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Le festival des chorales africaines chrétiennes, ou l’expression d’une foi transculturelle

chant de l'amitié avec toutes les chorales. Photo: Voix d'Exils

chant de l’amitié avec toutes les chorales. Photo: Voix d’Exils.

Plusieurs chorales africaines chrétiennes de Suisse s’étaient donné rendez-vous le samedi 26 avril 2014 dernier dans le canton de Berne – précisément à Bienne – dans la paroisse catholique Christ-Roi à l’occasion de la deuxième édition du festival du festival des chorales chrétiennes d’expression africaine.

Ce festival a été initié en 2012 par Migratio, organe de la Conférence des Évêques Suisses qui s’occupe de la pastorale des migrants et des gens du voyage. Ce service traite des besoins pastoraux, culturels et sociaux des migrants et de leurs familles ainsi que des gens du voyage.

Balafon en action, à côté, en noir et blanc, la chorale Capverdienne. Photo: Voix d'Exils.

Balafon en action, à côté, en noir et blanc, la chorale Capverdienne. Photo: Voix d’Exils.

« Offrir aux chrétiens venus d’Afrique un espace d’expression de leur foi »

En lançant l’idée d’un rassemblement des chorales africaines tous les deux ans, le directeur de Migratio d’alors, Monsieur Marco Schmid, voulait « offrir aux chrétiens venus d’Afrique, un espace d’expression de leur foi qui est en même temps une vitrine pour la promotion des valeurs chrétiennes africaines en Suisse », nous a-t-il confié.

La première édition a eu lieu à Berne en avril 2012. Pour cette deuxième édition, la journée a commencé à 8h30 avec l’accueil et le petit déjeuner servi par l’organisation aux choristes venus de Bâle, de Zurich, de Fribourg, de Delémont et de Bienne, lieu d’accueil. Pour rendre la fête plus belle, une chorale africaine était venue de Strasbourg, en France. Quant aux nationalités, il y avait des Capverdiens, des Congolais (de Kinshasa et du Congo Brazzaville), des Camerounais, des Togolais, des Ivoiriens et des Suisses amis de l’Afrique.

L'entrée de la chorale Africaine de Fribourg. Photo: Voix d'Exils.

L’entrée de la chorale Africaine de Fribourg. Photo: Voix d’Exils.

C’est à 10h15 que le festival proprement dit a débuté, avec le mot de bienvenue prononcé par Oscar Kayembe, l’un des organisateurs de l’événement. Dans une ambiance festive propre à l’expression de la joie de vivre africaine, chaque chorale disposait de 15 minutes de prestation au cours de la première partie de la journée qui s’est terminée à 12h30 par le repas offert aux festivaliers dans la grande salle de la paroisse Christ-Roi.

A 14h15, ce fut le début de la deuxième partie, avec la deuxième prestation de chaque chorale. Il faut signaler que l’ambiance était plus électrique pendant cette deuxième partie. Les choristes redoublaient d’ardeur, les chants et les danses qu’accompagnaient aussi bien des instruments traditionnels tels que le balafon, les maracas, le tam-tam que des instruments modernes comme la guitare, le synthétiseur, la flûte, mettaient l’église en effervescence.

Le temps fort de la journée fut le chant de l’amitié. Ici les choristes des différentes chorales se sont retrouvés autour de l’autel de l’église pour chanter ensemble un chant d’amitié et de fraternité. Les différences d’origines et d’appartenances avaient disparues, l’espace d’un chant, pour laisser place à une expression unanime d’une foi transculturelle.

Par la suite, une petite pause de vingt minutes a permis aux participants de souffler un moment avant la messe de clôture. Celle-ci était célébrée par l’abbé Nicolas, curé de la paroisse Christ-Roi et concélébrée par deux prêtres camerounais et un prêtre congolais travaillant en Suisse. La journée s’est clôturée à 18h20 avec les remerciements des festivaliers et l’annonce du prochain festival qui aura lieu à Fribourg en 2016.

« Une belle démonstration de la foi chrétienne multiculturelle »

Messe de clôture. Photo: Voix d'Exils.

Messe de clôture. Photo: Voix d’Exils.

Cette journée n’a pas manqué de réjouir les paroissiens de Bienne et tous les autres participants. Interrogé à la sortie de la messe, monsieur Bernard Müller nous a avoué sa joie « de voir une belle démonstration de la foi chrétienne multiculturelle et animée, qui tranche avec nos liturgies habituelles suisses qui sont ternes et manquent parfois de vitalité. Il y a là un signe encourageant de l’intégration des chrétiens africains en Suisse ». Pour sa part, Marlène, une participante d’origine congolaise a laissé éclater sa joie en ces termes : « ce fut un moment magique que nous venons de vivre. Il nous replongé dans nos racines et nous a tiré de nos angoisses de tous les jours, ne serait-ce que l’espace d’une journée ».

Ainsi s’est achevée cette belle journée pleine d’émotions, de joie, de bonne humeur et de souvenirs. Reste à espérer que cette joie se poursuive dans le quotidien de chacune et de chacun et que les valeurs culturelles et chrétiennes célébrées ici imprègnent la vie de tous les jours. Sans quoi, ce genre de rencontres se réduirait à une simple démonstration folklorique engendrant une euphorie éphémère.

Angèle Bawumute

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils