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Espaces de vie restreints au foyer genevois des Tattes

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Le foyer des Tattes. Photo: Luyindula NGIMBI

Au lieu d’une ou deux personnes, désormais ce sera quatre occupants par chambre au foyer des Tattes à Vernier dans le canton de Genève. La mesure, prise par des responsables de l’Hospice général, est entrée en vigueur en décembre 2010. Elle concerne des requérants d’asile déboutés et des NEM (personnes frappées de non entrée en matière).



Deux lits superposés, deux armoires dans les coins et un frigo. Le décor est clair car les murs ont reçu une nouvelle couche de peinture. Mais la chambre ne mesure que 16 m2… Ce soir, les températures sont basses et le radiateur n’est pas à la hauteur. Kablan, de nationalité ivoirienne, se réchauffe grâce à un petit chauffage portatif. A son chevet, un téléviseur à écran plat diffuse les dernières informations sur la Lybie. L’homme est marqué par son transfert du bâtiment H au bâtiment J. « Pendant le déménagement, j’ai dû laisser certains biens dans une cave faute de place dans la chambre », regrette t-il, avant d’ajouter : « Je ne comprends pas comment on peut prendre des mesures aussi impopulaires ».

Une mesure inédite

Jamais pareille mesure n’avait été prise au Foyer des Tattes. Des raisons liées à la pénurie de logements ont été évoquées, mais pour certains requérants c’est une manière de mettre la pression sur les 600 personnes qui n’ont plus le droit de rester en Suisse. Soit 80 frappées par une décision de Non Entrée en Matière et 500 déboutés. Elles étaient auparavant logées respectivement dans des abris de protection civile et dans des logements individuels appartenant à l’Hospice général.

Leurs nouvelles conditions de vie sont loin d’être favorables : 20 personnes pour une cuisine, une douche et deux toilettes. « J’imagine que lorsque toutes les chambres seront complètes, la cohabitation sera difficile », prédit Kablan. Son compatriote, Alassane, ajoute : « Mon souhait est que les responsables de l’Hospice général reviennent sur leur décision, parce que c’est invivable ici ! ».

De grands travaux ont déjà été entrepris pour réaménager les bâtiments qui recevront bientôt leurs nouveaux locataires.

Anderson MAKEDI



Aucun commentaire a Espaces de vie restreints au foyer genevois des Tattes

  1. Vraiment ? dit :

    De l’autre côté, les citoyens connaissent bien les logements PC (grâce à leur service militaire) et savent que ce n’est finalement pas si terrible pour des jeunes hommes en bonne santé. Faut-il dès lors vraiment s’apitoyer de leur sort ? d’autant qu’ils reçoivent une aide au retour qui peut constituer plusieurs années de salaire dans leur pays d’origine s’ils acceptent de prendre un vol régulier ….

    • tss dit :

      Oui, c’est vrai vous avez raison, la vie des déboutés ressemble à celle de nos soldats. À part qu’ils ne reçoivent pas de colis de leur proche, à part qu’ils rentrent pas dans un nid douillet tous les week-ends, à part qu’ils ne savent pas combien de temps cette vie va durer, à part qu’on les fait se sentir « servir à rien » et pas servir à protéger un pays, à part que ce n’est pas le sergent major qui risque de les réveiller tous les matins mais la police pour les expulser.

      Mais à ces quelques détails près, c’est la même vie.

      Sinon, votre histoire d’aide au retour, c’est de l’angélisme de droite. C’est croire que dans un monde où les écarts de sécurité et de richesse sont abyssaux, il suffit de donner quelques pièces aux plus mal lotis pour qu’ils rentrent sagement dans leur pays et nous laissent tranquilles dans notre eden. Et après c’est la gauche que vous accusez d’être naïve… L’aide au retour ne couvre souvent même pas l’argent que ces personnes ont emprunté ou collecté pour payer leur voyage aller.

      Bref, votre envie de débattre sur la migration est légitime, et vos commentaires sont sans doute applaudis sur d’autres sites. Mais ici les gens savent de quoi ils parlent et il vous faudrait adopter un discours un peu moins simpliste si vous voulez éviter le ridicule.

  2. Vraiment ? dit :

    « il suffit de donner quelques pièces aux plus mal lotis pour qu’ils rentrent sagement dans leur pays et nous laissent tranquilles dans notre eden. »

    Pas vraiment. Ce serait plutôt qu’il est incroyable que des personnes qui ont eu recours à des organisations criminelles pour entrer illégalement en Suisse ont l’outrecuidance de contraindre nos autorités à des mesures de renvoi forcées alors qu’elles peuvent obtenir une aide au retour nettement supérieure au salaire de leur voisin qui a continué à trimer durement sous le soleil…

    Ce serait un peu comme un gars qui se pointerait un matin dans un hotel 5*, présenterait un billet frauduleux de la loterie romande attestant d’un gain important, y logerait indument pendant des mois / années et requérait une somme d’argent substantielle pour quitter les lieux après la découverte de la supercherie tout en s’étonnant que le service d’étage ne répond plus à ses demandes 😉

    Après, si vous voulez mettre cela sur le dos de la lutte des classes… vous me paraissez bien naïf ;o)

    Mais je vous l’accorde, la réalité est beaucoup plus complexe que l’exemple mentionné. C’est toutefois le caractère candide de votre réponse qui m’encourage à vous répondre de la sorte…. 😉

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