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Revue de presse #7

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : Solidarité avec les sans-abris à Lausanne / Crainte de la contagion au sein des foyers de l’Établissement vaudois d’accueil des migrants / Hébergement de femmes et de mineurs dans l’hôtel genevois de l’Armée du Salut

Hébergements d’urgence multipliés à Lausanne

24 heures, 13 avril 2020

En cette période de pandémie, de nouvelles structures ont ouvert à Lausanne pour venir en aide aux sans-abris. La salle de gymnastique du gymnase du Bugnon et une salle administrative de la Ville sont ainsi venues s’ajouter aux quatre abris existants.

Quelques chiffres pour illustrer la situation : la soupe populaire qui servait de 250 à 300 repas, est passée actuellement à 700 repas quotidien. 45 collaborateurs et 15 bénévoles s’affairaient jusqu’ici, alors qu’aujourd’hui ils sont 120 à faire bouillir la marmite pour nourrir la population en état de précarité. De sociale, l’activité est devenue humanitaire, et d’accompagnatrice elle est passée à la catégorie des urgences.

Mis au chômage par le Covid-19, des associations caritatives, des restaurateurs, des cuisiniers, des employés de la Ville, de la Protection civile et des entreprises privées telles que le Lausanne Palace ou Philip Morris, ils sont nombreux à se mobiliser pour venir en aide aux intervenants usuels et à assurer aux sans-abris un toit ainsi qu’une sécurité alimentaire et sanitaire sur les six sites actuellement en fonction.

 

Le Covid-19 et les vulnérables des Foyers EVAM

24 heures, 6 avril 2020

Des collaborateurs de l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) disent leur inquiétude quant à la situation des requérants confinés dans les foyers. Bien que la gestion de la prise en charge sanitaire des cas testés positifs soit jugée bonne, le Syndicat des services publics (SSP) pointe les tensions sociales et psychologiques qui perturbent la vie quotidienne.

Considérés comme une catégorie vulnérable de la société, les migrants comptent en leur sein une sous-catégorie d’encore plus vulnérables : les personnes malades, les toxicomanes, les cas psychiatriques et les familles.

Les employés EVAM, qui doivent répondre « en ligne » ou par téléphone aux demandes et urgences actuelles des requérants, sont spécialement interpellés par la paranoïa de contagion qui s’est installée et donne lieu à des clashs. Ils observent également l’auto-cloisonnement légitime de familles paniquées, mais déplorent ses effets sur la santé des enfants, et se demandent s’il ne faudrait pas désengorger les foyers en envoyant les plus exposés en appartements ou en hôtels.

 

Le beau geste de l’Armée du Salut 

Le Temps, 14 avril 2020

Propriété de l’Armée du Salut le Bel’Espérance de Genève qui, entre 1932 et 1991, était un gîte pour femmes seules, a par la suite été converti en hôtel trois étoiles dont les bénéfices sont reversés à l’assistance aux sans-abris.

Aujourd’hui, fermé à la clientèle, Covid-19 oblige, il a été mis à la disposition du Collectif d’associations pour l’urgence sociale (Cause), afin de compléter l’offre en sleep-in dont le Collectif dispose. Le personnel de l’hôtel a été remplacé par des assistants sociaux.

29 ans après son ouverture, le Bel’Espérance renoue avec sa vocation originelle : il héberge une vingtaine de femmes sans-abris ainsi qu’une dizaine de mineurs non accompagnés.

Un abri, de l’intimité, un confort douillet et deux repas assurés chaque jour, le confinement prolongé jusqu’au 19 mai dans le Bel’Espérance, est une belle occasion de « se retrouver » pour beaucoup de femmes qui y séjournent.

 

Marie-Cécile / Voix d’Exils