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« Il n’est jamais trop tard pour s’intégrer »

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Amira Ali Omar. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

10 ans de l’Evam – le parcours de Amira Ali Omar

Agée de 54 ans, en Suisse depuis sept ans, Amira Ali Omar ne baisse pas les bras. Trouver son chemin dans ce pays qui l’a accueilli, chercher à aller de l’avant, se battre pour réussir, voilà ce qui compte pour Amira. Ce sont ces déterminations qui l’ont aidé à mieux s’intégrer. Voilà son histoire !

Ali Omar Amira est née en 1964 en Erythrée. A l’âge de 13 ans, elle a quitté son pays pour le Soudan où elle s’est mariée à 15 ans. Puis, elle a vécu avec son mari en Libye jusqu’en 2011. C’est à cette date et à cause de la guerre qu’elle arrive en Suisse avec ses deux enfants et qu’elle dépose une demande d’asile.

Quel était votre profession en Libye ?

En Libye, je travaillais dans une école italienne, d’abord comme femme de ménage et plus tard comme baby-sitter.

Comment avez-vous abordé l’apprentissage du français ?

A travers les cours de l’école Verso à Yverdon, pendant seulement neuf mois. C’était très difficile pour moi de lire et écrire en français. A cause de ces difficultés, je n’ai pas continué ces cours, mais, j’ai commencé à suivre le programme d’occupation proposé par l’Etablissement Vaudois d’accueil des Migrants (EVAM).

Vous avez participé aux programmes d’activités de l’EVAM et vous avez été encouragée à construire votre vie en Suisse. Pourriez-vous nous parler de cette étape ?

En 2014, j’ai suivi une formation de technicienne de surfaces. J’avais l’expérience de ce travail en Libye, mais en Suisse, j’ai appris à mieux utiliser tous les produits de nettoyage et l’usage de l’électroménager. En décembre 2014, j’ai obtenu mon certificat. Nous étions trois personnes sur vingt à obtenir ce certificat.

En 2017, j’ai également participé au programme Animation de l’EVAM à Yverdon-les-Bains, qui consiste à gérer et animer l’Espace de loisirs de la Faïencerie. Endroit où j’ai pu constituer un groupe de discussion et de partage entre dames. Je participais également chaque mercredi à la préparation et au partage d’un repas intergénérationnel et à l’animation de diverses activités pour les enfants au local communautaire du quartier Pierre-de-Savoie. Ces formations m’ont en effet permis de trouver du travail en Suisse.

Quels sont vos projets après l’EVAM ?

J’aimerais beaucoup m’occuper d’enfants comme maman de jour. Pour cela, je devrais améliorer mon français et suivre encore une nouvelle formation. Mais, je préfère continuer à travailler comme femme de ménage afin de subvenir à mes besoins et si possible, augmenter mon pourcentage jusqu’à un plein temps.

Comment se passe votre intégration en Suisse ?

Au début, c’était très difficile, j’avais tout perdu à cause de la guerre. En arrivant en Suisse, je ne comprenais rien, j’avais toujours peur et je souffrais d’insomnie.

Aujourd’hui, je vais beaucoup mieux, j’ai repris confiance en moi. Grâce à cela, je me suis fait des amis de différentes nationalités et je me sens intégrée. Actuellement, je travaille en tant que femme de ménage dans une administration de la ville d’Yverdon. J’ai obtenu un contrat fixe après avoir fait un remplacement. J’aime mon travail et mes employeurs m’apprécient. D’ailleurs à la fin de mon remplacement, j’ai reçu un cadeau de leur part. Pour les remercier, je leur ai fait une surprise en leur préparant un déjeuner.

Quelles sont les difficultés d’intégration dans votre quotidien ?

Avant tout, l’intégration commence chez soi ! Pour faciliter cette intégration, il est important de comprendre et respecter la culture et les coutumes du pays qui nous accueille. D’un autre côté, le fait de ne bénéficier que d’un permis provisoire m’empêche de me sentir vraiment intégrée. De plus, je ne peux pas revoir ma famille restée au pays car elle me manque terriblement. Mais grâce aux nouvelles technologies, je peux communiquer avec elle régulièrement et c’est très important pour moi.

Etes-vous solidaire des requérants d’asile ?

Les circonstances ont fait que nous avions tous quitté notre pays d’origine pour ce pays. Chacun de nous était confronté à des obstacles, mais, on est ici pour oublier le passé, trouver notre chemin afin de construire notre avenir. Je ne me sens pas différente des autres, je suis une personne ouverte, peu importe le statut de la personne dans ce pays, je l’accueille à bras ouvert. J’ai beaucoup d’amour  pour tous.

Propos recueillis par :

Mamadi Diallo

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Bio express de Amira Ali Omar

1964 : naissance en Erythrée, âge actuel : 54 ans

Langue maternelle : Sah

2011 : arrivée en Suisse

2014 : formation acquise : technicienne de surface

2017 : programme d’occupation EVAM (Animation)

2017 – 2018 : engagement régulier avec contrat fixe

 

 



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