Elles font partie de la construction de l’être humain
Qu’aujourd’hui je suis devenue.
Je ne peux pas effacer les baisers donnés
Ni les caresses reçues
En un instant, ils m’ont comblée
Et ont perfectionné mon Art d’aimer.
Je ne peux pas retourner le calendrier de ma vie
Car chaque année, chaque jour, chaque seconde
Ont fait et font partie de qui je suis
Ou peut-être de tout.
Je ne peux pas effacer les amours
Et les déchirements qui ont traversé ma vie
J’ai appris de chacun d’eux
Et ils sont dans mes souvenirs
Agréables ou difficiles
Mais ils sont là comme une encre indélébile
Sur la toile de ma vie.
Je ne peux pas passer une journée
Sans considérer les cicatrices sur mon âme
Car elles m’ont fait grandir.
Je peux rire, vivre et jouir librement
Car j’accepte ma vie, mes chemins parcourus
Mes erreurs, mes réussites, mes peurs et mes faiblesses
Mais surtout j’apprends sur le nouveau chemin
Qui s’ouvre sous mes pas
Où je m’avance transformée et confiante en moi-même,
Où la seule et la plus convaincante sécurité
Est que j’avance d’un pas ferme
Seconde par seconde, sans attendre plus
Que ce qui vient.
Car je prends soin de profiter
Du moment où je respire
Du moment où j’aime et je suis aimée
Du rire et des pleurs,
Des émotions et des tendresses
Du moment que je vis…
Martha Campo
Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils
Grandir entre plusieurs cultures
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Une ancienne rédactrice de Voix d’Exils nous raconte son expérience
La migration ne va pas uniquement avoir un impact important sur la vie des parents migrants. Elle a aussi une importance dans la vie des enfants nés dans le pays d’accueil.
L’intégration culturelle est un processus qui s’étend sur plusieurs générations. Les enfants nés dans le pays d’accueil de parents immigrés ont besoin d’un lien avec leurs origines pour s’établir.
Premièrement, la culture regroupe les valeurs, l’idéologie, les croyances, les connaissances, les normes, la langue, les rituels ainsi que les comportements d’une personne. Chaque culture a des expressions, des normes culturelles et des coutumes différentes. La culture se reflète donc dans nos actions quotidiennes.
La richesse de la multiculture
Beaucoup maintiennent la culture d’origine dans la vie familiale. Cela a été le cas pour moi qui parle couramment mes langues maternelles: le turc et le kurde; ce tout en parlant la langue du pays d’accueil: le français en public et en participant pleinement à la société. Personnellement, ma triple appartenance dans le milieu social et culturel dans lequel j’ai grandi exerce une influence sur moi.
En grandissant entre plusieurs cultures, nous pouvons avoir le sentiment d’appartenir à une ou plusieurs d’entre elles à la fois. Nous avons ainsi le choix de nous référer ou non à nos différentes cultures.
La multiculture peut-elle faire la force d’un individu?
On construit notre identité en fonction de nous-mêmes et de notre situation. Dès la naissance, on incorpore ce que nos parents ressentent, pensent et la manière dont ils se comportent. Cette culture est intériorisée au plus profond de notre être de manière inconsciente.
Comme pour beaucoup de personnes, je suis très attachée à mon pays de naissance, de même qu’à ceux de mes parents, ce malgré le fait que je n’y sois jamais allée. Cela se reflète dans ma façon de me comporter et de penser, dans les valeurs et les normes auxquelles j’adhère.
Avoir plusieurs cultures peut rendre difficile de savoir qui l’on est vraiment et surtout d’imaginer la personne que l’on veut devenir. Afin de construire sa propre identité, il faut être capable de trouver son équilibre et réussir à saisir un peu de chaque culture différente.
Notre identité se construit tout au long de notre vie, la culture n’en est qu’une partie. Nos rencontres et nos expériences nous permettent aussi d’évoluer et de mieux nous connaître. Personnellement, ma triple appartenance fait partie intégrante de ma personnalité: c’est ce qui me définit aujourd’hui et fait de moi la personne que je suis.
Les inconvénients de la multiculture
Si cela peut être bénéfique pour certaines personnes, avoir plusieurs cultures peut être contre-productif pour d’autres. Il est compliqué de posséder plusieurs modèles de référence, de parler d’autres langues, de posséder plusieurs façons de penser et des traditions diverses.
Quelques fois, il arrive que l’on renonce à une partie de notre culture d’origine pour diverses raisons. Accepter ce renoncement varie d’une personne à une autre et la société dans laquelle nous avons grandi joue un rôle à cet égard.
Il est même parfois très difficile – voire impossible – de garder « primitive » notre culture, comme certains voudraient qu’elle soit: intacte, pure et non interprétée. Mais j’aime bien avoir ce petit plus, ne pas appartenir à quoi que ce soit et imaginer qu’un jour je pourrai partir pour découvrir ce pays que je connais si peu.
Malgré que cela puisse être un inconvénient pour certains; pour d’autres, avoir plusieurs cultures permet donc d’avoir une plus grande liberté de choix, de possibilités et d’avantages dans une société qui se diversifie de plus en plus.
L.B.
Ancienne membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils