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«Enseigner le français à des participants venus des quatre coins du monde »

Pouvoir communiquer dans son pays d’accueil: une nécessité.

Pour la deuxième année consécutive, le Bureau lausannois pour l’intégration des immigrés (BLI) a organisé des cours de français gratuits et quotidiens du 11 juillet au 19 août, de 18:00 à 19:30, à Vidy-plage, au sud de Lausanne. Près de cinquante participants ont répondu présents à chacune des leçons sauf lors des annulations pour cause de pluie. Helena Gonçalves est l’une des cinq enseignants qui ont accompagné les participants dans leur apprentissage de la langue française. Voix d’Exils l’a rencontrée lors d’un cours. Interview.

Voix d’exils : Vous ne connaissez pas les participants et leur niveau avant de donner vos cours, comment préparez-vous votre programme ?

Helena Gonçalves

Helena Gonçalves: notre programme a été préparé au préalable. Nous avons des thèmes et des objectifs pour chaque semaine de cours, ainsi que du matériel d’appui comme des fiches de vocabulaire, des images, des exercices, des dictionnaires et des jeux. Il suffit ensuite d’adapter le contenu du cours au niveau des apprenants présents.

Des participants appliqués

Avez-vous suivi dans votre classe des élèves qui ont participé à tous les cours ?

Oui. Beaucoup de participants ont suivi pratiquement tous les cours.

Quels sont les avantages de ce type de cours ?

(De gauche à droite) Helena, Lucas et Julie, les enseignants du BLI

Ils présentent beaucoup d’avantages, notamment, ils sont accessibles à tous, gratuits et il n’est pas nécessaire de s’inscrire. Le matériel et des boissons sont mis à disposition des apprenants. En plus, ils ont lieu dans un cadre très agréable en plein air, avec vue sur le lac Léman, dans une ambiance informelle et accueillante. Ainsi, certaines personnes ne souhaitant pas s’inscrire dans une classe et dans un cadre plus formel ont l’occasion de se familiariser avec le français, de dédramatiser l’apprentissage puis de faire le pas et de s’inscrire à des cours dans des classes à la rentrée. Ces cours permettent aussi de mettre en valeur les offres d’intégration mises à disposition par le Bureau lausannois pour l’intégration.

Que vous apporte, sur un plan personnel, cette expérience ?

C’est une expérience très enrichissante, autant du point de vue professionnel que personnel. C’est avant tout la possibilité d’enseigner le français à des participants venus des quatre coins du monde. Cette diversité d’origines, de langues, de parcours de vie, fait de ces cours un lieu d’échange absolument passionnant. En outre, cette diversité fait appel à des compétences qui vont au-delà du simple enseignement de la langue française, puisque l’enseignant doit également faire preuve de compétences en matière d’accueil et de flexibilité. Réussir cela chaque soir est sans aucun doute très important sur un plan personnel.

Quelques réactions des participants

Simonan Martemucci. Participante

«Je parle l’italien et l’anglais. Je suis architecte et j’ai pris connaissance de ce cours de français offert par le BLI sur un site internet lausannois. J’ai suivi le cours presque tous les jours à part une absence d’une semaine pour une raison professionnelle. J’ai trouvé les enseignants gentils, j’ai bien assimilé ce qui nous a été transmis pendant les cours et je me suis fait de nouvelles relations. J’ai des difficultés à parler en français, mais j’y arrive quand même petit à petit grâce à ce cours de français. Cette offre m’a donné l’envie de poursuivre mon apprentissage en m’inscrivant dans d’autres cours de français intensifs proposés à Lausanne par des associations».

Simonan Martemucci, Italienne

Ghezala Cherif. Participant

« Je parle arabe, italien, espagnol et un peu français. J’ai pris connaissance des cours de français offerts par le BLI grâce à mon épouse. Nous les avons suivis ensemble presque tous les jours, sauf une absence de deux jours due au mauvais temps. Les points les plus positifs de cette expérience ont été pour moi : les contacts que j’ai eu avec les autres apprenants, les échanges de connaissances et, enfin, le mélange des cultures. Comme je rencontre des difficultés à écrire et en grammaire française, je reviendrai l’année prochaine pour poursuivre ce cours ».

Ghezala Cherif, Algérien

Propos recueillis par :

Usaque BAHATI WAMUNGU

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils