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L’association ABRAC

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Vaud – des bénévoles aident généreusement les requérants d’asile de l’abri PC de Clarens à s’intégrer

Portée par des bénévoles, l’ABRAC aide et soutient les migrants hébergés à l’abri PC de Clarens de l’EVAM. L’association leur propose des activités indispensables à leur intégration telles que des cours de français, trouver des places d’apprentissage ou de stages ; mais aussi des activités conviviales et ludiques. Portrait de cette association sur les ondes de radio Django dont les membres se donnent sans compter pour aider les migrants fraîchement arrivés en Suisse à trouver leurs repères.

Mike 

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Infos

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« Le Temps de vivre »

 

Photo: rédaction valaisanne de Voix d'Exils

Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Un magnifique exemple d’intégration valaisan !

À l’annonce de l’ouverture du centre pour requérants d’asile « le Temps de vivre » aux Mayens-de-Chamoson, en 2015, beaucoup de craintes et d’interrogations ont été émises par la population. Pour répondre à ces doutes, des actes permettant le contact entre les indigènes et les requérants d’asile ont été posés. La peur de l’autre s’est alors dissipée et l’entente ainsi que la cohabitation entre les deux communautés sont, aujourd’hui, au beau fixe. 

Pour comprendre les tenants et aboutissants de cette intégration réussie, la rédaction valaisanne de Voix d’Exils est allée à la rencontre de Claude Crittin, président de la commune de Chamoson qui le confirme: « l’anecdote la plus sympathique, c’est la joie qu’ont les gens de prendre des requérants d’asile en autostop. » La rédaction valaisanne a également recueilli les propos de Frédéric Thomas, directeur du Centre le Temps de vivre et de quelques-uns des résidants.

Une implantation tumultueuse

Au courant du mois de février 2015, la commune de Chamoson a connu un événement qui a mobilisé ses citoyens: le Département de la santé, des affaires sociales et de la culture du canton du Valais a décidé – sans consultation – d’implanter un centre de requérants d’asile dans une ancienne colonie dénommé « le Temps de vivre » qui servait de camp de ski pour des jeunes Belges aux Mayens-de-Chamoson. Ce passage en force n’a guère plu aux Chamosards qui se sont fait entendre: « La colère gronde » a d’ailleurs titré le Nouvelliste du 27 février 2015.

Répondre à la peur par des actes

« Face à une telle situation, que faire en tant qu’élu du peuple ? » s’est alors demandé Claude Crittin. Pour ce quinquagénaire, encaveur, marié et père de trois enfants, il était légitime que les Chamosards s’interrogent. Cela a suscité une réflexion sur la meilleure manière de réagir « pour aider au mieux ses citoyens face à cette obligation ». Il a donc choisi de s’informer auprès des présidents des communes où de pareils centres avaient déjà été implantés, pour savoir comment cela se passait. D’abord, à titre personnel et, ensuite, avec ses collaborateurs. De retour, il écoute les doléances de tous les citoyens, chacun dans ce qui le préoccupe par rapport à l’ouverture de ce centre (vol, violence, insécurité…). Etant convaincu qu’à « une peur, il faut répondre par des actes », il ne tarde pas à mettre en pratique l’idée de compensation qu’il avait retenue lors de ses visites chez ses collègues présidents d’autres communes.

C’est ainsi que Salaree Abdul Khaliq et Sultani Ahmad Reza, tous deux requérants d’asile originaires d’Afghanistan, ont été intégrés à l’équipe communale pour effectuer des travaux d’utilité publique. « La population les voit au travail et l’équipe est contente de travailler avec des personnes qui viennent d’ailleurs », souligne le président de la commune. A leur tour, les deux requérants expriment leur joie de travailler au sein de cette équipe qu’ils trouvent « aimable et amicale ». Ils sont contents de leur contribution au pays d’accueil. Abdul Khaliq est heureux de voir ses enfants apprendre la langue et s’intégrer. Le président a pu prendre à cœur les inquiétudes de ses citoyens et choisir une démarche appropriée pour un mieux vivre ensemble. Il en est satisfait et il le dit: « le fait d’être reconduit dans mes fonctions par la population chamosarde me donne le sentiment d’avoir fait pas mal de choses justes ». Il entend approfondir cette notion de compensation pendant son deuxième mandat, en développant les travaux d’utilité publique afin que le passage des migrants laisse une emprunte positive sur la commune ; pourquoi pas un symbole, à l’instar du pont construit pour célébrer le bicentenaire de l’entrée du Valais dans la Confédération. « Il faudrait que les requérants d’asile aient l’occasion de bâtir quelque chose sur la commune pour qu’il y ait une marque visible un beau souvenir ». Un vœu réalisable en étroite collaboration avec le service social de l’asile.

Un directeur ouvert et accueillant

Après le tumulte politico-médiatique, le centre de premier accueil « Le Temps de vivre » a démarré ses activités, certes lentement mais sûrement. Frédéric Thomas, directeur du centre et fort de ses 15 ans d’expérience dans le domaine de l’asile, a été épaulé par une équipe de six collaborateurs pour mettre en place la structure. Le centre certes est un peu isolé, car situé à 1300 mètres d’altitude. Lorsqu’ils arrivent sur place, les requérants d’asile ont l’impression d’être perdus. Mais, au bout de quelques temps, quand ils se rendent compte de « l’accueil chaleureux et de l’ambiance familiale qui y règne, cela les sécurise », remarque le directeur.

Photo: rédaction valaisanne de Voix d'Exils

Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Du tajine au cœur du Valais

C’est dans cet esprit d’accueil et d’ouverture qu’un restaurant du même nom que le centre a vu le jour le 1er août 2016 – soit un an après l’ouverture – pour favoriser l’intégration sociale et professionnelle des requérants d’asile. Ces derniers, encadrés par une équipe expérimentée, se mettent aux fourneaux pour concocter des plats d’ici et d’ailleurs, pour le plus grand plaisir de la population de Chamoson, d’Ovronnaz et des vacanciers. L’un des mets les plus appréciés est « le tajine ». Une reconnaissance et un épanouissement pour une jeune Marocaine qui se sent fière, valorisée et utile à travers la cuisine de son pays.

Tous ces apports des requérants ne font que réjouir le maître des lieux : « l’accueil est excellent, la nourriture est bonne et tous sont enchantés. Ils adhèrent à notre philosophie d’ouverture à l’étranger et ça plaît beaucoup » conclut-il. Dzeljalj, un collègue de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils, qui a séjourné au centre avec sa famille pendant six semaines partage cet avis. A relever aussi que le menu du restaurant est le même pour les requérants d’asile et les clients, ce qui montre le caractère singulier de ce centre.

Pourvu que le Temps de vivre dure !

Dans le cadre de la collaboration entre la commune et le centre, la fête nationale du 1er aout a été organisée en partie par les requérants d’asile et a eu lieu dans les enceintes du centre permettant ainsi le contact avec les Chamosards, ce qui a été apprécié et qui mérite de continuer. Un très bon témoignage du vivre ensemble qui nous laisse quand même une interrogation. Ce centre est loué pour une durée de trois ans et fonctionne maintenant à  merveille. Mais que deviendra-t-il à l’avenir?

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

 




Bob Dylan’s song “Blowin’ in the Wind“

The dead body of Aylan Kurdi. Freedom House Domaine public

The dead body of Aylan Kurdi. Freedom House Domaine public

Still asks the same burning questions half a century later

As an teenager in the seventies, living thousands miles away from the US, and belonging to a totally different culture, I was, like millions of American youths , fascinated by Bob Dylan and Joan Baez’ songs. I was particularly impressed by Dylan’s song  “Blowin’ in the Wind“, which was written in 1962 and soon afterwards transcended into a legend and became the anthem of civil rights movement and protests marches against the war, injustice and racism, in a period the US was deeply involved  in Vietnam war. The song’s popularity grew so much that it was marked in 2004, number 14 on Rolling Stone magazine’s list of the “500 greatest Songs of All Time“.

There has been a great deal of controversy recently over naming Bob Dylan winner of 2016 Nobel Prize for literature, but this is another matter. Personally, I have been pondering, what kind of message did the Swedish academy want to send to the world by making this choice, in these turbulent times where mankind faces a crossroad ? Did the academy want to say that the world today confronts threats of apocalyptic dimensions: wars, terrorism, mass immigration , environmental disaster etcetera ? That we are, more than any other time in history, in utmost need of promoting public awareness, peace, and humanity, as well as exposing injustice and hypocrisy , just as Dylan did in his song “Blowin’ in the Wind“ ? As a matter of fact, I don’t know. But what I do know for sure is that “Blowin’ in the Wind“ is still asking the same hard and burning question 55 years later:

How many roads must a man walk down Before you call him a man?

How many seas must a white dove sail Before she sleeps in the sand?

Yes, and how many times must the cannon balls fly Before they’re forever banned?

Five and half decades have passed since those days. Has the world become a safer and better place? Has the proxy wars, regime change policies, atrocities, committed under false slogans of human values and democracy, disappeared or diminished ? Has the hypocrisy and the lies of the politicians changed? The answer is as easy to find, as the words of the song which has never lost neither its poignancy nor its urgency.

Yes, and how many years can some people exist

Before they’re allowed to be free?

Yes, and how many times a man can turn his head

And pretend that he just doesn’t see ?

Why do the world leaders always turn a blind eye and deaf ear to all these atrocities: in Afghanistan, Iraq, Libya, Syria and Yemen for example? Over six years, (1) “Syria’s civil war has created the worst humanitarian crisis of our time. Half the country’s pre-war population – more than 11 million people – have been killed or forced to flee their homes.” How long should a man suffer and endure? How often these injustices will happen?

Ironically, president Obama, who started with Nobel Peace Prize, is now ending his presidency by leaving behind a record of eight years of uninterrupted wars ,(2) having dropped 26.171 bombs on 7 nations around the world in 2016 alone ! Why ? Is there really no answer to the world peace? Yes. There is, and it is always there as Dylan says “Blowin’ in the wind“ and within the reach of everyone who wants to see and grab it, but the real problem is that no one is willing to ?

Yes, and how many times must a man look up before he can see the sky?

Yes and how many ears must one man have Before he can hear people cry?

Yes, and how many deaths will it take ’till he knows That too many people have died?

The answer, my friend, is blowin’ in the wind The answer , is blowin’ in the wind

There is timeless wisdom in the simple words and lyrics of this song. It is as pertinent today as it was in the sixties. Dylan presents us with the vices of our world, as Shakespeare did 500 years before in his wonderful sonnet No. 66 “Tired with all these, for restful death I cry“, but Shakespeare leaves a space for hope.

What about us ? We the innocent victims of these premediated wars ? Is there any space for hope ? Yes, there must be one. There is no other choice !

 Hayrenik DONO

13 January, 2017

Membre de la réduction vaudoise de Voix d’Exils

Infos:

Listen to Blowin’ in the Wind here

Footnotes:

  1. “Quick facts: What you need to know about the Syria crisis “ (Mercycorps Oct.13,2016 )
  2. Micah Zenko , ” How Many Bombs Did the United States Drop ” in 2016 ,(Council on Foreign relations , Jan.05,2017)