La Voix de la diversité
Un espace de participation citoyenne pour les jeunes
La Voix de la diversité est un projet pilote qui est mené dans le canton de Vaud par le média internet Albinfo.ch et qui ambitionne de se développer dans d’autres cantons romands. Il regroupe des adolescents et des jeunes adultes qui se caractérisent par la diversité de leurs trajectoires personnelles et de leurs origines sociales. Son but: encourager la discussion, l’échange d’opinions constructif au sein du groupe et porter leur voix auprès des associations, organisations, institutions et structures de jeunesse.
La Voix de la diversité est un projet soutenu principalement par la Commission fédérale des migrations (CFM) et la Fondation Mercator Suisse. Il vise à accompagner des jeunes pour surpasser leur timidité, trouver les mots pour s’exprimer, mener des projets concernant les jeunes en général, agir sur le quotidien et pouvoir ainsi contribuer au changement de la société en usant des mécanismes existants. L’idée principale est de démontrer à chacun des participants que son opinion compte et que cela peut avoir un impact sur la société.
La Voix de la diversité a démarré en avril 2019 avec 9 participants. Les rencontres entre les jeunes sont fréquentes et régulières. Ils se voient deux à trois fois par mois en réunions ou autour d’événements et partagent leurs opinions autour de thématiques de leur choix. La méthode proposée pour le développement de leurs idées repose sur trois axes de travail : organiser des tables rondes, réaliser des interviews et animer les réseaux sociaux. Les jeunes sont encadrés par Mme Vjosa Gervalla, directrice d’Albinfo.ch et participent à plusieurs sessions de formation dispensées par des professionnels pour les aider à gagner en confiance et à acquérir plus de compétences.
Côté communication, les jeunes échangent entre eux énormément d’informations grâce au groupe WhatsApp créé à cet effet et partagent beaucoup d’informations sur Facebook et Instagram.
Les sujets et les supports travaillés sont par la suite présentés à la Commission de jeunes du canton de Vaud qui se charge, de son côté, de les relayés auprès des responsables politiques.
Témoignages des participants et participantes du projet
« Je développe la confiance en moi »
Albina, 24 ans, originaire de Macédoine du nord, en Suisse depuis 18 ans
« J’ai fait un apprentissage dans une étude d’avocats à Lausanne. Par la suite, j’ai fait une maturité professionnelle, et maintenant je travaille dans l’administration au tribunal cantonal vaudois.
Dans notre groupe de jeunes réunis par la Voix de la diversité, on n’a pas tous le même parcours personnel et professionnel : certains sont nés ici et d’autres pas, certains font des études et d’autres pas. On se soutient. C’est vraiment un des plus beaux points du groupe. Ce qui m’a le plus motivée, c’est justement de pouvoir me positionner par rapport à des thématiques qui me mettent mal à l’aise. La discussion en groupe me permet de développer la confiance en moi et d’exprimer mon opinion. Je veux également montrer aux jeunes qui ont peur de rejoindre des groupes de parole que peu importe son milieu social, on peut tous faire partie d’un groupe et donner son avis. J’ai rejoint le projet dès le début et j’ai acquis pas mal de choses, notamment la prise de parole. Maintenant, je sais par exemple que devant les caméras, ou quand on me pose des questions, je suis beaucoup plus à l’aise. J’ai davantage confiance en moi qu’au départ. Avec la Voix de la diversité, on a le projet d’effectuer trois tables rondes, dans des établissements et institutions vaudois, sur la thématique de « l’addiction au téléphone chez les jeunes ». Le sujet a été proposé par un des participants du groupe.
Pour faire des tables rondes, on invitera des politiciens, des médecins, des psychologues, des parents, des enseignants et des élèves, et on va donner la chance aux différents jeunes de prendre la parole. »
Marta, 24 ans, originaire d’Érythrée, en Suisse depuis 4 ans
« J’ai appris à argumenter et à réduire mon stress »
« Je suis actuellement ma deuxième année d’apprentissage comme employée de commerce à l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (l’EVAM).
J’ai rejoint le groupe pour améliorer mon français, apprendre à oser m’exprimer sans avoir à réfléchir au fait que je ne parle pas bien le français. Jusqu’à maintenant, j’ai appris à bien argumenter, à chercher mes mots, à bien garder ma posture quand je me présente, parce que j’ai tendance à paniquer, à me stresser. Avant, je ne savais pas comment me présenter, comment être devant les gens. Maintenant, j’ai appris à réduire mon stress avant de faire une présentation, ce qui m’est très utile car je suis naturellement stressée. J’ai appris comment respirer, comment regarder les gens devant moi et ne pas les perdre, comment faire pour qu’ils m’écoutent. C’est vraiment intéressant.
Nos prochains thèmes de débat sont le harcèlement sexuel, la dépendance au téléphone, la vie des réfugiés en Suisse.»
Drite, 15 ans, Kosovo, en Suisse depuis 12 ans
« Je prends conscience que mon opinion a autant d’importance que celle d’autrui »
« En ce moment, j’étudie au gymnase de Provence, je suis en 1ère année.
Avec la Voix de la diversité, on est un groupe hors du commun si on peut dire. Le fait que je puisse m’exprimer et faire entendre ma voix est quelque chose qui n’est pas habituel. Lorsque les jeunes parlent, ce qu’ils disent passe souvent à la trappe car ils sont considérés sans expérience et immatures. Tandis que là, notre voix compte, c’est ce que j’aime. J’ai acquis plus de facilité à m’exprimer. Il faut dire que j’ai eu de gros soucis de bégaiement par le passé, je suis même allée voir une logopédiste. Avant de rejoindre le groupe, j’avais beaucoup de peine à m’exprimer en public parce que j’avais peur de faire des fautes. J’ai appris que ce n’est pas grave de faire des fautes. Ce groupe m’a aussi permis d’exprimer ce que je pense et de prendre conscience que mon opinion a autant d’importance que celle d’autrui.
Parmi nos projets, on compte créer un lien avec les personnes qui nous suivent sur Instagram et Facebook. On aimerait les faire réagir et créer des interactions pour animer notre débat et faire vivre notre projet. »
Yazan, 24 ans, Syrie, en Suisse depuis 3 ans
« J’ai appris à photographier et à filmer »
« Une fois par mois, on se réunit à six personnes, sous la responsabilité de Vjosa. On parle de sujets importants comme par exemple l’égalité hommes-femmes, les jeunes qui sont aux poursuites, la relation de dépendance avec notre téléphone.
Selon les thématiques abordées, des professionnels, qui font partie du réseau de Vjosa viennent nous former. Un photographe de métier nous a enseigné à filmer et photographier. Un autre formateur nous a donné des conseils pour parler en public : comment contrôler le langage corporel, la position des mains, la respiration pour mieux laisser sortir la voix, comment regarder son public dans les yeux, surmonter sa timidité et aussi comment choisir les angles de parole pour plaire et convaincre. Pour moi, cette expérience est importante parce qu’elle m’apprend beaucoup de choses et me met en contact avec un réseau de personnes qui peuvent m’aider dans ma trajectoire de migrant. On forme une vraie équipe. On est tous motivés, du plus « vieux » – moi ! – à la plus jeune qui a 15 ans. À chaque fois, on discute pendant 2-3 heures.
Je me réjouis déjà de notre prochaine rencontre, on va voir comment construire un projet ! »
Nater, 15 ans et Justine, 16 ans, les nouveaux participants du projet
Apprendre à mieux s’exprimer et à débattre sur divers sujets
Nater et Justine, nés en Suisse, sont les deux derniers arrivants dans le groupe. Ils ont été impressionnés par la présentation intéressante d’Albina devant la Commission de jeunes et sont très motivés à participer à la Voix de la diversité. Ils souhaitent, par ce biais, apprendre à mieux s’exprimer et à débattre sur divers sujets.
Audry Clovis Miganda
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Informations
Vous pouvez prendre contact avec la Voix de la diversité sur Instagram ou Facebook
Pour en savoir plus sur le média internet Albinfo.ch cliquer ici
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courage!
Bonjour à toutes et à tous,
Je viens de vous entendre sur les ondes de la RTS lors de l’émission « On en parle » de ce matin! Je ne vous connaissais pas et je dois que je cela m’a fait très chaud au coeur d’apprendre et d’entendre que des jeunes, oui des jeunes, car des adultes on ne peut plus rien attendre de bon concernant diversité humaine et diversité biologique.
Et que vous vous engagiez pour la diversité humaine,chapeua, car c’est rare! C’est pourquoi, j’aimerais prendre contact avec vous par email ou par téléphone pour vous envoyer quelques documents sur notre réalité … celles des handicapés de la vue et malentendat eten parler avec vous pour voir si … and see … si ….
En fait, parmi vous y -at-il de jeunes handicapées de la vue – aveugles et malvoyants – des jeunes malentendants? Avez-vous dàjà fait quelque chose pour eux, avec eux, parmi eux? Car de tous les handicapés, bien que présents parmi vous, nous sommes les plus invisibles et donc ignorés, etc. Partout et tout le temps! Bref, ce serait donc sympa si vous pouviez me répondre par email à ce message et me contacter au 031 951 06 72
Encore bravo et merci!
Meilleures salutations!
Christophe Lustenberger, mavoyant mais malheureusement pour les voyants tout sauf aveugle ou sehr-behindert. Je ne peux voir les choses que différemment et surtout pas penser, obéir aveuglément comme le souhaiterait plus d’un dans ce pays adorant les moutons … blancs. Et si je dis ou fais une « connerie » c’est normal, j’ai un handicap, j’ai une excuse, alors que voyants et valides, n’en aucune, vu que n’ont aucun handicap! Et faut bien satisfaire aux stupides préjugées de cette immense majorité qui décident, parlent pour nous constamment, nous imposant toujours plus de barrières mentales, structurelles, physiques, que ce soit sur la voie publique – trottoirs, zones piétonnes, lignes de guidage par exemple – ou sur le chemin menant à notre inclusion sociale et professionnelle, et celui menant à notre autonomie …. Par exemple le numérique, les Smartphones and Co, Internet et tout pavé tactile – machine à laver, tumbler, imprimante,four, vitrocéramique, etc. font de nous et moi malvoyants avec un tout petit reste visuel, malgré tout bien autonomes pour bien des choses, de vrais aveuglants dépendant de la bonne volonté et compétences!!!!!! d’autrui ou de moyens auxiliaires, fort coûteux souvent et nous faisant dépendre encore plus d’autrui – service technique, à la clientèle… avec tous les bobards, fausses excuses qu’on nous … à chaque problème technique.
Etpour finir j’étais enseignant secondaire, et j’ai été exclu …parce qu' »à la rentrée en août, Monsieur L.. nous ne pourrons plus tolérer dans nos écoles la présence d’un enseignant malvoyant » président de la commission des écoles d’une des plus grandes villes de Suisse … et personne ne m’a défendu, ni n’a été choqué
Bref, comme vous le voyez, jê suis un « empêcheur de tourner en rond » dans ce pays de cachotteries, où faut sortir rien dire contre, où faut se taire car sinon ….