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La liberté

Peinture de Jozsef R. Ronai « Woman with a birdcage ». Source: Wikimedia.org.

Tellement précieuse, n’y touchez pas !

Considérez un oiseau,

Installé dans une belle cage

Dans l’air tiède

Avec de la bonne nourriture.

Au début, l’oiseau se sent à l’aise,

Parce qu’il n’a pas encore ressenti l’emprisonnement de la cage.

Il chante et s’exhibe mais, après un certain temps,

Il voit l’étroitesse de la cage,

Et aussi les regards du propriétaire qui a volé sa liberté

Peu à peu, il étouffe,

Triste et bouleversé, plein de questions sans réponse

Il regarde ses ailes qui ne lui servent à rien,

Il cherche sa liberté

Mais plus il cherche, moins il trouve.

Et maintenant, vous pouvez voir le corps sans vie de l’oiseau.

 

Sahar Farhang Deghan

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils




Flash Infos #78

Kristie Kostava / Voix d’Exils

Sous la loupe: Lafarge poursuivi pour complicité de crimes contre l’humanité en Syrie / Les enfants: premières victimes de la politique migratoire grecque / Des camps de migrants high-tech dénoncés en Grèce

Le groupe français Lafarge poursuivi pour complicité de crimes contre l’humanité en Syrie

BFM TV, le mardi 7 septembre 2021

Par sa décision du 7 septembre 2021, la Cour de cassation française remet en examen le Groupe Lafarge SA accusé de «complicité de crimes contre l’humanité» en Syrie, annulant ainsi la décision prise par la Cour d’appel de Paris en novembre 2019.

Lafarge est également accusé de financer le terrorisme. Pour maintenir l’activité de ses usines en Syrie le géant français du ciment, à travers sa filial Lafarge Cement Syria (LCS), aurait versé, entre 2013 et 2014, 13 millions d’euros environ aux groupes armés, dont l’organisation État islamique (EI), alors que le pays s’enfonçait dans la guerre.

Cette affaire remonte à l’année 2017, suite à l’ouverture d’une enquête judiciaire sur les activités du cimentier en Syrie l’impliquant dans des crimes de «financement du terrorisme», de «violation d’embargo», de «mise en danger de la vie d’autrui» et de «complicité de crimes contre l’humanité». Lafarge était suspecté, dans ce dossier, d’avoir vendu du ciment de ses usines à l’EI et d’avoir payé des intermédiaires pour s’approvisionner en matières premières auprès de factions djihadistes.

La plus haute juridiction judiciaire française a donc estimé qu’il y a des éléments substantiels qui justifient les poursuites du Groupe Lafarge pour «complicité de crimes contre l’humanité».

Kristine Kostava / Voix d’Exils

Les enfants: premières victimes de la politique migratoire grecque

Infomigrants, le 10 septembre 2021

Les conditions de vie des enfants migrants qui vivent dans le camp de Kara Tepe sur l’île de Lesbos en Grèce sont très difficiles. Kare Tepe est le nouveau camp qui a été construit après le gigantesque incendie qui a ravagé le camp de Moria sur cette même île. Les enfants qui vivent dans le camp n’ont pas accès à une scolarité normale et à des activités sportives. A cela s’ajoute que l’environnement dans lequel ils vivent n’est pas sûr. Les ONG essaient d’aider ces enfants pour qu’ils puissent aller à l’école publique grecque, mais il est compliqué de les faire acceptés. «Seul un très petit pourcentage d’enfants va dans les écoles publiques […] Certaines ONG organisent un peu d’éducation informelle. Mais ce n’est pas le but, le but c’est que les enfants puissent aller à l’école publique» relève Babis Petsikos, de l’association Lesvos Solidarity. Les ONG sur place tentent de les aidés comme elles peuvent, comme Unicef qui donne des cours quelques heures par jour. Mais ce qui inquiète le plus les ONG, ce sont les conditions de vie des enfants dans le camp de Kara Tepe. Artémis Christodoulou, psychologue chez Médecins sans frontières (MSF), prévient: «Plus les enfants sont jeunes, plus le stress affecte leur cerveau. Donc si les enfants et les adolescents vivent constamment dans un état de stress, leur développement s’en ressentira forcément.»

Des camps de migrants high-tech dénoncés en Grèce

L’Express, le 20 septembre 2021

Plusieurs ONG, dont Amnesty International, considèrent le camp de migrants qui a ouvert le 18 septembre sur l’île grecque de Samos comme une prison exposant les réfugiés à la maladie mentale. Or, les autorités grecques considèrent cette réalisation comme la première du genre et la plus propre, et ont indiqué qu’elles disposent de procédures d’examen strictes pour s’assurer que les réfugiés qui vivent à l’intérieur sont exempts d’éléments terroristes et de faux documents.

Les infrastructure du camp sont confortables, mais ce qui le distingue aussi est le fait qu’il soit protégé comme un bunker high-tech pour filtrer les éventuels terroristes. «Le but est de suivre la loi, et la loi dit que nous devons les filtrer et les enregistrer pour nous assurer qu’ils n’ont pas de faux [papiers] et qu’ils ne sont pas des terroristes, ne sont pas un danger et cela prend du temps», justifie Manos Logothetis qui supervise l’accueil des réfugiés au ministère grec des migrations.

Les ONG ont également dénoncé le caractère fermé du nouveau camp et les conséquences sanitaires de l’incarcération. Médecins sans frontières a également condamné cet ouvrage et le considère comme «une honte» et «un cauchemar dystopique». Quant à la la Commission européenne, elle s’engage à fournir une somme importante pour financer cinq camps recevant des arrivées en provenance de la côte turque afin d’éviter les conditions insalubres que Samos a connue ces dernières années avec le camp de Moria.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




Le Lauz’One festival réussit à merveille son entrée en scène!

« Biriba’s capoeira », samedi 18 septembre 2021. Zahra Ahmadyan / Voix d’Exils

Retour sur quelques moments forts d’une magnifique 1ère édition du nouveau festival multiculturel lausannois

Le Lauz’One festival est une nouvelle manifestation gratuite dont l’objectif est de promouvoir la diversité culturelle de la Ville de Lausanne. Voix d’Exils est partenaire du projet. La première édition s’est tenue les samedi 18 et dimanche 19 septembre 2021. Zahra Ahmadyan, Kristine Kostava, Rachid Boukhamis et Omar Odermatt de la rédaction de Voix d’Exils se sont rendus sur place pour recueillir les premières impressions du public et prendre des clichés de quelques moments forts de cette magnifique première édition. Bon voyage dans l’univers multiculturel et multisaveurs du Lauz’One festival!

En se baladant dans le festival, la rédaction de Voix d’Exils à croisé plusieurs festivaliers et festivalières sur son chemin et a recueilli leurs premières impressions en réalisant des micros-trottoirs le samedi 18 septembre.

Micros-trottoirs

Noeline Beytrison, responsable des relations publiques du Lauz’One festival. Kristine Kostava / Voix d’Exils

Propos recueillis par Zahra Ahmadyan. Prise de son: Rachid Boukhamis.

Thierry Fracheboud, festivalier en compagnie de Kristine Kostava, rédactrice de Voix d’Exils. Zahra Ahmadyan / Voix d’Exils.

Propos recueillis par Kristine Kostava. Prise de son: Rachid Boukhamis.

Brenda Bron, festivalière. Kristine Kostava / Voix d’Exils

Propos recueillis par Zahra Ahmadyan. Prise de son: Rachid Boukhamis.

Emmanuelle Vollenweider, bénévole au Lauz’One festival. Kristine Kostava / Voix d’Exils

Propos recueillis par Kristine Kostava. Prise de son: Rachid Boukhamis.

Yvanna Receveur, festivalière, en compagnie de Rachid Boukhamis, rédaction de Voix d’Exils. Kristine Kostava / Voix d’Exils

 

Propos recueillis par Rachid Boukhamis. Prise de son: Kristine Kostava.

 

Photoreportage

Samedi 18 septembre 2021

« Biriba’s capoeira », samedi 18 septembre. Zahra Ahmadyan / Voix d’Exils

 

Deux danseuses de « Isadora Danse » (danse Bollywood), samedi 18 septembre. Rachid Boukhamis / Voix d’Exils

 

« Suisse chérie », samedi 18 septembre. Rachid Boukhamis / Voix d’Exils

 

« Smile » (Blues-rock), samedi 18 septembre. Omar Odermatt / Voix d’Exils

Dimanche 19 septembre 2021

Øbaya Batucada (percussions), dimanche 19 septembre. Omar Odermatt / Voix d’Exils

 

« Ni d’ici ni de là-bas », pièce de théâtre, dimanche 19 septembre. Rachid Boukhamis / Voix d’Exils

 

« Kaya » (Reggae), dimanche 19 septembre. Rachid Boukhamis / Voix d’Exils

Un grand merci pour l’accueil chaleureux que nous a réservé toute l’équipe du Lauz’One festival et on espère vivement vous retrouver  l’année prochaine!

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




هكذا يتبدد الظلام

Kristine Kostava / Voix d’Exils.

بين الواقع والخيال

يدعوكم محررنا رشيد بوخميس، في هذه الرواية، الى التعرف على التحول الاستثنائي في حياة الطفل اليتيم بلال

عاش يتيما بعدما فقد كلا أبويه في حادث انزلاق التربة في قريته من ولاية ميلة الجزائرية، وهو في الثالثة من عمره. كفلته جدته لأبيه وهي في الخامسة والخمسين من العمر. من كثرة الإشفاق عليه وحرقة الثكل، تركته يفعل ما يريد وأودعته الشارع مع أترابه. ترك مقاعد الدراسة في سن مبكرة وارتاد الأوكار تعلم فيها كل فنون الانحراف والشذوذ، فصار الجيران يشكونه إليها لتصرفاته الطائشة وينعتونه بالشقي، وهي تدافع عنه بكل ما لديها من وسائل، بلغت حد العراك والملاسنة الكلامية

مد « بلال » الطفل اليتيم يده في بادئ الأمر إلى السجائر، تعلم بعدها كل ما يرتبط بهذا السم، وصار مدمنا على مغيبات العقل. يهدد جدته بشتى الوسائل ليحصل على ما وفرته في حصيلتها، غير أنها كانت تبالغ في دلالها  له مما زاده رعونة وطيشا

كان يحلم بالسفر إلى أوربا ليستمتع بما حرم منه في بلده المحافظ، بعيدا عن أعين أهله وذويه، في منأى عن القوانين العرفية التي تضايقه وتعتبر تصرفاته خارجة عن المألوف ومنافية لقانون المجتمع المسلم

الطريق الى فرنسا

تعرف بلال على منى، الشابة الفرنسية من أصول جزائرية التي قدمت لتقضي عطلتها الصيفية في إحدى المدن الجزائرية القريبة من الساحل. تطورت العلاقة إلى اتفاق على الزواج. عند إعلان الخطوبة، استنكر أهلها هذا القرار ونصحوها بالرجوع عنه، لكنها كانت مصممة على تنفيذه بأقصى سرعة، وهي التي تلقت تربيتها الشرقية المشبعة بالتعاليم الدينية عن طريق السمع، حيث ظنت أنها أصابت صيدا ثمينا لن تجد مثله على وجه الأرض، وعليها أن تخطفه قبل فوات الأوان

في فرنسا، وجد بلال كامل الحرية التي حلم بها في شبابه فأعاد إلى ذاكرته شريط الحرمان والقيود الاجتماعية المفروضة عليه في بلده الأصلي. غير العقلية وأطلق العنان لمكبوتاته الطفولية وراح يسبح في خيالاته البنفسجية وصار يقضي معظم وقته مع رفاق السوء في جو ملئ باللهو، ونسي واجبه الذي هاجر من أجله تاركا وراءه جدته العجوز وحيدة تبكي لفراقه، ناسيا زوجته التي جعلت منه إنسانا بيده ميزان القوة

بدأت الشكوك تتسرب إلى فراش الزوجية وتحوم حول الزوج السائب ونزل الخبر على أم منى كالصاعقة لكنها جمعت قوتها وطمأنت ابنتها. واستطاعت، شيئا فشيئا، أن تقنع صهرها بالجلوس الى طبيب نفساني والقيام بأنشطة فكرية وتواصلت معه في أغلب الأوقات حتى سدت فراغه وأشعرته بالاهتمام، فصار يبتعد عن رفاق السوء إلى أن انقطع عنهم

بداية جديدة   

بعد أيام، تحصل على منصب عمل في مصنع للسيارات السياحية كعون أمني ليلي، فامتنع عن التدخين بمقتضى القانون الداخلي للشركة، ثم توقف عن شرب الكحول وتناول المخدرات واستمر على تلك الحال يناضل بمساعدة زوجته التي ساهمت بما استطاعت بعد ذلك من مال لفتح مرآب لغسيل السيارات، واكتشف بلال سر السعادة وجمال الحياة في العمل

صار بلال يقلب صفحات كتابه فتذكر جدته التي ربته ودافعت عنه في كل مواقفه، فعزم على زيارتها مع زوجته وبنتيه اللتين لم يرياها إلا في الصور التذكارية التي احتفظت بها أمهما من يوم زواجها

كم كانت المفاجأة سارة حين طرق بابها وخرجت معتمدة على عصاها إذ سبق إليها حفيذتاها وسلما عليها، وربطت الدهشة لسانها حين أسرع إليها بلال وضمها باكيا بحرقة دموع الفرح

رشيد بوخميس

محرر بصوت المهجر

La traduction française de cet article a été publiée le 10.08.2021 sur Voix d’Exils et est accessible ici




FLASH INFOS #77

Kristine Kostava / Voix d’Exils

Sous la loupe: De retour en Syrie, des familles de réfugiés ont subi tortures et viols / La Turquie érige un mur pour barrer la route aux Afghans en fuite / Amnesty international appelle le Qatar à enquêter sur la mort de travailleurs migrants

De retour en Syrie, des familles de réfugiés ont subi tortures et viols

France 24, le mardi 7 septembre 2021

Dans son rapport intitulé « Tu vas à ta mort », Amnesty international a fait, le 7 septembre 2021, état de plusieurs cas de tortures et de violences sexuelles sur 66 réfugiés syriens rentrant en Syrie entre 2017 et le printemps 2021.

L’ONG a alerté, dans ce rapport, les pays accueillant des réfugiés syriens, que des dizaines de syriens venant de France, d’Allemagne, de Turquie, de Jordanie ou des Emirats arabes unis ont été victimes à « d’horribles violations » perpétrées par les services de sécurité du régime de Bachar al-Assad qui veut faire croire qu’il n’y a pas de risque de retourner au pays.

La réalité est toute autre. Les réfugiés syriens renvoyés à l’Enfer du régime syrien se voient accusés de « trahison » ou de « terrorisme » et exposés, hommes, femmes et enfants à « des détentions illégales et arbitraires, des tortures et autres mauvais traitements, notamment des viols et des violences sexuelles », parfois contre des enfants. D’ailleurs, cinq personnes sur les 66 réfugiés ont trouvé la mort, selon ce rapport, et on ignore le sort de 17 autres personnes.

La Turquie érige un mur pour barrer la route aux Afghans en fuite

LCI, le mardi 31 août 2021

L’échappée est de plus en plus difficile pour les milliers d’Afghans qui cherchent à pénétrer dans l’Union Européenne via la Turquie depuis la frontière Iranienne.

La Turquie qui accueille déjà sur son sol 3,5 millions de réfugiés syriens semble très décidée de stopper une nouvelle vague migratoire en provenance cette fois d’Afghanistan. Outre l’arsenal de militaires, de policiers et de gendarmes déployés le long de la frontière avec l’Iran et l’usage des caméras thermiques et des radars, la Turquie est en train d’ériger un gigantesque mur dissuasif émaillée tous les dix kilomètres d’un poste de garde pour barrer la route aux Afghans fuyant leur pays notamment après l’arrivée des talibans au pouvoir.

Un reportage réalisé par la TF1 résume assez bien la situation très tendue sur les 500 km environ de frontières et montre la traque des candidats à la migration dans la région du Van. Cilquer ici pour visonner la vidéo.

Amnesty international appelle le Qatar à enquêter sur la mort de travailleurs migrants

Le Monde, le jeudi 26 août 2021

Amnesty International a appelé jeudi 26 août le Qatar – qui organise la prochaine Coupe du monde de football – à enquêter sur une série de décès inexpliqués parmi les personnes migrantes employées. L’ONG a lancé un rapport qui « documente la façon dont le Qatar délivre régulièrement des certificats de décès de travailleurs migrants sans mener des enquêtes adéquates, attribuant les morts à des “causes naturelles” ou à des cas d’insuffisance cardiaque ». En s’appuyant sur l’analyse des enregistrements des décès des travailleur·se·s dans leur pays d’origine, Amnesty affirme que dans 70% des cas, les causes ne sont pas précisées.

En février, le Qatar a démenti avec véhémence les informations du quotidien britannique The Guardian selon lesquelles plus de 6 500 travailleur·se·s migrant·e·s auraient trouvé la mort au Qatar depuis 2010. Doha refuse cependant de donner les chiffres exacts. L’émirat gazier, en pleine préparation pour la Coupe du monde 2022, affirme avoir pris des mesures pour améliorer les conditions de travail des employé·e·s immigré·e·s. Depuis 2010, Le Qatar a annoncé différentes modifications des réglementations du travail, mais les critiques pointent une mise en œuvre qui ne voit pas encore le jour.

Selon l’ONG, il y a assez de preuves que « nulle part en Syrie n’existe une sécurité suffisante pour rentrer« . Pourtant, des pays européens comme Le Danemark et la Suède font encore des pressions sur les réfugiés syriens pour qu’ils rentrent.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils