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Revue de presse #46

Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : Premier sauvetage depuis le retour en mer de l’Ocean Viking / Berne soutient le contrôle des téléphones portables des requérants d’asile / Mauvaise gestion de la violence dans les centres fédéraux pour requérants d’asile / Biden lance un projet de régularisation de millions de sans papiers

Premier sauvetage depuis le retour en mer de l’Ocean Viking

RTS, le 21 janvier 2021

La directrice de l’association « SOS Méditerranée », Sophie Beau, a indiqué que le navire « Ocean Viking » a secouru environ 120 personnes lors de son premier sauvetage depuis son retour en mer. Les personnes secourues étaient à bord d’un canot surchargé à près de 70 km des côtes libyennes. Parmi les rescapé.e.s, en provenance d’Afrique subsaharienne, 58 mineurs étaient à bord ainsi que quatre bébés, dont un d’un mois seulement. Selon Sophie Beau, l’Ocean Viking est actuellement le seul navire de secours dans la région, les autres étant bloqués par les autorités italiennes comme l’était l’Ocean Viking auparavant. Pour rappel, le navire de sauvetage, bloqué cinq mois durant par les autorités italiennes qui on exigé des travaux coûteux avant qu’il puisse repartir en mission, a repris la mer le 11 janvier.

Le Conseil fédéral soutien le contrôle des téléphones portables des requérants d’asile

La Tribune de Genève, le 20 janvier 2021

Le 20 janvier 2021, le Conseil fédéral a approuvé un projet du Parlement visant à permettre aux autorités de contrôler les téléphones portables des personnes en procédure d’asile, si cela s’avère nécessaire pour établir leur identité. Le Conseil fédéral s’est dit favorable au but poursuivi par le projet et estime que « l’analyse des supports électroniques contenant des données peut aider dans des cas particuliers, en complément des moyens existants, à établir l’identité, la nationalité et l’itinéraire d’un requérant d’asile ». Les indications obtenues contribueront ainsi à l’accélération de l’exécution des renvois, estime-t-il. Le contrôle d’un support électronique contenant des données représente toutefois une grave atteinte aux droits fondamental à la protection de la sphère privée, reconnaît le gouvernement. Pour rappel, cette initiative a été déposée en 2017 par un conseiller de l’Union démocratique du centre (UDC).

Pour aller plus loin:

Fouiller le téléphone portable des requérants d’asile: bientôt légal? Article publié dans Voix d’Exils le 24.09.20218.

Comment protéger ses données ? Article publié dans Voix d’Exils le 24.10.2018.

Mauvaise gestion de la violence et des conflits dans les centres fédéraux pour requérants d’asile

RTS, le 18 janvier 2021

La Commission nationale de prévention de la torture (CNPT) a publié le 18 janvier des nouvelles recommandations relatives à la gestion des centres fédéraux pour personnes en procédure d’asile. Pour la commission, la manière de résoudre les conflits et la violence laisse à désirer dans ces hébergements et un système de gestion des conflits y fait défaut. A plusieurs reprises, le personnel de sécurité des centres fédéraux a utilisé des moyens disproportionnés, relève le rapport de la CNPT. Il s’agit par exemple de l’immobilisation corporelle, de l’utilisation de gel au poivre ou du placement en salle de réflexion. A cet effet, des procédures pénales ont été engagées contre des agents de sécurité pour usage arbitraire ou disproportionné de la force ou abus de pouvoir. La commission a néanmoins également relevé plusieurs points positifs. Les personnes en procédure d’asile sont en général hébergées dans des conditions conformes aux droits humains et fondamentaux. La mise en place de l’enseignement de base pour les enfants et les jeunes en âge de scolarité est saluée, tout comme la création d’une consultation pour les personnes souffrant de dépendances dans le centre de Kreuzlingen (TG).

Biden lance un projet de régularisation de millions de sans-papiers

Le soleil numérique, le, 21 janvier 2021

Le 20 janvier 2021, le nouveau président américain – Joe Biden – a annulé le décret qui interdisait aux ressortissants de pays en majorité musulmans (Iran, Libye, Somalie, Syrie et Yémen) d’entrer aux États-Unis. Pour rappel, ce décret controversé avait été promulgué par Donald Trump en janvier 2017. Par ailleurs, le mur à la frontière mexicaine, projet phare de l’ex-président républicain, est également suspendu. Les quelque 700’000 « Dreamers » – ces immigrés arrivés enfants aux États-Unis et qui souvent connaissent à peine leur pays d’origine, retrouvent quant à eux une protection juridique. A cet effet, un texte de loi est déjà sur la table. Ce dernier promet de légaliser définitivement les « Dreamers », ainsi qu’une grande partie des quelques 11 millions de sans-papiers actuellement aux États-Unis. De nombreuses associations de migrants ont salué ces mesures. Néanmoins, le combat n’est pas encore gagné, car le Congrès devra se prononcer sur cette ambitieuse réforme.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 




Je parlais avec une amie #1/3

Dessin réalisé sur caneva.com par la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

Une édition limitée d’anecdotes du quotidien de l’asile

« Je parlais avec une amie » : nous l’avons toutes et tous déjà entendu et nous l’avons toutes et tous déjà prononcé. Cette formule a inspiré notre rédactrice Elvana Tufa qui a décidé de partager avec nous ses petites discussions anecdotiques – mais qui en disent long – sur son quotidien de personne en procédure d’asile (english version below).

Je parlais avec une amie qui a obtenu le permis B et qui pourtant se plaint tout le temps

– « Je n’ai pas de travail ; je n’ai pas d’appartement…»

– « Est-ce que tu peux travailler ? » lui ai-je demandé.

– « Oui, mais… »

Elle ne m’a répondu que ça.

Alors, je me suis souvenue de mes diplômes suspendus au mur comme des photos d’enfance en attendant le permis B…

Je parlais avec une amie hier et elle m’a raconté ses vacances

Elle a passé le week-end dernier dans une station de ski et s’en est vantée. Et puis elle m’a demandé :

– « Et toi, où as-tu passé ton week-end ? »

– « Moi ? Je suis allée au supermarché 4 fois pendant le week-end, seule, sans enfants. C’était une sacrée pause et je me suis sentie si bien! »

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I was talking to a friend who has already B permit but complaining all the time

– “ I don’t have a job; I don’t have an apartment…”

– “ Are you permitted to work ? ” I asked her.

– “ Yes, but…”

she answered but this.

And then, suddenly, I recalled all my diplomas hanging on the wall just like photos of childhood, while I’m waiting to obtain the B Permit like my friend.

I was talking to a friend yesterday and she was telling me about her holidays

She passed last weekend in a ski resort and was bragging about. And then she asked me :

– “ How was your weekend ? Where did you guys go ? ”

– “ Me ? ” I went to the supermarket like 4 times during the weekend, alone, without children. It was indeed “ a holy day ”, and it felt so good!

Elvana Tufa

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 

 




Revue de presse #45

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : En route vers un asile climatique en France ? / Les demandes d’asile augmenteront en Suisse en 2021 / Une étude évalue l’impact du Covid-19 sur l’emploi des migrants / Le sort des réfugiés Érythréens inquiète l’ONU

En route vers un asile climatique en France ?

Le Figaro, le 8 janvier 2021

Le 18 décembre 2020, une cour administrative a annulé l’Obligation de Quitter le Territoire Français d’un Bangladais, en qualifiant les critères climatiques de son pays d’origine d’incompatibles avec son état de santé. En effet, dans son arrêt, la cour a cité à plusieurs reprises l’argument du climat pour justifier sa décision de garder l’homme en question sur le sol français, estimant que le renvoyer conduirait à une aggravation de sa pathologie respiratoire en raison de la pollution atmosphérique présente dans son pays d’origine. Selon l’avocat du recourant, on ne peut néanmoins pas parler de réfugié climatique car cette notion n’existe pas dans le droit français. Le Bangladais s’est vu octroyé le statut d’« étranger malade », un statut accordé lorsque la personne accueillie ne peut accéder à un traitement satisfaisant dans son pays et risque la mort en cas de retour. Cependant, l’avocat soutient que c’est la première fois qu’un jugement prend en compte le critère climatique parmi d’autres.

Les demandes d’asile augmenteront en Suisse en 2021

Le Nouvelliste, le 11 janvier 2021

Le nombre de demandes d’asile en Suisse est resté l’année dernière bien en deçà des attentes. Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) s’attend néanmoins à ce que les chiffres augmentent à nouveau à moyen terme en raison de la pandémie du Covid-19. Alors qu’au début de l’année dernière, le SEM s’attendait à 15’000 ou 16’000 demandes d’asile, ce sont quelque 11’000 demandes qui ont été déposées en Suisse, indique Mario Gattiker, le secrétaire d’État aux migrations. Selon lui, il faut s’attendre à une augmentation significative du nombre de demandeurs d’asile en Europe à moyen terme car l’économie de nombreuses régions a été affaiblie par la pandémie. En raison des tensions politiques internes qui en résultent, il est probable que l’on assiste à une augmentation de l’émigration, ce qui fera grimper les chiffres de l’asile, explique le fonctionnaire. Le SEM n’est pas le seul à faire cette projection, précise-t-il néanmoins. De nombreuses organisations internationales travaillant dans le domaine de l’asile s’attendent également à une augmentation après la fin de la pandémie. Il est cependant difficile de prédire aujourd’hui l’ampleur de ce futur phénomène.

Une étude évalue l’impact du Covid-19 sur l’emploi des personnes migrants

Le Temps, le 8 janvier 2021

Pour la première fois, une étude académique publiée début décembre 2020 par le « Centre for Economic Policy Research », a évalué l’impact de la crise du Covid-19 sur l’emploi des personnes migrantes issues de pays extérieurs à l’Union européenne (UE). Les auteurs de la recherche ont évalué le risque de chômage des personnes migrantes extra-européennes en fonction de quatre critères : l’emploi dans les branches qualifiées d’essentielles par les autorités ; la durée des contrats de travail ; la capacité d’adaptation au télétravail (laquelle a été identifiée comme le meilleur indicateur de risque de chômage durant la pandémie) ; les risques de perdre son emploi en fonction des différentes branches d’activité. Les résultats de l’étude ont mis en lumière que la part de personnes migrantes à haut risque diffère d’un pays à l’autre. Elle dépasse 40% en Allemagne, tandis qu’elle se limite à 20% au Luxembourg. Au total, il apparaît que 1,3 million de personnes migrantes courent un risque de chômage très élevé durant la crise du Covid-19. En outre, l’étude souligne que les femmes courent un risque supérieur aux hommes.

Le sort des réfugiés Érythréens inquiète l’ONU

Le Matin, le 14 janvier 2021

Le 14 janvier, le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés Filippo Grandi s’est dit extrêmement inquiet du sort des Érythréens réfugiés en Éthiopie et victimes collatérales du conflit qui oppose le gouvernement fédéral Éthiopien à la région du Tigré. Filippo Grandi s’est dit particulièrement préoccupé par le sort des personnes réfugiées des camps de Shimelba et Hitsats. Dans le cadre d’un communiqué, M. Grandi a souligné que malgré des demandes répétées, ni l’ONU ni d’autres organisations d’aide n’ont eu accès aux camps de réfugiés depuis le déclenchement de l’opération militaire contre la région début novembre. Selon les chiffres de l’ONU, il y avait en Éthiopie quelques 96’000 réfugiés Érythréens qui ont fui le régime du président Isaias Afwerki lorsque le conflit a éclaté.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Satori

Ezio Leet, auteur de « Satori ».

Le premier roman graphique de Voix d’Exils

C’est avec une immense joie que nous vous annonçons la sortie du premier roman graphique de la rédaction : « Satori ». A découvrir prochainement sur voixdexils.ch.

Voix d’Exils poursuit ses expérimentations. Après la sortie du film documentaire « Dans le quotidien d’un requérant d’asile » fin décembre et la parution de notre nouvelle rubrique « Je parlais avec une amie » sur notre page Instagram, nous vous proposons de découvrir prochainement le roman graphique « Satori » réalisé par Ezio Leet.

Retraçant le parcours d’un jeune homme ayant été contraint de quitter sa famille et son pays afin de rejoindre le « West-World », Satori plaira particulièrement aux adeptes de mangas. Inspiré du parcours personnel de son auteur, ce beau projet a été entièrement dessiné et imaginé par notre rédacteur Ezio Leet. Fruit d’un travail de réflexion de plusieurs mois, Satori s’adresse aux petits comme aux grands.

Rebondissements, émotions, mystères et aventures seront au rendez-vous.

Pour ne pas rater la sortie imminente des aventures Satori, abonnez-vous sans attendre à Voix d’Exils ainsi qu’à notre page Instagram.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Mon audition au SEM #1/2

Samir Sadagatoglu. Photo: Voix d’Exils.

Le jour où tout bascule

Toutes celles et ceux qui demandent l’asile en Suisse approchent chaque jour leur boîte aux lettres avec le même espoir : « est-ce qu’une lettre du Secrétariat d’État aux migrations (le SEM) m’attend ? »

Quand vous constatez qu’il n’y a pas la fameuse lettre, vous êtes déçu, vos sentiments sont ébranlés et vos pensées sont confuses. Mais, malgré tout, vous gardez l’espoir qu’elle arrive le lendemain. Parfois, ce processus peut prendre des années. Personnellement, j’ai attendu deux ans et six mois. Pendant tout ce temps, tous les jours, parfois même le dimanche, j’ai cherché cette lettre dans ma boîte aux lettres à plusieurs reprises. Et finalement, un beau jour, je l’ai reçue…

L’audition

Toutes celles et ceux qui reçoivent une convocation du SEM, et particulièrement celles et ceux qui l’attendent depuis longtemps, sont aussi heureux que s’ils avaient déjà reçu une réponse positive à leur demande d’asile. Mais immédiatement après cette joie éphémère, une nouvelle étape très responsable commence : vous devez vous préparer à l’audition. J’ai commencé à recueillir les déclarations sur mon cas des organisations internationales et des agences gouvernementales: Amnesty International, Humant Right Watch, Reporters sans frontières (RSF), Freedom House, le département d’État américain, le Parlement européen, le Conseil de l’Europe, la Cour européenne des droits de l’homme. J’ai classé tout ces documents et j’ai pris des notes.

« Comment vous sentez-vous ? N’êtes-vous pas stressé ? »

Voilà comment, si je ne me trompe pas, le représentant du SEM m’a accueilli.

« J’avoue que je suis un peu stressé… »

Ai-je répondu, tout en ajoutant:

« Mais je suis très content d’avoir reçu cette convocation après deux ans et sept mois. »

J’ai l’ai regardé attentivement dans les yeux. Il m’a également fixé avec ses yeux perçants. Cela n’a pris qu’un instant. Puis il a détourné son regard, impassible et froid, et s’est mis à regarder le grand écran accroché au mur latéral. Pendant l’audition, j’ai essayé à plusieurs reprises d’accrocher son regard. Je pensais peut-être pouvoir lire dans ses yeux ce qu’il pensait de moi. Comme s’il le ressentait aussi, avec une grande habileté il a gardé ses yeux loin de moi jusqu’à la fin de la réunion.

J’avais réfléchi à de nombreuses questions que j’imaginais qu’on pourrait me poser et je m’y étais préparé. Nonante pour cent de mes prédictions ne se sont pas réalisées. Le représentant du SEM semblait savoir ce à quoi je m’attendais et ne m’a adressé presque que des questions que je n’avais pas prévues.

J’étais assis le dos à la porte. A travers la grande fenêtre qui se trouvait en face de moi, je pouvais clairement percevoir un bâtiment qui était en travaux. Il y avait là une énorme grue. Aussi étrange que cela puisse paraître, je me souviens maintenant que la grue portait une inscription avec les mots suivants écrits en majuscules: « NO STRESS ». Mais je ne l’ai pas remarqué consciemment durant l’audition, je m’en suis souvenu plus tard et je me souviens aussi que chaque fois que mon regard accrochait ce message durant l’audition j’étais troublé.

« Tout demandeur d’asile est un blessé inconnu »

Je pense que tout demandeur d’asile est, en fait, un blessé inconnu. Je pense que lors de l’audition, le sujet ne s’arrête pas uniquement aux faits et aux documents officiels qui les confirment. Il y a aussi des blessures spirituelles, des douleurs et des tragédies personnelles que les gens transportent en eux, qu’ils sont capables ou non d’exprimer. Et il y a un problème de traduction aussi, ce n’est un secret pour personne. Je reconnais que c’est vraiment une tâche très difficile de distinguer ces personnes dont la vie est terrifiante, de reconnaître ces blessés inconnus et d’évaluer leur dossier. Je voudrais profiter de cette occasion pour remercier tous les experts qui réussissent à le faire.

Notre audition – la mienne et celle de ma famille – a duré deux jours. Deux jours longs et difficiles, pleins de tensions et de stress. Lorsque ce fut enfin fini, c’était comme si un lourd fardeau avait été soudainement retiré de nos épaules. Personnellement, j’étais tellement soulagé et léger que si le vent avait soufflé, il aurait pu me pousser en avant et me faire m’envoler.

A la sortie, nous mangions des croissants et buvions du café à l’arrêt de bus qui se trouve devant le bâtiment du SEM à Wabern. J’étais debout, ma femme, mon fils et ma fille étaient assis. Les voitures passaient devant nous sans arrêt. J’étais fatigué et pensif, mais je ne me souviens plus à quoi je pensais. Soudain, de tout mon être, j’ai senti que quelqu’un qui me faisait un signe. J’ai regardé autour de moi avec attention et j’ai vu un homme dans le tram numéro 9 nous faire un signe de la main en souriant. C’était lui: notre juge ! Au début, machinalement, j’ai fait signe de la main pour répondre. Mais dès que je l’ai reconnu, j’ai appelé les membres de ma famille avec une grande joie :

« Regardez le tram ! Vite ! Là, la fenêtre du milieu ! »

« Mais que se passe-t-il ? » a demandé ma femme et, un instant plus tard, elle a tout compris! Elle a souri et a commencé à faire un signe de la main.

C’était une scène tellement difficile à imaginer : notre juge et nous – ma famille et moi – riions et faisions signe de la main.

Bien que nous ne connaissions pas la raison exacte de ces gestes, nous étions si heureux ! Ce moment, semblable à un film, a duré à peine quelques secondes. Mais quand je me souviens de cet instant, je souris involontairement et je me demande à quel point Monsieur le juge a compris et reconnu que nous étions des blessés inconnus.  Je me demande quelle sera la réponse du SEM pour nous. Là c’est une nouvelle lettre à attendre parfois pendant des mois… Et tous les jours, j’approche ma boîte aux lettres avec cette question : « est-ce pour aujourd’hui ? »

Samir Sadagatoglu

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Lire la seconde partie:

Dans un article paru le 19.01.2021 sur Voix d’Exils intitulé Le grand jour #2/2.