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Le Chabag festival place le village de Chexbres à la croisée des cinq continents

Du 6 au 9 octobre 2011, le village vaudois de Chexbres accueillera la seconde édition du Chabag Festival qui sera consacré cette année aux pays d’expression portugaise. Au menu : concerts, danses folkloriques, lectures bilingues, contes pour enfants ainsi que spécialités culinaires seront offerts au public dans un cadre idyllique

Initié en 2010 par le groupe d’animation de Chexbres, le Chabag festival vise à promouvoir l’intégration des différentes nationalités qui se côtoient en proposant aux uns et aux autres un chassé-croisé culturel. Fort du succès rencontré lors de la première édition, qui était consacrée aux pays balkaniques, le festival rempile cette année du 6 au 9 octobre en invitant les pays d’expression portugaise tout en imbriquant, de manière originale, les œuvres d’artistes suisses imprégnées par ces cultures. Les pays hôtes de cette année seront ainsi : le Portugal, le Brésil, l’Angola, le Mozambique, la Guinée-Bissau, le Cap-Vert, Sao-tomé et principe, le Timor oriental, Macao et Goa.

Convivialité, volonté de partage et esprit de rencontre caractérisent ce festival qui se veut ouvert aux plus jeunes comme aux amateurs d’ambiance festive en offrant une programmation variée, adaptée à un large public et concoctée de sorte à faire découvrir ces cultures dans toute leur diversité. C’est ainsi que les festivaliers pourront assister à des concerts, des spectacles de danse folklorique, des projections de films, des lectures bilingues ou encore des contes pour enfants. Ils pourront également visiter des expositions ou émoustiller leurs papilles gustatives en découvrant des spécialités culinaires devant un verre de Saint-Saph’.

Bref, Chabag Festival est un événement ouvert et intergénérationnel qui invite autant à la rencontre qu’à la découverte des cultures. A ne manquer sous aucun prétexte !

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Infos :

Chabag Festival : du 6 au 9 octobre 2011 à Chexbres

Entrée libre, hormis le Caveau du Cœur d’Or et la Grande Salle pour la modique somme de CHF 10.- / les 4 jours du festival.

www.chabafestival.blogspot.com 

Voix d’Exils

Partenaire média du Chabag Festival




« Dans l’attente du vol spécial, l’angoisse est perpétuelle »

Pitchou Kitima Maliya Mungu. Photo Niangu Nginamau

Requérant d’asile débouté, Pitchou Kitima Maliya Mungu a passé quatre mois dans le centre genevois de détention de Frambois. On peut le voir dans le documentaire « Vol spécial », du cinéaste romand Fernand Melgar, sorti en salles le 21 septembre dernier. Aujourd’hui libre, Pitchou Kitima Maliya Mungu nous raconte le quotidien d’un condamné à l’expulsion.

Voix d’Exils : D’où venez-vous?

Pitchou Kitima Maliya Mungu : Je viens de la République Démocratique du Congo. Je suis né à Kinshasa, la capitale, le 9 mai 1975. Je suis en Suisse depuis 13 ans.

Pourquoi avez-vous été conduit au centre de détention de Frambois ?

J’ai été amené à Frambois parce que j’ai été débouté en 2008. Je me suis donc retrouvé « sans papiers » lorsque la loi sur les étrangers est entrée en vigueur. C’est arrivé un mois et demi après la naissance de mon fils. J’avais alors commencé les démarches pour le reconnaître, mais j’avais échoué par manque de documents. La suite de la reconnaissance a été effectuée durant mon incarcération.

Racontez-nous votre quotidien à Frambois.

J’y suis resté d’octobre 2009 à mars 2010, soit quatre mois et demi. Le matin à 8 heures, c’était l’ouverture des cellules et à 9 heures on prenait le petit déjeuner. A 9h30, c’était l’ouverture de l’atelier d’occupation pour ceux qui travaillent. A 11h45, nous commencions à préparer le repas de midi après avoir été à la cantine pour chercher les denrées alimentaires où on nous proposait de la nourriture à la carte. Nous avions une promenade de deux heures durant l’après midi.

Quel était votre état d’esprit ?

C’était la première fois que j’étais emprisonné. J’étais déprimé, j’avais des compatriotes avec lesquels je partageais ma peine. Frambois n’est pas une prison comme une autre, on y vit dans l’attente du départ, l’angoisse est perpétuelle.

Comment avez-vous vécu la peur d’être expulsé ?

On vivait dans la peur du vol spécial, justement. C’était une grâce de se retrouver durant la journée avec les amis. On regardait si tout le monde était là ou s’il manquait quelqu’un. A chaque jour suffisait sa peine…

Qu’est-ce qui a finalement annulé votre renvoi?

Mon vol spécial était prévu pour le mercredi 3 mars 2010 et j’ai été libéré la veille. Pour vous dire franchement, je ne sais pas ce qui s’est passé au niveau de l’Office fédéral des migrations (ODM) qui m’a accordé cette libération. Etant chrétien croyant, je pense que c’est Dieu qui a empêché mon renvoi. En Suisse, j’ai travaillé, payé mes impôts, mon casier judiciaire est vierge et j’ai un enfant qui vit ici. Cette paternité a pesé lourd dans ma libération. Des démarches ont été entreprises par la Ligue des droits de l’homme de Genève, la Coordination asile Vaud, le collectif Droit de rester. J’ai aussi eu le soutien de la communauté congolaise du canton de Vaud et de mes amis journalistes du quotidien Le Courrier.

Quelle est votre situation actuellement ?

Depuis ma sortie, ma situation a changé : j’ai obtenu un permis F, qui est un permis d’admission provisoire, et j’ai le droit de travailler. En ce moment, je suis une formation d’auxiliaire de santé qui va déboucher certainement sur un emploi. Je vis avec ma famille à Aigle.

Comment avez-vous rencontré Fernand Melgar ?

Je l’ai rencontré pendant mon séjour à Frambois. Il est venu nous exposer sa démarche par rapport au documentaire qu’il voulait réaliser pour montrer à la population suisse la réalité de l’application de certaines lois, en particulier l’expulsion des requérants sans papiers.

Pourquoi Melgar vous a-t-il choisi ?

Il ne m’a pas choisi, c’est par hasard qu’il s’est intéressé à moi. Nous nous sommes croisés un jour lors de sa visite quotidienne et je lui ai expliqué mes problèmes par rapport à mon incarcération. Au début, j’étais méfiant. Ce n’est qu’après quelques jours, lorsqu’il a expliqué à tout le monde son projet, que j’ai commencé à le trouver intéressant et que j’ai voulu pouvoir m’exprimer dans son documentaire.

Quel rôle jouez-vous dans le film ?

Je ne joue pas de rôle. C’est la réalité de notre quotidien tel que nous le vivons à Frambois qui est filmé.

Comment s’est passé le tournage ?

Il y a eu environ trois ou quatre mois de tournage. Fernand venait nous voir tous les jours avec son équipe. Nous jouions au football ou aux cartes et il passait tout son temps avec nous. Il s’est vraiment mis dans notre peau pour vivre notre réalité au quotidien. Pour moi Fernand, c’est quelqu’un de bien, d’humain.

Quel à été l’impact du film sur votre vie ?

Le film a été tourné pendant mon séjour à Frambois. A ma sortie, le tournage a continué. Puis j’ai découvert le film au Festival de Locarno. Pour moi, c’était l’émotion totale, il fallait voir l’enthousiasme que ce film a suscité. Personnellement, je dis merci à Fernand d’avoir réalisé ce documentaire, merci de m’avoir ouvert l’esprit pour voir la vie dans une autre dimension et toujours garder l’espoir.

Selon vous quel impact aura ce film?

Je pense qu’il va permettre à la population suisse de découvrir la réalité du renvoi des immigrés.

Avez-vous lu la réaction du producteur portugais Paolo Branco, qui considère « Vol Spécial » comme un film obscène et fasciste… ?

Nous sommes dans un pays démocratique, chacun a le droit d’avoir son opinion et de l’exprimer. Moi ce qui m’intéresse c’est la réalité vécue. Les gens peuvent critiquer le film ou la personne, peu importe… Mais eux, qu’est-ce qu’ils proposent ?

Quels sont vos projets?

Mon souhait serait d’être autonome financièrement et de mener ma vie comme il se doit.

Qu’est ce que ça vous fait que tout le monde connaisse votre situation, alors qu’avant le film vous étiez tout seul avec votre problème?

Ça m’a fait du bien de partager le monde de la prison avec d’autres personnes. C’est grâce au soutien des autres qu’on peut se ressourcer et garder le moral. Je profite de l’occasion pour remercier le bon Dieu de m’avoir donné la chance d’être un homme libre. Je remercie toutes les organisations humanitaires qui m’ont soutenu durant mon incarcération à Frambois. Je remercie Mme Graziella De Coulon du Collectif Droit de rester, Madame Geneviève du Service de Protection des mineurs de Genève, Monsieur Michael Rodriguez, journaliste au Courrier, et toute l’équipe du Service d’aide juridique aux exilés, la communauté de la République Démocratique du Congo du canton de Vaud, Mme Burnier de l’état civil de Vevey qui m’a donné l’opportunité de reconnaître mon fils. Merci aussi à toute l’équipe de « Vol spécial ». Le combat n’est pas fini, je reste positif. Mais les gens qui votent les lois dans leur salon ne se rendent pas toujours compte de leurs conséquences sur des êtres humains.

Le cinéma lausannois Capitole a présenté, le 15 septembre dernier, l’avant première de « Vol Spécial », un vrai succès…

La salle du Capitole était archicomble ! Pourtant, le sujet du film n’est pas facile puisque le réalisateur montre la vie carcérale des migrants déboutés, ce qui est le résultat de l’application de la loi votée par le peuple suisse en 2008. Ces requérants, qui sont parfois séparés de leur famille, ressentent de la colère, de la tristesse, de l’amertume et ne comprennent pas cette loi. Quand on voit les « pensionnaires » – comme on les appelle – renvoyés, mains liées, parfois le visage cagoulé, on se croirait au Moyen Âge… Mais j’aimerais terminer sur une note positive et rappeler que l’espoir fait vivre !

Propos recueillis par :

Niangu NGINAMAU

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Venez tous samedi au match de foot anniversaire de Voix d’Exils !

Pour fêter sa première année d’existence, Voix d’Exils organise un match de foot anniversaire qui opposera son équipe à celle du foyer de Crissier. Rendez-vous samedi prochain, le 24 septembre, au centre sportif de l’Université de Lausanne pour soutenir votre équipe favorite !

Voix d’Exils est à l’origine un journal qui a été fondé en 2001 sous le nom Le Requérant par l’ancienne Fondation vaudoise pour l’accueil des requérants d’asile (Fareas) et qui impliquait plusieurs cantons romands dans sa publication. Le 23 septembre 2010, le journal Voix d’Exils se transforme en blog, ce qui lui offre une plus grande flexibilité en termes de contributions, de parutions et de publics. Une année plus tard, la plateforme web est active dans trois cantons romands : Vaud, Valais et Neuchâtel, 100 articles ont été publiés et plus de 100’000 pages ont été visitées !

Pour vous remercier de votre fidélité, Voix d’Exils vous invite à son match de foot anniversaire qui opposera son équipe à celle du foyer de Crissier.

Rendez-vous :

Le samedi 24 septembre au centre sportif Unil/EPFL, quartier de Dorigny, 1015 Lausanne, terrain de foot numéro 1. Le match débute à 16:00. S’en suivra un cocktail d’anniversaire pour honorer les exploits sportifs des deux équipes.

Nous vous attendons nombreux et nombreuses, munis de vos écharpes, banderoles et instruments de musique pour soutenir votre équipe favorite !

En cas de mauvais temps la manifestation est maintenue.

N’hésitez pas à prendre contact avec le Directeur sportif de l’équipe Voix d’Exils pour obtenir de plus amples informations au sujet de la manifestation.

La rédaction de Voix d’Exils

Infos :

Directeur sportif de l’équipe de foot de Voix d’Exils :

Niangu Nginamau

076/431.78.47

021/557.05.42

redaction@voixdexils.ch

www.voixdexils.ch




The Welcome-Info offices: an innovative service dedicated to the newcomers in the Canton of Vaud

Within the framework of the cantonal policy on reception of the newcomers and the fight against discrimination, the Cantonal Office for the Integration of the foreigners and the prevention of the racism (BCI) develops an experimental project: the Welcome-Info offices

The main pursued purposes by this new service are to improve the reception and the integration of the persons recently arrived in the Canton of Vaud and to strengthen their protection against discriminations.

By the means of the Welcome-Info offices, these persons can find advices and informations in order to accomplish their everyday life activities and to improve their insertion and autonomy in their new environment. The team of the BCI guarantees a whole confidentiality and a data protection.

The offices take place twice a month in three cities of the Canton of Vaud. They started their activities in June in Yverdon-les-Bains city and new offices are active now in Nyon city and in Aigle city.

These services are free and without a prerequisite inscription. A service of interpreting is proposed on the spot if necessary.

Get more informations about this new project on the following link: www.vd.ch/integration. A phone hotline is also available every Thursday from 2 pm- 8 pm. Call the following numbers : 079/101.27.67 or 079/303.28.23.

Javkhlan TUMURBAATAR

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils





Les permanences Accueil-Info: un service inédit dédié aux nouveaux arrivants dans le canton de Vaud


Dans le cadre de la politique cantonale d’accueil des nouvelles personnes migrantes et de lutte contre les discriminations, le Bureau cantonal pour l’intégration des étrangers et la prévention du racisme (BCI) développe actuellement un projet pilote: les Permanences Accueil-Info.

Les principaux buts poursuivis par ces nouvelles structures sont d’améliorer l’accueil et l’intégration des personnes nouvellement arrivées dans le canton de Vaud et de renforcer leur protection contre les discriminations.

Par le biais des Permanences Accueil-Info, elles pourront bénéficier de conseils, trouver les informations nécessaires pour accomplir les activités du quotidien pour ainsi améliorer leur insertion ainsi que leur autonomie dans leur nouvel environnement. L’équipe du BCI leur garantit une entière confidentialité et la protection des données.

Les permanences ont lieu deux fois par mois dans trois villes du canton de Vaud. Elles ont débuté leurs activités au mois de juin à Yverdon-les-Bains et celles-ci se poursuivent actuellement à Nyon et à Aigle.

Les consultations sont gratuites et sans inscription préalable. Un service d’interprétariat est proposé sur place en cas de besoin.

Vous pouvez obtenir davantage d’informations à propos de cette initiative sur le lien suivant : www.vd.ch/integration. Une permanence téléphonique est également à votre disposition les jeudis de 14h-20h aux numéros suivants : 079/101.27.67 et 079/303.28.23.

Javkhlan TUMURBAATAR

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils