1

Mon grand-père, mon tendre guide

Un témoignage touchant de Kristine Kostava

Kristine Kostava, notre nouvelle rédactrice, se souvient avec émotions des moments partagés avec son grand-père durant son enfance.

J’étais sa première petite-fille. On dit que lorsque je suis née, il était surtout curieux de me rencontrer. Il m’a surnommé la « première hirondelle », car je suis sa première petite-fille née au printemps.

J’ai réalisé l’amour que je ressentais pour grand-père très tôt. Mes premiers souvenirs remontent à mes 3 ans. Je voulais tout le temps être avec lui. Quand il venait chez moi, ma question était :

« Que m’as-tu apporté? »

En réponse, il vidait ses poches dans lesquelles se trouvaient toujours des bonbons! Il me disait toujours qu’ils représentaient la joie, l’amour et le bonheur.

Il m’a appris à dessiner. Je me souviens qu’au début je ne savais même pas comment tenir un crayon. J’étais probablement drôle à voir avec mes petits doigts fins et mon long crayon. Grand-père riait beaucoup, posait sa main lourde sur ma tête et m’apprenait silencieusement à dessiner avec ses yeux toujours tristes.

Je me souviens qu’il me disait toujours : « Faire des choses dans la vie c’est bien. Mais il faut les faire avec le cœur. »

Je dis souvent que toute ma bonté est l’héritage de mon grand-père. Il m’a appris à aimer la nature, les animaux, les fleurs et le monde en général.

Enfant, j’avais beaucoup de temps pour jouer avec lui. Mais plus je grandissais, plus je m’éloignais de lui. Et puis, on a déménagé et la distance nous a séparés. Comme j’habitais à Kutaisi, en Georgie, à environ 70 kilomètres de lui, j’étais toujours inquiète, car il était veuf et vivait seul dans son village.

À 84 ans, il s’occupait toujours de ses deux vaches, fabriquait du fromage, de la crème aigre et du beurre. Il semait du maïs, du blé, des légumes et puis il nous envoyait des produits naturels en ville. Malgré sa vieillesse, il nous encourageait:

« Je vais bien quand vous êtes bien, vous me maintenez en vie! »

Malheureusement, nous sommes tous impuissants face à la mort. Mon tendre grand-père est mort à l’âge de 86 ans. Il a rejoint l’éternité, comme une hirondelle qui voulait voler… voler et voler!

Kristine Kostava

Membre de la rédaction vaudoise Voix d’Exils

 

 




Revue de presse #52

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : Parrainage: « elle est devenue ma famille » / Quota d’expulsions de migrants de l’UE vers l’Afghanistan / Autriche: un migrant rachète son foyer d’accueil pour aider à son tour

Parrainage: « elle est devenue ma famille »

frapp.ch, le 2 mars 2021

Ali, 22 ans, a fui l’Afghanistan à cause des violences de groupes armés, notamment envers la minorité Hazara. Il raconte qu’à son arrivée dans le canton de Fribourg, il y a trois ans, il s’est retrouvé tout seul et s’est dit : « il faut que je trouve quelqu’un qui m’aide à m’intégrer ici ». Il a été alors mis en relation avec Florence, une éducatrice fribourgeoise, grâce à l’association ParMi qui met en contact des jeunes réfugiés ou demandeurs d’asile avec des fribourgeois.e.s. et compte une centaine de parrainages formés depuis sa création en 2017.

Ali exprime sa grande joie d’avoir rencontré Florence qui essaie de lui faire découvrir les coutumes et les fêtes traditionnelles et l’aide à mieux comprendre la culture suisse. Régulièrement, elle est là pour lui donner des coups de main pour les démarches administratives, écrire des lettres de motivation, relire un CV ou remplir des formulaires. Florence, de son côté, souhaite que son action ait un impact aussi minime soit-il sur les crises et les injustices que vivent beaucoup de personnes dans notre monde. De l’autre côté, elle est heureuse de pouvoir découvrir, grâce à Ali, une nouvelle culture, une nouvelle langue et de rencontrer des nouvelles personnes.

Zélie Schneider, coordinatrice au sein de cette association, précise que la seule condition pour pouvoir devenir parrain ou marraine, c’est d’avoir plus de 25 ans. Elle explique que les duos sont formés en fonction des intérêts, des loisirs et du lieu de domicile de chacun. Elle ajoute qu’il est aussi possible de parrainer un jeune en couple ou en famille.

 

Quota d’expulsions de migrants de l’UE vers l’Afghanistan grâce à un accord migratoire

asile.ch, le 2 mars 2021

La plateforme Antira.org – basée en Suisse alémanique – révèle dans un article publié dans sa newsletter du 8 février dernier l’imminence de la conclusion d’un accord « informel » sur la coopération en matière de migrations entre l’Union Européenne (l’UE) et l’Afghanistan qui prévoit l’expulsion de 500 migrant.e.s Afghan.e.s chaque mois en Afghanistan, un pays où la situation sécuritaire est extrêmement précaire.

Par cet accord, les États membres de l’UE cherchent, dans les années à venir, à arrêter la migration « irrégulière »  en provenance d’Afghanistan, à intensifier les expulsions forcées et renforcer la coordination entre les États membres pour l’utilisation des vols réguliers ou non vers l’aéroport de Kaboul et vers tout autre aéroport afghan désigné, y compris des vols conjoints pour le retour des ressortissant.e.s Afghan.e.s de plusieurs États membres de l’UE organisés et coordonnés par Frontex.

 

En Autriche, un migrant rachète son foyer d’accueil pour aider à son tour

ouest-france.fr, le 21 février 2021

Sukhdeep Singh, originaire du Punjab, est venu alors qu’il était adolescent d’Inde en Autriche, au début des années 2000 où il a été placé en foyer d’accueil qui se trouve au sud de Vienne. Il a pu, au fil des années, suivre des études et devenir chef de projet au sein du groupe allemand Siemens.

Sukhdeep, trentenaire actuellement et père de trois enfants, vient de racheter l’immeuble où il était hébergé pendant six années pour le sauver des promoteurs immobiliers et y accueillir d’autres personnes migrantes. Il explique à l’AFP qu’il ne veut pas que ce foyer soit repris par une personne sans aucun lien avec la maison et son histoire. Sukhdeep se rappelle de tout et n’a presque rien oublié. Cet immeuble, sans cachet, situé dans une zone industrielle, est le lieu où le jeune homme a trouvé refuge après un éprouvant voyage à travers la Russie et l’Europe centrale.

Sukhdeep s’est donc lancé dans un projet unique : rénover les 16 appartements, dont quatre seront mis à disposition de personnes migrantes qui n’auront pas de loyer à payer. Sukhdeep, fier propriétaire des lieux, imagine déjà les familles migrantes prendre place dans cet ancien foyer d’accueil où il a lui-même passé ses premières années de vie en Europe.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Revue de presse #25

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : La sécurité chinoise enquête en Suisse / Des Neuchâtelois excédés par l’augmentation de la délinquance / Les « Dix petits nègres » changent de nom

La Suisse ouvre la porte à la sécurité chinoise

RTN.ch 23/08/2020

Depuis 2015, les services de sécurité chinois ont le droit d’enquêter en Suisse pour déterminer la provenance et l’identité de ressortissants qui y résident de manière illégale, soit des demandeurs d’asile déboutés, des immigrés clandestins ou encore des sans-papiers. Ils peuvent également mener des interrogatoires. Cette coopération les amène à aider le Secrétariat d’État aux Migrations (SEM) pour les rapatriements. Dès que la nationalité des personnes concernées est établie, elles reçoivent des documents de voyage et sont reconduites en Chine. Le SEM ignore ce qui se passe après leur retour mais souligne que les rapatriés peuvent contacter l’ambassade de Suisse à tout moment. Pour ce qui concerne les Tibétains et les Ouïghours dont la demande d’asile a été refusée, ils ne seraient pas reconduits en Chine.

Le SEM indique qu’il s’agit d’un accord technique entre la Suisse et la Chine et non d’un traité international. Certes, mais la prolongation de cet accord pose problème au sein de la commission de politique extérieure du Conseil national qui juge ce traité inacceptable et demande sa résiliation.

C’est aussi l’opinion d’Amnesty International pour qui l’accord helvético-chinois est très problématique, notamment au vu de la répression chinoise qui s’est fortement accrue à Hong Kong.

Explosion de la petite délinquance, les Neuchâtelois veulent se faire justice face

valeursactuelles.com, le 22.08.2020

Les Neuchâtelois crient leur ras-le-bol face à l’augmentation de la petite délinquance. Ils ont placardé des affichettes un peu partout dans les rues pour sensibiliser les autorités au problème. On peut y lire « Nous sommes fiers, organisés et en colère. Nous avons la capacité d’être dangereux pour ceux qui troublent à ce point la paix sociale ». Si les autorités ne réagissent pas, ces citoyens excédés menacent de faire justice eux même. D’ailleurs, certains sont déjà passés à l’acte en tabassant des délinquants accusés de semer la panique.

De son côté, la police neuchâteloise estime que cette attitude est inacceptable : « Personne ne peut se substituer à la police. Nous sommes dans une démocratie et le dispositif mis en place porte ses fruits ». Selon son porte-parole, la police a procédé à 500 interventions et 184 interpellations au mois de juillet. Elle précise que ces délinquants sont de jeunes Africains du Nord « en errance », et souvent liés à l’asile. Toujours selon la même source, les principaux délinquants auraient pour l’heure été neutralisés.

Le roman « 10 petits nègres » d’Agatha Christie rebaptisé

valeursactuelles.com, le 26.08.2020

Sur décision de James Prichard, petit-fils de l’écrivaine britannique Agatha Christie, le célèbre roman « 10 petits nègres » change de titre dans sa version française et s’appelle désormais « Ils étaient 10 ».

James Prichard a commenté sa décision en expliquant que, à l’époque de la publication du livre en 1939, on utilisait des mots aujourd’hui oubliés ou malvenus et précise qu’aux États-Unis, le titre original n’a jamais été utilisé. Au Royaume-Uni, il a été modifié dans les années 1980 et à partir de 2020 il sera modifié dans toutes les langues.

Selon James Prichard, sa grand-mère écrivait avant tout pour divertir son lectorat et elle n’aurait pas aimé l’idée que quelqu’un soit choqué par une de ses tournures de phrases. « Nous ne devons plus utiliser des termes qui risquent de blesser : voilà le comportement à adopter en 2020 », a-t-il conclu.

Oumalkaire / Voix d’Exils




Revue de presse #24

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : La traite des Noirs s’expose au Bénin / Le séparatisme ethnique fait un étonnant retour / Le nombre des demandes d’asile s’envole en Suisse

Le Bénin expose et interroge la période esclavagiste

VOA Afrique, le 04.08.2020

Alors qu’à travers le monde on déboulonne les statues des anciens esclavagistes, le Bénin a décidé de restaurer ses musées pour mieux raconter ce douloureux pan de son histoire – depuis la traite des noirs jusqu’à la colonisation – aux intéressés et en particulier aux nouvelles générations.

Le grand Fort portugais de la petite ville côtière de Ouidah qui accueille le musée d’histoire, présente à ses visiteurs des objets en lien avec l’esclavage comme par exemple une cloche amenée par les missionnaires catholiques européens ainsi que des entraves et des chaînes utilisées pour attacher les esclaves. Car c’est à Ouidah qu’ont été rassemblés plus d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants entre les 17ème et 19ème siècles, avant d’être embarqués pour traverser l’océan Atlantique.

Pour mieux mettre en valeur ses collections, le musée est en travaux jusqu’à la fin de l’année. En attendant sa réouverture, une partie de ses trésors ont été délocalisés à la Maison du Brésil pour y proposer l’exposition temporaire « Et si Ouidah m’était conté ».

Ouidah se prépare à accueillir le Musée international de la mémoire et de l’esclavage (MIME) qui est actuellement en construction, ainsi qu’un grand complexe touristique de 130 chambres orienté vers le même thème, avec des « jardins du souvenir », une zone de recueillement, et « la reconstruction historique d’un bateau négrier », amarré au large dans l’océan. « Nous avons besoin d’actions fortes, au-delà des mouvements de revendication des causes noires », défend un guide touristique, natif du lieu. « Nous voulons illustrer la trame de l’histoire pour la transmettre aux générations futures. »

Développement de nouvelles formes de séparatisme ethnique

Le Figaro, le 03.08.2020 

La décision de Google de signaler par militantisme, aux États-Unis, les commerces tenus par des Noirs ne convainc pas tout le monde. Pour Olivier Babeau, président de l’Institut Sapiens, qui réfléchit aux évolutions de la société, et professeur à l’université de Bordeaux, cette proposition aggraverait le séparatisme ethnique et ruinerait l’idée d’universalité.

Le chercheur français s’étonne que ce retour de la discrimination ethnique ne rencontre aucune opposition apparente. Selon lui, les propositions militantes de Google promeuvent en réalité une conception antagoniste des rapports sociaux qui enfonce les États-Unis dans une spirale de séparatisme ethnique dont le résultat ne peut être que l’aggravation des violences et des fractures sociales.

Dans l’idéologie des mouvements progressistes, la société se réduit à n’être qu’une juxtaposition de «communautés» où des individus sont irrémédiablement classés selon leur ethnie, leur genre ou leur préférence sexuelle, explique Olivier Babeau. Les militants de cette nouvelle «justice sociale» sont radicalement opposés à la réponse universaliste fondée sur le principe d’indistinction. Dans leur logique, il ne doit pas être question de choisir un restaurant pour la qualité de sa cuisine, ou un employé pour ses compétences puisque des critères ethniques, sexuels ou de sexe doivent être posés en priorité.

« Étrange époque que la nôtre, où les choses les plus évidentes sont frappées du sceau de l’infamie », regrette Olivier Barbeau qui donne quelques exemples … Un fabricant de glace au Danemark qui renonce à parler d’esquimau car le terme est jugé offensant ; une dirigeante d’entreprise (chief executive officer en anglais) qui ôte le mot « chief » car cela constituerait selon elle un manque de respect vis-à-vis des tribus amérindiennes ; une annonce concernant le cancer du col de l’utérus qui n’ose plus mentionner le terme de « femmes » mais le remplace par « personnes avec un utérus » pour ne pas commettre d’impair ; en France une association annonce qu’elle recrute des infirmières à domicile «racisées», ou des personnes proposant sur les réseaux sociaux des listes de médecins noirs…

D’où la conclusion du chercheur français « Nous voilà sommés de voir partout la marque de structures de domination qu’il faudrait dénoncer et dont nous devons nous repentir. »

 

Demandes d’asile en forte augmentation en Suisse

La Tribune de Genève, le 20.08.2020

La levée progressive des restrictions aux frontières liées à la crise sanitaire du Covid-19 provoque une augmentation importante du nombre de demandes d’asile en juillet, indique le Secrétariat d’État aux migrations (SEM).

La Suisse a enregistré 1055 demandes d’asile en juillet, soit 449 de plus qu’au mois précédent. Mais malgré cette augmentation, le nombre de demandes est en baisse de 19,5% (-256 demandes) par rapport à juillet 2019.

En juillet toujours, 309 personnes ont quitté la Suisse sous le contrôle des autorités ou ont été rapatriées. La Suisse a demandé la prise en charge de 362 requérants à d’autres États Dublin, et 89 ont été transférés dans l’État compétent pour traiter leur demande d’asile. La Suisse a quant à elle reçu 313 demandes de prise en charge émanant d’autres États Dublin, et 134 personnes y ont été transférées.

Les principaux pays de provenance des requérants d’asile dont les demandes ont été enregistrées en juillet sont: l’Afghanistan (170 demandes; +52 en comparaison avec le mois de juin), l’Érythrée (165 demandes; +16), l’Algérie (115 demandes; +65), la Turquie (100 demandes; +61) et la Syrie (89 demandes; +40).

Oumalkaire / Voix d’Exils




Revue de presse #17

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : France – la convergence des luttes / Portugal – une nouvelle destination pour les migrants marocains / Suisse – les demandes d’asile en chute libre

La manif réunit sans-papiers, antiracistes et gilets jaunes

franceinfo.fr, le 20.06.2020

Lors de la journée mondiale des réfugiés du 20 juin dernier, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les grandes villes françaises à l’appel de plusieurs collectifs. Les sans-papiers sont descendus dans la rue pour réclamer leur régularisation et un accès au logement.

A Paris, Franceinfo tend son micro à Babacar Sall qui survit depuis 3 ans en faisant des déménagements ou des petits travaux en plomberie, au noir. Les meilleurs mois, ce Sénégalais en exil parvient à envoyer 20 à 30 euros à sa femme et à sa fille, toutes deux restées au pays.

A Lyon, des « gilets jaunes », des syndicalistes de la CGT et d’autres groupes militants se sont joints au cortège pour dénoncer le racisme et les violences policières.

Sur les banderoles et les pancartes brandies par les manifestants, des slogans choc : « De l’air, de l’air, ouvrons les frontières ! », « Liberté, égalité, régularisez ! », « Des papiers pour toutes et tous », « Stop à la précarité », « Droit de vivre = droit au travail ! »

A Grenoble, Franceinfo recueille le témoignage d’un jeune Malien de 20 ans, Chérif Cheik, qui espère finir son Bac Pro de technicien du bâtiment l’année prochaine, et qui n’a pour l’heure ni logement, ni papiers.

 

Du Maroc au Portugal, une nouvelle route migratoire

infomigrants.net, le 16.06.2020

Une nouvelle route migratoire est en train de s’ouvrir avec comme point de départ les côtes ouest-marocaines et point d’arrivée le sud du Portugal.

Ainsi, 48 migrants ont débarqué dans la région de l’Algarve ces six derniers mois, dont 22 à la mi-juin, après avoir été interceptés en mer au large des côtes portugaises. Âgés de 20 à 30 ans, les migrants étaient tous originaires de la côte ouest du Maroc.

Le confinement très strict imposé pour lutter contre la pandémie de coronavirus a encore aggravé la situation économique de la jeunesse marocaine. Le manque de perspectives d’avenir explique que certains choisissent l’exil malgré tous les dangers à surmonter.

Certes, le chiffre des arrivées au Portugal est encore faible, mais les autorités redoutent un changement d’itinéraire des migrants qui empruntaient généralement la route « classique », partant des côtes du nord du Maroc pour rallier le sud de l’Espagne ou les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla avant de rejoindre l’Europe.

Selon les spécialistes des migrations, ce changement de route n’a rien d’étonnant, dans la mesure où les contrôles dans le nord du Maroc se sont renforcés ces dernières années et ont poussé les migrants à trouver d’autres itinéraires comme ceux passant par les Canaries ou le Portugal. Comme toujours, quand on bloque une route, les réseaux s’adaptent et d’autres routes s’ouvrent ailleurs.

 

70% de baisse des demandes d’asile en Suisse

24 Heures, le 11.06.2020

Les migrations ont nettement diminué dans toute l’Europe en raison des mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus, tels que les contrôles aux frontières ou les interdictions de voyager à l’intérieur de certains pays.

Un exemple ? 376 demandes d’asile ont été enregistrées en Suisse au mois de mai dernier, soit 850 de moins par rapport à mai 2019. Une chute de presque 70%.

Dans le cadre des mesures de prévention de l’épidémie de Covid-19, la Suisse applique, depuis le 25 mars, des restrictions d’entrée depuis tous les États Schengen, à l’exception du Liechtenstein. Ces restrictions ont aussi pour conséquence la suspension des transferts Dublin.

En mai toujours, le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) a traité 1274 demandes d’asile en première instance. Parmi elles, 157 ont abouti à une décision de non-entrée en matière, 367 à l’octroi de l’asile, et 371 à l’admission provisoire (permis F).

Par ailleurs, 150 personnes ont quitté la Suisse sous le contrôle des autorités ou ont été rapatriées.

Les principaux pays de provenance des requérants sont: l’Érythrée, l’Afghanistan, la Syrie, l’Algérie et la Turquie.

Oumalkaire / Voix d’Exils