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Dans l’enfer des prisons syriennes

Illustration: dessin réalisé par Kristin Kostava / Voix d’Exils sur la base d’une photographie de l’intérieur d’une prison syrienne transmise à la rédaction par Abdullah.

Abdullah, un survivant témoigne

 Jeudi 27 mai, Bachar al-Assad a été réélu comme président de la Syrie pour un quatrième mandat avec 95,1% des voix dans un pays en proie à une guerre dévastatrice et fratricide qui a débutée en 2011 et qui a fait à ce jour au moins 300’000 victimes. Abdullah est un jeune syrien qui a échappé de peu à la mort et qui a payé par la prison puis l’exil son opposition au régime de Bachar al-Assad. Arrêté, emprisonné et torturé dans les geôles du régime, il en est miraculeusement ressorti vivant. Vivant, mais pas indemne. Comme beaucoup d’hommes et de femmes ayant traversé des épisodes d’une violence extrême, il souffre d’un trouble de stress post-traumatique. Lors de ses confidences à Voix d’Exils, il a parfois eu du mal à retracer la temporalité des événements et la localisation des prisons dans lesquelles il a croupi de longs mois. Si les incarcérations successives ont marqué au fer rouge sa chair et son esprit, les dates, les lieux et les durées se sont par moment brouillées. Mais ce qui frappe dans ce difficile travail de mémoire, c’est la force et l’authenticité qui s’en dégagent. La rédaction prévient d’emblée les lectrices et lecteurs que certains passages du récit d’Abdullah documentent des violences extrêmes de manière explicite.

Il faut savoir que, dix ans après le début du conflit, le témoignage de Abdullah reste d’une brûlante actualité. Aujourd’hui encore, le régime syrien continue d’utiliser les détentions arbitraires, les disparitions forcées, la torture et les exécutions sommaires pour faire taire les dissidences.

Plongée au cœur de la machine de mort syrienne…

17 mars 2011, nos manifestations pacifiques sont violemment réprimées

Carte de la Syrie. Source: Wikipedia.

« C’était un vendredi, j’étais descendu avec des amis dans les rues de ma ville, Al-Quriyah. Une belle ville construite le long de l’Euphrate et bordée de grands arbres très touffus. Al-Quriyah était l’épicentre des manifestations. Les gens venaient de très loin pour se joindre à nous. Après les prières de l’après-midi à la mosquée et les courses quotidiennes, d’autres amis nous ont rejoints.

Nous portions les fleurs de la liberté et le président Bachar al-Assad a répondu en envoyant son armée nous détruire. Ce jour-là, j’ai perdu mon meilleur ami qui était comme un frère. C’était un activiste engagé, heureux de se battre pour la liberté.

Par la suite, mes amis, mes cousins et moi-même avons rejoint l’Armée syrienne libre. Nous voulions protéger les manifestant.e.s et revendiquions plus que jamais la liberté. Nous étions quelques milliers à exiger le départ d’Assad. Lui, il avait le soutien de l’armée syrienne et celui l’armée Iranienne. Plus tard, il pourra également compter sur l’appui du Hezbollah libanais, de mercenaires afghans et pakistanais, ainsi que du Hezbollah irakien.

 

« L’armée avait brûlé les maisons des personnes qui avaient pris part aux manifestations »

Le lendemain, samedi 18 mars, 200 blindés ont investi Al Quriyah. Ils ont brûlé les maisons de toutes celles et ceux qui avaient pris part aux manifestations et toutes les maisons qui se trouvaient sur leur chemin. Ils ont aussi brûlé les voitures et les motos, ils ont volé tout l’argent et tout l’or possible. Ce même jour, une centaine de personnes ont été arrêtées. Moi, j’ai dû me séparer de mon frère et de mes amis pour éviter d’être facilement traçable. Je me suis enfui dans le désert.

La nuit suivante, je suis retourné à Al-Quriyah. Les hommes d’Assad s’y trouvaient encore et avaient érigé un barrage au centre-ville. J’ai vu un de mes frères ainsi que quatre amis et voisins. Certains étaient chrétiens d’autres musulmans, mais nous étions très proches. J’ai aussi vu mon ex-copine, une Philippine dont le père travaillait pour une compagnie pétrolière chinoise installée près de la frontière irakienne.

J’ai découvert que l’armée avait mis le feu à notre maison et que mes deux grands frères avaient fui vers un autre village, où ils étaient à l’abri. Les voisins dont les maisons avaient brûlé étaient aussi de retour et s’étaient installés dans les décombres. Quant à mes trois jeunes frères, ils s’étaient réfugiés dans un autre village avec mes parents. Plus tard, ils se sont installés à quelques kilomètres de notre ville. Ma mère a vu son diabète dangereusement monter à cause du choc subi.

« La répression était animale »

Pendant cette tristement « fameuse » nuit de printemps, j’ai retrouvé mon jeune frère Mohammed qui trainait dans la rue. Il avait 14 ans, était en état de choc, car il avait été témoin d’arrestations violentes et arbitraires. Les soldats de l’armée de syrienne avaient battu des manifestants devants les yeux de leurs parents ou de leurs enfants.

Internet et Facebook ont été bloqués par le régime pour éviter l’organisation de nouvelles manifestations. Toute tentative de communiquer avec d’autres personnes représentait un danger de mort. L’armée était omniprésente. J’avais l’impression d’avoir vu tout ça à la télé dans des documentaires sur la deuxième Guerre Mondiale. Nous n’étions plus considérés comme des êtres humains, la répression était animale.

Pendant la journée, nous nous cachions pour nous protéger des rafles de l’armée, mais à la nuit tombée, nous sortions pour filmer les manifestations avec nos téléphones portables et ensuite les publier sur internet. Un an plus tard, les rassemblements avaient lieu chaque nuit et chaque nuit des protestataires étaient embarqués par les soldats et emprisonnés.

Nous nous demandions pourquoi le monde laissait faire Assad. Nous qui pensions que l’Europe et les États-Unis interviendraient pour arrêter son armée… En réalité, il y avait quelques pourparlers qui n’ont servi à rien.

 « Je me fais arrêter et battre jusqu’à l’évanouissement » (août 2011)

J’étais avec mon cousin Kheder, qui vit aujourd’hui sous une tente dans le même camp que ma famille. Il y avait aussi mon voisin Nuri qui s’est ensuite exilé à Londres. C’était le 7 août 2011, il était environ 17 heures. Le soleil était encore chaud en ce jour d’été. Nous étions dans les rues de Al-Quriyah et nous rentrions pour manger lorsque j’ai aperçu cinq voitures pleines de soldats armés. C’étaient les voitures de trois services connus : celui du Renseignement de l’Armée, celui de l’Armée Secrète et celui de « l’Armée des chaussures », comme on les surnommait, car les soldats brûlaient les maisons et volaient tous les biens, chaussures et chaussettes comprises…

Kheder est parvenu à s’enfuir et Nuri n’a pas été inquiété car il n’avait jamais pris part aux manifestations. Quant à moi, on m’a fait monter dans une jeep et mon calvaire a commencé. Après les premiers coups, j’avais des côtes cassées, même respirer me faisait mal. J’ai été emmené, avec 9 autres personnes, au service de renseignement situé dans la ville de Al-Mayadin, à 90 kilomètres de la frontière irakienne. Alors que nous entrions, nous avons vu trois cellules d’environ 4 mètres sur 4, toutes pleines à craquer. Moi, j’ai été enfermé dans une armoire et battu jusqu’à l’évanouissement. Je ne pouvais plus bouger.

Nous mangions du pain et des olives. Nous étions accusés d’être des traîtres qui avaient permis l’entrée des Américains dans le pays. Nos gardiens nous insultaient et menaçaient de s’en prendre à nos familles. Ils nous électrocutaient… nous obligeaient à battre les autres prisonniers. Certains en mouraient. Nous étions forcés de vivre comme des animaux.

« Entassés dans une cellule » de la prison de Al-Qabun (décembre 2011)

La ville de Damas, capitale de la Syrie. Source: Wikipedia.

Le service de renseignement de Al-Mayadin servait de prison escale où tous les « manifestants », toutes celles et ceux qui osaient revendiquer la liberté étaient rassemblés en attendant d’être transférés dans une autre prison. Nous étions environ 25 hommes, agglutinés là à attendre de comparaître devant le juge.

Puis, certains d’entre nous ont été envoyés à Al-Qabun, où nous étions entassés dans une « pièce » ouverte et vide. Juste quatre murs à ciel ouvert, un repère de rats, froid et sale, entouré de salles de bains et de cuisines crasseuses. C’est dans cette pièce qu’a commencé ce que je pensais être un voyage sans retour… Tout ce qui m’était arrivé jusqu’ici n’était rien comparé à ce qui m’attendait derrière cette porte.

Je n’oublierai jamais Aldmeir, un vieux prisonnier originaire de Damas. Il tremblait de froid dans ses vêtements mouillés et criait « Je me meurs, je me meurs, je me meurs ! » J’étais là, perplexe, à me demander si je devais lui donner mes vêtements… Mais, si je le faisais, c’est moi qui allais geler. De plus, ils étaient très grands et amples. Et pour cause, ils n’étaient pas à moi. Un détenu resté dans la première prison, m’avait prêté ses habits quand j’avais dû me rendre à l’interrogatoire avant d’être envoyé ici.

Je me suis dirigé avec précaution vers la porte. Le geôlier est venu et a demandé ce que je voulais. Je lui ai répondu qu’il y avait un vieil homme qui mourait de froid à cause de ses habits mouillés. Alors il s’est directement adressé au vieil homme et lui a crié « Inch’Allah, tu vas mourir à l’instant ! Tu as juste à tourner en rond ici. » Et il lui a balancé une longue tirade d’insultes avilissantes.

Les conditions de vie étaient terriblement dégradantes à Al-Qabun, mais je savais que le pire était à venir : j’allais être transféré à Adra ou à Saidnaya. Le jugement des détenus avait lieu sur place et il était de notoriété publique que ceux qui y entraient n’en ressortaient jamais.

Dans l’enfer de Saidnaya, « l’abattoir humain »

J’ai finalement été transféré à Saidnaya, à 30 kilomètres au nord de Damas. J’y suis resté pendant environ deux mois. Nous étions 95 à cohabiter dans une étroite cellule. Nous n’étions pas appelés par nos noms. Nous n’étions que des numéros. Pendant la journée, nous avions le droit de sortir en plein air pour nous dégourdir les jambes, mais nous devions rentrer au plus tard à 16h. Saidnaya avait été construite dans un tel no man’s land, que nous n’avions nulle part où nous enfuir.

La plupart des tortionnaires d’Assad n’avaient pas fréquenté d’école, ils étaient illettrés. Nous les entendions parler et rire au téléphone, ils fumaient et écoutaient de la musique, indifférents à notre sort. Nous étions complètement coupés du monde extérieur. Aucune nouvelle de qui que ce soit. Personne dehors ne savait si nous étions morts ou vivants. Le juge de la prison était toujours saoul. Le jour de mon jugement, il avait tellement bu qu’il m’a condamné à quelques années de prison à Saidnaya. Je pensais que ce transfert n’aurait pas de billet retour. Au moment du jugement, j’ai souhaité mourir tout de suite.

 

Vue aérienne de la prison de Saidnaya. Source: Amnesty International.

La prison de Saidnaya était surnommée « l’abattoir humain ». Elle comportait trois grands complexes en forme d’étoile. Chaque bloc comptait trois étages dotés chacun de deux quartiers, abritant vingt dortoirs collectifs. Je séjournais dans la partie rouge réservée aux prisonniers politiques. La partie blanche était celle des militaires ayant « violé la loi martiale » en refusant de tirer sur les manifestant.e.s. Le dernier complexe était celui des « terroristes » irakiens, jordaniens, libanais, syriens ou palestiniens.

Les tortures pratiquées à Saidnaya étaient encore pires que tout ce que j’avais pu endurer et voir dans les autres départements de sécurité. J’avais viscéralement peur… Les gardiens frappaient, torturaient, affamaient ou laissaient mourir d’infections dues à la mauvaise hygiène. Parfois, ils ordonnaient à un prisonnier de frapper un de ses camarades d’infortune. Ils pratiquaient aussi la torture dite de la « chaise allemande ». Ils plaçaient des bougies directement au contact de la peau dénudée pour brûler les parties intimes des prisonniers. L’une de leurs tortures favorites était l’injection mortelle d’air dans la carotide.

« Les surveillants avaient un quota mensuel de prisonniers à tuer »

Amar, mon meilleur ami, était aussi emprisonné à Saidnaya. Nous avions grandi ensemble. Il avait un tempérament rebelle et n’avait pas eu peur de protester contre Assad. Je n’avais jamais vu quelqu’un d’aussi courageux. Ils lui ont fait subir des brûlures sur la chaise allemande. Après chaque séance, je ne pouvais pas faire grand-chose pour le réconforter, juste lui tenir la main et lui répéter « Sois fort ». Il me répondait en pressant ma main comme un bébé aurait pressé la main de sa mère. Après son troisième passage sur la chaise allemande, il m’a regardé intensément et j’ai compris qu’il me disait : « Je m’en vais ». Il est mort peu après.

Les mauvais traitements commençaient dès 7h30 du matin. Les geôliers avaient un quota mensuel de morts à épingler à leur palmarès. Si le chiffre demandé était de 20 victimes et qu’ils n’en exécutaient « que » 18, ils devaient à tout prix compléter le tableau avant la clôture du mois. Alors, ils choisissaient des noms au hasard, ils allaient chercher les prisonniers, leur bandaient les yeux et leur liaient les mains dans le dos. Ils les emmenaient au rez-de-chaussée, au pied des escaliers où étaient empilés des sacs de ciment. Ils leur donnaient l’ordre de se mettre à plat ventre puis leur faisaient une injection d’air. En quelques petites minutes, les prisonniers étaient morts. Un « docteur » venait ensuite constater le décès. Les prisonniers « éduqués » comme les médecins, les enseignants, les journalistes, étaient les plus exposés.

Chaque nouveau surveillant devait tuer un prisonnier le jour de sa prise de fonction, confirmant ainsi sa capacité à faire le travail. Les surveillants pouvaient aussi être tués ou subir des interrogatoires s’ils n’arrivaient pas à exécuter les ordres. Les gardiens étaient incapables de comprendre que notre lutte pour la liberté leur profitait aussi. Que la liberté était la même pour tous.

« Un système carcéral esclavagiste »

Les responsables de la prison de Saidnaya avaient imposé un système esclavagiste : chaque geôlier avait des prisonniers-esclaves. Ces derniers déposaient les repas devant les dortoirs et, alors que le geôlier débloquait les portes, les prisonniers étaient tellement collés les uns aux autres qu’ils devaient pousser les autres avec force pour se frayer un chemin. Le maigre repas était posé sur un large plateau et consistait en quelques morceaux de pain et une petite quantité de riz ou de gruau. Nous devions nous battre pour en attraper un peu. Parfois, la nourriture était intentionnellement « pourrie » avec du savon de toilette ou de lessive. Ou elle était intentionnellement jetée sur le sol ce qui nous donnait droit à un repas crasseux.

Les prisonniers-esclaves servaient aussi de souffres douleurs aux geôliers. Par exemple, quand ils passaient la tête dans l’entrebâillement de la porte pour récupérer le repas, les geôliers s’amusaient à les taper avec leurs chaînes en fer ou à les électrocuter. Et parfois, leur sang giclait sur la nourriture.

Les corps des morts n’étaient pas enlevés tout de suite. Ils restaient là parmi nous et dégageaient une odeur putride de décomposition et de sang mêlés. Il fallait qu’ils soient en nombre suffisant pour mériter d’être enlevés.

« Contre toute attente, je suis libéré »

Contre toute attente, je suis libéré le 12 février 2012 de la prison de Saidnaya pour être transféré dans un autre département de détention de Damas connu sous le nom « 248 ». Je ne pouvais rien voir car j’avais les yeux bandés pendant le transfert. Je suis resté deux semaines dans des locaux situés près de la prison de Al-Qaboon.

Une fois de plus, avec un bandage sur les yeux, ils m’ont pris la main et forcé de signer un papier et ont ensuite pris mes empreintes digitales. Je n’avais aucune idée de ce que pouvait être le document, mais je savais seulement que si je refusais de signer je serais exécuté. Ensuite, ils m’ont informé que je comparaissais pour avoir tué plusieurs officiers de l’armée gouvernementale. Ils m’ont emmené, les yeux toujours bandés, mais je pouvais entendre un geôlier chanter que Saidnaya et tous ses « traitements préférentiels » m’attendaient.

J’ai appris plus tard que j’avais signé sans le savoir mon bon de sortie. Ce bon avait coûté beaucoup de tractations, d’énergie et 30’000 dollars américains à mon père. Une semaine plus tard, sur ordre du général en charge de la structure « 248 », j’ai retrouvé la liberté. Non pas celle pour laquelle nous étions descendus dans les rues du pays, mais celle dont les prisonniers du « 248 », Al-Mayadin, Saidnaya, Al-Qabun… étaient cruellement privés. »

Témoignage recueilli par la rédaction vaudoise de Voix d’Exils en collaboration avec Aude Flückiger

Le dossier César: 55’000 photos de cadavres de prisonniers

Carte de la Syrie. Source: Wikipedia.

400’000 morts, des dizaines de milliers de disparus, six millions de Syriens et Syriennes réfugiés à l’étranger, probablement autant de déplacés à l’intérieur du pays.

Le bilan de dix ans de guerre est accablant et toutes les familles du pays cherchent des proches disparus ou emprisonnés.

A Idleb, une association leur vient en aide en s’appuyant notamment sur le Dossier César qui documente quelque 55’000 photographies prises dans les prisons du régime et les deux hôpitaux militaires de Damas, par un fonctionnaire de police chargé de photographier les morts pour les archives administratives.

Ces photos représentent l’outil de travail de Hassan, un avocat installé près d’Idleb, une des dernières enclaves tenues par les opposants syriens.

Le processus est simple : quand un prisonnier libéré d’un des centres de détention du pays se réfugie à Idleb, Hassan le rencontre pour recueillir des informations sur ses compagnons d’infortune et pouvoir ainsi – en croisant les photos et les témoignages – aider les familles des disparus à retrouver leurs proches. Morts ou vivants.

 

Pour aller plus loin:

Abattoir humain, pendaison de masse et extermination à la prison de Saidnaya, en Syrie. Rapport d’Amnesty International, février 2017.

« Syrie : les disparus d’Idleb » un reportage de France 24 le 01.05.2021

Articles de Voix d’Exils à propos de la Syrie

« J’ai divisé mon cœur, la moitié est encore en Syrie » paru dans Voix d’Exils le 02.12.2020

600’000 Syriens rentrent en Syrie paru dans Voix d’Exils le 18.10.2017

Les femmes des ruines en Syrie paru dans Voix d’Exils le 24.07.2017

Sept ans que la guerre fait rage en Syrie paru dans Voix d’Exils le 22.05.2017

Mon dernier Noël en Syrie paru dans Voix d’Exils le 20.12.2016

« Je peignais inconsciemment ma maison en Syrie » paru dans Voix d’Exils le 05.10.2016

Regard d’une petite fille du camp de Yarmouk sur la fête de Noël paru dans Voix d’Exils le 28.12.2016

« A Yarmouk nous n’avons pas faim, nous sommes affamés » paru dans Voix d’Exils le 02.06.2015

Être journaliste en Syrie « c’est comme marcher sur un champ de mines » paru dans Voix d’Exils le 29.12.2014

Regard d’un kurde Syrien sur son pays paru dans Voix d’Exils le 07.06.2012




Revue de presse #62

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : Le Danemark poursuit son objectif « zéro migration » / Le canton de Neuchâtel innove en matière d’intégration / Délit de solidarité : retour sur la cas d’Anni Lanz

Le Danemark poursuit son objectif « zéro migration »

RFI, le 13 mai 2021

Après plusieurs mois des pourparlers, la Danemark et le Rwanda ont signé un protocole d’entente stipulant que les personnes enregistrées dans le pays nordique seront désormais renvoyées dans le pays africain. C’est en effet dans un centre de réfugiés au Rwanda que seront déposés leurs demandes. Selon le ministre danois de l’Immigration, Mattias Tesfaye, lui-même fils de réfugié, ce système sera plus humain et équitable, car il réduira les flux sur les routes migratoires où l’on risque sa vie. Cet accord s’inscrit dans la ligne directrice de politique migratoire du Danemark dont l’objectif présupposé est de réduire la migration à zéro. Cette mesure est néanmoins dénoncée par des organisations de défense des droits de l’Homme pour lesquelles la crainte que d’autres pays européens suivent le Danemark subsiste. Pour rappel, cet accord intervient au moment où les autorités danoises ont décidé de révoquer les permis de séjour temporaires des centaines de Syriennes et Syriens car elles jugent que la situation en Syrie est désormais stable.

Le canton de Neuchâtel innove en matière d’intégration

RTS, le 7 mai 2021

En faisant appel à 16 partenaires, le canton de Neuchâtel a lancé début février le projet ESPACE (Espace Social et Professionnel d’Acquisition de Compétences et d’Expériences). Ce projet propose notamment des cours pour acquérir des compétences de base en français et en informatique. Le but est également d’offrir des clés de compréhension aux personnes migrantes sur l’environnement dans lequel elles évoluent et de proposer des activités telles que du théâtre ou de l’expression écrite. Pour les personnes réfugiées, les cours sont gratuits, tandis que pour les autres nouveaux venus en Suisse, ils sont disponibles à des prix très abordables. ESPACE offre également des places de stages dans les domaines de la restauration, du secrétariat ou de l’intendance. Ce projet a bénéficié du soutien du Secrétariat d’État aux migrations qui le considère comme un projet-phare de l’Agenda Intégration Suisse.

En 2020, notre rédaction a consacré un article au projet ESPACE:

Un ESPACE pour vivre la diversité

Délit de solidarité : retour sur la cas d’Anni Lanz

Human Rights, le 21 avril 2021

En 2020, Anni Lanz – une septuagénaire active dans le domaine des droits humains – a été condamnée en vertu de l’article 116 al. 2 de la loi fédérale sur les étrangers et l’intégration (LEI). Pour rappel, en février 2018, Anni Lanz a été arrêtée à la frontière entre la Suisse et l’Italie alors qu’elle tentait de ramener sur le territoire helvétique un Afghan souffrant d’un grave stress post-traumatique. Conformément à la procédure Dublin, ce dernier avait été renvoyé par les autorités en Italie et ce malgré l’existence des rapports médicaux attestant qu’il ne devrait pas être séparé de sa famille. En décembre 2018, Anni Lanz intente sans succès un recours de première instance auprès du Tribunal du district de Brigue. Par la suite, l’affaire est portée devant la Tribunal fédéral. Au final, Anni Lanz écopera d’une amende de 800 francs suisses, en plus des frais de procédure s’élevant à 3000 francs suisses. Au cours du procès, une initiative parlementaire visant à dépénaliser la solidarité en Suisse a été lancée. Elle n’a cependant pas obtenu la majorité au Conseil national. Le cas d’Anni Lanz a néanmoins permis de mettre en évidence la profonde fracture de la société suisse sur le sujet et il invite à une réflexion tant individuelle que collective sur la question.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Revue de presse #61

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : Italie : plus de 1’400 personnes migrantes sont arrivées à Lampedusa / Fouille des portables des requérants d’asile approuvée par le Conseil national / Le SEM sous pression suite à des révélations chocs

Italie : plus de 1’400 personnes migrantes sont arrivées à Lampedusa

RTS, le 10 mai 2021

Selon les médias italiens, plus de 1’400 personnes migrantes de différentes nationalités sont arrivées entre le 8 et le 9 mai sur l’île de Lampedusa. Des centaines d’autres seraient en proie à des difficultés au large de Malte. Par ailleurs, le week-end passé également, les autorités siciliennes ont renouvelé l’interdiction empêchant toute intervention en mer du navire de sauvetage Sea-Watch 4 qui s’était retrouvé bloqué à Palerme pendent six mois en raison de « normes sécuritaires ». Pour les membres de l’ONG allemande, l’inspection entreprise par les autorités a été une manière détournée de bloquer le navire pour l’empêcher de porter secours aux personnes migrantes se trouvant à la dérive en mer.

Fouilles des portables des requérants d’asile approuvée par le Conseil National

RTS, le 4 mai 2021

Le 4 mai, le Conseil national a approuvé, avec une large majorité, un projet permettant aux autorités de saisir et fouiller les téléphones portables des personnes en procédure d’asile afin d’établir leur identité. Actuellement, dans la majorité des cas, il n’est pas possible de définir avec certitude l’identité des principaux concerné.e.s qui, pour la plupart du temps, entrent en Suisse sans papiers, mais avec un portable. Cette procédure est déjà en vigueur dans certains pays européens, dont l’Allemagne et les Pays-Bas. Par ailleurs, la faisabilité du projet a été testée durant 6 mois au sein de deux centres fédéraux pour personnes en procédure d’asile. Toutefois, les partis de gauche ont manifesté une forte opposition. Ils dénoncent une atteinte aux droits fondamentaux et soulignent que le nombre de demandes d’asile en Suisse ne montre pas une situation de surcharge qui nécessiterait de telles mesures. A cet effet, Karin Keller-Sutter – la conseillère fédérale en charge du Département de justice et police – a soutenu que le projet respecte le principe de la proportionnalité ainsi que la protection des données des personnes.

En 2018, notre rédaction a consacré deux articles à cette question de la fouille des téléphones portables des personnes requérantes d’asile :

Le SEM sous pression suite à des révélations chocs

RTS, le 6 mai 2021

Suite aux révélations faites par la RTS et la SRF, quant aux violences et abus commis dans les centres fédéraux pour personnes en procédure d’asile, Mario Gattiker – le secrétaire d’État aux migrations – s’est montré déterminé à éclaircir l’affaire en ouvrant une enquête externe. Pour le moment, un audit interne est également en cours et le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) a fait suspendre 14 employé.e.s des sociétés privées en charge de la gestion des centres fédéraux. Le SEM est désormais sous pression, ce d’autant plus que le monde politique s’intéresse maintenant de près aux dysfonctionnements de ces centres. En effet, des interpellations ont été déposées au Parlement fédéral et une commission de surveillance du Conseil national a ouvert une enquête.

Pour rappel, selon l’enquête de la RTS, de la Rundschau et de la Wochenzeintung, plusieurs centres fédéraux d’asile sont concernés par des cas de mauvais traitements et d’usage abusif de la force contre des personnes en procédure d’asile, notamment à Boudry (Neuchâtel). En outre, des rapports ont parfois été truqués par les agents de sécurité pour couvrir leurs méfaits.

La rédaction de voix d’Exils




Aujourd’hui, c’est la fête des mères

Aimez vos mères, prenez soin d’elles!

Pour chaque personne, sa mère est la plus merveilleuse du monde. Pour moi, ma mère a toujours été et la plus gentille, la plus belle, la plus attentionnée et la plus forte.

Si votre mère est en vie, vous êtes la personne la plus heureuse du monde!

Profitez de chaque jour à ses côtés. Appréciez chaque instant sans le perdre de vue. Profitez de sa compagnie. Donnez-lui de l’amour, de l’attention et des soins… Ne manquez pas les moments heureux, le temps passe inexorablement…

Aimez-la aujourd’hui pour que demain il ne soit pas trop tard.

J’ai écrit ce poème en tchétchène à ma mère il y a vingt ans. Lorsque j’étais étudiante, je vivais loin d’elle et elle me manquait beaucoup.

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Ma chère Maman

Je n’ai personne de plus doux que toi, ma douce Maman

Je n’ai personne d’aussi bon que toi, ma bonne Maman

Plus belle que toi, je n’ai personne, ma jolie Maman

Vis longtemps, j’ai besoin de toi pour toujours Maman

Ne dis pas que tu es vieille, ma jeune Maman…

Sur tes joues le rose ne s’est pas estompé, Maman

Ne dis pas que ta tête est couverte de gris, ma belle Maman,

C’est juste la tristesse qui a saupoudré tes boucles, ma chère Maman

Souris plus souvent, ma gentille Maman,

Tresse la tristesse dans ta longue tresse, Maman…

Depuis l’enfance, entourée de chagrin,

Ton destin n’a pas été facile, mа courageuse Maman

Je suis heureuse tant que tu respires, Maman

Ta santé est ma richesse, Maman

Ne pas te voir est une épreuve terrible, Maman

Mon cœur est rempli d’amour pour toi, Maman

Mon cœur bat pour cet amour, ma chère Maman…

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A propos de ma mère

Son nom était Napsat (l’orthographe correcte de Nafisat). Un nom qui a des racines arabes et qui signifie dans de nombreuses langues du Caucase: « gracieux », « sophistiqué », « précieux ».

Elle n’était pas grande, elle était mince, avec de longs cheveux épais et bouclés, des yeux bruns et une peau blanche.

Depuis l’enfance, elle avait un esprit extraordinaire. Les gens plus âgés lui demandaient des conseils parce qu’elle était sage.

Ce ne sont pas de petites épreuves qui tombèrent sur ses fragiles épaules.  Sa vie fut pleine de chagrin et de souffrance.

Cependant, derrière ses fragiles épaules, elle cachait un courage et une résilience indescriptibles avec lesquels elle a résisté aux coups du destin.

Expulsion de la patrie vers les steppes froides du Kazakhstan

Ma mère a eu une enfance très difficile. Elle avait quatre ans lorsqu’elle et sa famille ont été expulsés de leur pays d’origine avec tous les Tchétchènes sur ordre de Joseph Staline (alors secrétaire général de L’URSS) vers l’Asie centrale et le Kazakhstan.

Le matin glacial du 23 février 1944 a laissé dans sa mémoire toute sa tragédie:

« C’était une matinée terrible » m’a raconté ma mère.

« Tout le monde paniquait… De la rue venaient les cris des voisins. Des soldats armés de mitrailleuses et accompagnés de chiens étaient partout, ils chassaient tout le monde hors des maisons à la hâte .

Nos parents, moi, mes deux sœurs aînées et mon petit frère nouveau-né avons commencé à nous habiller dans la précipitation. Maman essayait de calmer le bébé qui pleurait, les sœurs aînées ont rassemblé de la nourriture dans un paquet et moi, j’ai regardé le soldat qui se tenait dans l’embrasure de la porte avec un gros chien. Les soldats ont dit quelque chose en russe, ils exigeaient d’une voix imposante, mais peu de Tchétchènes comprenaient le russe et ce que les soldats attendaient d’eux…

Papa a essayé de découvrir ce qu’il se passait et a compris que, sur ordre de Staline, tous les Tchétchènes seraient expulsés pour trahison.

Comment peut-on nous expulser pour trahison? demanda-t-il.

Comment est-ce possible alors que tous les hommes en bonne santé – jeunes et vieux – sont au front depuis les premiers jours du début de la Seconde Guerre mondiale? Quand tant de personnes sont mortes en défendant la patrie… Il répétait encore et encore : « Comment est-il possible de nous expulser? »

Un malentendu… une erreur ?

Beaucoup se posaient la même question ; ils finissaient par penser qu’il devait s’agir d’un malentend… d’une erreur.

De nombreux Tchétchènes ont pensé que les autorités soviétiques voulaient leur annoncer des nouvelles importantes et qu’ensuite tout le monde rentrerait à la maison. Mais personne ne pouvait penser que tout le peuple, y compris les femmes, les enfants, les personnes âgées et même les malades, seraient expulsés de leur maison et de leur patrie.

Ils ont tous été forcés de quitter leurs richesses, leur bétail, leur maison – tout ce qui avait été acquis par un travail éreintant pendant de nombreuses années – pour repartir les mains vides. On ne pouvait prendre qu’un peu de nourriture. Les enfants et les personnes âgées pleuraient. Les familles étaient divisées. Certains enfants étaient à moitié nus et sans parents. Un père était allé rendre visite à des proches, une mère était allée au magasin. Après tout, personne ne savait que ce matin-là allait être si fatal…

Tous les habitants et toutes les habitantes ont été chassés des rues, conduits à la gare et forcés de monter dans des wagons froids qui étaient destinés au bétail.

Quiconque refusait de se conformer aux ordres était abattu sur place.

C’était un cauchemar.

Tamara Akhtaeva

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils




« Pour moi, le fil de l’espoir est rompu… »

Illustration: Kristine Kostava / Voix d’Exils

Le parcours chaotique d’un requérant d’asile algérien en Suisse

Après avoir été victime de nombreuses tentatives de meurtre, de menaces verbales et morales, Rachid Boukhemis, 60 ans, décide de quitter l’Algérie pour retrouver la paix et la sérénité dans un pays démocratique. Ce professeur d’arabe laisse derrière lui sa famille, ses amis et ses biens.

Plein d’espoirs en une vie meilleure lors de son arrivée à Vallorbe, fin 2017, il va rapidement déchanter. Considéré comme cas Dublin pour être passé par la France sur le chemin de l’exil, il recevra une réponse négative à la demande d’asile qu’il a déposée en Suisse. Son rêve s’effondre et vire au cauchemar lorsque, un matin d’été, les forces de police viennent l’arrêter à son domicile pour le renvoyer en France. Il sera brutalisé et brièvement emprisonné avant d’être relâché complètement traumatisé. Rachid Boukhemis est l’un des rédacteurs de Voix d’Exils, à ce titre il a voulu témoigner de son douloureux parcours sur notre site.

« Hébergé dans un premier temps au centre d’enregistrement de Vallorbe, j’ai ensuite été envoyé dans le foyer de l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) de Bex, dans le canton de Vaud. Ensuite, j’ai reçu une décision négative de la part du Secrétariat d’État aux migrations et j’ai été transféré au foyer d’aide d’urgence d’Ecublens.

En état de choc

Le 17 août 2018, à cinq heures du matin, alors que j’étais endormi, j’ai entendu une clé tourner dans la serrure. Le gardien du foyer est entré dans la chambre et, en me montrant du doigt, il a dit aux deux policiers qui l’accompagnaient: « C’est celui-là ! ». Je me suis assis sur mon lit en me frottant les yeux.

Un policier m’a demandé de m’habiller et d’emporter avec moi les médicaments que je prenais. J’ai obéi aux ordres. On m’a mis des menottes aux poignets. C’était la première fois que je voyais ces bracelets en fer d’aussi près…

J’ai été emmené au poste de police de Bussigny où j’ai tout d’abord été fouillé et forcé à me déshabiller. C’était la première fois que je me retrouvais complètement nu devant des étrangers.

Puis j’ai été placé en cellule, comme si j’étais un criminel. Je suis resté silencieux, j’étais en état de choc. Après deux heures environ, la porte de ma cellule s’est ouverte et on m’a demandé de monter à l’étage pour prendre mes empreintes digitales.

Suite à cela, j’ai été conduit à l’aéroport de Genève où je devais prendre un avion à destination de Nantes, en France, conformément à la procédure Dublin.

Quand est arrivé le moment d’embarquer, j’ai refusé de monter à bord. Le policier qui m’avait mené à la porte d’embarquement a alors commencé à me frapper jusqu’à ce que mon sang coule. La femme qui nous accompagnait, probablement une employée de l’aéroport, a réagi et a demandé au policier d’arrêter. Le capitaine de l’avion a, quant à lui, fermé la porte de l’avion et a dit qu’il ne m’emmènerait pas dans son vol. Pendant que nous descendions l’escalier qui nous avait menés à la porte d’embarquement, le policier continuait de me frapper.

Prisonnier sans culpabilité

Suite à cela, deux autres policiers m’ont emmené à la prison de Champ-Dollon à Genève. Pour dissimuler les violences commises contre moi, le responsable de la prison m’a demandé de me laver pour enlever les traces de sang. Sentant la fièvre monter, je me trouvais dans un état d’horreur, d’étonnement et de douleur. En réalité, j’étais un prisonnier sans culpabilité.

Vers 14h30, le gardien m’a informé que la prison avait reçu un ordre de libération immédiate. Une fois relâché, j’ai marché à pieds jusqu’à l’hôpital de Nyon où je suis resté jusqu’au matin. J’ai été examiné par un médecin qui a produit un certificat médical dans lequel il a confirmé que je présentais de multiples lésions, hématomes et plaies sur tout le corps. Certificat que j’ai transmis à la rédaction de Voix d’Exils.

De retour à Lausanne, j’ai contacté un avocat. Il m’a dit que le dépôt d’une plainte contre le policier me coûterait au minimum 4’000 francs suisses, et que cela ne me garantissait pas de gagner le procès, car un policier équivaut à deux témoins. J’ai alors décidé d’abandonner l’idée de porter plainte parce que je n’avais pas d’argent.

Je suis à ce jour pleinement conscient des conditions de vie sans espoir qu’endurent les réfugiés et du traitement brutal qui leur est réservé.

Pour moi, désormais, le fil de l’espoir est rompu. »

 

Rachid Boukhamis

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Des aides pour les victimes de violence

Suite au témoignage de notre rédacteur, la rédaction a contacté plusieurs institutions pour savoir auprès de qui et comment les victimes de violences peuvent obtenir une aide.

·  Selon nos interlocuteurs et interlocutrices du Service d’Aide Juridique aux Exilé-e-s (le SAJE) et du Centre Social Protestant (le CSP), la médiatisation et/ou l’ouverture d’une procédure judiciaire sont les principaux chemins que peuvent emprunter les personnes requérantes d’asile si elles se retrouvent dans une situation similaire à celle vécue par Rachid. Par conséquent, les tarifs habituels pratiqués par les avocats s’appliquent et la somme annoncée par notre rédacteur bien qu’élevée est exacte.

·   Les centres LAVI, conformément à la Loi fédérale sur l’aide aux victimes d’infractions, aident les personnes victimes de violences physiques, sexuelles ou psychiques. Leurs interventions se situant à l’intersection des domaines juridique, psychologique et social. Ces centres proposent un soutien aux victimes ainsi que l’octroi de prestations financières (dont les honoraires d’avocat), en fonction de l’atteinte subie. On peut faire appel à ces centres dans les cantons romands, soit à Genève, Vaud, Fribourg, Valais, Neuchâtel et Jura.

·  Que l’on soit résident ou de passage à Genève, on peut, en cas de différend avec la police cantonale ou les polices municipales, faire appel à l’organe de médiation police (l’OMP). A noter que le recours à la violence physique n’est pas considéré comme un différend. Ainsi, si des violences physiques ont eu lieu, l’OMP invite à dénoncer les faits ou à porter plainte auprès des autorités compétentes.

Jovan Mircetic

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils