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Expérimenter la citoyenneté à travers le bénévolat

Photo: G. Mottini.

Photo: G. Mottini.

Retour sur un premier engagement bénévole auprès d’enfants réfugiés en Allemagne

J’avais décidé que 2016 serait l’année du nouveau et que cela faisait trop longtemps que j’observais de l’extérieur le drame que vivent des millions de personnes qui fuient leur pays dans le but de vivre dans un lieu sûr. Je n’ai pas pour ambition de changer le monde – quoique j’aimerais bien – toutefois je pense qu’il est temps de faire preuve de solidarité et d’humanité.

J’ai ainsi décidé de m’engager en tant que bénévole dans un centre d’accueil pour réfugiés à Berlin, ville dans laquelle je vis actuellement, et de tenter d’améliorer les choses à mon niveau.

L’Unionhilfswerk

J’ai concrétisé mon engagement dans l’accueil et l’aide à l’intégration des personnes réfugiées arrivées à Berlin, en provenance principalement d’Afghanistan, de Syrie, d’Irak et des pays des Balkans, auprès de l’Unionhilfswerk. Il s’agit d’une association allemande fondée en 1946 dont le but initial était d’apporter de l’aide et du soutien aux personnes réfugiées et aux personnes qui, à l’époque, rentraient de la Seconde Guerre Mondiale. L’engagement citoyen a été l’un des principaux moteurs de sa constitution et fait à présent partie d’une longue tradition. Ce point d’ancrage a par la suite permis à l’organisation de se développer et d’étendre son aide à un grand nombre d’autres domaines comme, par exemple, les personnes en situation de handicap physique et/ou psychique ou auprès de personnes âgées nécessitant des soins particuliers. Aujourd’hui, l’association compte environ 2’500 collaborateurs et 1’000 bénévoles qui s’occupent et soutiennent près de 5’500 personnes vivant à Berlin dans plus de 100 domaines différents.

Photo: G. Mottini.

Photo: G. Mottini.

L’importance d’un encadrement adéquat

S’agissant de mon premier engagement en tant que bénévole et, de façon plus générale, de ma première longue expérience dans le milieu social, il m’a été très bénéfique de pouvoir profiter du savoir-faire de cette organisation notamment en matière d’encadrement. Lors du premier entretien, nous avons discuté, sur la base de mes souhaits et capacités, du domaine dans lequel je souhaitais m’engager, du temps que j’avais à offrir et des activités que j’avais plus précisément envie d’entreprendre. L’Unionhilfswerk met en place un certain nombre d’événements, comme des workshops et d’autres festivités qui permettent aux novices d’apprendre des professionnels et des personnes ayant déjà acquis de l’expérience dans le bénévolat. C’est donc par le biais du workshop « possibilités et limites dans l’engagement auprès de réfugiés » qu’a commencé mon expérience. J’ai appris que la première question « dans quelle mesure ai-je envie de m’investir ? » impliquait, de facto, la seconde « dans quelle mesure suis-je capable de m’investir ? ». Pour que l’engagement soit bénéfique à soi-même et aux personnes que l’on souhaite aider, il est nécessaire de connaître, non seulement ses possibilités et capacités, mais également ses limites physiques, psychologiques et de temps. Il est également important de savoir quel projet nous correspond le mieux et, pour ma part, je souhaitais pouvoir au départ être entourée de personnes qui seraient capables de m’encadrer.

Des échanges riches

Cela fait à présent plusieurs mois que je m’occupe régulièrement d’enfants avec qui nous jouons, bricolons, discutons et rigolons. Les enfants ont cette faculté de communiquer différemment, de sorte que la barrière de la langue disparaît rapidement. On tente simplement de leur permettre de vivre comme des enfants et de construire une relation de confiance avec eux. Quant à eux, ils nous apprennent que dans la vie, le partage est la valeur fondamentale.

Giulietta Mottini

Originaire de Lausanne, 22 ans

Contributrice externe de Voix d’Exils