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Des bibliothèques interculturelles pour garder le lien avec ses racines

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Sandra Favre, collaboratrice de l’Ardoise

Sandra Favre, collaboratrice de l’Ardoise. Photo: Voix d’Exils.

Les migrants installés en Suisse ont laissé beaucoup de choses derrière eux : un pays, une culture, une famille. Ils doivent relever le défi de s’adapter à de nouveaux usages et, souvent, apprendre une nouvelle langue. Cette intégration demande beaucoup d’efforts. Heureusement, il existe de petites oasis où il est possible de boire à nouveau à la source du pays natal quand la nostalgie se fait trop lancinante : les bibliothèques interculturelles.

A Sion, une bibliothèque interculturelle propose plus de 10’400 livres en 67 langues différentes: du russe au tamoul, en passant par l’albanais, l’arabe, le vietnamien et le swahili. Elle s’organise sur deux sites : les livres pour adultes sont en libre accès à la médiathèque cantonale, ce qui permet aux migrants de se mêler au public ordinaire de ce lieu très fréquenté. Les livres pour enfants sont, eux, mis en valeur dans un lieu plus intime et très accueillant : la bibliothèque de l’Ardoise.

Assurer un accès à la culture d’origine

Sandra Favre, collaboratrice de l’Ardoise, explique l’histoire de sa bibliothèque : « la bibliothèque interculturelle de Sion a été créée en 1999 sur l’impulsion de Mme Mornata, alors assistante sociale qui travaillait auprès de requérants d’asile et qui avait pris conscience de l’importance d’assurer à cette population un accès à leurs cultures d’origine, surtout au moment de l’arrivée en Suisse. Aujourd’hui, nous continuons à développer ce projet et notre but est de fournir un choix de livres de plus en plus varié et intéressant ». Elle ajoute que « nous cherchons toujours à répondre aux attentes de nos lecteurs. En ce moment, nous faisons face à une forte demande de livres en portugais. »

Des études menées en milieu scolaire ont démontré que, pour des enfants, il est particulièrement important de valoriser la culture d’origine, car cela facilite l’adaptation à la culture du pays d’accueil. Grâce à l’Ardoise, les parents étrangers peuvent transmettre à leurs enfants les histoires, les contes, la culture du pays qu’ils ont quitté. Tout le monde en ressent une certaine fierté.

Approcher d’autres cultures pour s’ouvrir au monde

Sandra Favre précise que les migrants ne sont pas les seuls clients de l’Ardoise, qui reçoit également la visite de beaucoup d’autochtones. « Parmi eux, il y a par exemple des personnes qui apprennent une langue étrangère et dénichent chez nous des documents introuvables ailleurs. Nous avons aussi le plaisir de recevoir des lecteurs qui cherchent simplement une ouverture sur le monde et souhaitent, à travers le livre, approcher d’autres cultures ». Il y en a vraiment pour tous les goûts, si on s’attarde le long des rayonnages : du classique, bien sûr, avec l’incontournable « Harry Potter », mais aussi, plus intriguant,  « Un alien dans mon sac à dos », « Le journal d’une fourmi » ou, dans le registre des saveurs, le prometteur « Cuisine actuelle de l’Afrique noire ».

Alors, la prochaine fois que la musique de votre langue maternelle vous manquera trop cruellement, n’oubliez pas qu’il existe un moyen tout simple de retrouver rapidement votre équilibre : faites un petit tour à la bibliothèque interculturelle la plus proche de chez vous, trouver votre livre, tournez la première page… Le voyage commence !

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Infos :

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