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Améliorer les relations hommes-femmes en s’ouvrant à l’autre

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Atelier photo-langage. Photo: Javkhlan TUMURBAATAR

Échanges passionnants et passionnés lors de la journée Égalité qui a réuni, le 30 mars dernier, les résidents du foyer de l’EVAM de Sainte-Croix et de nombreux invités. L’occasion de lancer de multiples passerelles entre hommes et femmes, mais aussi entre les diverses cultures en présence. Nadia Ibe, assistante sociale à Sainte-Croix raconte.*

Après le traditionnel déjeuner café-croissants, les assistants sociaux Laurence Deruisseau et Pierre Amaudruz ont ouvert les feux de la journée Egalité 2011 en proposant un atelier de photos-langage. Les participants se sont montrés personnels et touchants, comme ce jeune Afghan qui a choisi de présenter une photo de famille parce que lui-même était seul et que sa famille lui manquait. Certaines personnes ont exprimé leur révolte face à des pratiques comme la lapidation ou le port de la burqa. D’autres encore, se basant toujours sur les photos proposées, ont rendu hommage à la beauté féminine tout simplement.

Les sociétés sont différentes, mais les besoins sont les mêmes

Conseillère à ProFa Yverdon, Laetitia Bornoz a animé un atelier intitulé « Egalité dans l’intimité : relations, sexualité, contraception, majorité sexuelle ». Là encore, beaucoup de réactions et d’interventions personnelles. Ainsi, en apprenant qu’en Suisse une femme peut recourir à une interruption de grossesse sans le consentement de son mari, un des participants a exprimé sa surprise et son indignation. Puis le groupe a réfléchi en commun pour tenter de se représenter l’obstination d’un mari voulant à tout prix assurer sa descendance une fois marié, et se montrant indifférent devant le souhait de sa femme de suivre une formation. La discussion a permis de faire la nuance entre « agir derrière le dos du mari » ou  – dans notre pays – « faire valoir ses droits ». D’autres participants ont dit leur difficulté à faire face à la sexualisation à outrance de leur société d’accueil. Certains ont exprimé leur peur et leur sentiment d’impuissance vis-à-vis du libre accès à la pornographie qui menace particulièrement les enfants. Au bout du compte, la discussion aura permis à tous de mieux comprendre l’importance de communiquer et de respecter les besoins de chacun. Et ce constat : que la société soit traditionnelle ou moderne, les besoins des individus sont partout les mêmes.

Pour le repas de midi, Armand Elhyani, chef de groupe à Yverdon et Sainte-Croix, a délaissé son ordinateur pour se mettre derrière les fourneaux et concocter avec l’aide de Benoît Clerc, le curé de Sainte-Croix, et de quelques résidents, de succulents farfalles au saumon et leur salade printanière. De quoi refaire le plein d’énergie avant de se lancer dans les ateliers proposés l’après-midi.

Des femmes rouges de colère

Anna Zurcher, assistante sociale, et moi-même avons animé l’atelier « Les 40 ans du droit de vote des femmes en Suisse ». En introduction, les participants ont pu visionner un extrait d’un documentaire auquel j’ai participé, soit « L’autre mon miroir » du cinéaste suisse Jean Charles Pellaud. La séquence présentée a été tournée le 8 mars 2004, lors de la journée de mobilisation organisée par le Collectif des femmes en colère. On y voit notamment la caravane de femmes rouges de colère sillonner le canton de Genève et faire halte dans l’entreprise des Laiteries réunies qui se distingue par ses très bas salaires.

A l’issue de la projection, Anna Zurcher, qui est également conseillère communale PS à Lausanne et présidente de Pro Juventute Vaud, a invité à un moment d’échange en revenant sur son parcours de militante et de migrante.

Aller au-delà des différences

Roland Béguin, verrier à Sainte-Croix et art-thérapeute, ainsi que Francine Blanc, étudiante en art-thérapie, ont proposé un atelier « Jeu – expression », pour que les participants puissent expérimenter des situations d’égalité et d’inégalité à travers des jeux et des mises en situation. De quoi découvrir ses spécificités propres et ses points communs avec les autres. Pour favoriser la participation de tous à cette journée exceptionnelle, parents et mères célibataires y compris, les assistants sociaux ont eu à cœur de mettre à disposition une structure d’accueil. En plus d’assurer la bonne marche de la journée, des installations techniques à la bonne coordination des ateliers, Andreas Zurbrugg s’est ainsi occupé, avec l’aide de Natacha Getman, de la crèche éphémère qui a accueilli dix enfants.

Une fois de plus, et pour la troisième année consécutive, la journée Égalité a remporté un grand succès grâce à l’investissement de toutes les personnes en présence et, en particulier, le travail remarquable des traducteurs sans qui une bonne partie des échanges n’auraient pas été possibles.

Les participants aux ateliers, plus d’une centaine sur la journée, ont tous exprimé leur contentement. Certains ont apprécié d’avoir eu l’occasion de se rencontrer entre résidents et personnel EVAM dans un contexte inhabituel. D’autres ont relevé leur satisfaction de pouvoir échanger et déposer leurs préoccupations. La grande majorité d’entre eux a souligné l’intérêt d’avoir accès à des informations utiles sur leur nouveau lieu de vie et leur nouveau mode de vie.

Nadia Ibe

Assistante sociale à l’EVAM

*Version initiale de l’article publiée sur l’intranet de l’EVAM



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