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Charte rédactionnelle

Comme vous avez sans doute pu le lire dans la Charte éditoriale, ce média se veut participatif et est largement dédié à la liberté d’expression. Or, compte tenu du fait qu’il aborde des sujets qui font actuellement l’objet de vifs débats publics : la migration et l’asile ; il nous est paru important d’établir quelques règles d’écriture. Mais rassurez-vous, ces règles découlent, il nous semble, du bon sens.

Commentaires

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Cette Charte rédactionnelle est valable jusqu’à sa prochaine révision.

Fait à Lausanne, le 25 juillet 2010.




Quand l’exil s’insinue dans les relations conjugales

Impact de l'asile et de l'exil dans les relations conjugales

Les femmes migrantes s’émancipent au contact de la société occidentale, ce qui n’est pas toujours du goût de leur mari. Un conjoint abandonné et une épouse victorieuse témoignent.

Un mariage sur deux en Europe, et notamment en Suisse, se termine par un divorce. Mais dans les pays d’origine de la plupart des immigrés, le taux de divorce est faible : la femme, même si elle n’est pas heureuse en ménage, est obligée de rester avec son mari, de peur d’être rejetée par sa propre famille et par celle de son époux. Car le mariage valorise les femmes, c’est un honneur pour les familles que de marier leur fille. C’est ainsi que dans la plupart des pays du sud, peu importe le rang qu’elles peuvent occuper dans la société : les femmes qui n’ont pas de mari sont rarement respectées.

Mais une fois que le couple émigre, la réalité n’est plus la même. Voici le triste témoignage de M. Neto, domicilié à Payerne, originaire de la République démocratique du Congo (RDC), âgé de 38 ans, marié et père de 4 enfants, dont 2 filles. « Depuis que ma femme travaille comme secrétaire dans un cabinet dentaire, et comme j’ai perdu mon emploi depuis deux ans, elle a complètement changé dans son comportement : elle ne veut plus participer aux taches ménagères comme avant. Une fois j’ai essayé d’avoir une discussion avec elle. Elle a commencé à crier et m’a giflé. Je me suis senti humilié devant les enfants et j’ai essayé de riposter. Mais malheureusement elle a appelé la police. Elle a menti aux policiers, affirmant que j’étais un mari violent et que je l’avais menacée de mort. Depuis j’ai été obligé de partir pour aller trouver refuge chez des proches. Elle a demandé le divorce. Je n’ai même plus le droit de voir mes enfants. La police m’a interdit formellement de m’approcher d’eux pour le moment. J’aime pourtant encore ma femme. J’ai demandé de l’aide auprès des proches de notre famille et à des amis, pour essayer de la faire revenir à la raison. Mais elle a catégoriquement refusé et se tient toujours à sa décision. Je suis devenu fragile, j’ai fait des crises de dépressions et je suis devenu incapable de garder un emploi. »

Ce cas démontre le choc culturel que beaucoup hommes subissent une fois qu’ils quittent leurs pays d’origine, en plus de tous les problèmes auxquels les familles immigrées sont confrontées, comme par exemple le chômage, l’éloignement familial, les affres de l’exclusion et de la pauvreté.

La femme, elle, prend conscience du rôle qu’elle peut jouer au sein de la société occidentale, où les lois garantissent l’égalité. Elle se sent enfin libre, elle ne veut plus subir. Et souvent la femme essaie de changer les rapports de force au foyer. L’homme, surpris, subit là un choc terrible et tente de résister. A partir de là, le couple bat de l’aile. L’homme n’a plus d’autorité au sein de sa famille.

Sahra*, une dame somalienne âgée de 40 ans et résidant en Suisse depuis une dizaine d’années, vit seule avec ses quatre enfants scolarisés. Nous recevant chez elle vers 19 heures pour apporter son témoignage, elle nous recommande de poser prestement nos questions sous prétexte que son « mari » sera là dans peu de temps. Quelques minutes plus tard, c’est un livreur qui lui remet un paquet de khat, plante euphorisante mâchée en Afrique de l’Est et au Yémen. Elle l’enveloppe dans une serviette brodée qu’elle asperge d’eau et le pose sur un oreiller douillet. Puis elle installe le tout autour du coin qu’elle s’est aménagée dans le salon, avec des plateaux de thé aromatisé, des dattes et de l’encens, comme si elle respectait un rituel propre à la consommation de ce produit qui semble découler d’un rite pharaonique.

Après avoir mis une première branche sous les dents, elle nous dit : « Dans mon pays, la consommation de cette herbe est réservée aux hommes et les rares femmes qui l’utilisent sont considérées comme des dévergondées. Mais ici en Europe, n’ayant plus sur le dos le fardeau du regard de la communauté, nous pouvons chercher librement à nous émanciper. Réduite à un rôle de femme au foyer, j’ai cherché une échappatoire pour tuer la lenteur de la journée et j’ai commencé à mâcher ce produit. Ça a mis hors de lui mon mari et après moult péripéties nous sommes arrivés au divorce. Chose que je ne regrette pas aujourd’hui, parce que je vis avec un « mari » que je domine. »

Bien que les protagonistes de ces deux témoignages soient originaires du continent africain, beaucoup de choses diffèrent dans leurs modes de vie ; mais leurs problèmes conjugaux, nés dans le pays d’émigration, semblent être la répétition d’un phénomène identique.

Jean Kamunga Sheba Mulunda




Elvis Gratton – Canadien français québécois… whatever




l’immigration version Groland

L’immigration sélect de Nicolas Sarkozy…




Caravane FM: une radio itinérante

Jean Kossi et la Caravane des Quartiers à Lausanne Quartiers d’ici et d’ailleurs – Borde – 1PO – responsables – 1PO – bénéficiaires – 2

Le 29 mai 2010 a eu lieu l’inauguration sur la place de l’Europe d’un nouveau projet initié par la ville de Lausanne baptisé : la Caravane des quartiers. Dédié à la rencontre et aux échanges entre les différentes cultures qui composent les quartiers lausannois, ce projet itinérant, voyageant de quartier en quartier durant les mois ensoleillés, est animé par les multiples associations culturelles de la région. Cet événement a été l’occasion pour le programme d’occupation Communication de l’EVAM de goûter aux plaisirs des ondes sur Caravane FM, la radio de « la Caravane ». 

En sa qualité de partenaire de la Caravane des quartiers, l’Etablissement Vaudois d’Accueil des Migrants (EVAM) a proposé aux membres du programme d’occupation Communication de participer à la radio éphémère du projet : Caravane FM 92.4. Le défi que devait relever les membres du programme consistait à produire et mettre en forme des capsules, soit des micros reportages radiophoniques en l’espace de quatre petites semaines. C’est ainsi que Hassan Cher, Chaouki Daraoui, Frank Ajavon et Jean Kamunga, forts d’une formation expresse au reportage radio et au logiciel de montage Audacity, n’ont pas tardés à se frotter au terrain en réalisant leurs premières capsules.

Les voici en train d’arpenter le quartier de la Borde pour interviewer des personnes migrantes sur les similitudes et les différences entre leur quartier d’accueil et leur quartier d’origine. Ce qui a particulièrement plu à Jean Kamunga dans cette « nouvelle expérience » c’est qu’elle lui a permis « d’entrer en contact avec des gens ». Mais pas besoin de chercher le contact bien loin, car l’exploration radiophonique commence dès lors qu’on enclenche le gros bouton rouge record du marantz, l’enregistreur professionnel au son limpide. Et les voilà en train d’interroger des employés de l’EVAM… sur les objectifs que poursuivent les PO (programmes d’occupation).

C’est ainsi que les six premières capsules du PO communication ont été produites, remixées par les soins de Rom radio et diffusées sur les ondes de Caravane FM 92.4 entre les 3 et 5 juin 2010, à l’occasion du passage de la Caravane dans le quartier de la Borde. Mais ce n’est que partie remise en septembre, car des nouveaux reportages seront concoctés par notre équipe de reporters tout-terrains à l’occasion du passage de la Caravane dans les quartiers de Bellevaux (du 31 août au 4 septembre), du Maupas (du 6 au 11 septembre) et de Prélaz (du 21 au 26 septembre). Et qui sait, vous êtes peut-être les prochains sur la liste ?

Omar Odermatt

Responsable de la rédaction