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J-3 avant le Lauz’One festival!

Demandez le programme!

Le Lauz’One festival est une nouvelle manifestation gratuite dont l’objectif est de promouvoir la diversité culturelle de la Ville de Lausanne. Voix d’Exils est partenaire du projet. A J-10, Voix d’Exils vous dévoile le programme! Venez nombreuses et nombreux pour célébrer ensemble la multiculturalité lausannoise les samedi 18 et dimanche 19 septembre!

Lauz’One festival – 1ère édition

samedi 18 – dimanche 19 septembre 2021

Lausanne, Place de l’Europe

Site internet du festival : www.lauzonefestival.ch.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Réécoutez ici l’interview de Kwassi Agbezouke, président du festival, parue sur Voix d’Exils le 2 septembre

 

 




« J’aimerais que toutes les armes se taisent »

Prières dans les décombres d’une église bombardée de la région de Shuschi.

Entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, une guerre sans fin

En automne 2020, l’Azerbaïdjan attaque l’Arménie dans l’indifférence quasi générale. Exilée en Suisse avec son mari et ses deux fils, notre rédactrice arménienne Anahit vit la guerre à distance à travers les médias et les appels téléphoniques avec sa famille, restée sur place. Une année après, la guerre n’est toujours pas finie. Elle continue à faire des ravages dans une autre région du pays.

Arménie. Source: Wikipédia

« C’était le 27 octobre 2020. J’avais rêvé que des bombes explosaient partout et que le feu tombait du ciel sur l’Arménie. Tout le monde criait et il y avait beaucoup de morts. J’étais effrayée, paralysée, je ne pouvais rien faire…

A mon réveil, je tremblais de peur et j’ai entendu mon mari crier depuis la salle à manger : « L’Azerbaïdjan a de nouveau attaqué l’Arménie. Il a déclenché une guerre violente ! »

Mon premier réflexe a été d’appeler mes parents qui vivent là-bas, dans la région du Haut-Karabagh. En neuf ans d’exil, c’est la première fois que ma maman était contente que nous ayons quitté l’Arménie. Cette fois, elle était heureuse de nous savoir en sécurité en Suisse.

Beaucoup d’amis perdus

En fait, les tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ne sont pas un phénomène récent puisque la guerre s’arrête et reprend par intermittence depuis 30 ans. Comme beaucoup de compatriotes, j’ai perdu beaucoup d’amis et de connaissances pendant cette longue période.

Et ce n’est pas fini. En 2020, quand je suis allée sur internet pour m’informer, j’ai vu passer des photos de jeunes hommes que je connaissais et j’ai découvert avec tristesse qu’ils étaient morts au combat. Ils avaient l’âge de mes garçons. Je me suis sentie tellement coupable… Quand on est loin de son pays natal, la distance et l’absence rendent la douleur encore plus insupportable.

La guerre de 2020 a été particulièrement violente et également inattendue, dans la mesure où le nouveau président de l’Arménie, Armen Sarkissian, avait assuré que le président d’Azerbaïdjan se voulait constructif dans sa relation avec le peuple arménien et qu’il n’y avait donc pas de risque de guerre.

Du soutien en Suisse

Dans ce contexte de tensions permanentes, la Russie, qui est censée soutenir l’Arménie, joue malheureusement un double jeu. D’une part, elle considère l’Arménie comme un pays partenaire dans lequel elle a installé plusieurs bases militaires ; d’autre part, elle poursuit l’objectif caché de partager l’Arménie entre la Turquie et l’Azerbaïdjan.

Lors de la guerre de 2020, la Russie a attendu 44 longs jours avant d’intervenir ! Elle a ensuite présenté à l’Arménie une proposition absurde, à savoir : céder 7 de ses régions à l’Azerbaïdjan en échange d’un cessez-le-feu. Cette proposition révoltante et absurde a également étonné mes amis ici en Suisse qui suivaient les nouvelles avec nous. Je profite d’ailleurs de cette occasion pour les remercier d’avoir partagé notre douleur et d’avoir prié avec nous. Leur soutien a été précieux.

L’indifférence générale

Je me souviens qu’en été 2020, de terribles incendies ont ravagé l’Australie, faisant des dizaines de morts et détruisant des habitations, des forêts, des animaux… Tout le monde, y compris en Arménie, ne parlait que de ça et voulait aider les Australiens. La mobilisation pour sauver les kangourous et les koalas en danger a été générale.

Mais, sur la scène internationale, qui s’est mobilisé pour défendre les Arméniens de la région du Haut-Karabagh qui ont vécu l’enfer? Qui s’est élevé contre les bombardements azéris qui ont fait des morts, détruit des habitations, des églises et des hôpitaux ? Qui a dénoncé l’utilisation par les Azéris d’armes chimiques non autorisées ?

Aujourd’hui encore, des femmes attendent le retour de leurs fils et de leur mari. Des centaines d’hommes ont été fait prisonniers et croupissent dans des prisons azéries.

Un nouveau front de guerre

Après ses attaques meurtrières sur le Haut-Karabagh, l’Azerbaïdjan s’en est pris à la région du Syunik. On n’en parle pas, mais la guerre continue et les agresseurs ne sont toujours pas punis. Les pays européens qui auraient dû intervenir restent silencieux pour des raisons économiques : le sous-sol de l’Azerbaïdjan est riche en produits d’exportation comme le gaz et le pétrole…

Quand j’entends sur internet les déclarations mensongères du gouvernement azéri, je m’interroge : Est-ce que la communauté internationale croit en ses mensonges ? Je pense à l’affirmation selon laquelle le Haut-Karabagh est un territoire historique appartenant à l’Azerbaïdjan. Ce qui est complètement faux ! L’Azerbaïdjan a été créé par la Russie il y a 100 ans, alors que l’Arménie a été créée il y a 2500 ans.

Malheureusement, l’Arménie est un vaste champ de bataille depuis sa création, en 782 avant Jésus-Christ. Entourée par des voisins essentiellement musulmans, elle s’est démarquée par sa conversion au christianisme à partir du 4ème siècle après Jésus-Christ. Autrefois, son territoire était beaucoup plus vaste que celui que l’on connaît aujourd’hui. Il s’étendait sur des régions qui sont maintenant occupées par la Turquie, la Géorgie et l’Azerbaïdjan.

L’espoir malgré tout

Beaucoup d’Arméniens ont été chassés par les Turcs après le génocide de 1915. Le pays compte une vaste diaspora à travers le monde, notamment aux États-Unis. Je conseille à celles et ceux qui voudraient comprendre notre histoire d’écouter le groupe de rock System of a Down. Ses musiciens et leur chanteur, Serj Tankian, sont tous des Américains d’origine arménienne. En 2020, en soutien au peuple arménien, ils ont organisé une grande collecte et sorti deux nouveaux titres : « Protect the Land » (Protège le pays) et « Genocidal Humanoidz » (Humanoïdes génocidaires).

Je voudrais souligner encore que les Arméniens ne sont pas des envahisseurs, mais des citoyens qui défendent leur terre et demandent que la justice fasse son travail. Même si la justice internationale est malade, comme c’est le cas actuellement, elle ne va pas mourir pour autant… Je veux garder l’espoir ! ».

Anahit

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




De la musique baroque pour promouvoir l’accès à la culture

 

De gauche à droite : Bernardo Aroztegui (piano, clavecin), Elodie Favre (soprano) et Sandrine Feurer Tailebois (violon baroque). Auteur: Voix d’Exils .

Concert inédit sur la terrasse de l’Espace de loisirs de Faïencerie de l’EVAM à Yverdon-les-Bains

Fruit d’une collaboration entre l’association des amis d’Atempy et l’EVAM, le troisième concert du festival « Airs Libres » a eu lieu le dernier lundi du mois d’août sur la terrasse de l’immeuble de l’EVAM, en plein quartier Pierre-de-Savoie de la Ville d’Yverdon-les-Bains.  Anahit Hovhannisyan, rédactrice de Voix d’Exils, nous livre son reportage sur cet événement inédit.

La terrasse de l’immeuble de l’EVAM située à la rue de la Faïencerie 5 a accueilli, le 30 août 2021 dès 16h, l’association des amis de l’école de musique « Atempy » et les artistes professionnels du groupe « Airs Libres » dont Bernardo Aroztegui (piano, clavecin), Elodie Favre (soprano) et Sandrine Feurer Tailebois (violon baroque).

Les habitant.e.s étaient invités dès 19h à assister, grands et petits, à ce très beau concert de musique baroque offert gratuitement au public. Laura Ferilli de l’association des amis d’Atempy et Maria-Luz Berseth, coordinatrice régionale à l’EVAM pour la région Jura-nord vaudois, ont présenté les artistes et souhaité la bienvenue à tout le monde en lançant ainsi le début du concert.

Photo: Voix d’Exils.

 

Les prestations des trois artistes étaient à la hauteur des attentes et le public a pu écouter, avec grand plaisir et dans les applaudissements bruyants, la musique de l’époque baroque allant du début du 17ème siècle au milieu du 18ème des compositeurs Barbara Strozzi, Henry Purcell et Georg Friedrich Haendel.

Malgré le vent léger et le froid, le public était très impressionné par le joli concert et les enfants dansaient joyeusement. Les places assises ont été toutes occupées et certains spectateurs sont restés debout sans que cela les empêche de rester jusqu’à la fin du concert et d’applaudir les artistes après chaque prestation. L’atmosphère était tellement agréable qu’au final personne n’était pressé de partir.

A l’issue de ce bel événement, une collation a été offerte par l’EVAM aux artistes et au public. Ce dans le respect stricte des normes sanitaires en vigueur.

Selon le communiqué de presse de festival Air Libre, les objectifs de ce type de concert en plein air sont d’une part de « décloisonner la musique classique et de favoriser l’accès à la culture pour toutes et tous » et d’autre part, de « mettre en valeur le patrimoine artistique, culturel et social » .

Photo: Voix d’Exils.

Pour l’EVAM, le partage de cette très belle soirée entre ses bénéficiaires et la population locale est un signe clair d’ouverture. Cela ne peut qu’encourager le vivre-ensemble, faciliter l’intégration des personnes migrantes dans leurs quartiers et leurs villes et initier d’autres projets de collaboration dont très probablement l’organisation future de cours de piano à l’Espace de loisirs de la Faïencerie.

Pour rappel, l’association des amis d’Atempy organise depuis cinq ans des concerts dans des lieux insolites afin de décloisonner la musique classique et de favoriser l’accès à la culture pour toutes et tous, y compris aux personnes avec handicap, empêchées ou avec des difficultés particulières.

Cet été, le festival « Airs Libres » a déjà présenté au public deux concerts à la Terrasse de la rue des Jordils et à la Cour du Château. Le dernier était programmé, le dimanche 5 septembre 2021, à l’Atelier Etienne Krähenbuhl.

Anahit  Hovhannisyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




« Lausanne a beaucoup de richesse en termes de nationalités, et on ne s’en rend pas forcément compte »

Kwassi Agbezouke. Photo:Ezio Leet / Voix d’Exils.

Le Lauz’One festival : un nouveau venu à Lausanne pour célébrer la diversité de la ville

Le Lauz’One festival est une nouvelle manifestation gratuite dont l’objectif est de promouvoir la diversité culturelle de la Ville de Lausanne. Voix d’Exils est partenaire du projet. Dans ce podcast, son président-fondateur – Kwassi Agbezouke – suisse naturalisé d’origine ghano-togolaise nous présente l’événement.

La population lausannoise regroupe plus de 160 nationalités. C’est pour célébrer cette diversité que l’association socioculturelle Lauz’One fait le pari de proposer un événement qui se veut rassembleur des différentes cultures présentes dans la ville. La première édition aura lieu sur un week-end les 18 et 19 septembre. Au programme : un groupe de musique burkinabé, du flamenco ou encore de la nourriture colombienne. Si les origines géographiques sont variées, les genres le sont également : pop, rap, slam, danse ou encore théâtre seront proposés au public. Ce festival, porté par des jeunes diplômé·e·s provenant d’horizons variés, compte notamment des partenaires impliqués dans le domaine de l’asile, tel que l’association PAIRES. Des membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils participeront à cette première édition pour recueillir  les impressions du public le micro à la main.

Interview de Kwassi Agbezouke, président-fondateur du Lauz’One festival. Propos recueillis par Kristine Kostava et Nicolas Käppeli / Voix d’Exils.

Lauz’One festival – 1ère édition

samedi 18 – dimanche 19 septembre 2021

Lausanne, Place de l’Europe

Le programme est disponible sur le site internet du festival : www.lauzonefestival.ch.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Voix d’Exils est partenaire du Lauz’One festival