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L’aide sociale

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Un droit ou une honte ?

En Suisse, l’aide sociale a pour objectif d’aider les personnes dans le besoin, tout en préservant leur dignité humaine. Sont concernés: les chômeurs en fin de droit, les personnes en situation de handicap et les réfugiés dans l’impossibilité de travailler.

Dans la plupart des pays occidentaux, l’accès à diverses mesures sociales garantit aux citoyens en difficulté des conditions de vie décentes. Un toit, l’accès aux soins, l’école pour les enfants, à manger en suffisance… En assurant la satisfaction des besoins de base, les aides sociales permettent également le maintien de l’ordre public. En Occident, on ne verra pas d’émeutes de la faim dans les rues des grandes villes.

Si travailler permet de vivre dignement des fruits de son labeur, que faire lorsque le travail est un rêve inaccessible après un licenciement, une maladie, une période de chômage prolongée, une incapacité à intégrer le monde professionnel ? Faire appel à l’aide sociale.

Dans la réalité, ce recours peut s’avérer impossible. Ainsi, certaines personnes refusent d’y faire appel parce qu’elles ont honte d’avouer qu’elles sont dans le besoin. Elles préfèrent puiser dans leurs économies au lieu de faire valoir leurs droits. En agissant ainsi, elles espèrent éviter qu’on leur reproche de profiter du système.

D’autres personnes ne reçoivent pas l’aide sociale simplement parce qu’elles sont mal informées et ne font pas les démarches nécessaires pour y avoir droit.

Aide-toi, et le ciel t’aidera

A Djibouti, d’où je viens, comme dans beaucoup de pays africains, le peuple ne reçoit aucune sorte d’aide sociale. Ceux qui se retrouvent au chômage ou qui ne gagnent pas suffisamment d’argent pour vivre et faire vivre leur famille n’ont d’autre alternative que de se débrouiller par eux-mêmes ou de faire appel à la générosité familiale.

En l’absence d’un système d’aide proposé par les États, la solidarité familiale et le système D restent les moyens les plus utilisés et les plus profondément inscrits dans les cultures locales.

Aux yeux de beaucoup d’Africains qui émigrent en Europe, l’aide sociale ne représente pas un droit, mais une aide faite aux mendiants. Les Djiboutiens utilisent le terme péjoratif de « caydh », à traduire par « pauvreté extrême », pour qualifier le statut de ceux qui en bénéficient.

C’est pourquoi, les réfugiés installés en Europe qui confient à leur famille restée au pays qu’ils sont sans travail et qu’ils dépendent de l’aide sociale sont très mal vus. Mieux vaut ne pas en parler pour éviter les préjugés et les déceptions.

Finalement, je pense qu’il faudrait faire abstraction des préjugés qui pèsent ici comme ailleurs sur les personnes à l’aide sociale. Là où elle est proposée, les hommes et les femmes dont les difficultés financières justifient qu’ils la reçoivent devraient la considérer comme un droit et non pas comme une honte.

Oumalkaire

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 




Retour sur la 14ème édition du Festival Cinémas d’Afrique à Lausanne

Interviews d’Amina Abdoulaye Mamani par Mamadi de la rédaction de Voix d’Exils au Festival cinémas d’Afrique 2019. Photo: Omar Odermatt / Voix d’Exils.

Focus de Voix d’Exils sur deux films: « The Mercy of the jungle » et « Sur les traces de Mamani Abdoulaye »

Pour cette quatorzième édition du Festival Cinémas d’Afrique, qui s’est déroulé du 22 au 25 août au Casino de Montbenon à Lausanne, Voix d’Exils a réalisé deux interventions en direct des émissions produites par notre partenaire Radio Django.

La première est une interview réalisée par Mamadi Diallo à propos du film « Sur les traces de Mamani Abdoulaye ». Cette interview a été menée en compagnie de la réalisatrice et fille du protagoniste: Amina Abdoulaye Mamani. « Sur les traces de Mamani Abdoulaye » est un film documentaire en mémoire de Mamani Abdoulaye, un écrivain et homme politique engagé du Niger. Amina interroge l’histoire de son père et du Niger à travers les écrits qu’il a laissé derrière lui.

Lien pour écouter l’interview d’Amina  Abdoulaye Mamani à propos de son film « Sur les traces de Mamani Abdoulaye »

Lors de sa seconde intervention, Mamadi Diallo a présenté un coup de cœur à propos du film « The Mercy of the jungle » (La Miséricorde de la jungle). « The Mercy of the jungle » est une fiction franco-belge réalisée par Joël Karekezi qui se déroule dans le contexte de la deuxième guerre du Congo. Deux soldats de l’armée régulière congolaise sont séparés de leur bataillon dans les montagnes du Sud-Kivu à la suite d’une offensive.

Lien pour écouter le coup de cœur de Mamadi Diallo à propos du film  « The Mercy of the jungle » de Joël Karekezi 

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Trailer de « The mercy of the jungle »

 

 




« Mon handicap est devenu une opportunité au lieu d’un obstacle »

Mamadi Diallo (au centre)sur scène. Photo: Grégoire Tafelmacher.

Participer à la création d’une pièce puis la jouer: la plus belle expérience de ma vie !

Mamadi Diallo, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils, a participé à la dernière création d’Angélica Liddell « Una costilla sabre la mesa : Madre » au théâtre de Vidy à Lausanne.

Depuis trois ans, je suis formateur bénévole à Palabres, une association lausannoise à but non lucratif qui œuvre auprès de personnes migrantes en situation de précarité économique et/ou psychosociale.

L’année dernière, La Marmite, qui se définit comme une université populaire et nomade de la culture, a pris contact avec Palabres. La Marmite collabore avec une association différente chaque année afin de réunir un groupe de personnes autour d’une thématique à développer ensemble. Ces groupes sont ensuite accompagnés dans leur travail par deux médiatrices. J’ai eu la chance de faire partie du groupe de Palabres et je suis resté en contact avec une des médiatrices, Anouk Schumacher, chargée de médiation culturelle au Théâtre Vidy-Lausanne.

« Una costilla sobre la mesa: Madre ». Une pièce d’Angélica Liddell. Photo: Théâtre de Vidy.

Etre acteur pour une grande metteuses en scène d’Europe

En janvier de cette année, Anouk m’appelle pour me dire que la compagnie de théâtre d’Angélica Liddell est à la recherche de figurants malvoyants pour sa dernière création : « Una costilla sabre la mesa : Madre ». Anouk me demande si je suis intéressé par cette expérience. Je ne connaissais pas Angélica Liddell, mais j’avais toujours eu envie de monter sur scène pour ressentir les émotions que peuvent connaître les acteurs face au public. Alors, j’ai tout de suite accepté la proposition et tenté ma chance.

Anouk m’a mis en contact avec Valentin Augsburger, l’attaché au développement des publics et à la communication du théâtre de Vidy. Valentin était chargé du recrutement des figurants pour la compagnie d’Angélica Liddell. C’est donc à lui que j’ai transmis une photo et un texte qui fais part de ma motivation à faire partie de cette aventure. En attendant la réponse, j’en ai profité pour parler à des amis qui connaissaient déjà Angélica Liddell et ses créations. J’ai alors compris qu’elle est une grande metteuse en scène européenne, connue pour ses œuvres fortes qui sont toujours en lien avec l’intime et le cosmique. Après quelques recherches, j’ai été stupéfait par ses œuvres et j’ai compris que le fait de jouer sur scène avec elle serait rien d’autre qu’un grand honneur, si je venais à être choisi.

Un mois plus tard, je reçois une décision me confirmant que je répondais au profil recherché. J’ai sauté de joie, c’était une occasion inespérée de monter sur scène.

« Una costilla sobre la mesa: Madre ». Une pièce d’Angélica Liddell. Photo: Théâtre de Vidy.

Jouer de son handicap

Une semaine avant les répétitions, tous les figurants et acteurs ont été invités à faire connaissance et à rencontrer Angélica qui nous a expliqué nos rôles respectifs.

Cette première rencontre, toutes les répétitions et les 7 représentations du spectacle ont eu lieu dans le nouveau Pavillon de Vidy, une magnifique structure en bois dont la salle est peinte en noir avec des gradins modulables en velours rouge et qui peut accueillir jusqu’à 250 spectateurs.

A notre entrée dans la salle, Angélica était présente, prête à nous accueillir ! Elle était remarquablement sympathique et admirable ! Connaissant un peu son vécu douloureux, j’avoue avoir été surpris par une personnalité si ouverte.

Une fois installée, Angélica nous raconte le pourquoi de ce spectacle et ce qu’il représente pour elle. Elle venait de perdre sa mère avec laquelle elle n’avait pas eu de bons rapports durant sa jeunesse. Mais avant le décès de sa mère, Angelica avait renoué des liens avec elle. Elle nous précise aussi que sa mère n’avait jamais vu aucun de ses spectacles et que pour lui rendre hommage : « je fais un spectacle auquel elle aurait voulu assister ». Comment ne pas admirer une telle intégrité ? Ensuite, elle explique à chacun des figurants son rôle respectif. C’est là que je me suis dit : « Enfin, mon handicap devient un atout ! ». Nous étions trois non-voyants à jouer le rôle de malvoyants qui voient au-delà du visible et qui sont les messagers des dieux de l’Olympe. On retrouve souvent de tels personnages dans les tragédies grecques et dans le théâtre classique.

« Una costilla sobre la mesa: Madre ». Une pièce d’Angélica Liddell. Photo: Théâtre de Vidy.

« Un grand défi et une certaine crainte »

Angélica nous explique que lors d’un des deux passages sur scène, nous devions symboliquement toucher le ventre d’une femme enceinte. Cette interprétation représentait un grand défi pour moi et une certaine crainte aussi, je dois le dire. Mais le contact avec la troupe a été immédiatement excellent. Grâce à cela, j’ai pu m’ouvrir aux autres figurants. J’avais une certaine réticence parce que je n’avais encore jamais touché le ventre d’une femme enceinte, je ne savais pas comment j’allais réagir sur scène. C’est vrai que pour ce rôle très particulier, les deux femmes enceintes, figurantes comme nous, nous ont donné en toute confiance la possibilité de toucher leur ventre et de transmettre ainsi une intense émotion aux spectateurs, puisqu’il s’agissait de parler de vie et de maternité qui sont des éléments essentiels dans toutes les mises en scène d’Angélica Liddell. Dans ce spectacle elle parle à la fois de sa mère, de la moitié de l’humanité, c’est-à-dire toutes les femmes mais aussi de sa souffrance intime, celle ne pas avoir pu vivre l’expérience de la maternité.

Malgré mes craintes devant les défis de cette mise en scène exigeante, j’avoue que je n’ai pas eu de difficulté à jouer mon rôle, grâce au respect et à la confiance dont la troupe d’Angelica Liddell qui nous entourait à chaque instant.

C’est une extraordinaire chance qui s’est offerte à moi, j’en avais rêvé si souvent et, de plus, mon handicap devenait une opportunité et non plus un obstacle. J’étais sur la scène du théâtre de Vidy, figurant dans la nouvelle création d’une importante metteuse en scène européenne et une incroyable actrice, oui c’est vraiment la plus belle expérience de ma vie!

 

Mamadi Diallo

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 




Une fête colorée pour le plaisir et le partage

La fêtes des réfugiés 2019 du foyer EVAM de Bex. Photo: Afif Ghanmi.

La fête des réfugiés 2019 du foyer EVAM de Bex – photoreportage

Organisée par le centre EVAM de Bex et par le Groupe d’appui aux réfugiés (GAR), la traditionnelle Fête des Réfugiés a joyeusement réuni, le 23 août dernier, dans les grands jardins du foyer, les migrants et des personnes de la région.

Un discours, un toast, des rires d’enfants, des chants et des danses, sans oublier le passage gourmand par le buffet de spécialités concoctées par les résidents ont ponctué les belles heures passées ensemble.

L’ambiance était ….

….au rire chaleureux

 

La fêtes des réfugiés 2019 du foyer EVAM de Bex. Photo: Ahmad Mohammad.

….à la chansonnette

La fêtes des réfugiés 2019 du foyer EVAM de Bex. Photo: Ahmad Mohammad.

… au partage et à la causette

La fêtes des réfugiés 2019 du foyer EVAM de Bex. Photo: Afif Ghanmi / Voix d’Exils.

 

La fêtes des réfugiés 2019 du foyer EVAM de Bex. Photo: Afif Ghanmi / Voix d’Exils .

 

… à un repas copieux aux saveurs « du monde », préparé par les résidents du foyer de Bex

La fêtes des réfugiés 2019 du foyer EVAM de Bex. Photo: Afif Ghanmi / Voix d’Exils .

 

La fêtes des réfugiés 2019 du foyer EVAM de Bex. Photo: Afif Ghanmi / Voix d’Exils.

 

…au farniente ou à la lecture

 

La fêtes des réfugiés 2019 du foyer EVAM de Bex. Photo: Ahmad Mohammed.

 

La fêtes des réfugiés 2019 du foyer EVAM de Bex. Photo: Ahmad Mohammed.

 

…à l’expression artistique

 

La fêtes des réfugiés 2019 du foyer EVAM de Bex. Photo: Ahmad Mohammed.

 

….ou encore à la « consultation médicale »

La fêtes des réfugiés 2019 du foyer EVAM de Bex. Photo: Ahmad Mohammed.

 

La fêtes des réfugiés 2019 du foyer EVAM de Bex. Photo: Ahmad Mohammed.

 

Marie-Cécile Inarukundo

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Sommet SMILE For Future/6

La rédaction de Voix d’Exils au travail à SMILE radio. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

Bilan de notre couverture médiatique du Sommet SMILE For Future

Le Sommet SMILE For Future a réuni plus de 450 jeunes activistes provenant de 38 pays du 5 au 9 août à l’Université de Lausanne. Son objectif était de structurer le mouvement international de lutte contre le réchauffement climatique. Le Sommet a été un succès et s’est conclu par la Déclaration de Lausanne sur le climat. Une expérience inoubliable pour la rédaction de Voix d’Exils qui a couvert l’événement!

Ce Sommet international constituait une belle opportunité pour Voix d’Exils car il abordait le thème du réchauffement climatique: un sujet de société d’une actualité « brûlante » ; il se déroulait à quelques encablures de la rédaction vaudoise ; enfin, il constituait aussi une belle occasion pour perfectionner nos pratiques en couverture multimédia d’événements. L’angle choisi pour la couverture du Sommet était de donner la voix aux activistes qui se sont réunis à cette occasion.

La couverture d’événements : un défi !

La couverture multimédia d’événements constitue une nouveauté dans la gamme des activités de Voix d’Exils qui a été testée une première fois avec succès lors du Salon du livre de Fribourg en février dernier. Un événement est une situation sociale dense, et sa couverture médiatique implique: une multitude d’interactions; un intense travail d’équipe basé sur un esprit d’entraide et de collaboration; la gestion d’éventuels imprévus et tensions; mais aussi de belles rencontres. Couvrir des événements permet aux membres de la rédaction d’acquérir ou de perfectionner leurs compétences journalistique, technique, sociale et organisationnelle.

La rédaction dans son ensemble s’est totalement investie dans cette mission, ce qui nous a permis de réaliser: 8 interviews radio; 8 interviews vidéo; 6 articles; et un suivi en direct via nos réseaux sociaux. La coordination des opérations pour la couverture du Sommet SMILE a été confiée à Marie-Cécile Inarukundo qui a parfaitement relevé le défi.

Nous tenons à remercier en particulier les organisateurs et organisatrices du Sommet pour leur hospitalité ; SMILE Radio pour la mise à disposition de son infrastructure technique ainsi que pour sa formation radio et Mariana Nanzer pour son aide volontaire pour la réalisation des vidéos.

Le Sommet vécu par les membres de la rédaction

« Ça m’a fait très plaisir de réaliser des photos de ce mouvement et de voir les jeunes décider d’agir pour changer quelque chose au problème du climat. Merci pour l’accueil ».

Eddietaz, photographe durant le Sommet

« La semaine du Sommet SMILE était très intense ! Voir tous ces jeunes activistes lutter contre le réchauffement climatique avec tant d’énergie, de volonté et de courage, m’a rendu plus attentif à la question. C’était un grand plaisir d’échanger avec ces activistes matures qui incarnent l’espoir pour l’avenir ».

Mamadi Diallo, intervieweur radio durant le Sommet

 « La masse d’informations que j’ai accumulé au cours de cette semaine ; ce sont des informations que j’aurais pu réunir en vingt ans si j’avais suivi la question du climat au jour le jour. Elle est aujourd’hui pour moi beaucoup plus claire et moins désespérée ».

 Marie-Cécile Inarukundo, coordinatrice de la couverture du Sommet et intervieweuse radio

 « Le fait de voir des jeunes se réunir malgré leurs différences pour trouver des solutions au problème du réchauffement climatique donne une forte motivation à tout le monde ».

 Oumalkaire Ayoub, intervieweuse vidéo et responsable de la collecte des nouveaux abonnés durant le Sommet

 « C’était une bonne expérience, j’ai travaillé avec une équipe parfaite pour la radio en direct. J’ai rencontré beaucoup de gens de tous les pays, ça m’a vraiment plu. Dommage que ce soit déjà fini. »

 Yazan Abdalwali, responsable des réseaux sociaux et technicien radio durant le Sommet (détaché à Radio SMILE)

 « C’est vraiment impressionnant de voir combien les jeunes sont conscients des enjeux liés au réchauffement climatique et se mobilisent courageusement afin d’inciter tout le monde à faire quelque chose pour mieux lutter contre ce problème ».  

Audry Clovis Miganda, intervieweur vidéo durant le Sommet

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Retrouvez les articles parus à propos du Sommet SMILE For Future ci dessous:

Sommet SMILE For Future/1

Sommet SMILE For Future/2

Sommet SMILE For Future/3

Sommet SMILE For Future/4

Sommet SMILE For Future/5

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