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Qui suis-je ?

Rodin, le penseur. Musée Rodin, Paris. Licence Pixabay / pixabay.com.

Une interrogation qui occupe l’humanité depuis toujours. Mais il y a d’autres questions à se poser…

Certes, l’être humain a toujours cherché à répondre à la question « Qui suis-je ? ». Philosophes, écrivains et poètes continuent à chercher et cette question, je pense, ne sera jamais démodée. Mais il y a un « mais ». Il existe une autre question, peut-être plus pertinente et importante encore : « Qui est-il ? » ou « Qui est-elle ? »

Vous avez besoin d’un ami, d’un collègue, d’un amoureux et vous devez faire un choix. Pour éviter de vous tromper, vous devez trouver la bonne réponse à la question « Qui est-il ? ». Les joies et les blessures de votre vie, les vérités et les erreurs – tout, absolument tout est lié à cette réponse. Il est extrêmement important d’être prudent à ce stade, parce que vos choix peuvent transformer réellement votre vie en paradis ou en enfer. N’oublions pas que ce sont nos décisions qui donnent les couleurs à nos vies : le blanc, le noir, le rouge…

Et n’oublions pas un autre point: en fait, tout le monde cherche des réponses à cette question. Il y a des milliards de «Il/Elle» dans le monde.

J’ai un conseil : amenez votre ami, votre collègue ou votre amoureux à vos yeux pendant un moment et demandez-vous: « Qui est-il? »

Pensez-y, savez-vous vraiment qui il est ?

Oui, QUI EST-IL?

Samir Murad

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

 




La rédaction de Voix d’Exils vous souhaite

Mercredi 4 décembre 2019, cérémonie de remise des attestations de la formation multimédia au centre de formation du Botza en Valais.

un très joyeux Noël et une palpitante année 2020!




Une visite inoubliable au musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève

Photos d’enfants morts, disparus ou séparés de leurs parents par la guerre. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils à été « saisie d’émotions »

Le 23 octobre 2019 était une journée particulière pour la rédaction vaudoise de Voix d’Exils vaudoise: c’était la sortie annuelle! Le point d’orgue de la journée était la visite du musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève . Pour retracer cette expérience, la rédaction a choisi de donner la parole à chaque rédacteur et chaque rédactrice.

Au sein de l’équipe, chaque rédacteur et chaque rédactrice avait déjà entendu parler de la Croix Rouge, mais personne n’avait jamais visité son musée à Genève. Alors, le matin du mercredi 23 octobre, départ en minibus de Lausanne en direction de Genève. Au menu de la journée: visite du musée, repas libanais et air frais au bord du Léman.

Les drapeaux de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Entrer dans le monde de la Croix Rouge

Le 17 février 1863, le Comité international de la Croix-Rouge (le CICR) a été créé par un groupe de cinq citoyens genevois à l’initiative de Henry Dunant, un homme d’affaire humaniste suisse. le CICR est l’une des plus anciennes et aussi l’une des plus grandes organisations humanitaires au monde.

Depuis les deux guerres mondiales et jusqu’à présent, la Croix Rouge continue à apporter son aide dans tous les coins dévastés du monde. De nombreuses personnes, victimes de guerres ou de sinistres causés par des catastrophes naturelles et même nucléaires, bénéficient de l’aide précieuse de cette grande institution.

Statue de Henry Dunant, fondateur de la Croix-Rouge. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Une expérience inoubliable

Les murs du musée font voyager le visiteur dans le temps. L’itinéraire de la visite est conçu d’une manière particulière et donne l’impression de voyager dans l’histoire de la Croix-Rouge. Le visiteur découvre d’abord la personnalité de Henri Dunant et est introduit aux missions de l’organisation.

On peut aussi être envahi par des sensations controversées vis-à-vis de la barbarie des personnes impliquées dans les conflits armés dévastateurs. Conflits qui, parfois, auraient pu être évités par la voie diplomatique.

Cette visite a procuré, à chacun, une forte sensation d’humilité, car plusieurs personnes bénévoles sont engagées à apporter de l’aide aux plus démunis.

Les membres de la rédaction sont pratiquement tous issus de pays en conflits ou de pays privés de liberté. La situation qu’a vécu chacun et chacune dans son pays l’a forcé à fuir loin de sa famille et sa mère patrie, en laissant tout derrière: les amis, les projets, les carrières, … Ayant pour la plupart été témoins de la guerre et de la barbarie, la visite du musée a réveillé pour beaucoup des souvenirs douloureux. Mais, en même temps, certains et certaines  se sont sentis privilégiés d’avoir une seconde chance en Suisse.

Devant le mur orné des photos d’enfants victimes du génocide rwandais, une des collègues a fondu en larmes. Une autre l’a serrée dans ses bras en essayant de la calmer, mais en vain.

Tout le monde a été énormément touché par les chambres de témoins: des espaces au sein desquels les visiteurs et visiteuses peuvent rencontrer des témoins virtuels. Chaque témoignage rappelle des moments forts de l’histoire de la Croix-Rouge et donne l’espoir de résoudre, un jour, les difficultés que rencontre l’humanité.

Chambre des témoins au musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

L’on peut aussi voir dans ce musée des extraits de lettres ou de notes échangées entre conjoints, entre parents et enfants, etc… et relayés par les collaborateurs et collaboratrices de la Croix Rouge. Elles étaient inscrites parfois sur des feuillets du CICR, sur du papier à lettre et même sur des bouts de papier déchirés, qu’on pouvait deviner qu’elles avaient été réalisées à la hâte ou avec « les moyens du bord », suivant la situation des gens.

On peut aussi voir des objets fabriqués par des prisonniers et offerts aux délégués de la Croix Rouge pendant leurs visites des prisons dans le monde entier.

La visite a duré deux bonnes heures et, à la fin, les rédacteurs et rédactrices qui le souhaitaient ont eu l’occasion de signer le livre d’or en notant quelques réflexions.

La découverte suivante s’est faite en « territoire libanais » au Parfum de Beyrouth, un restaurant très convivial dans le quartier genevois des Pâquis. Et cette fois pour le bonheur des papilles de toute l’équipe de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

Pour clôturer notre sortie, nous avons fait une belle et joyeuse balade à pied au bord du lac Léman et sur la jetée des bains des Pâquis, ponctuée de séances de photos pour immortaliser le moment. Certaines de ces séances, faites dans une ambiance incroyablement joyeuse, tenaient pratiquement du shooting professionnel pour magazine de mode !

En conclusion, les commentaires individuels des membres de l’équipe suggéreront sûrement aux lecteurs de visiter ce magnifique musée du Comité International de la Croix Rouge et du Croissant Rouge. Un grand merci au musée de nous avoir offert cette visite et pour son accueil chaleureux.

La rédaction de Voix d’Exils

Témoignages

Damon : « J’en suis sorti assoiffé de voir notre planète en paix ».

« La visite du musée de la Croix Rouge de Genève a été pour moi la vitrine d’une sélection de vestiges des guerres contemporaines. Une vitrine assez riche et mondiale qui apporte à l’œil du public divers exemples des conséquences des catastrophes pour les femmes, les hommes et les enfants. Les terribles événements qui leur arrivent et qui les marquent jusqu’aux derniers jours de leur vie.

Grâce à la technologie holographique qui anime les victimes, le musée a bien réussi à minimiser la distance entre les témoins et les visiteurs, ce qui est vraiment touchant. Aussi, la reconstitution audio et/ou vidéo de scènes dramatiques permet aux gens de faire l’expérience des témoignages récoltés.

Et c’est là qu’on commence à se demander pourquoi la Suisse, le pays de la Croix Rouge et de la paix, a exporté pour  411,9 millions de francs de matériel de guerre en 2016. Pourquoi les plus grands exportateurs de matériel de guerre sont-ils les pays qui ne prennent pas part à ces guerres ?

Est-ce que la Croix Rouge et les droits de l’homme ne sont que de jolies vitrines qui feignent la sympathie ? Ou c’est juste que l’économie de ces pays défenseurs des droits de l’homme profite joliment des recettes de la vente d’armes de destruction massive et individuelle? Au fur et à mesure que j’avançais dans le musée, je me suis demandé jusqu’à quand on va continuer à produire du matériel de guerre malgré la conscience de ses méfaits».

Vitrines avec objets cofectionnés par des prisonniers. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Yazan: « Ça m’a rappelé la guerre en Syrie, les victimes … et la peur des mères de martyrs dans le monde »

« J’ai vu des vestiges auxquels je ne m’attendais pas, comme ceux de la première guerre mondiale qui m’a rappelé la guerre en Syrie, les victimes, les martyrs et la peur des mères de martyrs dans le monde. Il y avait un esprit dans cet endroit qui transmettait l’image sous tous les angles pour les visiteurs. Le musée nous a permis de voyager dans le passé pour le voir dans sa réalité ».

Fichier central. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils

Mamadi: « La visite du CICR était une belle découverte ! L’aventure était riche et intense ! »

« La visite du musée du CICR était une belle découverte ! L’aventure était riche et intense ! J’ai appris énormément de choses en une journée ! Les différents témoignages des victimes de guerres et des personnes luttant pour les droits de l’homme m’ont permis de mieux comprendre les valeurs et missions humanistes de la Croix-Rouge. De plus, le rire,  la bonne ambiance du groupe et le reste de la journée passé à découvrir la Ville de Genève ont fait de cette sortie un moment inoubliable. Un grand merci à Voix d’Exils pour ce beau souvenir ! ».

Clovis: « J’ai toujours vu la participation de la Croix-Rouge dans différentes actions de charité. Mais, je ne connaissais pas son histoire »

«La visite qu’on a effectuée au Musée du CICR a été, pour moi, une bonne expérience. Depuis longtemps j’ai toujours vu la participation de la Croix-Rouge dans différentes actions de charité ; que ce soit dans des zones de conflits ou lors des catastrophes naturelles. Mais, je ne connaissais pas l’histoire de la Croix Rouge, comment elle a été fondée, etc. Lors de cette visite, j’ai appris pas mal de choses à travers les témoignages et les différentes expositions. Mais aussi grâce aux explications données à travers l’audioguide ».

Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils

Oumalkaire: « Ça reste, pour moi un moment remarquable et mémorable ! »

«Notre sortie à Genève a été un moment agréable pour moi, puisque ça m’a permis de voir pour la première fois le musée de Croix-Rouge. C’était aussi la première fois, depuis que j’ai commencé mon activité à la rédaction de Voix d’Exils, qu’on sortait tous ensemble pour se détendre sans penser au travail.

Auparavant, je n’avais jamais visité un musée. Je ne savais pas si les musées sont tous pareils ou non, mais ce qui était impressionnant et qui avait attiré mon attention dans ce musée c’étaient les décors. L’animation des images et les fait que les personnages vous parlent les rend vraiment réels. J’ai eu l’impression que je les interviewais en direct.

Le côté gastronomique de notre sortie était tout aussi  inoubliable. J’ai pu déguster l’un des délicieux plats du Parfum de Beyrouth et je salive à chaque fois je m’en rappelle. Ça reste pour moi un moment remarquable et mémorable! ».

Chambre des témoins. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Marie-Cécile : « J’ai pu voir la Croix Rouge dans la beauté de son action sur terrain, je l’ai comprise dans son histoire »

« Mis à part le fait que le seul fait de tous nous retrouver en dehors des bureaux était une joyeuse découverte en soi, la visite du musée de la Croix Rouge était saisissante d’émotions ! La salle de la Liberté, en particulier, avec ses lourdes chaînes qui pendent du plafond et qu’il faut écarter de la main pour se frayer un chemin dans le bruit des mailles qui s’entrechoquent. Ou ce mur haut de presque six mètres de haut couvert de photos d’enfants aux grands yeux, morts, disparus ou séparés de leurs parents par la guerre !!! Mais aussi, j’ai vu le rêve, l’espérance, la patience, la mélancolie et la beauté de cœurs qui pourtant devaient être bien lourds… comme dans ce beau bateau blanc ou ce service à thé turc, forgés dans le fer et offerts au personnel de la Croix Rouge en signe de sympathie ou en guise de remerciements.

J’ai pu voir la Croix Rouge dans la beauté de son action sur le terrain, je l’ai comprise dans son histoire. A la fin de la visite, j’étais riche d’une autre information de culture générale et d’une certitude: cette immense entité est partie de la générosité du cœur et la disponibilité pour autrui d’un homme: Henry Dunant. Et elle fait sûrement aujourd’hui le bonheur de ceux qui œuvrent pour elle avec leur cœur. »

Guetty : « Il n’y a pas que des choses choquantes à voir au musée du CICR !»

« Il n’y a pas que des choses choquantes à voir au musée du CICR. Je me suis aussi amusée au vrai sens du terme, en me prêtant à l’exercice ludique du sauvetage d’un village et de groupes de personnes face à la montée des eaux due à une inondation. Devant un mur avec des effets spéciaux, j’ai aussi pris plaisir à jouer comme une petite gamine avec des vagues lumineuses qui suivaient le mouvement de mes mains et qui symbolisent l’importance de chaque individu dans le changement du cours des événements qui l’entourent. »

Espace interactif. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Valery : « Ce qui m’a frappé le plus, ce sont des objets originaux et parfois grotesques créés par des prisonniers ! »

« Moi, je suis un passionné de tourisme. J’adore découvrir des endroits, visiter des musées etc. Mais le musée de la Croix Rouge se démarque beaucoup des musées que j’ai visité par le passé. J’ai eu une impression bouleversante de cette visite du 23 octobre 2019. Ce qui m’a frappé le plus, ce sont les objets originaux et parfois grotesques créés par des prisonniers et donnés aux collaborateurs et collaboratrices de la Croix Rouge pendant leurs visites dans des prisons du monde entier. Et puis, l’ambiance générale du musée était bouleversante et même mystérieuse. Le temps de la visite est passé trop vite et j’aurais préféré rester dans cette ambiance plus longtemps. Si j’avais pu, je l’aurais fait. Si j’ai l’occasion d’y retourner, j’y retournerai très volontiers! »

Objets créés par des prisonniers et donnés aux délégués de la Croix Rouge pendant leurs visites dans des prisons du monde entier. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

 

 




Retour sur le cru 2019 de Fête des Vendanges de Neuchâtel

Le cru 2019 de la Fête des Vendanges de Neuchâtel. Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Un photoreportage signé Muslim Sabah de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

La Fête des Vendages 2019 de Neuchâtel a été lancée vendredi 27 septembre à 18h et s’est clôturée en beauté le dimanche 29 septembre à minuit. Muslim Sabah, notre envoyé spécial de la rédaction neuchâteloise, a suivi l’événement de près. Voici son photoreportage.

Le cru 2019 de la Fête des Vendanges de Neuchâtel. Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.

Auteur: Muslim Sabah / Voix d’Exils.




« J’utilise au quotidien les répliques des pièces que je joue »

La comédie « Chéri(e), je peux tout t’expliquer » au Théâtre de la Poche à Leysin . A gauche: Valéry Martseniuk, au centre: Isabelle Burger, à droite: Chloé Tissot. Auteur: Yazan / Voix d’Exils

Vaud: la comédie « Chéri(e), je peux tout t’expliquer » au théâtre de Poche de Leysin fait un carton!

La troupe du Théâtre de Poche de Leysin (TPL), vient de terminer sa saison de représentations pour l’année 2019. A l’affiche des quatre week-ends du mois de novembre: la comédie « Chéri(e), je peux tout t’expliquer » qui avait dans le rôle principal du comptable Grobichon un acteur Ukrainien: Valéry Martseniuk, également rédacteur à Voix d’Exils.

Des « acteurs en téléchargement »

Delphine Chablaix, Présidente du Comité de TPL, nous raconte la vie du Théâtre de Poche de Leysin – le TPL – qui a été fondé en 1975 par une troupe d’amateurs. Leur but premier était (et est toujours) « de participer activement à la vie socio-culturelle du village de Leysin et d’offrir à tous, jeunes et moins jeunes, le plaisir de faire du théâtre ». Mais pas seulement, ajoute Delphine Chablaix, car il s’agit aussi « d’égayer nos salles ».

Depuis ses débuts, elle enchaîne les présentations : vaudevilles, pièces policières, comédies, spectacles poétiques et créations, qui sont toujours présentées en automne. Un spectacle au moins est assuré chaque année, mais il leur arrive de se produire dans 2 spectacles la même année.

Prévoyante, la troupe entretient des acteurs en herbe depuis 2013. Le Théâtre de Poche des Juniors de Leysin-les Ormonts (TPJLO), qui a commencé avec 12 membres, en compte 45 aujourd’hui. C’est dire si la tâche d’éveiller le goût du théâtre chez les jeunes entre 10 et 16 ans a été accomplie ! Et la pérennité de l’activité assurée. Comme ils disent entre eux, et comme on peut le lire sur le dos de leurs polos, ces jeunes sont des « acteurs en téléchargement ». Ils prendront un jour la relève. Mais pour le moment, ils assurent un spectacle annuel et sont heureux et fiers de se produire.

Quand ils atteignent l’âge de 16 ans et qu’ils se sentent prêts, ils franchissent le pas et jouent dans la troupe des adultes. Sinon, à part leur spectacle annuel, les jeunes prêtent main forte lors des représentations en assurant l’accueil, le relais entre le coin bar et les auditeurs, ou le protocole des spectateurs.

La comédie « Chéri(e), je peux tout t’expliquer », Théâtre de la Poche à Leysin, salle du Nord. Auteur: Yazan / Voix d’Exils.

TPL vraiment inclusif

Mais le Théâtre de Poche ne s’en tient pas là. Ses portes sont aussi ouvertes aux acteurs étrangers francophones comme Valéry …. qui incarne Monsieur Philémon Grobichon. Comme tous les comptables, il est méticuleux et pointilleux. Il est aussi le seul dans la société de fabrication de ressorts à ne pas être intimidé par la patronne, la hautaine et contrôleuse Madame Duressort. Contrarié par le fonctionnement de l’entreprise, il fait néanmoins son travail et obtient la signature d’un gros contrat … par la société de son « ex d’une nuit » qui le retrouve tout à fait par hasard dans la société Duressort. Monsieur  Grobichon devient le promoteur discret de l’embauche de Monsieur Duressort par l’entreprise de son « ex » au grand désespoir de sa femme qui perd deux employés.

Valéry Martseniuk, acteur amateur dont c’est la deuxième prestation avec la troupe du Théâtre de Poche de Leysin nous a accordé une interview.

Voix d’Exils :  Dis-moi Valéry, combien de langues parles-tu couramment ?

Valéry : Je parle couramment cinq langues : l’ukrainien, le russe, le polonais, l’italien et le français.

Y en a-t-il d’autres que tu comptes apprendre ?

Je m’intéresse à l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le grec moderne et le serbo-croate. Et aussi le turc et le latin. Les langues étrangères c’est ma passion et l’un de mes hobbies. Si je pouvais, je les apprendrais toutes !

Où as-tu appris le français et depuis combien de temps le parles-tu ?

J’ai essayé à plusieurs reprises d’apprendre le français en Ukraine, mais j’ai rapidement abandonné, car je trouvais cette langue trop difficile et je n’étais pas suffisamment motivé à l’apprendre. J’ai recommencé après mon arrivée en Suisse début 2014. D’abord, au Foyer de l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (l’EVAM) à Sainte-Croix, ensuite au Centre de Formation de l’EVAM à Lausanne. Et enfin, j’ai continué à le perfectionner par moi-même. J’ai commencé à me débrouiller en français après une année et demie de séjour en Suisse, notamment après avoir suivi un cours cours intensif. Donc, on peut dire que je parle le français depuis quatre ans.

Tes premiers pas dans le théâtre… c’était ici ou en Ukraine?

Quand j’étais adolescent, j’ai joué une pièce de théâtre dans mon école et puis j’ai fréquenté un cercle théâtral dans ma ville: Bila Tserkva (Eglise Blanche) en Ukraine.

La comédie « Chéri(e), je peux tout t’expliquer ». Théâtre de la Poche à Leysin. Auteur: Yazan / Voix d’Exils.

 

Et ici en Suisse, qu’est-ce qui t’a poussé à en faire ? Comment es-tu monté sur les planches ?

Au début, c’est ma fille qui a fréquenté la troupe junior du Théâtre de Poche de Leysin. Ensuite, une voisine qui connaissait bien la troupe m’a proposé de la rejoindre. J’ai accepté et elle m’a invité à participer à l’assemblée générale du Théâtre de Poche en mars de 2017. J’ai alors exprimé mon désir de jouer dans la pièce suivante. Ma candidature a été acceptée et quelques mois plus tard, en novembre de 2017, j’ai reçu mon premier rôle dans « Un dîner bien tranquille ». La trame est celle d’un père de famille dont la fille devait épouser un garçon de bonne famille. Pour préparer la rencontre de nos deux familles et pour faire semblant d’être du même milieu qu’eux, nous avions aussi des domestiques. j’engage alors deux clochards et ma femme, de son côté, engage une prostituée pour faire la cuisine. C’était un succès.

J’ai beaucoup apprécié les expressions et tournures utilisées dans la pièce, qui étaient parfois très subtiles ! N’est-ce pas difficile d’apprendre par cœur des textes complexes en langue étrangère? Quelle est ta méthodologie ?

Si, en effet, ce n’est pas si facile que ça. Des répliques avec des jeux de mots et des expressions idiomatiques que j’ai dû apprendre par cœur. Ce devait vraiment « être pris à cœur » pour être bien fixé dans ma mémoire. Une fois la distribution des rôles effectuée, je me suis mis au travail le soir même en mémorisant les quatre  premières répliques. Ensuite, j’ai répété chaque jour ce que j’avais appris la veille, en ajoutant une ou plusieurs nouvelles répliques. J’avoue que c’était un sacré travail ! J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur ma prédisposition pour les langues.

Combien de répliques devais-tu apprendre et en combien de temps ? Avais-tu un répétiteur ?

J’avais presque 150 répliques à apprendre et j’ai mis quatre mois et quelques semaines pour bien les connaître. Non, je n’avais pas de répétiteur. Si j’avais des doutes par rapport à la prononciation de certains sons, je posais des questions pendant les répétitions.

Que peux-tu partager avec nous de ton expérience de « comédien en français téléchargé » ?

Pour un Slave, se produire sur scène en français et être compris par tout le monde est une grande satisfaction et un plaisir. Et puis, grâce à cela, mon niveau de français s’est considérablement amélioré. J’utilise dans ma vie quotidienne certaines répliques des deux pièces auxquelles j’ai participé. Et parfois, je m’amuse à les citer. Faire du théâtre, cela augmente également la confiance en soi.

Considères-tu ta participation au théâtre comme un signe que tu es « intégré » dans la vie sociale de Leysin ?

Ma participation au théâtre contribue de façon substantielle à mon intégration dans la société suisse en général et dans la vie sociale de Leysin en particulier.

Ta fille et ton fils font aussi partie de la troupe. Qu’est-ce que cela leur apporte ?

Premièrement, cela leur permet de s’intégrer davantage. Deuxièmement, le réseau de leurs amis s’est élargi. Troisièmement, le temps qu’ils passent devant leurs petits écrans a considérablement diminué et cela les fait bouger davantage. Et enfin, leur vocabulaire s’enrichit aussi.

As-tu d’autres participations dans ta ville de Leysin ?

Pour l’instant je ne participe qu’au théâtre, cela me prend déjà pas mal de temps et d’énergie. Surtout des pièces comme « Chéri (e), je peux tout t’expliquer » dont je peux dire que je suis très content !

En tout cas, bravo Valéry ! Il fallait vraiment le oser le faire….!

La comédie « Chéri(e), je peux tout t’expliquer » / Théâtre de la Poche à Leysin / Auteur: Yazan / Voix d’Exils

Propos recueillis par:

Marie-Cécile Inarukundo,

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Photoreportage

La comédie « Chéri(e), je peux tout t’expliquer » / Théâtre de la Poche à Leysin / Auteur: Yazan / Voix d’Exils.

 

La comédie « Chéri(e), je peux tout t’expliquer » / Théâtre de la Poche à Leysin / Auteur: Yazan / Voix d’Exils.

 

La comédie « Chéri(e), je peux tout t’expliquer » / Théâtre de la Poche à Leysin / Auteur: Yazan / Voix d’Exils.

 

La comédie « Chéri(e), je peux tout t’expliquer » / Théâtre de la Poche à Leysin / Auteur: Yazan / Voix d’Exils.