of opinion and expression. Reporters Without Borders has classified Yemen as one of the most dangerous countries for journalists.

The beginnings

“I began my relationship with the press as a hobby. During my high school studies, I began to write for some Yemeni newspapers. Then, I continued to acquire more journalism skills studying at the Media College and the University of Sana’a. I worked for many Yemeni newspapers until I became a correspondent and director of the office of Okaz, a Saudi newspaper, in Yemen.” tells Nabil Alosaidi.

The struggle for professionalism and independence

Nabil Alosaidi says that the difficulties on professional and personal levels do not allow the independent Yemeni press to appear. The political and partisan activities, political disputes and conflicts between power centers interfere with the functioning of the press in Yemen. The independent press is important in the country where people need to hear an independent voice that belongs to them.

“Personally, I have faced these difficulties with courage, like do many Yemeni journalists who dream of a homeland with independent press and freedom of speech. I’m still struggling for it, while the war keeps attacking the press continuously. All the parties of the conflict arrest journalists and prevent the voices of the other. Journalists are facing blackmail, detention, abduction and are assassinated. Now ten of our young journalists are in trial, facing the risk of execution” tells Nabil Alosaidi.

Seeking asylum in Switzerland

Nabil Alosaidi believes that the profession of journalism has always been dangerous in Yemen, especially over the last few years of the war between many parties disputing power. For instance, in September 2014, the Houthi militias swept through Sana’a and overturned the government taking control of its institutions, including the media and the press. They occupied newspapers, radio and television buildings and closed the opposition newspapers.

Nabil Alosaidi describes the story of his survival saying: “I had to move from one city to the next until I reached the city of Taiz, where I stayed hidden with the help of relatives and friends. After a few months, I had to move out of the sieged city before they could discover my place. It was like an impossible task because of the closure of all the exits of Taiz. I walked a long distance until I managed to exit the city and then moved between cities to reach Saudi Arabia. I stayed there for a few months before I could travel to Switzerland. I was part of a media delegation accompanying the negotiations between the Yemeni government and the Houthi militias in Geneva. Because the war did not allow an independent press and forced the journalists to side by one of the parties in the conflict, I decided to stay in Switzerland seeking protection and freedom.”

Nabil Alosaidi believes that staying in Switzerland has greatly influenced his professional career in the press. Here, he started to defend the victims of the human rights violations in Yemen. The protection and the freedom he obtained in Switzerland allows him to deliver the voices of Yemeni journalists to the international community and to the human rights organizations. He is determined to continue defending the freedom of press and journalist detainees in the forums of international press and human rights until the press recovers in Yemen. While in Switzerland, Alosaidi could also lead a press campaign, the most known and the strongest ever, against corruption in the Yemeni government. He has received the Journalism Award for Integrity and Combating Corruption and the Public Anti-Corruption Personality Award in 2018 for this campaign. 

Wafa Al Sagheer

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Article traduit de l’anglais vers le français par MHER

Contributeur externe de Voix d’Exils

Version française de l’article ici

 




Seuls Ensemble

Sonia Zoran et Thomas Wuthrich présentent « Seuls Ensemble » au  CityClub Pully le 11.06.2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

Un film autour d’une rencontre entre jeunes migrants et résidents d’une institution pour personnes âgées

Seuls Ensemble est un film réalisé par Sonia Zoran et Thomas Wüthrich, dans lequel l’artiste François Burland accompagne des jeunes migrants qui se retrouvent seuls en Suisse, séparés de leurs familles, parents, frères et sœurs. La rédaction vaudoise de Voix d’Exils a participé à une soirée de lancement et une projection du film au cinéma CityClub de Pully le 11 juin dernier.

Dans ce documentaire de 76 minutes, l’artiste crée une gravure géante avec ces jeunes migrants au milieu des résidents d’une institution pour personnes âgées (EMS) à Lutry dans le canton de Vaud. Ce travail leur permet de créer des liens entre eux d’abord, mais aussi avec les résidents. Ils chantent des chansons racontant leurs propres histoires sur la vie qu’ils menaient dans leurs pays d’origine et sur leur parcours pour arriver ici en Suisse.

Ils incarnent à la fois une force et une certaine fragilité du fait qu’ils ont eu le courage de continuer leur chemin malgré leur jeune âge et en l’absence des membres de leurs familles ; en même temps ils ne manquent pas d’exprimer une immense solitude qu’ils éprouvent loin des leurs.

Avant l’âge de 18 ans, ces enfants trouvent une assistance particulière de la part des institutions qui prennent en charge les migrants. Dès l’âge de 18 ans, ils sont considérés comme des adultes et doivent faire preuve d’un certain sens des responsabilités et, souvent, se débrouiller seuls au quotidien.

Pour François Burland, ces jeunes qui ont subi d’importants traumatismes nécessitent même à l’âge adulte une attention particulière. L’artiste s’engage auprès d’eux, les aide à trouver des formations et des stages, prend contact avec les institutions, obtient  des rendez-vous etc. C’est ainsi que certains parviennent à trouver une  place dans la société de leur pays d’accueil, grâce au soutien de cet artiste.

Audry Clovis MIGANDA

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Informations

Le film est encore projeté à Delémont le dimanche 7 juillet à 20h, 18 juillet à 20h30 et le 25 juillet à 20h30.

Cinéma de Chexbres: vendredi 30 août et le samedi 31 août.

Les projections reprendront en septembre à Aubonne, Couvet, Orbe, La chaux-de-Fonds et dans bien d’autres villes

Photoreportage: la soirée de lancement du film au cinéma CityClub de Pully le 11 juin 2019

CityClub Pully. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

CityClub Pully. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

CityClub Pully. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

CityClub Pully. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

CityClub Pully. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

CityClub Pully. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils