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Faut-il noter les étrangers avant de les admettre en Suisse ?

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Hubert O.YIGO

Le 30 décembre 2010, la conseillère nationale UDC Yvette Estermann proposait de mettre en place un système de points afin de faire le tri entre « bons » et « mauvais » migrants.*

Lancée la veille du réveillon, la proposition de Mme Estermann a été quelque peu étouffée par les flonflons de la fête. A peu près personne ne sait à quoi correspond exactement le système de points que l’Union Démocratique du Centre (UDC) souhaite mettre en place. De fait, pour le parti d’extrême droite, seuls devraient être sélectionnés les migrants au bénéfice de bonnes qualifications professionnelles, linguistiques et d’une formation académique. Cette proposition fait surgir beaucoup de questions qui demeurent, pour l’heure, sans réponses :

– Pourquoi noter les migrants avant de les accepter en Suisse?

– Les étrangers en provenance des pays européens seront-ils soumis à cet « examen de passage »?

– Quel sera le sort des victimes de violences n’ayant aucune formation académique et qui demanderont l’asile en Suisse ?

– L’application de cette mesure ne bafouera-t-elle pas les Conventions de Genève?

Dans le camp socialiste, la conseillère nationale Ada Marra s’insurge: « La différence de traitement entre étrangers qu’introduit cette proposition est discriminatoire ! ». De son côté, le conseiller national et vice président de l’UDC Yvan Perrin rétorque : « Cela mettra fin à l’arbitraire. Mais il faudra des critères formulés et appliqués par un organe unique ».

Quant à nous, modestes requérants d’asile, s’il nous était possible de prodiguer des conseils aux politiques suisses, nous leur demanderions de traiter d’abord les dossiers de demande d’asile en suspens et de stimuler l’intégration socioprofessionnelle des requérants qui ont prouvé leur valeur dans leurs domaines de compétences.

Un commentaire signé :

Hubert O.YIGO, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

*Source : le quotidien 20 minutes, édition romande du 30.12.2010



Aucun commentaire a Faut-il noter les étrangers avant de les admettre en Suisse ?

  1. Najat dit :

    Je vois bien ce qu’il y a de tentant derrière cette proposition qui me rappelle des systèmes comme au Canada ou en Australie, où l’immigration est publiquement stimulée et censée être rendue transparente grâce à un système de points qui calcule combien vous avez déjà accumulé de capital culturel (diplôme universitaire, nombre de langues parlées etc) et évalue votre attractivité sur le marché du travail national (critère de l’âge par exemple)…

    Ce n’est pas tellement le fait de comptabiliser qui me gêne mais qu’au fond on ne se rende pas compte à quel point la société est construite de manière inégale et que ces mesures/façons de mesurer reproduisent, perpétuent les inégalités de distribution de différents capitaux/positions sociales ou pour dire simplement, « conditions de vie ».

    Rendre ces conditions objectives, c’est simplement les rendre coercitives et faire exactement le contraire de ce qu’il faut faire, à savoir les dénoncer et les combattre! Tant qu’on continuera à faire l’autruche sur le système économique qui confère, à nous suisses, un confort matériel à l’image de notre pauvreté « humaine », on n’admettra pas à quel point notre seul projet commun est de protéger notre parcelle de confort.

    C’est donc là la première lutte à mener, contre nous-même qui se matérialise dans notre vision de l’autre: moutons, rats, niqab, minaret, des objets, des symboles, une manière de distancier et grossir le trait, se désolidariser et créer une frontière … un visa, un passeport, un système de points…

    Pourquoi ne pas proposer à tous les suisses de s’évaluer avec un système de points, cela serait plus démocratique au fond! On ne garderait que les meilleurs 🙂

    Je suis d’accord qu’il faut traiter en priorité des dossiers de demande d’asile en suspens, stimuler l’intégration socioprofessionnelle des requérants et faire également un travail de fond de pour chercher un autre mode de vie et de fonctionnement plus juste. Il y a plein de pistes à explorer!.

  2. Gus dit :

    Votre article fait l’amalgame entre immigration et asile. Toute personne a droit à une protection si sa vie est injustement mise en danger chez elle. Il s’agit d’asile. Dans l’immigration par contre, ce n’est pas pareil et c’est normal qu’un pays fixe souverainement des critères d’admission 1- pour préserver les plus faibles déjà présents sur son propre sol (par exemple en évitant un afflux de travailleurs dans un secteur déjà très touché par le chômage) et 2- pour préserver la paix sociale et la cohésion nationale en s’assurant que les travailleurs reçus aient la volonté et la capacité de respecter la société d’accueil et de s’y intégrer, ce qui réduit d’autant le risque de voir progresser les mouvements extrémistes de tous bords.

  3. Joël Banga Pelo dit :

    Je suis tromatiser suite a un menance tribal dans mon pays RDCongo. Je suis de la tribut Lendu bindi, je suis poursuivie par les milices soldat soit en disant que je suis sorcier et voir trahir leurs mouvement. et aujourd’hui quelque membre de ces milices sont visible ils ont massacrer tout membre dema famille Porte moi secours en urgence pour sauver ma vie.

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