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« N’abandonne jamais! »

Le graff géant de l’EPER. Photo: Ahmed Jasim Mohammed / Voix d’Exils.

Un graff géant pour célébrer la journée mondiale des réfugiés

Samedi 19 juin, un graff géant a été conçu par un groupe de jeunes du Foyer MNA d’Entre-Bois dans le cadre d’une activités culturelle organisée par l’Entraide Protestante Suisse (l’EPER). Cette fresque a été dessinée sur le sol de la Place de l’Europe à Lausanne avec l’aide de deux graffeurs à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés.

Pour célébrer la journée mondiale des réfugiés, l’EPER a mis à l’honneur les jeunes personnes migrantes pour sensibiliser la société civile suisse et porter un message positif de vivre ensemble.

Elise Schubs interviewée par Alcibíades Sebastião Kopumi. Photo: Ahmed Jasim Mohammed / Voix d’Exils.

Selon Elise Shubs, coordinatrice adjointe du département des projets suisses de l’EPER, l’idée du graff géant est sortie des trois ateliers dans lesquels les jeunes personnes migrantes ont été mises au défi d’exprimer librement leurs sentiments. Et dès le premier atelier, sans avoir échangé entre eux, plusieurs d’entre eux ont écrit la même phrase : « Never give up! » (N’abandonne jamais!). À ce message porteur d’espoir, s’en sont ajoutés d’autres comme « On veut la Paix ». Ces deux messages ont été les thèmes principaux d’une fresque pleine de couleurs qui est vite devenue une attraction pour bon nombre de lausannois.es. On pouvait admirer cette œuvre collective depuis le haut du Grand Pont, la passerelle du Flon, ou encore directement sur la Place de l’Europe.

 

 

Alcibíades Sebastião KOPUMI

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Photos de l’événement réalisées par Ahmed Jasim Mohammed, photographe de Voix d’Exils:

Le graff géant de l’EPER. Photo: Ahmed Jasim Mohammed / Voix d’Exils.

 

Le graff géant de l’EPER. Photo: Ahmed Jasim Mohammed / Voix d’Exils.

 

Le graff géant de l’EPER. Photo: Ahmed Jasim Mohammed / Voix d’Exils.

 

Le graff géant de l’EPER. Photo: Ahmed Jasim Mohammed / Voix d’Exils.

 

 




S’intégrer par le bénévolat

Notre rédactrice Anahit, avec la petite chienne Théa sur les genoux, en compagnie de Josiane quelle a rencontrée dans le cadre de son activité de bénévole à la ludothèque d’Orbe (VD).

« A la ludothèque d’Orbe j’ai fait la connaissance de personnes qui m’accompagnent dans mon chemin d’intégration »

Anahit a dû quitter l’Arménie dans l’urgence, en laissant derrière elle une partie de sa famille et un pays qu’elle aimait. Arrivée en Suisse en 2012, elle a progressivement surmonté les difficultés liées à l’exil et à l’adaptation à une nouvelle culture. Souhaitant être active dans la vie locale, et donner de son temps à sa ville d’adoption, elle est devenue bénévole à la ludothèque d’Orbe, une commune qui se trouve dans le Canton de Vaud. Une activité enrichissante qui lui a permis d’élargir son horizon.

« C’était l’automne 2012. L’automne le plus triste de ma vie. J’avais laissé derrière moi mes parents, mon travail, ma patrie l’Arménie, mes amis et surtout mes deux garçons de neuf et treize ans. J’étais sûre que ce départ n’était que provisoire, mais la suite a démontré le contraire.

Avec mon mari, on est partis dans l’urgence parce qu’il était en danger. Sur la route de l’exil, je repensais à mes parents, à mes enfants qui étaient si loin et je pleurais de toutes les larmes de mon corps. Il me semblait que ma vie s’était arrêtée. Après quelques jours très difficiles pendant lesquels on a traversé différents pays en avion et en voiture, on est arrivés en Suisse, un pays que je considérais comme un paradis inaccessible…

Au début, on a été accueillis au Centre de Vallorbe, dans le canton de Vaud, où on a déposé notre demande d’asile. Pour moi, ce nouveau monde était incompréhensible et étrange. Je pleurais sans arrêt, c’était plus fort que moi. Je me sentais impuissante et j’avais envie de crier très fort. C’était d’autant plus difficile que, jusqu’à notre départ d’Arménie, mon mari et moi on n’avait jamais rien demandé à personne, on avait les deux un travail et de bons salaires. C’est vrai aussi que le bâtiment de Vallorbe ressemble à une prison, mais je dois dire qu’on a été reçus avec bienveillance et professionnalisme par le personnel qui s’occupe du Centre.

Lors de ce séjour, je me suis dit que j’avais une dette envers la Suisse et je me suis promis de la rembourser en travaillant un jour gratuitement.

Je surmonte ma timidité et je postule

Neuf mois après notre arrivée en Suisse, nos enfants nous ont rejoins à Orbe, petite ville du canton de Vaud, où nous avions emménagé entre-temps. Petit à petit, on a surmonté les difficultés que rencontrent beaucoup de personnes en procédure d’asile: apprendre à vivre loin de sa patrie et de ses proches, apprendre une nouvelle langue, trouver un apprentissage pour les garçons, ce qui était très difficile car nous ne connaissions pas bien les usages et la manière de faire en Suisse. Chaque fois qu’après un stage, l’un de nos fils recevait une réponse négative, mon mari et moi on se sentait coupables de ne pas pouvoir aider nos enfants, coupables de les avoir coupés de leurs racines. Heureusement, on a été aidés et nos fils ont maintenant trouvé un apprentissage.

Un jour, à fin 2015, j’ai lu sur un flyer collé sur la porte de notre immeuble, que la ludothèque d’Orbe cherchait un bénévole. Le mot bénévole a tout de suite attiré mon attention, et m’a rappelé que je n’avais pas tenu la promesse que je m’étais faite lors de mon séjour à Vallorbe. J’ai pris une photo de l’annonce et j’ai dit à mon mari que j’allais postuler. J’étais très intéressée parce que, en Arménie, j’étais enseignante et cette activité dans une ludothèque me permettrait d’avoir à nouveau des contacts avec les enfants. Mon mari était moins enthousiaste, il pensait que ce serait trop difficile pour moi parce que je ne parlais pas suffisamment bien le français.

J’ai quand même appelé le secrétariat… Et j’ai obtenu un rendez-vous pour le lendemain. J’étais très tendue et agitée, mais l’entretien s’est bien passé et j’ai été engagée. Le lendemain de ce premier entretien, j’ai fait la connaissance des onze autres membres du personnel. Ils ont tous été très gentils avec moi. Sachant que j’étais arménienne, ils m’ont parlé de Charles Aznavour, le chanteur français d’origine arménienne, et ont évoqué le génocide arménien. L’un d’eux s’était déjà rendu en Arménie et il avait beaucoup apprécié ce voyage. Il m’a proposé son aide, si j’en avais le besoin. Cette conversation m’a donné beaucoup de force. Dans le groupe, il y avait une bénévole avec une veste rouge, nommée Josiane, qui me regardait attentivement. Je n’imaginais pas à ce moment-là qu’un jour elle serait comme une marraine pour ma famille.

Je fais du « dog sitting »

J’ai commencé à travailler à la ludothèque d’Orbe. Je vérifiais que les jeux et les jouets qui étaient ramenés par les enfants étaient complets et en bon état. J’ai trouvé que cette idée de proposer des jeux et des jouets en prêt comme on le fait pour les livres dans les bibliothèques était excellente et je me suis aussitôt demandé pourquoi il n’y avait rien de tel en Arménie ? Quand on est exilé, on compare tout le temps ce qui se fait ici et ce qui se fait dans son pays d’origine !

Au début, je parlais très peu. J’avais peur de faire des erreurs et, quand on me posait une question, j’étais confuse, je rougissais et ma voix était à peine audible. Au début des vacances d’été, on s’est réunis pour nettoyer les jouets, les trier et les remettre en état. Josiane cherchait une personne de confiance à qui laisser sa petite chienne Théa, car elle ne voulait pas la mettre en pension. J’ai surmonté ma timidité pour lui dire que je l’accueillais volontiers chez moi. Je savais que mes fils en seraient très heureux car ils rêvaient d’avoir à nouveau un chien. Cette perspective m’a ramenée en Arménie, dans notre maison qui était gardée par une femelle berger allemand nommée « Jessi » et j’ai ressenti une grande bouffée de nostalgie.

Mes enfants étaient très contents à l’idée d’accueillir une petite shih tzu, mais mon mari un peu moins, il était inquiet : « C’est une grosse responsabilité ! Tu feras quoi si le chien tombe malade, s’il ne mange pas, s’il a l’ennui de sa maîtresse ? » Finalement, Théa est restée chez nous une semaine et tout s’est bien passé. Pour moi, cet épisode a été le début d’une belle amitié avec Josiane.

« Je me réjouis de pouvoir voter un jour »

Mon activité à la ludothèque d’Orbe est une expérience très enrichissante : elle m’a permis de rembourser ma dette vis-à-vis de la Suisse qui nous a accueillis ma famille et moi, j’ai aussi beaucoup progressé en français et suis devenue moins timide, j’ai une occupation à moi maintenant que mes enfants sont grands et j’ai le sentiment d’être utile. J’ai aussi fait la connaissance de personnes intéressantes et généreuses qui m’aident et m’accompagnent dans mon chemin d’intégration.

Depuis 4 ans, Arman, mon mari, est aussi bénévole dans la ludothèque. Il s’occupe de beaucoup de choses différentes : vérifier les jouets, dresser le stand de présentation lors du marché de Noël, préparer des salles pour accueillir une fête ou des événements particuliers, accompagner les enfants lors du passeport vacances… Maintenant, ce qui me ferait plaisir c’est que Arman trouve du travail. Et, à titre personnel, je me réjouis d’avoir un jour le droit de voter.

Je reste positive, comme le dit un dicton populaire : « Après la pluie vient le beau temps ! »

Anahit

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Un prix d’excellence pour Keerthigan Sivakumar

Le prix a été remis le 25 juin à Keerthigan Sivakumar par Madame Christine Pirinoli, Vice-rectrice Recherche et Innovation de la HES-SO. Image: ECAL/Jimmy Rachez.

Keerthigan Sivakumar a reçu un prix d’excellence de la HES-SO pour son film « Doosra »

Keerthigan Sivakumar, ancien rédacteur de Voix d’Exils, a reçu le 25 juin dernier le prix d’excellence du domaine Design et Arts Visuels de la HES-SO pour son film « Doosra » qu’il a réalisé dans le cadre de son travail de fin d’études de bachelor de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (l’ECAL).

Le prix d’excellence du domaine Design et Arts Visuels de la HES-SO, d’un montant de 2’500 francs, récompense le travail de diplôme d’un.e étudiant.e parmi toutes celles et ceux qui terminent chaque année leur formation au sein d’une HES-SO. Cette institution est la plus grande haute école spécialisée du pays. Elle accueille 21’000 étudiant.es et compte 28 hautes écoles réparties dans 7 cantons francophones ou bilingues. Cette année, ce prix d’excellence est décerné à Keerthigan Sivakumar pour son film de fin d’études de bachelor de l’ECAL.

« Doosra » est un court-métrage qui s’inspire du parcours de vie d’exilé de Keerthigan Sivakumar. Il sortira en septembre de cette année.

Originaire du Sri-Lanka, Keerthigan Sivakumar est arrivé en Suisse en 2009 et a rejoint le programme Voix d’Exils en 2011. De 2014 à 2016, il a étudié la vidéo à l’Ecole romande d’art et communication (l’Eracom). Puis, il a enchaîné en 2017 avec un bachelor à l’ECAL.

Lors d’une interview accordée à Voix d’Exils le 16 juin, il revient sur son parcours et dévoile – en exclusivité – quelques fragments de « Doosra ». Une interview à écouter sur le site internet de Voix d’Exils ici.

Toutes nos félicitations Keerthigan, bravo!

 La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Flash Infos #68

Illustration: Kristine Kostava.

Sous la loupe : Les syndicats dénoncent les pratiques de l’office des migrations genevois / Kamala Harris en visite au Texas pour constater les effets de l’afflux record de migrants / Amnesty appelle la Grèce à cesser les refoulements de migrants

Amnesty appelle la Grèce à cesser les refoulements de migrants

RTS, le 23 juin 2020

Dans un rapport publié le 23 juin, l’ONG Amnesty International accuse la Grèce de tortures, mauvais traitements et refoulements illégaux de personnes migrantes vers la Turquie. Selon l’ONG, ces pratiques sont devenues des synonymes de la politique appliquée par la Grèce en matière de contrôle aux frontières. Ainsi, selon le rapport, pour la période de juin à décembre 2020, 21 incidents ont eu lieu à la frontière terrestre gréco-turque, impliquant un millier de personnes. En outre, entre février et mars 2020, alors que des dizaines de milliers de personnes migrantes ont afflué vers la Grèce, le pays avait décidé de suspendre les procédures de demandes d’asile et de renvoyer des personnes migrantes en Turquie. Selon la chercheuse Adriana Tidona, le niveau d’organisation nécessaire pour exécuter ces retours montre jusqu’où la Grèce est prête à aller pour renvoyer illégalement ces personnes et le dissimuler. Par conséquent, Amnesty International appelle la Grèce à immédiatement cesser ces refoulements et à conduire des enquêtes indépendantes et impartiales. Le gouvernement grec a pour sa part toujours démenti de telles allégations.

 

Les syndicats dénoncent les pratiques de l’office des migrations genevois

RTS, le 24 juin 2021

Des syndicats et plusieurs associations ont dénoncé les pratiques de l’Office cantonal de la population et des migrations (OCPM) genevois. Un manque de moyens, une organisation du travail inefficiente et une formation des collaborateurs qui laisse à désirer sont notamment mis en avant. Leurs conclusions rejoignent celles émises, en mai dernier, dans un rapport publié par la Commission de contrôle de gestion du Grand Conseil genevois. A cet effet, une action rapide permettant d’éviter des impacts néfastes sur la vie des personnes dont les dossiers sont aux mains de l’office est demandée. En outre, les syndicats et les associations exigent que les recommandations du rapport soient appliquées. Parmi ces dernières, une augmentation des moyens et des meilleures formations du personnel de l’OCPM sont préconisées. Par ailleurs, ils demandent de renouveler directement les permis pour deux ans, et d’automatiser la remise d’attestations aux personnes en cours de procédure.

 

Kamala Harris en visite au Texas pour constater les effets de l’afflux record de migrants

24 Heures, le 26 juin 2021

Le 25 juin, la vice-présidente américaine – Kamala Harris – s’est rendue dans la ville d’El Paso au Texas, à la frontière du Mexique. Le but de sa visite : constater les effets de l’afflux de personnes migrantes, après les critiques émises par le camp républicain qui lui reproche d’avoir trop tardé à se rendre à la frontière. Lors de sa visite, la vice-présidente a souligné que le président Joe Biden et elle-même sont engagés à s’assurer que le système migratoire du pays fonctionne et qu’il soit humain. Pour rappel, le printemps a été marqué par des records d’arrestations à la frontière sud des États-Unis. En outre, en mai, quelques 180’000 personnes avaient été interpellées après l’avoir traversée clandestinement.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




« Satori peut être compris comme la voix des personnes migrantes et des hackers solitaires »

Auteur: Ezio Leet / Voix d’Exils.

Rencontre avec Ezio Leet, l’auteur de Satori

Lancé en février 2021, le premier roman graphique de Voix d’Exils – Satori – retrace les aventures d’un jeune homme ayant été contraint de quitter son pays et sa famille afin de trouver refuge dans le « West World », un monde meilleur. Notre rédacteur Ezio Leet en est l’auteur. Lors d’une d’une interview accordée à Voix d’Exils, il revient sur son parcours et nous dévoile ses secrets de dessinateur. 

 Bonjour Ezio, pour commencer pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis, comme tu l’as déjà dit, Ezio Leet. Je viens du Kurdistan irakien et j’ai 24 ans. Je suis arrivé en Suisse en 2017 et je vis actuellement dans le Canton de Vaud.

Durant le mois de février 2021, les lecteurs et les lectrices de Voix d’Exils ont eu l’occasion de découvrir ton roman graphique intitulé « Satori ». Au vu de la qualité de tes dessins, la première chose que l’on souhaite savoir est où et comment as-tu appris à dessiner ?

C’est une question difficile. C’est comme si tu m’avais demandé quand est-ce que j’avais vu la lune pour la première fois !? Bien évidemment, je ne m’en souviens pas et je pense que personne ne s’en souvient ! Comme beaucoup d’autres enfants, je dessinais quand j’étais petit, mais ce n’était pas des dessins de haute qualité ni dans un cadre spécifique. Je dessinais ce que je trouvais beau. Les idées que je ne pouvais pas exprimer simplement je les transposais sur le papier. Je dessinais les gens que j’aimais, même si la plupart de temps je ne le montrais pas ! Pour moi, la meilleure façon d’apprendre c’est en pratiquant. Je me suis rendu compte de ça il y a peu de temps. J’ai appris à dessiner en dessinant. Honnêtement, pour moi, tout le monde sait dessiner. Il faut juste prendre le temps ! Vous vous en rendez compte une fois que vous avez passé beaucoup de temps à dessiner !

Intéressant ! Et comment t’es venue l’idée de créer un roman graphique ?

C’est une bonne question et là je me permets de corriger un point ! En fait, pour moi, définir Satori comme un roman graphique c’est un peu exagéré, car un roman graphique c’est quelque chose de plus large; et souvent les auteurs de romans graphiques sont plutôt des personnes expérimentées qui consacrent leur vie à leur travail. Pour moi, Satori c’est plutôt un « webcomic » ! Etant donné que je n’ai pas une carrière artistique – et cela n’a rien avoir avec une manque d’estime de moi-même car c’est une réalité – je préfère utiliser le terme de « webcomic ». Je pense en effet qu’il y a une différence entre un artiste qui consacre sa vie à l’art et quelqu’un qui dessine durant son temps libre. Pour moi, le dessin c’est un passe-temps ! Voilà, j’espère que c’est clair ! Et maintenant, pour répondre à ta question, comme je l’ai dit avant, j’ai vraiment du mal à m’exprimer et je suis souvent mal compris ! Comme je fais partie de la rédaction de Voix d’Exils et qu’ici on a la liberté de s’exprimer, je me suis dit « ben pourquoi pas ? ». Je me suis dit que c’était une bonne occasion pour m’exprimer sur ce que je pense ou ce que je ressens. Je voulais aussi transmettre un message et faire comprendre aux gens que les personnes migrantes, les hackers ou encore les migrants hackers – car Satori est les deux à la fois – ne sont pas mauvais et que des fois ils essaient simplement de changer le monde afin de le rendre meilleur ! En quelque sorte, Satori peut être compris comme la voix des personnes migrantes et des hackers solitaires en même temps ! (Rires).

C’est un beau message que tu souhaites faire passer ! Et quelles sont les phases de création d’un épisode de Satori ?

Alors ça dépend vraiment de comment je me sens (rires). Parfois, j’écris le script en premier puis je dessine et parfois c’est l’inverse. Souvent, j’ai une idée générale en tête avant de commencer ! Il y a donc plusieurs phases : celle de la rédaction du script et celle du dessin (qui sont interchangeables) et il y a une troisième phase qui consiste à rassembler les deux premières.

Je sens que Satori est un projet qui te tient à cœur. Quels sont tes points communs avec le personnage principal de ton « webcomic » ?

Ironiquement, des fois je ne me rends pas compte si c’est moi qui crée le caractère de Satori ou si c’est lui qui me crée ! Plus je passe de temps avec Satori et plus je m’identifie à lui ! Je ne vais pas trop entrer dans les détails ici. Finalement, nous sommes des hackers – pas des pirates – nous ne voulons pas exposer nos informations ! (Rires).

Où trouves-tu l’inspiration pour créer les histoires de Satori ?

Tout simplement en marchant ! Je marche beaucoup et c’est durant ces moments-là que je trouve vraiment mes idées !

Pour finir, quels sont tes projets pour la suite ?

Alors, quand j’ai commencé à dessiner Satori je me suis vite rendu compte que j’avais un problème à dessiner la position des caractères. En effet, ça prend énormément de temps, surtout pour les dessinateurs moins expérimentés. Comme je suis également programmeur en plus d’être dessinateur, j’ai eu l’idée de créer un logiciel qui produit la position des caractères selon la préférence de l’artiste. J’envisage de partager bientôt cette idée avec la communauté « open source » afin que les personnes du monde entier puissent collaborer ensemble. Mon petit projet a donc pour but d’aider les artistes ou les futurs artistes qui rencontrent les mêmes problèmes que moi !

Propos recueillis par:

 Jovan Mircetic

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Les derniers épisodes de Satori

Satori #0

Satori #1

Satori #2

Satori #3

Satori #4