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L’Amar

« Partager ses expériences, se battre pour l’égalité et informer les réfugiés sur le fonctionnement de la vie en Suisse »

L’Amar, sis à Neuchâtel, est un Lieu Autogéré Multiculturel d’Accueil et de Rencontres. Ce projet entend réagir à des situations de précarité sociale et culturelle en proposant aux personnes migrantes et aux Neuchâtelois de nouvelles opportunités. Interview de Cathrina Cascio, membre fondateur de l’association L’Amar

Voix d’Exils: Qui sont les fondateurs ?

Cathrina Cascio: L’Amar a été fondé par un groupe d’une cinquantaine de personnes toutes issues du domaine de la migration ou du bénévolat. Certains travaillaient ou étaient déjà bénévoles dans le secteur de la migration.

Pourquoi avez-vous fondé l’association ?

Les raisons pour lesquelles nous avons fondé L’Amar, ce n’est pas pour faire de la charité mais pour aider les réfugiés à rencontrer des gens et à passer du bon temps. Créer un lieu de rencontres et de partages entre les réfugiés et les Neuchâtelois afin de casser les idées reçues et les préjugés envers les réfugiés.

Depuis quand existez-vous ?

Nous existons depuis 2 ans et demi.

Réunion des bénévoles 2018. Auteur: rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Combien de bénévoles participent ?

Environ 25.

 

Quels programmes offrez-vous ?

Il y a beaucoup d’activités permanentes comme le « free shop » (boutique de seconde main), des cours de français, des cours d’arabe, différents sports (football, gymnastique, basket, course et marche) et des ateliers artistiques (peinture, musique, théâtre et cinéma).

 

Dans quelles mesures ces programmes aident-ils les réfugiés ?

Les personnes travaillant à l’Amar ont la liberté de partager leurs expériences, de se battre pour l’égalité et d’informer les réfugiés sur le fonctionnement de la vie en Suisse.

 

Qui finance vos programmes ?

Nous sommes indépendants mais la ville de Neuchâtel nous a aidé financièrement pour démarrer et pour trouver un endroit où nous installer. La population aussi nous aide en faisant divers dons. Nous nous chargeons de payer les frais d’électricité et d’eau.

Atelier cuisine 2018. Auteur: rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

 

Comment faites-vous pour vous faire connaître ?

Le bouche à oreille, le site Internet et Facebook.

 

Est-ce que l’association existe seulement à Neuchâtel et est-ce que la population neuchâteloise connaît L’Amar ?

Oui, L’association organise de temps en temps des manifestations ouvertes à tous.

 

Est-ce que vous organisez des activités régulières comme des fêtes ?

Oui, nous avons une soirée « cinéma », une soirée « repas communautaire » tous les mercredis soirs, une soirée « débat » où on discute de politique par exemple, et des visites organisées pour découvrir de nouveaux lieux en ville ou dans la nature.

Atelier artistique 2018. Auteur: rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Quels sont vos projets pour le futur ?

Nous voulons offrir plus d’activités. Si nous trouvons un endroit, nous pourrons proposer des ateliers de travaux manuels, de réparation ou de rénovation par exemple.

 

Comment décririez-vous votre expérience à L’Amar ?

L’Amar m’apporte beaucoup. Elle m’apprend toujours de nouvelles choses, elle m’aide à trouver de nouveaux amis et faire de nouvelles expériences.

Propos recueillis par:

Seada AYELE

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Infos:

Site Internet: lamarneuch.ch

contact: lamarneuch@riseup.net




Le devoir d’écrire

Zoheir Arslan Bouchemal. Photo: Eddietaz/Voix d’Exils

Ecrire est l’acte propre d’informer, de dénoncer, de perpétuer et de conserver un fait passé ou présent

Il n’est guère plus agréable que la beauté et la maîtrise d’une langue quelle qu’elle soit ! Il n’est pas aussi plus réjouissant que de s’exprimer en des termes clairs et limpides, ou de tenir une plaidoirie dans une noble langue, qui laisse parfois le soin à l’oreille d’entendre ce qu’il y a de plus magique et de plus majestueux dans les mots.

A ce sujet, il est important aussi de rappeler, que venir à bout de ses revendications par des écrits ou venir à y participer à l’initiative d’un quelconque programme littéraire, artistique ou journalistique, redonne le plus souvent une confiance en soi et stimule davantage l’esprit. A savoir, l’apport propre à l’équipe et sa contribution au groupe. Un tel engouement pour la mise en valeur de ses propres idées et ou lors d’une prise de parole pour y convaincre une assistance, restera à jamais l’exploit et le défi à quiconque voulant s’investir dans la tâche d’orateur ou celle de journaliste.

« La richesse et le partage, nés de la coalition et de la diversité de Voix d’Exils »

Pour rappel, écrire est l’acte propre d’informer, de dénoncer, de perpétuer et de conserver un fait passé ou présent. Sans plagiat ni intox, les écrits finiront toujours par trouver preneurs et finiront toujours par convaincre des lecteurs et des lectrices, lorsqu’il s’agit de renseigner et d’informer l’autre !

Implicitement, de bon augure et de bonne volonté, rejoindre l’équipe rédactionnelle de Voix d’Exils, un programme intercantonal développé par les cantons de Vaud, Valais et Neuchâtel, est une véritable fierté, autant pour moi que pour les requérants du canton dont je fais partie. Et ceci, avant même qu’elle ne soit une simple aventure journalistique à entreprendre ou une mission à accomplir. Entre hommes et femmes de tous horizons et de tous bords, une véritable équipe multilinguistique et multiculturelle s’est constituée regroupée autour de Voix d’Exils, au profit de la Suisse romande en particulier et de la frange francophone du pays en général.

Cette talentueuse équipe de rédacteurs, habile et perspicace, génère un enthousiasme et une volonté sans précédent dans leurs travaux de recherche d’informations afin d’offrir à leurs lecteurs et lectrices, des écrits attrayants et des plus pertinents.

Dans un tel défi, Voix d’Exils a su faire entendre la voix et répondre à l’appel des sans voix dont elle s’est engagée dès le début de la création de son journal et dont elle avait fait son cheval de bataille durant bientôt deux décennies.

Inexorablement, le groupe de Chavannes porte en lui la richesse et le partage, nés par la grâce de sa coalition et de sa propre diversité. A en croire certaines langues vertes de nos lecteurs et lectrices, une véritable diversité linguistique et journalistique dont la direction du journal s’est dotée pour enrichir au mieux tant son programme que ses publications.

« Une liberté perdue et retrouvée quelque part à Voix d’Exils, dans l’exercice du métier de journaliste »

Incontestablement, Voix d’Exils triomphe tant bien sur le plan social que sur le plan culturel. Un réel apport, sans équivoque, jamais constitué jusque-là et une très belle expérience à vivre et à partager entre toutes et tous.

Etant membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils, j’apporte dans ces colonnes mon témoignage de journaliste convaincu, persuadé par la liberté d’expression et d’information et atteste en toute bonne foi, de la liberté de s’organiser et d’agir au sein de Voix d’Exils.

À travers une telle liberté perdue et retrouvée quelque part à Voix d’Exils, dans l’exercice du métier de journaliste et de l’approche réservée à l’information par la direction du journal, l’envie, le défi et l’excitation de faire mieux, de donner le meilleur de soi, constitue une première ligne de travail et une priorité, en sachant pertinemment et à moindre coût qu’à Voix d’Exils les « les rêves deviennent des réalités ».

A cet effet, et en guise de reconnaissance aux multiples avantages offerts aux journalistes de Voix d’Exils, je ne peux que déclarer qu’au milieu de cet environnement enrichissant, prospère et fleurissant que nous, journalistes et cadres de Voix d’Exils, souhaitons longue vie à notre journal.

Bravo à toute l’équipe de Voix d’Exils !

Arslan Zoheir Bouchemal

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




La Plage des Six Pompes, vu par un bénévole

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils.

Le festival de La Plage des Six Pompes, est un festival international des arts de la rue qui se déroule chaque année dans la ville de La Chaux-de-Fonds

La manifestation a eu lieu cette année du 5 au 11 août. Cette année, le festival fêtait ses 25 ans. Il accueille des compagnies professionnelles de toutes disciplines (acrobates, comédiens, danseurs, jongleurs, musiciens…) et de toutes nationalités.

En 1993 a eu lieu la première édition du festival. Il s’appelait alors « La Plage du Marché ». Les organisateurs voulaient offrir une animation culturelle et gratuite aux habitants de la ville qui ne partent pas en vacances. Ils amènent la plage à ceux qui ne peuvent pas s’y rendre.

Essi

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

 

Photoreportage

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 

La Plage des Six Pompes. Photo: Essi / Voix d’Exils

 




Droits et devoirs des requérants d’asile à Neuchâtel

Vincent Schlatter chef de l’Office social de l’asile en premier accueil (OSAP) du canton de Neuchâtel

Interview de Monsieur Vincent Schlatter, chef de l’Office social de l’asile en premier accueil (OSAP) du canton de Neuchâtel

Voix d’Exils : Quelle est votre fonction au Service des Migrations (SMIG) du canton de Neuchâtel ?

Vincent Schlatter : Je suis responsable de l’OSAP. C’est principalement la gestion de l’hébergement collectif (centres de 1er accueil) et de l’assistance (l’argent et l’encadrement) pour les personnes qui arrivent dans le canton. Ça fait 6 ans que je travaille au SMIG.

Quel a été votre parcours professionnel avant de rejoindre le SMIG ?

J’ai fait beaucoup de missions humanitaires dans différents pays.

Combien y a-t-il actuellement de requérants d’asile dans le canton de Neuchâtel ?

Les statistiques de fin juin 2018 nous donnaient 110 personnes en 1er accueil (hébergement collectif) et 1030 personnes 2èmes accueil (en appartement), et 900 réfugiés, soit un total d’environ 2100 personnes.

Un requérant d’asile a-t-il le droit de travailler ?

Oui, après 3 mois de son dépôt de demande d’asile, mais ça ne veut pas dire que ça va être facile de trouver un travail.

Y-a-t-il des cours de langues pour les requérants d’asile ?

Oui, ils sont obligatoires. C’est la principale porte d’entrée pour trouver du travail.

Y a-t-il des formations professionnelles pour les requérants d’asile ?

Oui, nous « poussons » nos jeunes mineurs non accompagnées (MNA) à faire des formations. C’est un objectif de l’agenda d’intégration Suisse et un devoir des cantons d’y parvenir. L’intégration passe par l’apprentissage de la langue, par l’accès au travail, nous mettons tout en œuvre pour aider ces personnes à s’intégrer.

Que se passe-t-il quand une personne reçoit une décision négative. Peut-elle travailler ?

Les personnes ayant reçu une décision négative doivent quitter la Suisse, donc elles n’ont plus le droit de travailler.

Peut-elle garder son appartement ?

Non, la personne retourne en hébergement collectif et c’est le régime de l’aide d’urgence qui s’applique, si la personne le demande.

Est-ce qu’il y a des différences entre les cantons ?

La loi est la même pour toute la Suisse, mais l’application de la loi est cantonale. Nous avons une même loi et potentiellement 26 mises en œuvre différentes. C’est aussi ça la Suisse.

J’ai observé dans mon entourage des personnes ayant reçu une décision négative qui travaillaient, qui étaient en appartement, comment vous l’expliquer ?

La loi est pareille pour tous, mais chaque procédure est individuelle. Ce n’est pas tout d’avoir une décision négative. En principe la personne doit quitter la Suisse dans un certain délai, mais parfois le renvoi n’est pas exécutable. Après plusieurs années, ça peut devenir un cas de rigueur, c’est la justification d’une différence par rapport à la règle.

Il y a aussi des personnes qui travaillent au noir. Qu’en pensez-vous ?

Le travail au noir n’est pas légal. La législation n’est pas forcément respectée et cela peut amener à des dérives. Je comprends, si une personne ayant l’obligation de quitter la Suisse veut continuer à vivre en Suisse, le travail au noir est une alternative pour gagner sa vie et rester. La Suisse lui demande de partir, la personne travaille au noir et reste. Que faut-il changer ? La loi sur le travail ou la loi sur l’asile, je n’ai pas la réponse et je ne peux pas émettre un jugement.

Une personne ayant reçu une réponse négative peut-elle se marier ? Avec un Suisse ou une personne permis B ou C ?

La loi sur le mariage est très compliquée et subtile. Un avocat pourra mieux vous répondre.

Ce que je peux vous en dire c’est qu’en Suisse le mariage est un contrat. Il faut apporter des documents. Le mariage religieux ou coutumier n’est pas reconnu.

Si une personne ayant reçu une réponse négative peut apporter les documents demandés, elle pourra entamer les démarches en vue d’un mariage mais sans garantir d’aboutir. C’est du cas par cas.

Si un homme arrive en Suisse, demande l’asile et à 4 femmes et 30 enfants (j’en connais un) comment la Suisse va traiter son cas ?

En suisse le mariage est autorisé avec une femme et un homme. Les autres sont des amies, des copines qui devront demander l’asile séparément. Les enfants doivent probablement être reconnus légalement par l’homme pour son droit de paternité.

Avez-vous des projets pour améliorer la situation des requérants d’asile dans le canton ?

Nous sommes en réflexion permanentes pour améliorer les choses. Certains changements sont réalisables rapidement, d’autres prennent du temps, d’autres ne sont pas réalisables pour des raisons économiques.

Il faut toujours s’adapter car la population migrante change continuellement. Ça va très vite, parfois on arrive à anticiper, parfois on a un train de retard.

On doit aussi tenir compte des lois qui se votent sur le plan Suisse. Le peuple est souverain.

Muslim Sabah Muhammad Faraj

Membre de la rédaction Neuchâteloise de Voix d’Exils

 

Un exercice difficile

 Notre rédacteur Muslim Sabah Muhammad Faraj est arrivé en Suisse il y a environ 2 ans et demi. Très assidu aux cours de français, il a intégré le programme Voix d’Exils début 2018, apprenant peu à peu les bases du journalisme. Il m’a demandé comme première publication pour le site de faire une interview. C’est  un exercice difficile. Après 1h15 d’interview, et sur la base de notes et d’enregistrements, nous avons essayé de retranscrire au mieux les mots de Monsieur Vincent Schlatter, tout en gardant les mots de Monsieur Muslim Sabah Muhammad Faraj.

Marie-France Bitz

Responsable de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils




Mes premiers pas en Suisse (3/3)

 

Free-Photos / pixabay.com / CC0 Creative Commons

Séparation et bienvenue en Suisse – épisode 3

Lire le premier épisode: Arrivée en Suisse

Lire le deuxième épisode: Voyage en train chez la police

On ne se parlait pas, chacun pensait à son avenir. « Introduce yourselfs », a dit le jeune policier qui était derrière l’ordinateur. Nous nous sommes présentés l’un après l’autre. Avant qu’il commence à faire nos dossiers, il nous a demandé si on avait faim, on lui a répondu qu’on n’avait pas faim. Personnellement, je ne voulais rien, ni quelque chose à boire ni à manger. J’étais fatigué, je voulais me coucher dans une vraie chambre, sur un vrai lit, avec un vrai oreiller, et non pas des pierres, sans avoir peur des policiers, des voleurs, de la pluie ou du froid.

Après avoir fait nos dossiers, le policier nous a emmenés au centre d’accueil d’Altstätten. Là, ils nous ont dit qu’on était en Suisse. Enfin, on a su où on était. Le centre avait deux étages, assez grand et dans un joli endroit. Je ne sais pas combien de chambres ils y avaient par étage. Mais dans chaque chambre, il y avait une quinzaine de lits. Les célibataires se couchaient au deuxième étage et les familles au premier.

L’ambiance était sympa, il y avait une très grande solidarité entre tous les requérants du centre. On se sentait à l’aise, mais on ne savait pas qu’ils allaient tous nous séparer. Quelques jours plus tard, après avoir passé mon premier entretien, on m’a envoyé à Neuchâtel. Ça m’a vraiment inquiété, je ne pouvais même pas imaginer cette ville, ce qui m’attendait et ce qui allait m’arriver là-bas. Ce n’était pas facile non plus de quitter les copains, surtout que nous n’avions rien comme coordonnées à échanger entre nous.

Le jour où j’ai quitté le centre, Dawood et Mohamed étaient derrière la vitre de la porte d’entrée. Le regard hagard, ils me faisaient un signe de la main pour dire au revoir. C’était vraiment triste qu’ils ne puissent même pas m’accompagner jusqu’à la gare, parce qu’ils n’avaient pas le droit de sortir du centre si tôt le matin.

Dans le train de Zürich, j’ai fait une bêtise. Je n’avais pas oblitéré mon billet et en plus je m’étais assis en première classe. Je ne savais pas comment fonctionnait le système de validation des billets et qu’il y a une différence entre les voitures de première et deuxième classe. J’ai eu une aventure avec les contrôleurs. Ils ne comprenaient pas ce que je voulais leur dire, et moi, je ne comprenais pas ce qu’ils voulaient me dire. Enfin, ils m’ont emmené en deuxième classe sans conséquence.

Quand je suis arrivé à Neuchâtel au centre d’accueil de Fontainemelon pour l’enregistrement, il était 17 heures. Tout était neuf, tout était inconnu. Ils m’ont pris en photo et m’ont envoyé à Marin centre. Ça s’est fait trop vite, je n’ai même pas pu le visiter. Vers 18h30, je suis arrivé à Marin et là, personne ne savait parler ma langue maternelle.

Le lendemain, quand je me suis réveillé, je me suis trouvé au milieu de beaucoup de monde et je ne connaissais personne. Je suis sorti du centre et me suis assis dans un coin. Dans mon petit téléphone, j’avais une carte mémoire pleine de chansons préférées de ma sœur, je les ai écoutées. Dawood, Mohamed et ma famille me manquaient tellement.

« Mon cœur répète qu’il t’aime toujours, je ne peux pas m’arrêter de te dire je t’aime, aujourd’hui comme toujours, je te redis que je t’aime, quoiqu’il arrive, tu seras avec moi », chantait le chanteur. Et moi, j’ai commencé à pleurer de n’avoir personne avec moi sur le chemin de l’immigration.

Essi

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Lire le premier épisode: Arrivée en Suisse

Lire le deuxième épisode: Voyage en train chez la police