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Papillon

 

Madame Soha Khoie, une des fondatrices de l’association Papillon.
Photo: Vahid Farkhondeh / Voix d’Exils.

Une association neuchâteloise exemplaire en matière de cohésion sociale et multiculturelle

En 2015, Soha Khoie crée l’association Papillon qui propose d’abord des cours de français et persan. Rapidement, le Papillon se diversifie et étend ses ailes. Si bien qu’en 2016, il remporte le prix « Salut l’étranger-ère! », décerné par le Conseil d’Etat neuchâtelois, qui récompense les actions exemplaires en faveur de la cohésion sociale et multiculturelle. Interview de la fondatrice de Papillon: Soha Khoie.

Voix d’Exils : Soha Khoie, pour quelle raison avez-vous quitté l’Iran ?

Soha Khoie : En 2009, quand j’avais 30 ans et j’ai décidé de partir. J’étais étudiante en sociologie à l’Université de Téhéran lorsque mon domaine d’études a été dissout en raison du mouvement vert et du soulèvement postélectoral de 2009 en Iran.

Comment s’est passé votre intégration ?

Quand je suis arrivée en Suisse, j’étais totalement confuse. Je pensais que les conditions de vie des femmes dans mon pays allaient s’améliorer et que je pourrais y retourner et continuer mes études. Mais cela n’est jamais arrivé. Tout d’abord, j’ai appris les bases du français et puis une personne m’a demandé : « aimeriez-vous devenir bénévole à la boutique de seconde main de la Croix-Rouge à Neuchâtel? ». J’ai trouvé que c’était une bonne idée et j’ai commencé mon activité sociale en tant que vendeuse.

Cela s’est-il bien passé ?

A la Croix-Rouge, j’avais des collègues qui parlaient très vite et je ne comprenais rien. Pour cette raison, je ressentais beaucoup de peur comme, par exemple, celle du jugement. Je me sentais très mal, j’ai donc décidé de suivre des cours de français intensifs.

S’agissait-il simplement d’un problème de langue ?

En intégrant une nouvelle communauté et une nouvelle culture, j’ai pensé que mon adaptation se ferait rapidement. Mais j’avais grandi dans la culture iranienne, j’étais allée à l’école et j’avais appris à vivre en Iran. C’était donc très difficile pour moi cette adaptation.

D’où vous est venue l’idée de créer une association ?

En communiquant avec mes compatriotes, j’ai réalisé que, pour bien apprendre le français, on a besoin de connaître déjà la grammaire de sa langue maternelle: dans mon cas le persan. Bien connaître sa langue maternelle aide à l’apprentissage d’autres langues. C’est de là qu’est né le projet de créer l‘association Papillon. J’ai ensuite décidé de partager mon expérience et de mettre sur pied des cours de français et de persan au sein de l’association pour que les migrants de langue persane vivent plus facilement ici. Avec Sahar Ghaleh, Farzaneh Piran, Bahareh Payab,Teresa Gutierrez et Mariana Pascal, Soraya Roux, nous avons créé ensemble, en 2015, l’association Papillon.

Qui avez-vous accueilli?

Nos premières élèves étaient un petit groupe de femmes qui ne parlaient pas bien le français. Avec elles, nous avons abordé des questions sociales, culturelles, sexuelles, religieuses… Nous avons lancé des cours de persan surtout pour les Afghans et Afghanes qui savent parler le persan, mais qui ne l’écrivent pas. Nous avons également proposé des cours de développement personnel, de citoyenneté et différents ateliers : théâtre, mosaïque et modelage.

Comment avez-vous utilisé le prix que vous avez reçu ?

Cet argent nous a permis de louer un bel endroit pour donner des cours et nous avons tenu des stands dans la ville de Neuchâtel qui proposaient des spécialités culinaires iraniennes et afghanes. Nous avons aussi mis en place des ateliers de cuisine persane. Depuis 2017, nos activités se sont encore étoffées. Nous avons ouvert des ateliers de dessin et de peinture ainsi qu’une boutique où nous vendons des vêtements de seconde main.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Depuis que je suis active dans l’univers des migrants, j’ai remarqué qu’un sujet n’était pas ou peu abordé, c’est le problème de la dépendance aux drogues ou à l’alcool. Malheureusement, les migrants qui souffrent de dépendances refusent de le dire lorsqu’ils entrent dans une nouvelle société.

Pour quelle raison ?

En raison de la peur d’un renvoi, du manque de connaissances, de la solitude, de l’embarras… Je me suis demandée comment je pouvais les aider ? J’ai écrit à 50 institutions auprès desquelles j’ai sollicité des fonds pour lancer ce projet de réflexion sur la dépendance aux drogues et à l’alcool. Jusqu’à maintenant, personne ne m’a aidée, mais je ne baisse pas les bras et j’espère pouvoir atteindre cet objectif entre 2020 et 2022.

D’autres projets ?

J’aimerais créer un atelier de couture. Il y a beaucoup d’Afghans et d’Afghanes qui savent coudre et certains d’entre eux ont du talent pour la couture, mais n’ont pas les moyens pour le développer et le mettre en valeur

Qu’aimeriez-vous dire pour la fin de l’article ?

Je voudrai remercier tous ceux qui nous ont aidés tout au long de ces années.

 

Propos recueillis par:

Vahid FARKHONDEH KHOY FARD

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

 

Le prix « Salut l’étranger-ère! » en 4 points

  1. Il a pour objectif de promouvoir publiquement les actions qui favorisent l’ouverture, la cohésion sociale et la sensibilisation au respect de la diversité.
  2. Il a été institué par le Conseil d’État neuchâtelois en 1995.
  3. Il est doté de 7000 francs.
  4. Son jury est composé de cinq personnalités nommées par le Conseil d’État.

Vous souhaitez candidater pour le Prix Salut l’étranger? Rendez-vous sur le site de l’Etat de Neuchâtel en cliquant ici pour plus d’informations

Ou téléchargez le flyer du Prix 2019 ici.

Délai des candidatures: le 25 octobre 2019.

 

 

 

 

 




« Pour ouvrir son commerce, il faut vite apprendre le français »

Photo : Ferit Karçan (au centre) et son équipe. Auteur : Voix d’Exils

Neuchâtel – Rencontre avec Ferit Kaçan, entrepreneur d’origine kurde à Peseux

Voix d’Exils : Pouvez-vous vous présenter et depuis quand êtes-vous en Suisse ?

Je m’appelle Ferit Kaçan, je suis kurde de Turquie, je suis marié, j’ai deux enfants, j’habite à Peseux (NE). En 1994, on est allés en Irak à cause des problèmes politiques entre la Turquie et les kurdes. De 1994 jusqu’à 2003, je suis resté en Irak et après je suis parti parce qu’il y avait la guerre, je suis arrivé illégalement en Europe puis en Suisse en 2004.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en arrivant en Suisse ?

C’est la démocratie et l’égalité entre les gens, je n’avais jamais vu ça avant. Chez nous, en Turquie, on n’avait pas le droit de parler notre langue maternelle (Kurde). Ici,, il y a beaucoup de gens différents, d’étrangers et il n’y a aucun problème.

Comment vous est venue l’idée d’ouvrir une pizzeria-kebab ?

Quand je suis arrivé en Suisse, j’ai demandé l’asile. Après trois mois, j’ai trouvé un travail dans un magasin à Neuchâtel, j’y ai travaillé pendant une année. Après, j’ai aussi travaillé dans une fabrique. En 2006, j’ai commencé un nouveau job à la Chaux-de-Fonds dans un « Döner Kebab ». En 2009, avec un ami, j’ai ouvert mon « Döner Kebab ». Une année, j’ai continué seul et aujourd’hui, je travaille, j’arrive à payer mon crédit. En 2013, juste à côté, j’ai ouvert un magasin d’alimentation, je n’ai pas eu besoin de l’aide sociale depuis mon arrivée en Suisse.

Il y a combien de personnes qui travaillent pour vous ?

Trois personnes travaillent pour moi dans le « Döner Kebab » et une autre dans le magasin.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontré?

Aucune difficulté.

Quel est votre conseil pour les nouvelles personnes migrantes qui arrivent en Suisse?

Quand je suis arrivé en Suisse, je ne parlais pas bien français et c’était difficile. Je conseille à tout le monde qui veut ouvrir un commerce de ne pas perdre de temps et d’apprendre le français par tous les moyens. C’est important d’apprendre le français, trouver un travail, il faut bouger !

Que pensez-vous de la Suisse?

Ça me plaît beaucoup d’être en Suisse. C’est un pays démocratique, c’est une garantie pour ma vie. Tout le monde s’entend très bien. Quand on voit la Turquie c’est bien différent. Il y a 80 millions de personnes, une langue, un drapeau et ils ne s’entendent pas. Je vois la Suisse où il y a 26 cantons et quatre langues nationales, il y a beaucoup d’étrangers et tout le monde s’entend, c’est un pays magnifique.

Qu’est-ce que vous avez laissé dans votre pays qui vous manque?

J’ai laissé tout le reste de ma famille, mes amis et bien sûr ça me manque.

 

Muslim Sabah Muhammad Faraj

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

 




Le poulet Biryani

Auteur:
rawpixel. Source: pixabay.com

Un régal oriental

Ingrédients

  • 600g de riz basmati
  • 1 kg de poulet découpé en morceaux
  • sel
  • 2 cuillères à soupe de Biryani masala
  • 1 cuillère à café de Garame masala
  • 2 gousses d’ail
  • 200g de yogourt
  • 3 poignées de coriandre fraiche
  • 1 poignée de menthe fraîche
  • 2 cuillères à soupe de jus de citron
  • 100 ml d’huile
  • 3 oignons rouges de taille moyenne
  • 3-4 cuillères à café de graines de cumin
  • 2 feuilles de laurier
  • 2 graines de cardamome verte
  • safran

Préparation du riz

  • Commencer par rincer le riz à l’eau froide
  • Puis le recouvrir d’eau chaude et laisser tremper pendant 3 heures

Préparation du poulet

  • Mettre les morceaux de poulet dans un grand saladier et ajouter 2 cuillères à café de sel, 2 cuillères à soupe de Biryani masala, 1 cuillère à café de Garame masala, 2 gousses d’ail finement émincées, la coriandre, la menthe et le jus de citron
  • Puis bien remuer et laisser le tout mariner pendant 30 minutes

Préparation du plat

  • Faire chauffer 100ml d’huile dans une grande poêle et faire revenir les oignons
  • Laisser frire pendant 5-8 minutes puis les mettre de côté
  • Dans le reste d’huile chaude, faire cuire le poulet pendant 15 mn, puis éteindre le feu
  • Dans une grande casserole faire chauffer 1,5 l d’eau chaude et ajouter 1 cuillère à soupe de sel, les graines de cumin, les feuilles de laurier et la cardamome verte. Ajouter ensuite le riz, puis faire bouillir pendant 7 minutes.
  • Préparer un plat allant au four et y déposer le poulet, égoutter ensuite le riz et ajouter-le par dessus le poulet, mettre ensuite le safran préalablement trempé dans l’eau par dessus, ainsi qu’une poignée de coriandre fraîche, les oignons grillés, et un peu de poudre de cardamome
  • Emballer un couvercle de papier d’aluminium allant sur le plat et recouvrir
  • Mettre à cuire au four pendant 10 minutes à 250°C
  • Puis baisser à 200°C et laissez cuire 10 minutes de plus
  • Servir ensuite sur un plat en rajoutant de la coriandre fraîche

Bon appétit!

Une recette proposée par:

Essi

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voixd’Exils

Informations:

Pour visualiser la préparation du poulet Biryani, cliquez ici

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« Pour s’intégrer il ne faut pas avoir peur des gens »

Pixabay License

 

 

Le parcours de Louisa, une jeune requérante d’asile vivant à Neuchâtel

Comment êtes-vous arrivée en Suisse ?

J’ai voyagé plusieurs jours en voiture et c’était très pénible. Je suis venue avec ma mère et mon frère ; on était les trois heureusement. Toute seule c’était impossible.

Vous aviez quel âge à ce moment-là ?

C’était en 2011, j’avais 17 ans.

Dans quel canton êtes-vous arrivée ?

Nous sommes arrivés à Basel (Bâle N.D.L.R). Et on se disait que ce nom Basel, ça veut dire peut-être dire « base » (sourire). On est arrivés dans une cafétéria ou quelque chose comme ça, on est allés là parce qu’on a vu des gens. Le centre d’accueil était juste à côté mais on ne l’avait pas vu (sourire). C’est quelque chose dont je me souviendrai toujours. Tout ce monde, tous ces gens qui travaillaient-là étaient très sympas.

Et comment êtes-vous entrés dans le centre ?

Il y avait une assistante qui travaillait-là, qui parlait un peu en russe. On nous a conduit vers elle et elle ne savait pas qu’on venait d’arriver, mais elle nous a toute expliqué comme si on était des requérants d’asile déjà enregistrés. Lorsqu’elle a pris le temps pour discuter avec nous et à la fin de la discussion (sourire), elle s’est rendue compte qu’on n’était pas encore des requérants mais qu’on venait juste d’arriver (sourire). Puis là, elle nous a pris en charge, nous a accompagnés vers le camp, vers les assistants qui devaient s’occuper de nous.

Qu’est-ce que vous avez pu emporter avec vous comme souvenir ?

J’ai toujours des souvenirs en moi. Certains sont assez positifs et d’autres négatifs. Mes plus beaux souvenirs sont ceux de mon enfance. Quand j’étais plus petite, la vie était un peu différente… c’est sûr, c’était mon enfance, malgré le fait qu’il y avait aussi la guerre… Mais je garde les bons moments avec mon grand-père et ça c’est bien. Depuis maintenant 7 ans que je suis partie, je n’ai plus de contact avec le pays.

Votre famille vous manque-t-elle ?

Mon grand-père oui. Il me manque.

Aimeriez-vous lui passer un message ?

Que je l’aime, que je vais bien. Je l’aime très fort.

Comment se sont passées toutes ces années en Suisse ?

Il y a eu des moments où c’était très difficile. Nous avons fait la connaissance d’un couple Suisse. Ils ont été très présents pour nous soutenir, nous donner de la motivation et de la force. Nos assistants sociaux étaient aussi là pour nous aider. Je suis à présent indépendante et c’est vraiment grâce à toutes ces personnes.

Comment avez-vous trouvé un travail ?

Ah (sourire), ce n’était pas facile non plus ! Un jour, j’ai fait un stage à l’hôpital et puis durant ces trois jours, je me suis rendu compte que c’était quelque chose de très intéressant. J’ai trouvé une place pour un apprentissage d’assistante à la santé communautaire. Maintenant je travaille dans les soins à domicile.

Comment avez-vous obtenu votre permis de conduire ?

Ah (sourire) le permis de conduire, ouf, c’était aussi pas quelque chose de facile. Pendant ma formation en troisième année, j’avais envie de faire quelque chose d’autre d’avoir un hobby, et vu que j’étais aussi « âgée », je me suis dit : « c’est bien d’avoir une voiture ». Alors je me suis lancée en faisant les cours de samaritains. Ensuite, j’ai passé la théorie et j’ai compris que c’est possible de faire le permis de conduire avec mon niveau de français. J’ai pensé : si j’ai réussi la théorie, la pratique ça va être encore plus facile. Mais non (sourire) ce n’est pas du tout le cas, c’est aussi difficile. J’ai réussi du premier coup la théorie mais pas la pratique. Mais je me suis « accrochée » et j’ai fini par acheter ma propre voiture, avec l’aide financière d’amis.

Vous avez dit que vous étiez âgée ?

(Rire) J’avais l’âge d’avoir le permis de conduire si vous voulez.

Quel permis de séjour avez-vous ?

En ce moment j’ai un permis F.

Depuis combien de temps l’avez-vous ?

(Sourire) C’est tout récent aussi. J’ai eu le permis N pendant 6 ans. Ensuite, nous avons reçu ma famille et moi une lettre nous disant que notre dossier est refusé (réponse négative). On a contacté une personne de Caritas et nous avons fait ensemble un recours. La réponse à ce recours a pris beaucoup de temps. Ensuite nous avons obtenu un permis F. C’était long. C’était des années très difficiles pour nous.

Quelles conditions devriez-vous remplir pour obtenir le permis B?

Alors pour le permis B, il faut être bien intégré dans la vie sociale et la vie professionnelle. Il faut parler la langue, avoir un travail, devenir indépendant financièrement et, aussi, c’est un gros point positif si vous faites quelque chose d’autre à part le travail, comme une activité, du bénévolat, etc…. C’est vraiment important d’avoir une vie sociale. Avoir le permis B ça prend beaucoup de temps (sourire).

Vous avez fait la demande ?

Oui, au mois d’avril j’ai envoyé mon dossier. Puis là, j’ai reçu une lettre qui m’informe qu’ils prennent en charge mon dossier…j’attends (sourire).

Pour vous, l’intégration ça veut dire quoi ?

L’intégration c’est déjà pouvoir parler la langue du pays d’accueil pour communiquer avec les autres, s’intéresser à sa culture à son histoire. Le mot s’intégrer est très large. Pour s’intégrer, il ne faut pas avoir peur des gens. S’intéresser veut dire s’intégrer.

Si vous aviez la possibilité de vous projeter dans 20 ans ?

Dans 20 ans ? (Sourire) je ne sais pas. Je ne me projette pas dans un futur trop lointain, mais je pense faire plus tard une nouvelle formation.

Quelle formation ?

Je ne sais pas encore, j’hésite. Tout m’intéresse. L’informatique m’intéresse beaucoup.

Ça veut dire que vous n’aimez pas votre formation actuelle?

C’est très difficile les soins. Il faut avoir de la distance avec les patients, il faut se protéger et moi je suis comme une éponge. Si je vois une personne triste, je suis aussi triste. Je sais que je ne vais pas faire ce métier toute ma vie.

Qu’est-ce qui vous a surpris le plus quand vous êtes arrivée en Suisse?

Tout (sourire). En arrivant au Basel (Bâle N.D.L.R), c’était la première fois que je voyais des personnes de couleur noir.

Vous aviez quel rêve en venant en Suisse ?

Qu’on soit en sécurité. Je voulais qu’on soit heureux.

Aujourd’hui vous avez quel rêve ?

(Sourire) J’ai beaucoup de rêves. J’ai envie d’aider les autres. J’ai envie d’enlever la haine qui règne un peu partout dans le monde.

Dernière question, si vous aviez la possibilité de supprimer un mot dans le monde entier, vous supprimeriez lequel ?

Il y a trop de mots que je veux supprimer, la guerre, l’argent…

L’argent ? C’est intéressant

Oui, la guerre c’est à cause de l’argent. La santé aussi s’achète, tout se base sur l’argent. Je trouve ça triste, horriblement triste. Si je pouvais supprimer tous les mots, je garderais la paix, c’est ce dont le monde a besoin aujourd’hui, la paix, la tranquillité.

Je crois que nous – les êtres humains – on a pas besoin de beaucoup de choses pour être heureux, c’est nous qui nous créons des problèmes.

Propos recueillis par :

Essi

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Depuis cette interview, Louisa a obtenu son permis B. 8 ans d’attente. Elle cherche à faire une nouvelle formation. Elle continue son chemin, avec des hauts et des bas, mais sans jamais baisser les bras.

 

 




« Créons du lien entre nous ! »

Association Be Home. Auteur: la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Neuchâtel – BE-HÔME est une nouvelle association dédiée à la création de liens entre migrants et autochtones

BE-HÔME est une association qui a pour but de mettre en contact des personnes migrantes avec des Neuchâteloises et Neuchâtelois. Rencontre avec Mathilde, Co-présidente et fondatrice de l’association.

Quand avez-vous commencé ce projet BE-HÔME (qui signifie en anglais: être à la maison) et comment avez-vous trouvé cette idée ?

On a commencé à se former en association en juin 2018. L’idée m’est venue car j’ai fait partie d’une association qui s’appelle PAIRES et qui a le même but ; créer des binômes (BE-HÔME, nom de notre association) entre des personnes réfugiées ou requérantes d’asile et des personnes qui habitent en Suisse depuis plus longtemps et je savais qu’à Neuchâtel il n’y avait pas encore vraiment d’association qui faisait ça je me suis dit ce serait chouette des développer ça a Neuchâtel.

Pourquoi faites-vous cela ?

Avec des amis on a remarqué que c’est très difficile de rencontrer des personnes issues de la migration, et pour les réfugiés ou les requérants d’asile, c’est également très dur de rencontrer des Suisses. C’est compliqué de se rencontrer parce que le système fait en sorte de nous isoler. A cela s’ajoute qu’on ne parle pas la même langue, qu’on n’a pas les mêmes habitudes, qu’on ne fréquente pas les mêmes endroits et qu’on reste entre nous.

On s’est demandé comme faire pour tisser des liens entre les gens parce qu’on trouve important de créer des liens d’amitié entre des personnes qui viennent d’ailleurs pour arrêter les discours de rejet ou de haine.

Montrer qu’on peut être amis peu importe d’où l’on vient.

On peut aussi apporter un peu d’aide pour le français, pour les démarches administratives qui sont bien compliquées en Suisse. Montrer notre soutien, créer de la solidarité, ne pas être indifférents.

Qu’avez-vous fait de concret ?

On est en lien aussi avec le Service des Migrations de Neuchâtel (SMIG) le Centre Social Protestant (CSP) et Caritas. On a écrit une brochure pour aider les personnes bénévoles à mieux conseiller les requérants.

On a créé des binômes avec des personnes qui sont Suisses, qui habitent en Suisse depuis longtemps, qui étudient en Suisse, qui parlent très bien le français et des personnes qui viennent d’arriver en Suisse. On les fait se rencontrer et après ils décident s’ils veulent se revoir, s’ils veulent faire des activités, c’est eux qui se débrouillent.

On est des « facilitateurs » de rencontres.

On a organisé, en décembre 2018, une soirée pour tout le monde, pour les binômes, pour les gens qui se sont rencontrés par ce biais. Une soirée pour échanger et aussi pour des personnes qui ne connaissent pas ce concept de pouvoir le découvrir. On aimerait faire plus d’activités en commun !

Que voulez-vous faire dans le futur ?

Continuer à créer des rencontres, organiser des événements de toutes sortes, des soirées cinéma, un match de foot etc. Continuer à créer du lien entre nous tous.

Propos recueillis par:

Muslim Sabah Muhammad Faraj

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Informations

Contacts de l’association BE-HÔME :

site internet: be-home.ch

Facebook : Be-Hôme

C’est avec plaisir qu’elle vous accueille !