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Les quatre sommets de l’asile

Auteur: Galen Crout / unspash.com.

Quand chaque montagne à gravir en cache une autre


Comment Bin, arrivé en Suisse en décembre 2018, a gravi les quatre sommets de l’asile. Témoignage.

Sommet numéro 1 : la vie dans un centre d’enregistrement

Il faisait très froid quand, seul, à pied, je me présente au centre d’accueil pour réfugiés de Vallorbe dans le canton de Vaud, avec une valise et un petit sac à dos pour tout bagage. Un agent de sécurité m’ouvre la porte. Après deux jours, je suis transféré dans un autre centre, à Boudry dans le canton de Neuchâtel. Ce ne sera pas le dernier. Quatre mois plus tard, je suis encore transféré vers un autre foyer, à St Gingolph, en Valais. Deux centres et un foyer répartis dans trois cantons, avec des atmosphères différentes.

Le centre de Boudry me marque par son ambiance particulière : les règles y sont très strictes, le comportement des résidents minutieusement documenté dans leur dossier. Il faut suivre le règlement à la lettre. La cohabitation est souvent pénible ; les chambres sont quasi invivables. Malgré les interdictions et la surveillance des agents de sécurité, certains résidents fument et boivent de l’alcool dans des dortoirs. A cela s’ajoutaient des bagarres – parfois violentes – entre résidents, causant une peur palpable dans le centre.
Les journées sont longues. Je m’ennuie. Lire devient impossible à cause du bruit. Tout est chronométré : les heures de repas, de sommeil, de réveil. J’ai le sentiment de perdre le contrôle de ma vie.

Sommet numéro 2 : la procédure d’asile

Et si les choses sérieuses ne font que commencer ? Après quatre semaines, mon nom s’est finalement affiché pour une convocation dans les bureaux du SEM (Secrétariat d’Etat aux Migrations) attachés au centre fédéral pour requérant d’asile (CFA) de Boudry. Le moment crucial pour tout demandeur d’asile.
Mon audition débute à 8h45 pour ne finir qu’à 16h55 : 108 questions sur 24 pages.
« Nous ne pouvons pas terminer aujourd’hui » me dit l’auditrice du SEM. « Vous recevrez une nouvelle convocation dans les prochaines semaines ». Cette deuxième audition dure de 8h45 jusqu’à 11h25. 58 questions supplémentaires sur 10 pages. « C’est fini, la décision vous sera communiquée prochainement », conclut l’auditrice.

Je fais partie d’un projet-pilote qui découle de la nouvelle loi sur l’asile en Suisse axé sur la rapidité procédurale : la décision du SEM n’a de ce fait pas tardé. Mais, contre toute attente, la réponse est négative. C’est alors une vraie descente aux enfers. Je suis incapable de retenir mes larmes. Non pas parce que j’apprends que je suis débouté. Mais surtout parce que je ne peux pas retourner dans mon pays et que je ne sais pas quand et comment je pourrai revoir mes enfants. J’ai laissé au pays 4 garçons de 10 à 7 mois et le petit dernier ne me connaissais pas encore. Mon épouse a perdu la vie quatre jours après sa naissance.

Quelques jours après, j’ai le courage de faire un recours auprès du tribunal administratif fédéral (TAF). Pendant ces jours-là, je reçois un appel téléphonique de mon fils aîné. Il me demande : « Papa quand est-ce que tu reviens ? tu es parti beaucoup plus longtemps que d’habitude » . J’avale mon émotion avant de lui donner une réponse peu convaincante. En attente de la décision du TAF, les jours sont pleins d’angoisse, de stress. La plupart des résidents me découragent en me citant tour à tour les cas de rejet de cette haute instance judiciaire du pays. Mais je reste optimiste malgré tout.

Finalement, le TAF me donne raison en annulant la décision du SEM et ordonnant par le même jugement à ce dernier de me reconnaître la qualité de réfugié. C’est alors la montée au ciel ! Mais ce grand soulagement n’est que de courte durée car d’autres préoccupations – et pas des moindres – s’enchaînaient les unes après les autres.

Sommet numéro 3 : le regroupement familial

Vivre avec sa famille réunie est l’idéal de chacun. Mais, parfois, les situations de la vie font qu’un des membres de la famille sépare des siens, pour toutes plusieurs raisons.
Personne ne peut comprendre le chagrin de vivre loin de sa famille à part celui qui a vécu ou traverse toujours cette douloureuse situation. C’est une période pénible, surtout si elle est forcée.

A l’obtention du statut de réfugié, j’ai immédiatement déposé une demande de regroupement familial. A la lecture de la loi sur l’asile, ça paraît simple mais ce n’est cependant pas automatique. Les personnes admises provisoirement (permis F) doivent prouver leur indépendance professionnelle et celles ayant obtenues le statut de réfugié (permis B) doivent motiver leur demande. Dans mon cas, faisant partie de la deuxième catégorie, plusieurs mois de paperasse sont nécessaires avant d’obtenir – enfin –  une autorisation d’entrée pour mes enfants.

A ce stade, une nouvelle question se pose : « Comment les faire venir ? ». Comme mes fils sont très jeunes et sans famille direct avec eux, il me faut faire plusieurs démarches pour les sortir de mon pays et les emmener en Suisse. Mis au courant de la situation, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui soutient habituellement les réfugiés en demande de regroupement familial, me refuse toute assistance. J’organise moi-même pour me rendre dans un pays proche de mon pays d’origine pour accueillir mes enfants et les ramener. Tout cela à mes frais et sans aucune ressource. Quelle panique !

Finalement, les enfants sont arrivés. Ouf quel soulagement !

Sommet numéro 4 : l’intégration

Toute personne définit les objectifs qu’elle souhaite atteindre dans sa vie et prend ses propres décisions afin de réussir sa vie. Dans le monde de l’asile, cette configuration change. Certes, on poursuit le même but, mais pas nécessairement le même chemin, car l’Etat peut intervenir dans la vie du réfugié. Et même contre son gré, au nom d’une « intégration réussie » . C’est compréhensible mais difficile à admettre pour certains et certaines.
Afin de faciliter l’indépendance socio-professionnelle des personnes reconnues provisoirement et des réfugiés reconnus (AP/R), les autorités fédérales et cantonales ont mis en œuvre l’Agenda Intégration Suisse (AIS). Personne n’y échappe. On n’est plus ni maître ni artisan de son destin. La Confédération, les Cantons et tout un ensemble de collaborateurs et collaboratrices entrent en jeu. La collaboration devient le mot d’ordre.
Dans ce parcours, rien n’est plus blessant, démoralisant et même dramatique que de croiser des personnes sans expériences et pleines de préjugés à l’égard des réfugiés, comme certains témoignages le montrent. Personnellement, j’ai eu la chance de toujours tomber entre de bonnes mains, avec des assistants et assistantes sociaux qui m’encouragent, me soutiennent et me donnent de l’espoir dans ce nouveau chemin.
Une nouvelle page s’ouvre pour moi et mes enfants dans ce pays. A nous de la remplir au mieux des opportunités que nous allons rencontrer.

Bin

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

 

 




La laïcité au Moyen-Orient

Source: unsplasch.com.

Les raisons de l’échec de la laïcisation au Moyen-Orient et particulièrement en Iran

La révolution philosophique qui a eu lieu en Europe entre les 17ème et 18ème dit «Siècle des Lumières» n’a jamais pris fin au Moyen-Orient. L’ingérence de gouvernements étrangers et de communautés religieuses très conservatrices dans cette région du monde n’ont pas favorisé la laïcité. L’Iran, à présent dirigé par une politique idéologique, est le meilleur exemple que l’on peut examiner pour comprendre cette situation.

En Europe, le premier pays à avoir connu la laïcité après des développements politiques a été la France. La question de la séparation de la religion et de la politique est devenue une loi fondamentale en France avec la Constitution de la 4ème République de 1948. Après la France, des pays tels que la Belgique, la Turquie et des villes canadiennes comme Québec, ainsi que Genève et Neuchâtel en Suisse ont adopté la laïcité dans leur Constitution.

Que signifie la laïcité ?

Laïcité signifie qu’un gouvernement n’adhère à aucune religion. La religion fonctionne librement dans la société civile, mais elle n’exerce aucun pouvoir sur le champ politique.

Les partisans de la laïcité en Occident estiment que la religion devrait rester dans les lieux de culte et ne pas se mélanger avec les lois des États. Mais en Orient, cela a un autre sens. La majorité des populations du Moyen-Orient pense que la laïcité est anti-religieuse et elles ont peur de «perdre leur religion».

 

Source: unsplasch.com.

En Iran

Dans mon pays – l’Iran – il y a aussi d’autres raisons qui expliquent cet échec de la laïcisation. Par exemple, l’existence du pétrole, la colonisation du pays par la Grande-Bretagne et les États-Unis et un régime communiste imposé par les russes. Ces emprises politiques sont des raisons historiques qui ont rendu les peuple incapable d’agir de manière indépendante dans ses décisions politiques.

L’exemple le plus important à citer dans l’histoire iranienne est celui du gouvernement de Mohammad Mossadegh. Mohammad Mossadegh était Premier ministre de l’Iran de 1951 à 1953. Mentionnons au passage qu’il a étudié à l’Université de Neuchâtel. Pendant ces années, il a essayé de séparer l’État de la religion et de promouvoir la laïcité dans ce pays religieux. Mais son gouvernement a fini par être renversé par trois groupes d’intérêts:

1 : Les dirigeants religieux

2 : Le Shah (Mohammad Reza Pahlavi) et ses partisans

3 : Les puissances étrangères: la Grande-Bretagne et la nouvelle puissance des États-Unis (qui lorgnaient sur le pétrole du pays).

Les dirigeants religieux se sentaient menacés par la précarité de l’emploi ; Le Shah craignait de perdre du pouvoir et de l’argent et, enfin, La Grande-Bretagne et l’Amérique à cause du pétrole. Ces trois groupes d’intérêts de l’époque se sont donc unis pour organiser un coup d’État contre le gouvernement laïc de Mohammad Mossadegh en 1953. Le principal prétexte qui justifiait leur action commune était de combattre les communistes soviétiques, car l’Iran occupe une position stratégique et géographique importante. Mais plus encore, c’était la sauvegarde de la communauté religieuse iranienne.

Source: unsplasch.com.

L’anti-religion

Actuellement, la société iranienne considère la laïcité comme une anti-religion. Les particularités religieuses, culturelles et sociales du peuple iranien font aussi qu’il est très difficile de gouverner ce pays. Les ayatollahs iraniens, qui détiennent le pouvoir politique depuis maintenant 40 ans, n’ont pas été en mesure de gouverner le pays. Même ceci est compréhensible pour la plupart des citoyens et citoyennes iraniens.

Cette situation est cependant bien complexe. Car il y a d’un côté, la jeunesse iranienne qui cherche une ouverture plus grande; et de l’autre, les forces conservatrices qui restent très puissantes. Les théoriciens de la politique doivent trouver le moyen pour diriger le clergé vers sa position d’origine: à savoir les mosquées. Reste aux politiciens et politiciennes de tracer un chemin pour arriver à la laïcité. Des exemples inspirants sont les chemins suivis par l’Italie et l’Allemagne.

Un tel chemin pour l’Iran signifierait que d’un côté, la religion fonctionne de manière autonome. Et de l’autre, que le pays soit par conséquent davantage dirigé par des hommes et des femmes politiques. Mais ces futurs dirigeants devront avancer pas à pas afin de ne pas couper leurs relations avec les universités et les écoles. Sinon, la population iranienne ne l’acceptera pas. Mais pour l’heure, la société ne veut pas abandonner ses croyances. Du moins, jusqu’à aujourd’hui, c’est toujours le cas…

Vahid Farkhondeh Khoy Fard

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

 




Revue de presse #26

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : Covid-19, les étrangers maltraités en Arabie Saoudite / Attente interminable pour les demandeurs d’asile en Angleterre / Pro et anti migrants manifestent à Douvres

Arabie Saoudite, les travailleurs étrangers parqués dans des hangars

Le Courrier International, le 01.09.2020 

Accusés de propager le Covid-19 dans le royaume, des centaines – voire des milliers – de migrants originaires de la Corne de l’Afrique ont été déportés dans des hangars au sud de l’Arabie Saoudite, où ils survivent dans des conditions inhumaines.

C’est ce que révèle, dans son enquête exclusive, le journal britannique Sunday Telegraph, qui se base sur des photos et des vidéos prises dans des camps de détention dans le sud du pays ainsi que sur les témoignages de personnes avec lesquelles il est entré en contact.

Un Éthiopien enfermé pendant plus de quatre mois témoigne : «C’est l’enfer ici ! Nous sommes traités comme du bétail et battus tous les jours ». Un de ses compatriotes dit avoir reçu des coups de fouet et des décharges électriques. « Nous mangeons un petit morceau de pain chaque jour, et du riz tous les soirs. Il n’y a presque pas d’eau et les toilettes débordent. La chaleur qui règne ici va nous tuer.» 3’000 travailleurs Éthiopiens ont été renvoyés dans leur pays début avril par les services de sécurité.

A noter que 6,6 millions d’étrangers, soit 20% de la population du pays, servent de main-d’œuvre à bas prix en Arabie Saoudite.

Contactée par le Sunday Telegraph, l’ambassade saoudienne au Royaume-Uni n’a pas souhaité réagir à l’enquête.

Angleterre, les délais d’attente pour les demandeurs d’asile s’allongent

infomigrants.net, le 01.09.2020

Selon la BBC, les délais d’attente pour le traitement des dossiers de demande d’asile atteignent des records au Royaume-Uni. Lors des trois derniers mois de l’année 2019, quatre demandeurs sur cinq devaient attendre plus de six mois pour que leur dossier soit instruit alors qu’ils étaient seulement un sur cinq il y a six ans.

Le Home Office, équivalent britannique du ministère de l’Intérieur, affirme avoir reçu «un très grand nombre de dossiers complexes», ce qui expliquerait l’accumulation des retards. Cette situation a un impact direct sur le quotidien des migrants qui ne sont pas autorisés à travailler pendant l’instruction et doivent survivre avec une allocation d’à peine plus de 5 livres sterling (5,60 euros) par jour.

Sans compter que la crise sanitaire et les mesures de confinement rendent la vie quotidienne encore plus compliquée pour les demandeurs d’asile en Angleterre. Farzin, un exilé iranien interrogé par la BBC, souligne que laisser des migrants dans une chambre avec 5 livres sterling par jour, sans qu’ils aient la possibilité de se déplacer ou encore d’accéder à internet pour s’occuper, est la recette parfaite pour provoquer chez eux des problèmes de santé mentale.

Le Royaume-Uni va se retirer du pacte migratoire européen au 31 décembre. Londres compte, après cette échéance, conclure des accords bilatéraux avec les différents pays de l’Union européenne afin de pouvoir renvoyer les migrants plus facilement vers le premier pays qu’ils ont foulé sur le Vieux Continent.

Douvres, affrontements entre manifestants pro et anti-migrants

Le Point, le 05.09.2020

Après les fortes arrivées de migrants par la Manche, les habitants de la ville anglaise de Douvres ont manifesté samedi 5 septembre dans deux camps aux messages très différents : d’un côté « Bienvenue » pour ceux qui sont pro-migrants et de l’autre côté « Débarrassez nos rues de ces ordures » pour les anti-migrants.

Selon la police du Kent, neuf personnes ont été interpellées, notamment pour des troubles à l’ordre public aggravés par leur motivation raciste et des agressions sur les agents des services d’urgence. Les manifestants anti-migrants se sont heurtés aux forces de l’ordre en tentant de forcer un barrage de police et ont bloqué un important axe routier.

Devant une centaine de personnes, un membre de l’association Kent Refugee Help, a déclaré que quand une société rejette des gens qui fuient la guerre, « cela en dit long sur son état. Nous ne sommes pas de ceux-là. Nous nous dressons et accueillons les gens qui, dans des circonstances désespérées, fuient des situations affreuses. »

A quelques mois du durcissement par le Royaume-Uni de sa législation sur l’immigration avec le Brexit, 400 migrants ont traversé la Manche mercredi 2 septembre. Un nouveau record. Face à la hausse des traversées, le Royaume-Uni a mis en cause la France et a promis de mettre fin au phénomène.

Plus de 5’600 migrants ont traversé la Manche à bord de petites embarcations cette année, selon le ministre britannique de l’Intérieur.

Oumalkaire / Voix d’Exils

 




Revue de presse #25

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : La sécurité chinoise enquête en Suisse / Des Neuchâtelois excédés par l’augmentation de la délinquance / Les « Dix petits nègres » changent de nom

La Suisse ouvre la porte à la sécurité chinoise

RTN.ch 23/08/2020

Depuis 2015, les services de sécurité chinois ont le droit d’enquêter en Suisse pour déterminer la provenance et l’identité de ressortissants qui y résident de manière illégale, soit des demandeurs d’asile déboutés, des immigrés clandestins ou encore des sans-papiers. Ils peuvent également mener des interrogatoires. Cette coopération les amène à aider le Secrétariat d’État aux Migrations (SEM) pour les rapatriements. Dès que la nationalité des personnes concernées est établie, elles reçoivent des documents de voyage et sont reconduites en Chine. Le SEM ignore ce qui se passe après leur retour mais souligne que les rapatriés peuvent contacter l’ambassade de Suisse à tout moment. Pour ce qui concerne les Tibétains et les Ouïghours dont la demande d’asile a été refusée, ils ne seraient pas reconduits en Chine.

Le SEM indique qu’il s’agit d’un accord technique entre la Suisse et la Chine et non d’un traité international. Certes, mais la prolongation de cet accord pose problème au sein de la commission de politique extérieure du Conseil national qui juge ce traité inacceptable et demande sa résiliation.

C’est aussi l’opinion d’Amnesty International pour qui l’accord helvético-chinois est très problématique, notamment au vu de la répression chinoise qui s’est fortement accrue à Hong Kong.

Explosion de la petite délinquance, les Neuchâtelois veulent se faire justice face

valeursactuelles.com, le 22.08.2020

Les Neuchâtelois crient leur ras-le-bol face à l’augmentation de la petite délinquance. Ils ont placardé des affichettes un peu partout dans les rues pour sensibiliser les autorités au problème. On peut y lire « Nous sommes fiers, organisés et en colère. Nous avons la capacité d’être dangereux pour ceux qui troublent à ce point la paix sociale ». Si les autorités ne réagissent pas, ces citoyens excédés menacent de faire justice eux même. D’ailleurs, certains sont déjà passés à l’acte en tabassant des délinquants accusés de semer la panique.

De son côté, la police neuchâteloise estime que cette attitude est inacceptable : « Personne ne peut se substituer à la police. Nous sommes dans une démocratie et le dispositif mis en place porte ses fruits ». Selon son porte-parole, la police a procédé à 500 interventions et 184 interpellations au mois de juillet. Elle précise que ces délinquants sont de jeunes Africains du Nord « en errance », et souvent liés à l’asile. Toujours selon la même source, les principaux délinquants auraient pour l’heure été neutralisés.

Le roman « 10 petits nègres » d’Agatha Christie rebaptisé

valeursactuelles.com, le 26.08.2020

Sur décision de James Prichard, petit-fils de l’écrivaine britannique Agatha Christie, le célèbre roman « 10 petits nègres » change de titre dans sa version française et s’appelle désormais « Ils étaient 10 ».

James Prichard a commenté sa décision en expliquant que, à l’époque de la publication du livre en 1939, on utilisait des mots aujourd’hui oubliés ou malvenus et précise qu’aux États-Unis, le titre original n’a jamais été utilisé. Au Royaume-Uni, il a été modifié dans les années 1980 et à partir de 2020 il sera modifié dans toutes les langues.

Selon James Prichard, sa grand-mère écrivait avant tout pour divertir son lectorat et elle n’aurait pas aimé l’idée que quelqu’un soit choqué par une de ses tournures de phrases. « Nous ne devons plus utiliser des termes qui risquent de blesser : voilà le comportement à adopter en 2020 », a-t-il conclu.

Oumalkaire / Voix d’Exils




« Mon sens de l’humour, c’est tout ce que j’ai pour tenir le coup »

Valerii Martseniuk. Photo Damon / Voix d’Exils.

5 déménagements, 3 Permis N en 6 ans en Suisse pour finir à l’aide d’urgence. Et je ne vois pas encore la fin…

Il y a des requérants d’asile en Suisse qui obtiennent assez vite leur statut de réfugié. Mais il y a ceux qui ne détiennent pas les preuves nécessaire pour l’obtenir. Ceux-ci sont frappés d’une décision de renvoi et ils doivent quitter la Suisse. C’est le cas de la famille de Valerii Martseniuk. Valerii Martseniuk est requérant d’asile en Suisse, ressortissant ukrainien et membre de notre rédaction vaudoise de Voix d’Exils. Voici donc l’histoire semée d’embuches d’une famille de requérants d’asile vivant dans le canton de Vaud. Une interview réalisée le 27 juillet dernier par Omar Odermatt, responsable de la rédaction de Voix d’Exils.

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Valéry Martseniuk brandit le drapeau suisse et tient, de la main gauche, un drapeau Ukrainien. Il se trouve sur la Jungfrauyoch dans les Alpes bernoises. Souvent appelé « le toît de l’Europe », ce sommet  culmine à 3 463 mètres d’altitude. Photo: Marta Martseniuk

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils