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Du Rwanda à la Suisse, le parcours d’une intégration réussie

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Jacqueline C. Photo: Fbradley Roland

Jacqueline C., la quarantaine, a connu l’enfer du génocide rwandais mais n’a pas perdu sa foi en l’humanité. Arrivée en Suisse en 2004, en tant que requérante d’asile, cette femme lumineuse a maintenant la nationalité suisse. Elle a accepté de témoigner de son expérience.

Quand on la rencontre, impossible d’imaginer que Jacqueline a connu l’horreur absolue. Née au Rwanda, cette très belle femme pleine de vie et d’amour est une ressuscitée, une vraie. Elle qui s’est réveillée entre les morts.

En effet, en avril 1994, la vague de violences perpétrées contre les Tutsis, minorité ethnique au Rwanda, atteint son apogée: des millions de personnes sont sauvagement massacrées à la machette, les femmes enceintes sont violées puis éventrées, des enfants sont balancés contre des murs sous les yeux de leurs parents, des hommes sont torturés avant d’être enterrés vivants. Pendant trois mois, le Rwanda va sombrer dans une folie meurtrière. Le génocide fera près de d’un million de morts et ce dans l’indifférence totale du monde entier ! C’est dans ce contexte que Jacqueline va tout perdre. Sa famille et même sa vie, d’une certaine façon, selon elle. Malgré le recul, elle n’arrive toujours pas à comprendre comment elle a survécu à cette folie humaine. Elle qui avait été donnée pour morte, parmi tant d’autres, par les assaillants.

La reconstruction

Arrivée en Suisse en 1994, elle dit avoir voulu étudier la psychologie, pour comprendre ce qui pouvait amener les êtres humains à commettre de tels actes. Elle a déposé une demande d’asile, puis elle connu la vie des centres pour demandeurs d’asile. Pour se réinsérer dans le monde du travail helvétique, elle a dû abandonner son métier de banquière pour suivre une formation de quatre ans en infirmerie.

Naturalisée suisse depuis quatre ans, Jacqueline vit dans le canton de Vaud. Elle est mariée, mère de trois charmantes filles et exerce le métier d’infirmière au CHUV (Centre Hospitalier Universitaire Vaudois). Serviable et très engagée auprès des requérants d’asile, dans les centres d’accueil pour migrants, elle dit ressentir un énorme besoin d’écouter et d’aider les demandeurs d’asile.

La victoire de l’amour sur la haine

Cette Rwandaise devenue Suissesse dit toujours aimer son pays le Rwanda, malgré tout. Ce pays, jadis appelé la Suisse de l’Afrique, dont elle dit qu’il lui a tout volé avec une voix teintée d’émotion et des larmes aux yeux. Mais, malgré ce passé plus que douloureux dans son pays d’origine, elle assure que sa plus belle victoire a été de vaincre la haine par l’amour : « c’est cet amour pour les autres, pour la vie, qui m’a donné la force de rester humaine, de croire à l’humanité et de ne pas céder au désespoir. »

Fbradley Roland

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils



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