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La Caravane des Quartiers jette l’ancre à la Bourdonnette du 27 au 30 août

Affiche de la Caravane des Quartiers version Bourdonnette.

Affiche de la Caravane des Quartiers version Bourdonnette.

Pour sa 3ème édition, la Caravane des Quartiers de Lausanne sera de passage dans le quartier de Bourdonnette du 27 au 30 août. Cette manifestation culturelle biennale a notamment pour buts de promouvoir les échanges interculturels et une meilleure intégration des communautés d’origine étrangère.

La Caravane des Quartiers arpente les quartiers lausannois pour aller à la rencontre des habitants sur leur lieu de vie. Les activités qu’elle propose sont gratuites et s’adressent à un large public.

Logo spécial film réalisé par K. Sivakumar.

Logo spécial film réalisé par K. Sivakumar.

A l’occasion du passage de la Caravane à la Bourdonnette, le public pourra assister à des activités et des spectacles variés comme une performance de l’humoriste Arek Gurunian, des démonstrations d’arts martiaux, des concerts et des expositions. Le tout dans une ambiance chaleureuse sous une yourte.

Parmi les activités proposées à la Bourdonnette, le film sur Voix d’Exils réalisé par Keerthigan Sivakumar, membre de la rédaction vaudoise du blog, sera projeté jeudi 28 août à 21:30. La projection sera précédée d’une interview en direct du réalisateur sur Caravane FM, la radio de la Caravane des Quartiers, qui émet chaque jour une émission en direct entre 18 :00 et 19 :00 sur 100.5 FM.

Après sa halte à la Bourdonnette, la Caravane des Quartiers poursuivra son chemin pour se rendre du 2 au 7 septembre dans le quartier de Chailly et du 3 au 5 octobre dans le Quartier de la Pontaise.

TA et Bamba

Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




« Les enquêteurs EVAM interviennent pour faire la lumière sur des situations d’abus manifestes des prestations d’assistance »

L’EVAM a engagé trois enquêteurs qui, à la demande du directeur de l’Établissement, sont mandatés pour faire des enquêtes et des filatures sur des bénéficiaires soupçonnés de consommer abusivement certaines prestations d’assistance. Désireux d’en savoir davantage sur le pourquoi de ce nouveau dispositif administratif, Voix d’Exils a contacté Pierre Constantin, le responsable de l’Unité Assistance à l’EVAM. Interview.

Voix d’Exils : Pourquoi l’EVAM a recruté des enquêteurs ?

Pierre Constantin : La demande des Autorités cantonales pour que l’EVAM se dote d’instruments opérationnels efficaces dans son devoir de surveillance du bon usage des fonds publics ne date pas d’hier. Depuis l’instauration de la LARA (Loi sur l’aide aux requérants d’asile et à certaines catégories d’étrangers du 7 mars 2006), a été mis en place le Bureau de Traitement des Avis de Recherche (BTAR) ; cet office avait pour objectif de traiter toutes les demandes de recherche complémentaire de renseignements sur certains bénéficiaires de l’EVAM. Le déclenchement d’une investigation était prononcé dès lors que l’un ou l’autre des services de l’EVAM était sans nouvelles d’un bénéficiaire et que les recherches usuelles de base n’avaient pas permis de se faire une idée de la situation dudit bénéficiaire.

Le BTAR a permis de constater que certains bénéficiaires consommaient abusivement de certaines prestations ; les « oublis » d’annoncer toutes les sources de revenus, les  « mises à disposition » à des tiers de certaines prestations reçues. Le principe de la subsidiarité de l’aide sociale publique était lui aussi oublié plus ou moins consciemment. Les abus d’assistance étaient parfois à mettre sur le compte de l’ignorance et souvent, et pour des montants importants, étaient parfaitement conscients sinon organisés.

Les services sociaux cantonaux et communaux pour Lausanne se sont dotés d’inspecteurs et ont rapidement conclu à leur utilité économique et à leur nécessité en matière d’égalité de droit. L’EVAM a d’abord cherché à instaurer des collaborations avec ces services dans la perspective de diligenter des enquêtes à la carte ; cette proposition de partenariat n’a pas été suivie. L’EVAM n’est pas pionnier dans la mise en œuvre de ce dispositif de contrôle, il se met au niveau des standards cantonaux dans le domaine.

 

Concrètement, en quoi consiste leur rôle et quels sont les résultats après le recrutement de ces enquêteurs ?

L’examen de situations particulières par les différents métiers de l’EVAM peut exiger l’ouverture d’une enquête complémentaire sur l’un ou l’autre aspect du dossier. Une investigation administrative est d’abord réalisée et, le cas échéant, une demande d’enquête sur le terrain peut être requise. Le responsable de l’unité Suivi des Populations examine l’opportunité d’y donner suite, notamment par une vérification juridique. Dans le cas d’une validation, il définit le périmètre de la recherche et donne mandat aux enquêteurs pour toute suite à donner. Les enquêteurs font le travail d’enquêtes et de filatures, et produisent un rapport d’enquête à l’attention du responsable de l’unité Suivi des Populations ; le journal d’enquête et les pièces à conviction ne sont pas transmises ou alors, aux Autorités Judiciaires si elles l’exigent.

La plateforme de gestion des dossiers complexes conduite par le directeur de l’EVAM peut, à tout moment, diligenter une enquête.

Pour rappel, les enquêteurs ne sont pas compétents pour décider du lancement d’une enquête. Ils mettent à disposition de l’EVAM leurs compétences techniques en matière d’investigation.

 

Pouvons-nous savoir combien sont-ils et quand ont-ils pris leurs fonctions ?

La première personne est en fonction depuis le 1er avril 2014. Deux autres ont été recrutées et ont débuté leur activité au sein de l’EVAM le 1er juillet 2014.

Quelles sont leurs qualifications, de quels moyens disposent-ils et quelle est leur mission ?

Les enquêteurs viennent d’horizons différents comme la finance, les assurances, la sécurité. Ils possèdent les qualifications et expériences jugées nécessaires à la fonction.

 

Sur quoi ces enquêteurs se basent pour investiguer sur un requérant d’asile sur lequel pèse un soupçon ?

Les enquêteurs n’interviennent que sur mandat. C’est donc le mandant qui définit les bases de la recherche demandée. Un simple soupçon ne permet pas le déclenchement d’une enquête. Il s’agit dans tous les cas de faire la lumière sur des situations d’abus manifeste des prestations d’assistance. L’EVAM sera particulièrement attentif au principe institutionnel de proportionnalité dans le déclenchement et la conduite des enquêtes.

Qu’est-ce qu’ils feront de plus que les agents de l’EVAM, par exemple, concernant la domiciliation ou les moyens d’existence ?

Les collaborateurs et les collaboratrices de l’EVAM sont recrutés pour leurs qualifications dans la délivrance des prestations d’assistance. S’il leur arrive de demander des précisions sur certaines prestations soumises à conditions de ressource, ils et elles ne sont pas formés pour conduire des enquêtes de terrain et de manière continue dans le temps.

La fonction d’enquêteur permet des recherches transversales et surtout longitudinales sur le terrain des pratiques réelles des bénéficiaires.

Quels sont les champs d’action de ces enquêteurs ?

Ces champs d’action sont multiples et peuvent varier dans le temps. Le directeur de l’EVAM a indiqué la priorité n° 1 pour les années à venir : l’intégration des bénéficiaires au marché de l’emploi. Pour que la prise d’emploi demeure attractive, il s’agit bien de dissuader lesdits bénéficiaires de prendre des emplois non déclarés tout en cachant les revenus afférents à l’autorité d’assistance, en ce cas l’EVAM.

Comme vous l’avez compris, le dispositif se met en place actuellement. Un premier bilan pourra être fait en janvier 2015.

Qui sont leurs responsables, et ont-ils des partenaires outre l’EVAM dans l’exercice de leurs fonctions ?

Comme indiqué ci-dessus, les enquêteurs sont placés sous la conduite directe du responsable de l’entité Suivi des Populations. Cette entité est attachée à l’unité Assistance dont le responsable rend directement ses comptes au directeur de l’EVAM. La ligne est la suivante : directeur de l’EVAM, responsable unité Assistance, responsable de l’entité Suivi des Populations, enquêteurs.

 

Les requérants, étant les acteurs principaux de ce nouveau dispositif, sont-ils informés ?

Dans la recherche de mesures préventives contre les abus d’assistance, l’EVAM tient à informer ses bénéficiaires des solutions qui seront mises en œuvre très prochainement. « Voix d’Exils » constitue un vecteur parmi d’autres de ce souci de transmission de l’information ; votre article contribuera, nous l’espérons, à mieux éclairer les bénéficiaires « vaudois » et d’ailleurs.

Quelles seront les sanctions à l’encontre de ceux qui seraient incriminés dans l’aboutissement des enquêtes ?

Le fait de recruter des enquêteurs n’a aucun impact sur les types de sanctions à l’encontre des personnes faisant l’objet d’une enquête. Signalons que pour les abus d’assistance, les sanctions sont ordonnées par les Autorités Judiciaires et non pas par l’EVAM.

 

Propos recueillis par Bamba

Membre de la rédaction vaudoise




Le mariage forcé : un fléau qui frappe 700 millions de femmes dans le monde

Le mariage forcé se caractérise par une union où la contrainte est utilisée contre l’une ou les deux personnes concernées. Il est organisé par la famille qui marie un de ses membres à une personne parfois inconnue et ce contre son gré. Cette pratique s’exerce surtout à l’encontre des femmes qui sont alors confrontées à un choix: s’y soumettre ou s’échapper. Certaines d’entre elles finissent par s’y soumettre afin de garder leur nom, leur famille, leur ethnie, pour respecter et obéir à leurs parents et, surtout, pour éviter la pauvreté. Voici l’histoire d’Aysha*, qui a choisi d’échapper à ce funeste destin en fuyant son pays. Témoignage.

Cette jeune femme, d’origine éthiopienne et d’ethnie Harari, vivait à l’est d’Addis Abeba, où il y a une culture et une pratique religieuse très strictes et très fermées. Elle a quitté son pays, il y a six ans.

Aysha a grandi avec ses grands-parents. Ses propres parents s’étaient séparés depuis son enfance. La raison est qu’Akrem*, son grand-père maternel, ne voulait pas que sa fille Rawda* et Osman* – futurs parents d’Aysha – se marient. Car un mariage avait été arrangé entre Rawda et un homme qui était très connu, riche et plus âgé qu’elle. Elle était à ce moment déjà enceinte d’Osman. Rawda a caché sa grossesse durant les neuf mois. Ni Osman ni aucun des parents n’étaient au courant.

Une enfance compliquée

Quand Aysha est née, Rawda a eu la chance qu’à ce moment, une amie a pu lui trouver le moyen de partir immédiatement lors d’un départ groupé de plusieurs personnes qui quittaient aussi le pays, mais elle a dû laisser sa fille. Osman, le père d’Aysha, lui s’est marié avec une autre femme et a eu une autre fille, donnant une demi-sœur à Aysha.

Bien qu’Osman se soit attaché à sa deuxième fille, il n’en a pas été de même pour Aysha, avec qui il n’a établi aucune relation. Elle n’était pour lui qu’une esclave. Tous les jours, elle s’occupait du nettoyage chez lui. Elle devait faire le lit, la lessive, le repassage, la vaisselle, etc. Malgré tout ça, il n’y avait ni remerciements ni communication. Ainsi, en plus d’être privée d’une relation maternelle, Aysha l’était aussi d’une relation paternelle.

Une question sans réponse

Grâce à ses grands-parents, Aysha a grandi et a terminé l’école obligatoire. Mais, depuis son enfance, il y avait une grande question qui ne quittait jamais son esprit, une question qu’elle n’osait jamais poser à personne : Pourquoi ? Pourquoi sa mère n’était pas là ? Pourquoi ses parents s’étaient séparés ? Une question qui demeurait sans réponse. De nombreuses émotions insupportables l’envahissaient durant toute son enfance jusqu’à ses 18 ans. Ces émotions étaient difficiles à gérer, surtout en l’absence de sa propre mère pendant des années, et avec un père maltraitant. Tout ça lui faisait perdre sa confiance en elle-même et la démoralisait.

À l’âge d’environ 18 ans, elle a commencé l’école secondaire qui s’est poursuivie pendant quatre ans. Malheureusement, elle n’a pas obtenu des résultats scolaires suffisants pour aller à l’université. Mais comme elle voulait malgré tout faire des études, elle s’est inscrite au collège privé et a donc dû chercher un travail pour payer ses études. Ainsi, elle travaillait la journée et allait à l’école le soir.

L’histoire se répète

Durant cette période, le père a approché sa fille avec une étrange et inhabituelle gentillesse. Il lui a alors expliqué que c’était le moment de se marier, car c’était l’aînée. Elle devait donc accepter. Il lui a choisi un mari – Ahmed* – un de ses amis, avec qui il avait arrangé ce mariage des années auparavant. Il lui a dit que cet homme était gentil, riche, connu parmi les Hararis, et même parmi d’autres ethnies. Elle lui a répondu qu’elle préférait attendre pour terminer ses études. Elle a donc repoussé l’échéance du mariage, en espérant que son père change d’avis. Mais, celui-ci, insistait de plus en plus, et a commencé même à venir sur son lieu de travail, accompagné d’Ahmed, pour la forcer à faire sa connaissance. Aysha s’est alors réfugiée dans un village voisin et y est restée quelques semaines, sans revenir ni au travail ni au collège, en espérant que son père oublierait ce mariage. Cela lui fit manquer des examens.

Quand elle est revenue, elle a repris le cours de sa vie, mais peu après son père a recommencé à venir la voir pour insister pour le mariage. Elle s’est alors encore réfugiée dans un autre village pendant un temps. Et ce schéma s’est répété plusieurs fois. Menacée de perdre son emploi car son patron ne comprenait pas les raisons de ses absences répétées, celui-ci l’a finalement aidée à demander un visa pour aller en France et essayer de rejoindre sa mère, qui habitait en Angleterre à Londres, depuis des années.

“Soaking slowly to death” Auteur: Leon Rice-Whetton (CC BY-NC-SA 2.0)

Une seule issue : l’exil

A l’aide d’une attestation de son employeur et d’autres documents, elle a demandé et obtenu un visa de quinze jours. Elle a donc quitté son pays et est arrivée en France, à Paris. Un autre pays, une autre langue, d’autres personnes, et surtout une autre météo, totalement différente de celle de l’Éthiopie, surtout l’hiver. À cause de ce changement de climat, Aysha est tombée malade et a été hospitalisée pendant trois semaines, et elle a dû suivre un traitement pendant 6 mois. Comme les traitements étaient forts, la fille a commencé à perdre la tête. Un sentiment d’inutilité et des pensées noires sur sa vie passée dans son pays et sur son exil l’envahissent alors, ce qui la pousse à commettre une tentative de suicide qui échoue. De plus, elle a été arrêtée par la police après que son identité ait été contrôlée et est restée en détention pendant douze heures. Cela a créé en plus un sentiment de paranoïa, car elle a fini par voir la police partout.

Finalement, beaucoup de gens de son pays lui ayant conseillé d’aller en Suisse, elle a décidé de s’y rendre pour demander l’asile. Mais elle était encore malade quand elle est arrivée à destination. Son moral était au plus bas et elle se demandait pourquoi elle était venue au monde, ce qu’elle pouvait faire de sa vie. Elle était en train de sombrer dans la dépression et ne voulait plus aucun contact avec qui que ce soit.

Elle est allée au Centre d’Enregistrement de Vallorbe pour demander l’asile. C’est là qu’elle a entendu une voix qui disait : « Oh this criminal woman, she came here again? » Cela l’a complètement bloquée pour son entretien avecl’Office fédéral des migrations (ODM). Celui-ci s’est donc mal passé, car elle n’arrivait plus à s’exprimer, et entendait toujours dans sa tête la voix accusatrice « criminal woman ». Elle était aussi terrorisée à l’idée qu’ils aient appris qu’elle avait été arrêtée en France. La première réponse à sa demande d’asile a donc été négative.

En attente pour reconstruire sa vie

À cette époque, elle était au foyer EVAM de Sainte-Croix. Elle a commencé à être suivie par l’infirmière du foyer et par un psychologue à Yverdon pendant 4 mois. Peu à peu, elle a pu se retrouver elle-même, se sentir mieux. C’était comme une renaissance pour elle. Elle pouvait à nouveau exprimer ses sentiments. Elle a commencé à apprendre le français, s’est engagée dans diverses activités et a recommencé à communiquer avec son entourage.

C’est alors qu’elle a eu son deuxième entretien avec l’ODM. Elle a alors pu mieux expliquer son histoire, mais l’ODM n’a pas voulu la croire, car ses propos n’étaitent pas cohérent avec le premier entretien. Elle a fait recours. Malheureusement, la réponse a encore été négative, et les autorités suisses ont décidé de la renvoyer en Éthiopie. Ils lui ont retiré le permis N et lui ont donné un papier sans photo, d’une validité renouvelable de tantôt un mois tantôt 15 jours. C’était l’aide d’urgence. En Suisse, les personnes à l’aide d’urgence n’ont pas le droit de travailler ni de faire une formation, juste de rester dans un foyer à tourner en rond. Les lois changeant fréquemment, elle ne savait jamais si elle pouvait rester ou non.

Maintenant, ça fait presque 5 ans qu’elle est en Suisse et chaque fois qu’elle va au Service de la population du Canton de Vaud (le SPOP), elle a la crainte d’être expulsée. Bien qu’elle reçoive continuellement le même papier de l’aide d’urgence, elle continue d’espérer recevoir un jour un permis valable.

* Noms d’emprunt.

A.T.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Affiche du sommet des Filles 2014.

Un sommet pour abolir le mariage forcé et les mutilations génitales

La première édition de ce Sommet international de la Fille s’est tenu le 22 juillet dernier à Londres afin de lancer un mouvement global dont le but est d’abolir les mariages précoces, forcés ainsi que les mutilations génitales. Ce Sommet, organisé par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) et le Gouvernement britannique, vise aussi à promouvoir l’éducation des jeunes filles et à réduire leur exposition aux violences et abus pour favoriser leur épanouissement. L’Unicef estime qu’actuellement plus de 700 millions de femmes dans le monde ont été mariées lors de leur enfance et, parmi elles, 250 millions – soit plus d’une sur trois – ont uni leur destin avec un homme avant l’âge de 15 ans.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

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